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CEINDRE, verbe trans.
I.− Entourer quelque chose de quelque chose.
A.− [Le suj. désigne une pers.]
1. [Le compl. désigne une partie du corps] Les femmes, (...) ceignent leur tête avec un ruban dont les couleurs indiquent si elles sont mariées, filles ou veuves (Mmede Staël, De l'Allemagne,t. 5, 1810, p. 57).
Au fig. Ceindre ses reins ou se ceindre les reins
a) Se préparer au combat. Ceins tes reins une fois de plus! Prépare-toi, prends les armes une fois de plus (Claudel, Feuilles de Saints,1925, p. 664).
b) Se préparer à l'épreuve d'une vie austère :
1. ... écoute-moi, et si ton courage n'hésite pas en présence des douleurs qui t'attendent, ceins tes reins alors, prends le bâton blanc de ton pèlerinage, et sans trembler, sans regarder en arrière, sans pâlir, va, impassible et sérieux, à la conquête des idées de lumière, ... Du Camp, Mémoires d'un suicidé,1853, p. 215.
Rem. On rencontre ds la docum. des emplois littér. où le compl. désigne une pers. Synon. étreindre. Tu vois (...), L'amant brûlant et dur ceindre la blanche amante (Valéry, Charmes, 1922, p. 127).
2. [Le compl. désigne une chose] Il versa l'eau-de-vie de sa gourde sur des feuillages, ceignit cette compresse sur la blessure (P. Borel, Champavert,Three Fingered Jack, l'obi, 1833, p. 95).
B.− [Le suj. désigne une chose]
1. [Le compl. désigne une part. du corps] Ceindre les reins, la taille, la tête :
2. La belle chevelure dont cette femme était si fière avait été rasée. Un bandeau ceignait son front et enveloppait son visage. Balzac, La Duchesse de Langeais,1834, p. 212.
2. [Le compl. désigne une chose] Nous marchions derrière les coteaux qui ceignent le cours du Danube (Stendhal, Journal,t. 3, 1801-18, p. 9).Silhouettes vaporeuses, les vergers des villages ceignaient la riche terre de l'Artois (Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 249).
Emploi pronom. La ville est montée là au moyen âge pour se ceindre, se garder, se défendre (Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 223).
II.− Placer quelque chose (un objet généralement noble) autour d'une partie du corps ou du corps tout entier.
A.− [L'obj. est placé autour de la taille] La plus belle femme de la province me ceint d'une écharpe blanche, car l'amour et la gloire vont toujours ensemble (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 430).
Ceindre une arme. Fixer une arme à sa taille :
3. ... une lithographie célèbre, représentant toute la famille royale livrée à des occupations édifiantes : Louis-Philippe tenait un code, (...), le duc de Nemours ceignait un sabre, ... Flaubert, L'Éducation sentimentale,t. 1, 1869, p. 67.
Au fig., vx. Ceindre l'épée. Se préparer au combat. (Attesté ds la plupart des dict.).FÉOD. Ceindre l'épée de chevalier, de connétable à qqn. Lui conférer le titre de chevalier, de connétable. Le roi lui ceignit l'épée de connétable et il devint maître souverain des affaires (Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 4, 1821-24, p. 90).
Ceindre l'écharpe (municipale). Le maire (...) courut à la mairie ceindre son écharpe (Mérimée, Colomba,1840, p. 48).Au fig. Devenir maire. Je vous prédis qu'avant peu vous ceindrez l'écharpe municipale (E. Labiche, La Grammaire,1867, III, p. 132).
B.− [L'obj. est placé autour de la tête] Ce juste laurier dont vous ceignez les tempes des conquérants (Claudel, Cinq grandes odes,1910, p. 280).
Emploi pronom. Quel que soit le laurier ou le myrte charmant dont sa tête se ceigne (Banville, Odes funambulesques,1859, p. 113).
Au fig.
1. Ceindre le bandeau royal, la couronne (royale), le diadème. Frédéric II, empereur d'Allemagne, qui ceignit quatre couronnes (Ozanam, Essai sur la philos. de Dante,1838, p. 31):
4. Conrad De Montferrat, dans sa bonne ville de Tyr, se préparait à ceindre cette couronne royale, objet, depuis si longtemps, de son âpre convoitise et qui d'ailleurs, reconnaissons-le, ne pouvait aller à un meilleur chef. Grousset, L'Épopée des croisades,1939, p. 283.
2. Ceindre la tiare. [Dans l'Église catholique] Devenir pape. [Dans la religion juive] Devenir grand prêtre :
5. Celui-ci [Grégoire IX] octogénaire au moment où il ceignit la tiare (1227), montra pendant ses quinze ans de règne la plus indomptable énergie, ... Montalembert, Hist. de Ste Élisabeth de Hongrie,1836, p. XVII.
C.− Rare. [L'obj. est placé autour du corps] Ceindre une cuirasse, une tunique.
Au fig. Ceindre son armure, sa cuirasse. Se préparer au combat. Ceins la cuirasse, Almagro! Boucle l'épée sur ta cuisse! (Claudel, Le Soulier de satin,1944, 3, p. 789).
Prononc. et Orth. : [sε ̃:dʀ], (je) ceins [sε ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 espede ceindre « revêtir l'épée [littéralement serrer autour de soi le ceinturon de l'épée] » (Alexis, éd. G. Paris, 412); 1165-70 pronom. « entourer une partie du corps » (B. de Ste Maure, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 31278); av. 1628 ceindre un front de lauriers, symbole d'honneur (Malherbe ds Fur. 1690) d'où p. brachylogie 1691 ceindre la tiare (Rac., Ath., III, 3 ds Littré); 1740 ceindre le diadème (Ac.); 1853 fig. ceindre ses reins, supra ex. 1; 2. 1165 « entourer (un espace) » (Wace, Rou, III, 4196 ds T.-L.); 1582 spéc. « entourer une ville de murailles » (Garnier, Bradamante, 1084, IV, p. 45 ds IGLF), d'où part. passé subst. 1211-14 « enceinte (de fortifications) » (L.-F. Flutre, Vocab. Faits des Romains, 255, 2 ds Romania, t. 65, p. 484); 1547 mar. (Amyot, Hist. Aethiop., L. I, 1 rods Hug.). Du lat. class. cingere « entourer ». Fréq. abs. littér. : 202. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 377, b) 277; xxes. : a) 324, b) 191. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 159.