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CHAISE, subst. fém.
A.− Siège à dossier et généralement sans bras. Chaise de salle à manger; chaise pliante; chaise cannée :
1. Les cafés à l'entour avaient depuis longtemps couché sur leurs tables de marbre leurs chaises tendrement rabotées par des derrières peu soucieux de voyages. Queneau, Pierrot mon ami,1942, p. 199.
SYNT. Chaise de bureau, de camping, de cuisine, de jardin; chaise à bascule; chaise de bois, de métal; chaise paillée.
Avancer, offrir une chaise à qqn. L'inviter à s'asseoir. Prendre une chaise. S'asseoir.
Loc. fig. Être assis entre deux chaises. Se trouver dans une situation incertaine. Un monde entre deux chaises (Cocteau, Maalesh,1949, p. 79).
Rem. On trouve chez Zola l'expr. avoir (sa) chaise. Être un habitué. Le maître du logis menait un train princier, (...) avait loge à l'Opéra, chaise à l'Hôtel Drouot (Zola, L'Argent, 1891, p. 102).
B.− Emplois spéc. (syntagmes figés)
1. Chaise curule. Siège d'ivoire sans dossier où siégeaient les principaux magistrats de la République romaine. Au fig. Le carrefour fraternisait avec la chaise curule (Hugo, Quatre-vingt-treize,1874, p. 182).
2. Chaise électrique. Aux États-Unis, siège utilisé pour l'électrocution des condamnés à mort :
2. Une chasse au tigre ne donnerait pas l'équivalent de cette tension de chaise électrique, de ces yeux dégainés comme des couteaux. Gracq, Un Beau ténébreux,1945, p. 55.
3. Chaise d'enfant, chaise haute. Siège élevé muni de bras, et parfois d'un abattant, destiné aux jeunes enfants. L'enfant gâté de 30 ans monta sur la chaise haute (Jacob, Le Cornet à dés,1923, p. 212).
4. Chaise de fer. Chaise brûlante sur laquelle était attaché un supplicié dépouillé de ses vêtements. Des entraves, un chevalet, un bûcher, une chaise de fer, mille instruments de supplice, et de nombreux bourreaux (Chateaubriand, Les Martyrs,t. 3, 1810, p. 161).
5. Chaise longue. Siège à dossier et parfois pliant sur lequel on peut allonger les jambes :
3. Madame mère faisait de la chaise longue de principe. Je veux dire qu'elle y était assise, ... H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 93.
Rem. Chaise de pont ou de bord. Chaise longue installée sur le pont d'un navire.
6. Chaise percée. Siège percé d'une ouverture circulaire, et aménagé pour les besoins naturels. Une antique chaise percée, à qui un pied manque, attend, béante, le séant d'un fantôme (Colette, Claudine en ménage,1902, p. 281).
7. Chaise (à porteurs). Cabine munie de brancards et portée à bras d'hommes, utilisée pour se déplacer individuellement. Il [Fabrice] ouvre avec rapidité la porte de la chaise pratiquée sur le devant, saute par-dessus l'un des bâtons (Stendhal, La Chartreuse de Parme,1839, p. 222).
Expr. fam. Mener une vie de bâton de chaise (cf. bâton).
8. Chaise (de poste). Véhicule hippomobile à deux ou quatre roues. Ils ont (...) traversé au galop de leurs chaises de poste d'interminables lieues de brouillard (J. Vallès, Les Réfractaires,1865, p. 172).
Rem. On trouve chaise publique (Audiberti, Le Mal court, 1947, I, p. 144).
9. Chaises en musique. Jeu qui consiste à disposer autant de chaises que de joueurs moins une, puis à tourner autour pendant que le meneur de jeu diffuse de la musique et à s'asseoir dès son interruption de sorte que le joueur qui ne trouve pas de chaise est éliminé. Farandoles, rondes, « chaises en musique », la danse devenait un jeu parmi d'autres et ne m'incommodait plus (S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 164).
C.− P. anal., emplois technol.
1. ARCHIT. Assemblage de quatre pièces de charpente soutenant certaines constructions (clocher, moulin à vent).
2. MAR. Sangle ou cordage servant de siège mobile aux gabiers ou aux calfats. Nœud de chaise.
Prononc. et Orth. : [ʃ ε:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. [1380 d'apr. FEW t. 2, p. 506b sans réf.]; 1420 chaeze (Inv. du chât. de Vincennes, p. 458 ds Gay); 1470 chaize percée (Cptes de Louis XI, fo147, ibid.); 1710 chaise longue (Saint-Simon, Mém., t. 13, p. 81 cité ds Havard, p. 650); 1845 expr. proverbiale être entre deux chaises (Besch.); 1831 mar. chaise « tresse ou cordage servant à maintenir un homme effectuant des travaux » (Will.); 2. 1556 chaise portatifve (Argenterie de la reine, fo23 ds Gay); 1656 chaeze « siège fermé et couvert dans lequel on se faisait porter » (Loret, Muze histor., cité ds Livet Molière); 1668 chaise roulante (Molière, Amphitryon, Prologue, ibid.); 3. 1680 technol. (Rich. : Chaise de moulin à vent. Pieces de bois au haut du pié du moulin sur quoi tourne le moulin). Issu de chaire par assibilation dial. du -r- intervocalique (spéc. dans le Centre et le sud-est du domaine d'oïl), perceptible à Paris au xves., v. les témoignages du xvies., notamment ceux de Palsgr. (p. 34), Érasme, Marot, Sylvius ds Fouché, p. 603 et Livet Molière, s.v. chaise. Après avoir coexisté (encore au xviies., v. Livet, Molière) pour désigner les mêmes objets, chaise servit à désigner le siège d'usage courant (cf. Vaugelas, Rem. sur la lang. fr., 1reéd. 1647, t. 2, p. 167 d'apr. Livet, Molière, pp. 366-367), tandis que chaire était réservé aux sens spéciaux. Fréq. abs. littér. : 5 824. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 697, b) 10 605; xxes. : a) 12 906, b) 8 168. Bbg. Bloch (O.). La Dialectol. gallo-romane. R. des Cours et Conf. 1935-36, t. 37, 1res., pp. 417-420. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 14. − Gottsch. Redens. 1930, p. 172, 205; pp. 234-235. − Quem. Fichier.Rog. 1965, p. 80.