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CHAGRINER, verbe trans.
A.− Causer de la peine, du chagrin; rendre triste, chagrin. Synon. affliger, attrister, désoler, navrer, peiner.Anton. réjouir.Auriez-vous des peines?... Parle, ma fille, quelque chose te chagrinerait-il? (Restif de La Bretonne, M. Nicolas,1796, p. 18).Ma règle est d'essayer de ne rien dire qui puisse nuire, chagriner ou simplement agacer (Green, Journal,1948, p. 225).
Rem. On rencontre ds la docum. un adj. dér. chagrineur, euse. Qui cause du chagrin (cf. chagrinant). Si je rapporte à Zizi les propos chagrineurs glanés à droite et à gauche, si je dis que ça ne va pas très fort (...), je sais que sa colère va cliqueter (A. Sarrazin, La Cavale, 1962, p. 397 cité ds Rob. Suppl. 1970).
Se chagriner
1. Éprouver du chagrin, synon. s'affliger, ou du tourment, synon. s'inquiéter.
Rem. On trouve dans le même sens un emploi intrans. vieilli. Après la mort de son fils, elle n'avait pas chagriné longtemps (Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 484).
2. S'assombrir, devenir triste :
1. Le jeune comte se jeta dans une bergère au coin du feu, prit les pincettes et fouilla le foyer par un mouvement si violent, si grimaud, que le beau visage d'Anastasie se chagrina soudain. Balzac, Le Père Goriot,1835, p. 71.
B.− P. ext. [Le suj. est un inanimé concr. ou abstr.] Faire du souci, du tracas, déplaire, agacer. Synon. contrarier, ennuyer, importuner, soucier, chiffonner (fam.), défriser (vulg.).Il y a quelque chose qui me chagrine. Ce bruit de cavalerie qui... chagrinait sans cesse mes oreilles (O. Feuillet, La Petite Comtesse,1856, pp. 31-32).Mon âme, quels ennuis vous donnent de l'humeur? Le vivre vous chagrine et le mourir vous fâche (A. de Noailles, Le Cœur innombrable,1901, p. 129):
2. La pluie, qui tombait à Troyes lorsque j'y fis mon entrée, chagrinait Marcel Grégoire commissaire de la République et les citadins réunis pour crier leur joie, mais, comme d'usage, enchantait les ruraux. De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 19.
Prononc. et Orth. : [ʃagʀine] (je) chagrine [ʃagʀin]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1424 se chagriner « éprouver du chagrin » (A. N. JJ 172, pièce 430 ds Gdf. Compl.); 1539 trans. (Est. : Cette chose me chagrine). Composé de grigner* au sens de « grincer des dents, faire la grimace, être maussade » attesté à la fin du xiies. (E. de Fougères, Manières, 854 ds T.-L.), cf. les formes du type chagrigner au xvies. ds Hug.; la syllabe initiale est d'orig. obsc. : elle représente peut-être le fr. chat* pour exprimer l'idée de « se lamenter comme les chats » (v. FEW t. 16, pp. 68b-69a et 72a), cf. all. katzenjammer « malaise, état de détresse », katzbalgen « se bagarrer ». Fréq. abs. littér. : 186. Bbg. Goug. Mots t. 2, 1966, p. 31.