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CENDRÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de cendrer*.
II.− Adjectif
A.− Le plus fréq. [P. réf. à la couleur grisâtre de la cendre] Dont les reflets s'échelonnent dans toutes les nuances chatoyantes du gris. − Un temps toujours gris et d'une lumière pâlement fauve, − un vrai temps blond-cendré (Barbey d'Aurevilly, 2ememorandum,1839, p. 332):
1. Marthe était blonde, avec des cheveux fins, nuageux, de cette nuance cendrée qui, dans la lumière, leur donne le rayonnement d'une poussière dans un clair de lune. E. et J. de Goncourt, Charles Demailly,1860, p. 224.
SYNT. Bleu, blond, châtain, gris, vert cendré; un plumage bleu-cendré; coucou, héron, grue, pétrel cendré(e); saule cendré; mer, montagne cendrée.
− P. métaph. [En parlant d'un style littér.] :
2. Ce dut être vers ce temps que, pour définir la prose de Loti, j'aboutissais à l'épithète : cendrée; elle est juste, elle rend cette poudre impalpable qui flotte sur ses phrases. Du Bos, Journal,1923, p. 309.
B.− Spécialement
1. ASTRON. Lumière faible dont brille la partie de la lune qui n'est point éclairée par le soleil.
2. SP. (cf. cendrée).Les courses de motocyclettes sur piste cendrée (Morand, Londres,1933, p. 145).
Étymol. et Hist. 1314 « de la couleur de la cendre, aux reflets grisâtres » (Doc. ds Espinas et Pirenne, Recueil de doc. relatifs à l'hist. de l'industr. drapière en Flandre, I, 129 ds IGLF : Item, au dit Adam, pour un camelin cendré pour le cors madame); 1817 lumière cendrée (de la lune) (Stendhal, Hist. de la peint. en Italie, t. 1, p. 257). Dér. de cendre*; suff. -é*. Fréq. abs. littér. : 125. Bbg. Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. Bulletin de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 369.