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* Dans l'article "CHANSON,, subst. fém."
CHANSON, subst. fém.
A.− Petite composition chantée, de caractère populaire, d'inspiration sentimentale ou satirique, divisée en couplets souvent séparés par un refrain. Une chanson d'amour; une chanson nostalgique. Alors chantez-moi la chanson de la belle fille enlevée au jardin de son père, sous le rosier blanc (Nerval, Les Filles du feu,Sylvie, 1854, p. 616):
1. ... l'air de cette chanson m'a poursuivi pendant toute la soirée, avec des prolongements sans fin dans le domaine de la rêverie. Green, Journal,1943, p. 81.
2. La nuit embaumait les amandiers en fleurs. Tout le printemps montait de la terre, et les cafés faiblement éclairés du faubourg retentissaient de rires et de chansons. Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 300.
SYNT. Chanson à boire, de guerre, de marche, de noce, de table, des trépassés; chanson de conscrit, de corsaire, de cow-boys, des faneuses, des lavandières, de marins, de nourrice, du pêcheur, des rameurs, du régiment, des vendanges; chanson comique, courtoise, érotique, funèbre, gaillarde, langoureuse, libertine, naïve, patriotique, réaliste, révolutionnaire, triste; chanson bretonne, de café-concert, gitane, tzigane; ancienne, belle, charmante chanson; recueil de chansons; entonner, fredonner, siffler une chanson.
Rem. Litt. La Chanson de Roland :
3. Bédier a établi que les chansons de geste sont nées au onzième siècle. Il a constaté scientifiquement que les chansons de geste expriment des sentiments, des mœurs, un état social du onzième siècle, de l'époque des cathédrales. Barrès, Mes cahiers,t. 10, 1913, p. 190.
P. ext. [En parlant du chant des oiseaux ou d'un bruit agréable à l'oreille] Tu vois, je ne t'oublie pas... La première chanson de l'alouette est pour toi! (Erckmann-Chatrian, L'Ami Fritz,1864, p. 13).
SYNT. Chanson des grillons, du merle, des pinsons, du rossignol; chanson des arbres, de l'eau, de la pluie, du vent.
P. métaph. Ne parle pas d'argent, ni de conditions. Je ne veux entendre que la chanson de mon cœur (Aymé, Le Bœuf clandestin,1939, p. 207).
B.− Au fig. Le contenu plus ou moins dissimulé des paroles. Le réel d'un discours, c'est après tout cette chanson, et cette couleur de voix, que nous traitons à tort comme détails et accidents (Valéry, Eupalinos,1923, p. 57).
Loc. péj.
Chanter sa chanson. Chacun a dix ans pour chanter sa chanson ou, en langage rive gauche, pour apporter son message (Morand, L'Eau sous les ponts,1954, p. 15).
Connaître une chanson par cœur. C'est-à-dire n'avoir rien à apprendre de nouveau sur quelque chose. Je connais la chanson. C'est-à-dire je sais d'avance ce que quelqu'un va dire :
4. Du reste, ce fragment de ma vie que je passe sous silence, le lecteur ne perdra rien à ne pas le connaître. C'est toujours la même chanson, des larmes et de la misère! A. Daudet, Le Petit Chose,1868, p. 42.
5. putois, pris d'un attendrissement subit. − Monsieur, monsieur... ribalier. − Ah! non, pas cette chanson-là, maintenant. Zola, Le Bouton de rose,1878, III, 1, 274.
Au plur. Mensonges, paroles en l'air :
6. − « Le grand-père de Mllede Saligny avait, dans sa jeunesse, marqué les nègres au fer rouge et passé les menottes au sombre gibier d'entrepont. » − « Chansons! disait le Président pour une fois acquitteur... » Morand, Parfaite de Saligny,1947, p. 125.
Loc. Se payer de chansons. ,,Se contenter de mauvaises raisons`` (Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.]).
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃sɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 Chançun « pièce en vers destinée à être chantée » (Roland, éd. Bédier, 1466); 1671 chanson à boire (Pomey); xiies. « poésie » (Alexis, éd. G. Paris et L. Pannier, p. 177); 2. p. ext. 1803 en parlant d'un oiseau (Chateaubriand, Génie du Christianisme, t. 1, p. 171); 1837 d'un instrument de musique (ici flûte) (Vigny, Poèmes antiques et modernes, p. 129); 3. 1608 fig. et fam. « propos rebattus qui reviennent sans cesse comme un refrain » (Régnier, Sat., VIII ds Littré); 4. xvies. fig. fam. chansons subst. plur. « fait, chose sans importance » (G. Du Vair, Actions et traictez oratoires, éd. R. Radouant, VII, 312). Du lat. class. cantionem, acc. de cantio « chant (d'un être humain et d'un instrument) ». Fréq. abs. littér. : 3 213. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 101, b) 6 223; xxes. : 4 650, b) 4 033.
DÉR.
Chansonner, verbe trans.,vieilli. Railler quelqu'un ou quelque chose par des chansons. Le peuple détestoit le duc d'Orléans et chansonna sa mort (Chateaubriand, Ét. hist.,1831, p. 203).On en disputait à la ville et dans les journaux, elle [la pédérastie] était moquée, chansonnée (Aymé, Le Confort intellectuel,1949, p. 128). Emploi pronom. M. de Nivernais ci-devant duc, pair de France, grand d'Espagne (...) n'était plus rien, n'avait plus rien, et il chantait, et il se chansonnait lui-même, il était aimable, il songeait à ses amis, il s'occupait encore à leur plaire, à leur être gracieux (Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. 13, 1851-62, p. 410).Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. chansonnage. Action de chansonner. Il faut (...) créer une maison centrale de librairie républicaine, (...), laquelle serait l'équivalent d'un atelier national pour les artistes, centrale pour le colportage, le chansonnage, etc. (Michelet, Journal, 1848, p. 692). [ʃ ɑ ̃sɔne], (je) chansonne : [ʃ ɑ ̃sɔn]. 1resattest. a) 1584 « jouer (d'un instrument de musique) » (Luc de La Porte, Trad. d'Horace, 122, rods R. Hist. litt. Fr. t. 6, p. 302); − 1613 (César Notredame, ibid.); b) 1734 « faire des chansons contre qqn » (Barbier, Journ. II, 53 ds Brunot t. 6, p. 1372); de chanson, dés. -er. Fréq. abs. littér. : 14.
BBG. − Faral (E.). Sur trois vers de la Chanson de Roland (vers 1016, 1465, 1517). Mod. Philol. 1940, t. 38, pp. 235-242. − Gottsch. Redens. 1930, pp. 337-340, p. 454. − Grimaud (F.). Petit gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1969, p. 112. − Guilloton (V.). In : [Mél. Bright (J. W.)]. Mod. Lang. Notes. 1926, t. 41, pp. 40-42.