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CHATIÈRE, subst. fém.
A.− Ouverture servant au passage des chats et p. ext. à d'autres usages.
1. Petite ouverture, parfois munie d'un clapet, que l'on pratique au bas d'une porte de grange ou de grenier pour faciliter le passage des chats. La belle Zébute se faufilait, par le trou de la chatière ménagée dans la porte de chêne (Boylesve, La Leçon d'amour dans un parc,1092, p. 212):
Quand je contai mon aventure (...) à mon aimable hôte, il se mit à rire, et me dit : « Il [le chat] est venu par la chatière », et soulevant un rideau il me montra dans le mur, un petit trou noir et rond. Et j'appris que presque toutes les vieilles demeures de ce pays ont ainsi de longs couloirs étroits à travers les murs, qui vont de la cave au grenier, de la chambre de la servante à la chambre du seigneur, et qui font du chat le roi et le maître de céans. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Sur les chats, 1886, p. 1065.
Mettre la clé sous la chatière, var. de mettre la clé sous la porte (A. Daudet, Lettres de mon moulin,1869, p. 116).
2. P. ext. Petite ouverture servant à d'autres usages.
a) Trou d'aération pratiqué dans les combles. Synon. œil-de-bœuf.
b) Trou pratiqué dans une porte pour épier de l'intérieur. L'usurier alla reconnaître par la chatière, et ouvrit à un homme de trente-cinq ans environ (Balzac, Gobseck,1830, p. 416).
c) Vx. [À l'entrée de certains théâtres] Petite porte grillagée par laquelle on passe les billets ou rend la monnaie. Le faussaire vit derrière le grillage, à la chatière de sa caisse, un homme dont la respiration ne s'était pas fait entendre (Balzac, Melmoth réconcilié,1835, p. 325).
d) Canal souterrain donnant passage aux eaux d'un bassin.
B.− [Sur le modèle de ratière, souricière] Piège servant à prendre les chats.
P. métaph. Tout est devenu piège à loups, chatière à pièces de cent sous (Balzac, La Cousine Bette,1846, p. 12).
Prononc. et Orth. : [ʃatjε:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932; noter l'orth. Chatiére ds Ac. 1740. Fér. 1868 admet chatière, chattière. Étymol. et Hist. 1. 1269-78 « ouverture ménagée au bas d'une porte pour permettre aux chats d'entrer et de sortir » (J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 18406); 2. av. 1755 « trou d'aération dans les combles » (St-Sim[on], 75, 227 ds Littré); 3. 1803 « piège pour prendre les chats » (Boiste). Dér. de chat1*; suff. -ière*. Fréq. abs. littér. : 23.