| ![]() ![]() ![]() ![]() CHAVIRÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de chavirer*. II.− Adj., MAR. [En parlant d'un bateau] Couché sur le flanc, retourné. Elle m'interrogea sur les moyens de recouvrer la barque chavirée (O. Feuillet, Le Roman d'un jeune homme pauvre,1858, pp. 204-205). − P. ext. [En parlant d'une chose concr.] Renversé. Sur le plancher, (...) c'était un lac d'eau noire qui roulait de droite et de gauche, entraînant des vêtements souillés, (...) des soupes chavirées (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 140). ♦ En partic. [En parlant des yeux] Révulsés. Les yeux obliques, toujours chavirés d'un coin à l'autre sous les paupières flasques (J. Lorrain, Sensations et souvenirs,1895, p. 165). − Au fig. [En parlant d'une pers.] Bouleversé, profondément troublé. Monsieur Auguste a rappliqué, tout pâle et chaviré (A. Arnoux, Algorithme,1948, p. 281). ♦ Le cœur chaviré. Valentine (...) cause gaîment. Mais en apercevant André (...), le cœur chaviré, elle se tait brusquement (R. Martin du Gard, Devenir,1909, p. 154). − Emploi subst., littér. : Ils [les mendiants] sont les béquillants,
Les chavirés et les bancroches;
Et leurs bâtons sont les battants
Des cloches de misère
Qui sonnent à mort sur la terre.
Verhaeren, Les Villes tentaculaires,Les Campagnes hallucinées, 1895, p. 63. |