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CHANCELER, verbe intrans.
A.−
1. [Le suj. désigne une pers., un animal, ou un de leurs attributs] Être peu ferme sur ses jambes (sur ses pattes) et menacer de tomber. Il chancelle comme un homme ivre (Ac. 1835-1932); il est près de tomber, il chancelle (Ac. 1835-1932); le coup le fit chanceler (Ac. 1835-1932). L'émotion faisait chanceler mes genoux (Latouche, L'Héritier, Dernières lettres de deux amans de Barcelone,1821, p. 95).Sa démarche chancelle (Vigny, Poèmes antiques et modernes, La Dryade, 1837, p. 125).Elle chancelait de fatigue et de chagrin (Zola, La Joie de vivre,1884, p. 966):
1. ... l'horrible bête [un ours] oscillait, chancelait, s'arrêtait l'espace d'un éclair et poussait un nouveau hurlement; ... Ponson du Terrail, Rocambole,t. 5, Les Exploits de Rocambole, 1859, p. 464.
2. [Le suj. désigne une chose] Trembler, menacer de s'écrouler :
2. ... les montagnes voisines ébranlées jusque dans leurs fondements chancellent, tombent quelquefois, en forment de nouvelles et de nouveaux ravins, ... Dusaulx, Voyage à Barège,t. 1, 1796, p. 94.
B.− Au fig.
1. [Le suj. désigne une pers., une qualité ou un attribut de la pers. hum.] Manquer de fermeté, de volonté, de rigueur; hésiter.
[Le suj. désigne un aspect du comportement] Être mal affermi. Ma santé, tantôt meilleure et tantôt pire, chancelait encore au vent froid (Gide ds Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr.).
− Domaine moral, intellectuel.Il varie, il chancelle dans ses résolutions, dans sa foi, dans ses opinions (Ac. 1835-1932); sa vertu chancelle (Ac. 1835-1932); sa mémoire chancelle (Ac. 1835-1932). Je sens en moi chanceler ma raison! (Lamartine, Toussaint Louverture,1850, V, 7, p. 1398).Olivier sentit chanceler son assurance (Gide, Les Faux-monnayeurs,1925, p. 1172):
3. J'ai sans doute chancelé souvent, mais je ne suis point tombée, et la plus puissante excuse de mes fautes est dans la grandeur même des séductions qui m'ont environnée. Balzac, Le Lys dans la vallée,1836, p. 322.
2. [Le suj. désigne une chose, partic. une instit.] S'affaiblir, se dégrader. Sa fortune chancelle (Ac. 1835-1932); un trône qui chancelle (Ac. 1835-1932) :
4. ... quand l'Europe est en feu, quand Paris est en rumeur, quand la propriété chancelle, quand le droit divin trébuche, (...) tout un quartier s'obstine à parfiler! Musset, Le Temps,1831, p. 55.
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃sle], (je) chancelle [ʃ ɑ ̃sεl]. Ds Ac. 1694-1932. Fait partie des verbes qui doublent la consonne devant [ə] muet : je chancelle, je chancellerai, je chancellerais. Étymol. et Hist. 1100 canceler « vaciller » (Roland, éd. J. Bédier, 3608); 1130-60 chanceler (Cour. Louis, éd. E. Langlois, 1136); fig. 3equart xiiies. [date ms.] (Alex. de Paris, Alexandre, 193, 34 ds T.-L.). Du lat. impérial cancellare « disposer en forme de treillis », dér. de cancelli, -orum « grille, treillis » (chancel*) spéc. en parlant des bras repliés, croisés, comparés au treillis d'un grillage (Pline ds TLL s.v.) d'où « chanceler », c'est-à-dire « se tenir, marcher les jambes mal assurées, repliées comme s'entrecroisant ». Fréq. abs. littér. : 761. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 125, b) 1 428; xxes. : a) 1 144, b) 820. Bbg. Brüch (J.). Nochmals zu frz. chanceler (wanken). Z. fr. Spr. Lit. 1933, t. 57, pp. 447-450.