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CHANGE, subst. masc.
Fait de procéder à un échange. Gagner, perdre au change. M. L'Ambert, loin d'être défiguré, paraissait avoir gagné au change (About, Le Nez d'un notaire,1862, p. 127):
1. ... je ne vous ai jamais contrariée sur les petits arrangements de notre ménage, depuis que vous nous séparez tous les soirs par une porte si hermétiquement close que je ne croirais pas perdre au change en donnant l'île de Man pour enrichir mes ateliers de l'ouvrier qui l'a faite. Nodier, La Fée aux Miettes,1831, p. 179.
A.− Spéc. [En parlant d'une monnaie] Opération par laquelle une monnaie est convertie en une autre monnaie (cf. Lauzel-Muss. 1970) :
2. Ils [les Grecs] témoignent la même affection aux Français, aux Anglais et aux Russes, en les volant uniformément sur tout, en leur vendant impartialement les choses au double du prix qu'on les vend aux Grecs, et en les trompant, sans préférence aucune, sur le change des monnaies. About, La Grèce contemporaine,1854, p. 76.
3. Les agioteurs allaient à Nancy, soi-disant pour acheter du tabac, et ne faisaient que se disputer sur le change, sur la valeur des assignats, la quantité de ce papier à l'effigie de Louis XVI qu'on allait brûler, ... Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 2, 1870, p. 153.
En partic. Agent* de change, lettre* de change, marché* des changes. Bureau de change. Lieu où l'on peut effectuer des opérations de change. Contrôle des changes. Contrôle exercé par l'État sur l'offre et la demande des devises afin d'équilibrer le marché des changes. Cours des changes. Cotation officielle des valeurs des monnaies étrangères. Office des changes. Service officiel chargé du contrôle des opérations de change sur les monnaies étrangères.
P. ext. ,,Valeur de l'indice monétaire étranger en monnaie nationale sur une place déterminée`` (Cap. 1936).
B.− VÉN. Ruse d'un animal poursuivi qui détourne ses poursuivants sur les traces d'une autre bête. Puis, quand la bête était lancée, elle [Angélique] (...) décelait le change, les retours, toutes les ruses (P. Vialar, La Chasse aux hommes,Le Rendez-vous, 1952, p. 185):
4. Le bon rapprocheur de meute (...) ne bronchera pas sur le change, tiendra la voie du dix cors en sueur, au lieu d'empaumer à l'étourdie celle du daguet que le vieux chef de harde a voulu donner à sa place. Genevoix, Routes de l'aventure,1958, p. 48.
Locutions
1. Donner le change. [En parlant de la bête poursuivie] Réussir à dérouter ses poursuivants. Prendre le change. [En parlant des poursuivants] Abandonner la bête poursuivie pour se lancer sur une autre voie. Anton. garder le change.
2. Au fig.
a) Donner le change à qqn. Lui faire prendre une chose pour une autre :
5. On pourrait plutôt soupçonner la noblesse de vouloir faire illusion au Tiers, de vouloir, au prix d'une sorte d'anticipation d'équité, donner le change à ses pétitions actuelles et le distraire de la nécessité, pour lui, d'être quelque chose aux États Généraux. Sieyès, Qu'est-ce que le Tiers-état?1789, p. 56.
b) Prendre le change. Se laisser abuser :
6. À qui n'est-il pas arrivé de douter de son affection la plus profonde et de se demander s'il ne prenait pas le change? Flaubert, Correspondance,1847, p. 23.
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃:ʒ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 « troc, échange (ici d'une pers. contre une autre) » (Eneas, éd. Salverda de Grave, 8622); d'où 1740 gagner au change, perdre au change (Ac.); 2. ca 1160 cynégétique « direction vers un autre cerf que le cerf lancé » curre al change ici fig. [FEW, s.v. cambiare] (Thomas, Roman de Tristan, fragments, éd. B. H. Wind, le Mariage, fragment Sneyd163); sens propre 1250-1300 chace dou cerf, éd. G. Tilander, 72; d'où fig. 1645 prendre le change (Corneille, Suite du menteur, III, 1 ds Livet Molière, p. 374); 1654 donner le change (Quinault, Amant indiscret, III, 6, ibid.); 3. ca 1200 « table de changeur » (J. Renart, L'Escoufle, éd. P. Meyer, 6194); 1690 lettre de change (Fur.); 1718 agent de change (Ac.). Déverbal de changer* (cf. le lat. médiév. cambium « échange » ann. 756 ds Nierm., « table de changeur » ann. 1141-42, ibid.). Fréq. abs. littér. : 947. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 544, b) 1 032; xxes. : a) 1 024, b) 1 540. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 257; pp. 285-286. − Guiraud (P.). Le Champ morpho-sém. du mot tromper. B. Soc. Ling. 1968, t. 63, no1, p. 101. − Rog. 1965, pp. 96, 135.