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CHANCELIER, subst. masc.
A.− Gardien d'un sceau.
1. HISTOIRE
a) Grand officier de la Couronne, chargé de la garde du sceau royal et, selon les époques, de l'administration de la Justice, et chef des Conseils du roi. Chancelier de France; grand chancelier. Chancelier du royaume (A. France, Vie de Jeanne d'Arc,1908, p. XLII).En vain le chancelier multipliait les édits; personne ne les observait (Bainville, Hist. de France,t. 1, 1924, p. 166).
b) Officier chargé de garder le sceau et parfois d'administrer les biens de la maison d'une reine, d'un prince. Chancelier de la reine. L'avocat général Juvénal fut nommé chancelier du duc d'Aquitaine (Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 3, 1821-24, p. 372).
Rem. Attesté ds Ac. 1798-1835, Besch. 1845, Lar. 19e, Littré, Guérin 1892.
c) Chancelier d'Université. Chanoine qui conférait les degrés et délivrait les diplômes (cf. Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 426).
P. ext. Dignitaire du chapitre des chanoines de la cathédrale qui présidait aux études. Chancelier de Notre-Dame (Faral, La Vie quotidienne au temps de st Louis,1942, p. 230).
2. De nos jours
a) Dignitaire chargé de la garde du sceau et de l'administration d'un corps ou d'un ordre militaire :
1. ... Davout d'Auerstaedt, grand chancelier de la Légion d'Honneur, lui avait enlevé son ruban rouge pour le remplacer par une rosette. Colette, Sido,1929, p. 101.
SYNT. Chancelier de l'Académie française, chancelier de l'Ordre de Malte; chancelier de la Toison d'or (Hugo, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 45).
b) Chancelier de l'évêché. Ecclésiastique ayant la garde du sceau de l'évêque (cf. Billy, Introïbo, 1939, p. 59).
c) Fonctionnaire, assistant un chef de mission diplomatique ou un consul et chargé des questions administratives telles que tenue des registres, délivrance ou expédition de certains actes. Chancelier de consulat. Le chancelier de la légation de Naples, M. Marchand passe à Berne (Tocqueville, Correspondance[avec Gobineau], 1851, p. 159).
d) (Recteur) chancelier. Recteur d'Académie en qualité de représentant du ministre de l'Éducation Nationale, assurant la tutelle des Universités et présidant le Conseil régional de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
B.− P. ext.
1. Chef du gouvernement ou Premier ministre dans certains pays étrangers. Chancelier autrichien; chancelier d'Empire. Le soussigné, chancelier de l'Empire allemand, Max prince de Bade (Foch, Mémoires,t. 2, 1929, p. 292).
Chancelier fédéral. Chef du gouvernement de la République Fédérale d'Allemagne. Le chancelier Adenauer (Le Figaro,18-20 janv. 1952, p. 3, col. 6).
2. Chancelier de l'Échiquier. Ministre des Finances en Grande Bretagne :
2. Cette fois il dit à Disraëli : « Vous serez Chancelier de l'Échiquier. − Je ne connais rien aux Finances, dit Disraëli. (...) ». Le lendemain le ministère était formé. Maurois, La Vie de Disraëli,1927, p. 205.
Rem. On rencontre ds la docum. un emploi subst. fém. chancelière, hist. Épouse du chancelier du royaume. La chancelière Séguier (Bremond, Hist. littér. du sentiment relig. en France, t. 3, 1921, p. 550).
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃səlje]. [ə] muet est conservé à cause de la loi des 3 consonnes. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 « chef de la chancellerie pontificale » (Alexis, éd. G. Paris, 376); 2. 1174 « premier officier de la couronne en ce qui regarde la justice, garde du sceau royal » (G. de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 308); 3. xiiies. « ecclésiastique qui a les sceaux du chapitre » (Vie des Peres, ms. Chartres 371, fo80 rods Gdf. Compl.); 4. 1275-77 « chancelier d'une université » (J. de Meung, Rose, éd. F. Lecoy, 13477); spéc. 1690 « celui qui est chargé de garder les sceaux dans un consulat » (Fur.). Du b. lat. cancellarius, dér. de cancelli (chancel*), proprement « appariteur placé à la barrière séparant la cour de justice du public », v. Kl. Pauly; Nierm., attesté au sens de « huissier », ives., Vopiscus ds TLL s.v., 226, 36; « greffier » anno 354, Code Théodosien, ibid., 226, 39, puis au haut moy. âge « chef de la chancellerie royale carolingienne », Monachus Egolismensis [Angoulême] in Vita Caroli M., anno 769 ds Du Cange t. 2, p. 74b; « chancelier d'une abbaye » 1125, ibid., p. 79c; d'une université, xiiies. ds Nierm. Fréq. abs. littér. : 530. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 654, b) 381; xxes. : a) 155, b) 544.
DÉR.
Chancelariat, subst. masc.Fonction de chancelier. Attesté ds Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Quillet 1965. Seule transcr. ds Littré : chan-se-la-ri-a. 1reattest. 1877 (Littré Suppl.); du rad. de chancelier, suff. -at*.
BBG. − Darm. Vie 1932, p. 43. − Goug. Mots t. 1, 1962, p. 170. − Mellot (J.). En relisant le Lutrin. Vie Lang. 1972, pp. 649-652.