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CHASTETÉ, subst. fém.
A.− [À propos d'une pers.]
1. Vertu consistant à s'abstenir des plaisirs charnels illicites et de tout ce qui s'y rapporte (pensées, etc.); p. ext., à faire preuve de retenue dans les plaisirs charnels licites (dans le mariage). Pratiquer la chasteté; chasteté chrétienne; chasteté conjugale :
1. ... la mariée confie à sa mère « l'ivresse qu'elle a ressentie »; celle-ci l'engage « à cette pureté, à cette chasteté qui sont la base des États et qui font le bonheur d'une famille pendant les siècles entiers ». Flaubert, Par les champs et par les grèves,1848, p. 385.
Ceinture de chasteté. Cf. ceinture, ex. 6.
PARAD. Anton. incontinence, lubricité; quasi-synon. abstinence, ascèse, innocence, pudeur, réserve, sagesse, vertu, virginité.
Rem. ,,La chasteté prescrit des règles aux plaisirs de la chair; la continence les interdit absolument`` (Bonnaire 1835). La chasteté est cette vertu considérée en elle-même, la continence est la même vertu considérée par rapport à son opposé, l'incontinence (d'apr. Littré). ,,On peut être chaste sans être continent, et continent sans être chaste`` (Quillet 1965).
SYNT. Chasteté inviolable, inviolée; chasteté forcée, (in)volontaire, obligatoire. [Saint] Jérôme appelle la chasteté des veuves, une chasteté laborieuse, parce qu'il faut qu'elles combattent les souvenirs des plaisirs qu'elles ont goûtés (S. Mercier, Néologie, t. 1, 1801, p. 108).
Au plur. Les chastetés. Les manifestations de cette vertu (désirs qui s'y rapportent, mortifications du corps et de l'esprit qu'une personne s'impose, attitudes inspirées par la chasteté). Des chastetés d'enfant (Banville, Les Cariatides,1842, p. 46).Les chastetés d'une sainte (A. Dumas Fils, L'Ami des femmes,1864, V, 3, p. 187).Les chastetés les plus contenues de la passion (Lamartine, Raphaël,1849, p. 240).Cf. amitié ex. 96 :
2. Enfin, après une cérémonie religieuse, où les anges eux-mêmes semblent lui faire fête, l'enfant pieuse, romanesque, ignorante, se trouve livrée à cet homme qui sait ce que c'est que l'amour, lui! Que vont devenir les pudeurs, les rêves, les chastetés de la jeune fille, en retombant du ciel sur la terre? A. Dumas Fils, L'Ami des femmes,1864, IV, 9, p. 173.
2. En partic., RELIG. Abstinence complète des plaisirs de l'amour. Vœu de chasteté. Renoncement volontaire au mariage en vue d'une plus grande disponibilité au service de Dieu. Une chasteté de cénobite (Zola, La Fortune des Rougon,1871, p. 142).Chasteté perpétuelle. Cf. abstinent ex. 3 :
3. ... quelquefois, le vœu de chasteté était joint à celui de l'obéissance; et remarquez que ces vœux étaient, ainsi que ceux des procès, perpétuels. Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 202.
B.− [À propos d'un inanimé] Caractère d'une chose chaste; pureté.
1. Abstr. La chasteté des mœurs. Quasi-synon. retenue :
4. ... le vote, en première lecture, de la loi sur les blés montra que 112 membres du parti seulement avaient voté pour Peel, alors que 240 d'entre eux « maintenaient avec Bentick la chasteté de leur honneur ». Maurois, La Vie de Disraëli,1927, p. 182.
2. Concr. Grand délice que celui de noyer son regard dans l'immensité du ciel et de la mer! Solitude, silence, incomparable chasteté de l'azur! (Baudelaire, Petits poèmes en prose,1867, p. 17).
3. Spéc., dans le domaine artistique (B.-A., litt., mus.).La chasteté du style. La chasteté de sa mélodie. Aucun d'eux [les sculptiers] n'a su trouver un aussi joli motif; aucun d'eux n'a ce grand goût et cette pureté d'intentions, cette chasteté de lignes qui n'exclut pas du tout l'originalité (Baudelaire, Salon,1845, p. 79).
Prononc. et Orth. : [ʃastəte]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1180 « pudicité » (De David li prophecie, 314 ds Z. rom. Philol., t. 19, p. 203); 1656-57 relig. « abstinence totale des plaisirs de la chair » (Pascal, Provinciales, IV, p. 258 ds IGLF); d'où 2. av. 1654 « correction, pureté du style » (G. de Balzac ds Bouhours, Rem. nouv. sur la lang. fr., Paris, 2eéd., 1676, p. 135). Empr. au lat. class. castitas attesté au sens de « chasteté, virginité (ici, en parlant des vestales) » (Cicéron ds TLL s.v., 541, 71), notion reprise dans la lang. des aut. chrét., v. Blaise; a remplacé l'a. fr. chastée (1121-35, Ph. de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 426; attesté encore au xves. ds Littré) dér. de chaste* avec suff. -ée (adaptation demi-savante du lat. -ĭtatem, Nyrop t. 3, § 198). Fréq. abs. littér. : 458. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 697, b) 674; xxes. : a) 671, b) 587. Bbg. Cohen 1946, p. 13.