| ![]() ![]() ![]() ![]() CERNÉ, ÉE, part. passé et adj. A.− Part. passé de cerner*. B.− Adjectif 1. [En parlant des yeux] Entouré d'un cerne*. Ta jeunesse longue et ton calme inviolable feront la haine des yeux-cernés (Montherlant, Les Olympiques,1924, p. 320): 1. Leur pénible attente [de Joseph et de sa mère] fut entièrement justifiée par le spectacle de la figure bleuâtre et décomposée de Philippe, par sa démarche chancelante, par l'état horrible de ses yeux profondément cernés, ternes, et néanmoins hagards...
Balzac, La Rabouilleuse,1842, p. 333. − P. méton. [En parlant d'une pers.] Pâle et cerné (Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 41). − P. anal. [En parlant d'autres parties ou aspects du corps hum.] Elle savait (...), que la couleur cernée sur les joues est un signe des maladies de poitrine (Stendhal, Armance,1827, p. 24).Des mains (...) qui (...) portaient des traces de fatigue à leurs ongles cernés (Colette, Claudine en ménage,1902, p. 110). 2. PEINT. La manière cernée d'un Ingres (Barrès, Mes cahiers,t. 10, 1913, p. 65).Manière qui consiste à marquer les contours du dessin d'un cerne, d'un trait appuyé. 3. P. ext. Entouré et contenu dans des limites précises a) de manière à être gardé prisonnier : 2. Est-ce qu'ils ne vont pas se lever, les ancêtres,
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Eux qui tinrent le pape et les rois, l'ombre noire
Et le passé, captifs et cernés dans leur gloire
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Hugo, L'Année terrible,Poésie XII, 1872, p. 257. b) de manière à entrer dans des formes rationnelles et intelligibles : 3. ... je viens d'entreprendre Les Bastions de l'Est : ils ne sont en moi qu'une vaste sensibilité. Qu'en tirera ma raison? En 1890, au lendemain de l'Homme libre, je sentais mon abondance, je ne me possédais pas comme un être intelligible et cerné.
Barrès, Un Homme libre,préf., 1889, p. VI. Rem. On rencontre ds la docum., chez Goncourt, cernée, subst. fém. Synon. de cerne*. a) [En parlant des yeux] Des visages de femmes aux cernées profondes, aux creux anxieux (Journal, 1891, p. 85). La cernée des yeux faite au bistre, et maquillée genre cadavre (Journal, 1891, p. 107). b) [Dans le domaine de la peint.] Gros et épaté contour roussâtre qu'on dirait une cernée faite par la pourriture du papier (La Maison d'un artiste, 1881, p. 101). Fréq. abs. littér. : 326. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 313, b) 381; xxes. : a) 459, b) 638. |