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CHAMPAGNE2, subst. masc.
VITICULTURE
A.− Vin de Champagne, et p. ell. cour., champagne. Vin généralement blanc, mousseux, très estimé, préparé en Champagne dans la région de Reims et d'Épernay. Champagne sec, demi-sec, brut. Synon. pop. saute-bouchon.Trente marques de champagne y [sur la carte des vins] énonçaient (...) leurs cuvées réservées : dry, brut, nature, extra superior, extra dry (Hamp, Vin de Champagne,1909, p. 228):
1. En arrivant devant sa maison mauresque, Tartarin s'arrêta très étonné. (...) on entendait des rires, des bruits de verres, des détonations de bouchons de champagne, ... A. Daudet, Tartarin de Tarascon,1872, p. 127.
SYNT. Champagne rosé; une coupe, une flûte de champagne; sabler le champagne; un bouchon de champagne; une bouteille, un magnum de champagne; seau à champagne; souper au champagne; le champagne pétille; boire le champagne.
Champagne frappé. Champagne refroidi rapidement dans la glace pilée. Du champagne frappé dans un seau d'argent (Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 35).
Tisane de champagne (vieilli). Vin de champagne plus léger. Un petit vin blanc mousseux qui ressemble beaucoup à la tisane de champagne (Nerval, Les Filles du feu,Angélique, 1854, p. 585).
Champagne naturel. Champagne non mousseux.
B.− P. compar.
1. [En parlant d'une pers. ou d'un inanimé] [Un homme] très spirituel, léger comme un verre de champagne (Barbey d'Aurevilly, 3eMemorandum,1856, p. 59).Ce bon soleil d'hiver exhilarant et froid comme du champagne frappé (Claudel, Correspondance[avec Gide], 1899-1926, p. 91):
2. Rien n'a plus l'air de cour et du meilleur temps que ces pages légères, où la malice pétille, et où la gaieté de la jeunesse mousse comme le champagne. Amiel, Journal intime,1866, p. 478.
2. Emploi adj. inv. De la couleur du champagne; jaune très pâle. Lampe boule, verre opalin (...) abat-jour rhodoïd (...) bleue, rose, champagne (Catal. de jouets [Bazar de l'Hôtel de Ville], 1936).
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃paɳ]. Pour l'adj. inv. qui désigne une couleur, cf. supra B 2. Étymol. et Hist. 1704 « vin blanc mousseux qu'on prépare en Champagne » (Regnard, Fol. amour., III, 4 ds Littré); d'où 1923 couleur champagne (Jacob, Le Cornet à dés, p. 72); 1936 adj. champagne « id. » (Catal. de jouets, supra). Ell. de vin de Champagne, nom de la province où l'on prépare ce vin; cf. b. lat. Campania Remensis (vies., Grég. de Tours, Hist., 4, 17 ds Blaise).
STAT. − Champagne1 et 2. Fréq. abs. littér. : 773. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 343, b) 1 214; xxes. : a) 2106, b) 1 076.
DÉR. 1.
Champagnisation subst. fém.Méthode champenoise de vinification comprenant notamment une seconde fermentation en bouteilles pour rendre le vin mousseux. Quand le dosage du sucre a été fait d'une manière imparfaite dans la champagnisation du vin, il peut arriver que les bouteilles cassent (R. Brunet, Le Matériel vinicole,1925, p. 512).[ʃ ɑ ̃paɳizasjɔ ̃] 1reattest. 1878 (A. Wurtz, Dict. de chim. pure et appliquée, t. 3, p. 695); du rad. de champagniser, suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér. : 1.
2.
Champagniser, verbe trans.Préparer des vins blancs de crus divers selon la méthode champenoise (cf. Ali-Bab, Gastr. pratique, 1907, p. 154). Vins de Touraine champanisés [sic] (A. Daudet, Immortel,1888, p. 242). [ʃ ɑ ̃paɳize]. La majorité des dict., surtout à partir de Guérin 1892, enregistrent champagniser. Besch. 1845 écrit uniquement champaniser. Cette forme est mentionnée ds Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Littré. Elle est empl. comme vedette à côté de champagniser ds Quillet 1965. Cette graph. traduit une altération dans la prononc. de l'articulation de [ɳ]. La nasale [ɳ] est altérée de l'a. fr. en passant par le m. fr. jusqu'au début du xviiies. On entendait ainsi à Paris [ano] à la place de [aɳo]. Cf. Bourc.-Bourc. 1967, § 198. En outre, G. Straka (Qq. obs. phonét. sur le lang. des femmes ds Orbis, 1952, t. 1, no2, pp. 340-345) fait la rem. suiv. au sujet de l'instabilité de [ɳ] qui est normalement occlusive et palatale : ,,Elle est tantôt palatale, tantôt vélaire, et quand elle est palatale, tantôt la pointe de la langue s'infléchit derrière les incisives inférieures (ce qui est normal), tantôt elle s'appuie contre les alvéoles et le palais dur; on peut encore observer, à côté de l'articulation occlusive de l'ɳ, une articulation plus ou moins relâchée et constrictive. Nous avons attribué l'instabilité de cette consonne au fait qu'en tant que palatale, elle se trouve actuellement isolée dans le système phonétique du français.`` G. Straka (ibid.) souligne que la consonne est plus souvent atteinte chez les femmes que chez les hommes, ce qu'il explique par l'énergie articulatoire que requiert la prononc. de cette consonne, énergie qui est moins forte chez les femmes que chez les hommes. 1resattest. 1839 (Boiste d'apr. Lar. Lang. fr.), av. 1845 champaniser (Dict. du comm. ds Besch. Suppl.), 1866 champagniser (Lar. 19e); de champagne2, suff. -iser*.
BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 33. − Gall. 1955, p. 43. − Goug. Mots t. 1, 1962, p. 62. − Quem. 2es., t. 2, 1971.