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CHABLER, verbe trans.
A.− Lang. rurale. Chabler des noix. Les faire tomber à l'aide d'une gaule.
B.− Lang. pop. Frapper. Oh! il m'aurait volontiers chablé, le chacal (A. Arnoux, Paris-sur-Seine,1939, p. 327).
Ça va chabler. Ça va barder, mal tourner. Elle se dressa, échevelée, hurlante. « Bon Dieu, ça va chabler » songea le garçon (R. Fallet, Banlieue Sud-Est,1947, p. 171).
Rem. De nombreux dict. enregistrent un homon. ayant le sens de « haler une charge, en particulier un bateau » et des dér. : a) Chablage. Action de haler, diriger un bateau dans les endroits difficiles. b) Chableur. Homme qui remplit ces fonctions.
Prononc. : [ʃable], (je) chable [ʃabl̥]. Land. 1834 transcrit â long et écrit châbler pour marquer la durée. Étymol. et Hist. 1. 1251 a. norm. bosc cablé « bois abattu » (Sentence ds Agr. en Norm. au moy. âge de L. Delisle, p. 361 cité ds Moisy); 2. 1386-87 « gauler (les noix) » (Compte de J. Guérin, fo21 vo, Arch. Cher ds Gdf.); 1501-02 (Comptes de l'Hôtel-Dieu de Bourges ds Jaub.), attesté dans la lexicogr. dep. Trév. 1704 qui note le mot comme provincialisme; 3. arg. 1883 chabler « rosser » (d'apr. Esn.); 1927 « frapper brutalement » (A.-L. Dussort, Des Preuves d'une existence, ms. dép. par G. Esnault en 1938, p. 143). Orig. obsc. Peut-être dér. de l'a. fr. cadable « catapulte » (Roland, éd. Bédier, 98), caable (ibid., 237), lui-même du gr. κ α τ α ϐ ο λ η ́ proprement « action de jeter », par l'intermédiaire d'un b. lat. *catabola (DIEZ5, p. 536; REW3, no1756; FEW t. 2, p. 483b; Bl.-W.5, v. accabler) bien que le gr. ne semble pas attesté au sens propre (resté cependant très vivant dans le verbe κ α τ α ϐ α ́ λ λ ω « jeter à terre, abattre » et plusieurs de ses dér.); l'existence dans la frange sud et en partic. sud-est du domaine d'oïl de formes du type chap(e)ler, de même sens (FEW, loc. cit.) conduisent à envisager une infl. de l'a. fr. chapler, chapeler* (du b. lat. capulare au sens spéc. « couper du bois » vies. Lex. sal. ds TLL s.v., 382, 58), dont le rad. se trouve dans chapleïz (var. chablis), terme fréq. en a. fr. pour désigner un combat violent; on notera cependant que les termes se rattachant à cette dernière famille évoquent toujours l'usage d'un instrument tranchant. Fréq. abs. littér. : 1.
DÉR.
Chablis, subst. masc.Arbre de la forêt renversé sous l'action de différents agents naturels (vent, orage, neige) ou pour des raisons qui lui sont propres (vieillesse, pourriture, mauvais enracinement), sans l'intervention de l'homme (cf. J. Cochet, Culture, aménagement et amélioration des bois, 1963, p. 133). 1resattest. 1600 [et non 1515 Ordonnance royale selon Lar. Lang. fr., v. l'attest. ds Gdf., s.v. chaable, où figure cable « bois abattu »] bois chablis « bois abattu par le vent » (O. de Serres ds Hug., s.v. bois); 1635 chablis, « id. » (Monet, Abr. du parallèle des lang. fr. et lat., Genève, éd. Ouvion); de chabler, suff. -is*; cf. au même sens av. 1223 chaable (Enq. de Ph. Aug., Cart. norm. no200 Arch. S.-Inf. ds Gdf.), déverbal de chabler.