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CHARCUTIER, IÈRE, subst.
A.− Personne qui fait profession de préparer, de vendre de la charcuterie :
1. Lucien, Bérénice et la malade furent obligés pendant une semaine environ de ne manger que du porc sous toutes les formes ingénieuses et variées que lui donnent les charcutiers. La charcuterie, assez inflammatoire de sa nature, aggrava la maladie de l'actrice. Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 528.
[En appos. avec valeur adj.] Saign[er] comme pas un garçon charcutier de Paris (Zola, Le Ventre de Paris,1873, p. 683).
B.− P. ext. Personne (chirurgien, militaire, etc.) qui charcute (cf. charcuter B), qui taille dans les chairs vives de quelqu'un avec maladresse, brutalité :
2. Gagner la guerre, c'est mettre l'ennemi hors d'état de résister (...) dans le minimum de temps, avec le minimum de pertes. Les grands hommes de guerre ne sont ni des charcutiers, ni des tortionnaires, mais des chirurgiens habiles, qui font vite et bien, et qui, l'opération faite, n'ont pas d'éclaboussures sur leur tablier. L'Œuvre,9 mars 1941.
P. métaph. Personne qui gâche un travail, saccage quelque chose :
3. On retourne à l'échoppe, le vin blanc, le poivre et les gouttes de mêlé font leur effet, les sublimes font beaucoup de bruit, peu de besogne; si l'un d'eux tue une pièce, alors le patron sublime hurle, vocifère sur tous les tons : Bon à tuer, charcutier, massacre, clou, toi capable, allons donc, sabot, ça se dit monteur; oui, monteur de coups. D. Poulot, Le Sublime,Paris, C. Marpon et E. Flammarion, s.d., [1872], p. 142.
Emploi adj., rare. (Quasi-)synon. brutal, maladroit.Charcutière émasculation de sa pensée (Bloy, Le Désespéré,1886, p. 216).
Prononc. et Orth. : [ʃaʀkytje], fém. [-tjε:ʀ]. Fait partie des mots dont la graph. a hésité entre ui et u : charcutier, en anc. fr. charcuitier; cf. Buben 1935, § 64 et Fér. Crit. t. 1 1787 : ,,on disait autrefois chaircutier ou chaircuitier``; pour cette rem. cf. encore Ac. 1694-1798; Ac. 1835-1932 enregistrant le mot sans aucun commentaire. Étymol. et Hist. 1. 1464 chaircuttier « personne qui prépare et vend de la charcuterie » (Métiers de Blois, I, 332, Bourgeois, cité par Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 303 : ordonnances des chaircuttiers saucissiers); forme encore attestée en 1762 (J. J. Rousseau, Émile, II ds Littré : des chaircutiers et des rôtisseurs); 1484 charcuytier (Ord. du guet, éd. 1528, sans pagination cité par Delboulle, loc. cit. : charcuytiers rotisseurs); 1680 charcutier (Rich.); 2. 1866 fig. « chirurgien » (Delvau, Dict. de la lang. verte, p. 70). Dér. de chair cuite; suff. -ier* (cf. Nyrop t. 3, § 43). Fréq. abs. littér. : 170. Bbg. Goug. Lang. pop. 1929, p. 18, 68, 70.