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CATHARE, adj. et subst.
HIST. RELIG.
A.− Subst. masc. Membre de différentes sectes religieuses hérétiques se disant composées de « purs » refusant le monde en tant que créé par le principe du Mal. Il y eut, dès les premiers siècles (...) des angéliques, des cathares ou purs (Renan, Hist. des orig. du Christianisme, Marc-Aurèle et la fin du monde antique, 1881, p. 169).
En partic. Membre d'une des sectes héritières du manichéisme, répandues en Europe au Moyen Âge et combattues dans le midi de la France par le pape Innocent III. Les vaudois et les cathares. Du Xeau XIIIesiècle, les bogomiles, albigeois, cathares, vaudois, etc., renouvelèrent les erreurs manichéennes, à savoir la distinction des deux principes, du Dieu de l'Ancien Testament et du Dieu du Nouveau, et la création du monde par le principe du Mal (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1298):
... on était curieux de savoir si (...) elle [Jeanne d'Arc] ne traiterait pas avec mépris l'état de mariage, et ne condamnerait pas l'œuvre de chair entre époux, en quoi elle eût gravement erré et glissé dans l'hérésie des Cathares. A. France, Vie de Jeanne d'Arc,1908, p. 325.
P. anal. Personne qui prône une pureté excessive. Synon. puriste, puritain.Nos critiques sont des cathares : ils ne veulent rien avoir à faire avec le monde réel sauf d'y manger et d'y boire (Sartre, Situations II,1948, p. 79).
Rem. Flaubert, dans la Tentation de St Antoine, 1849, p. 472, parle des dieux cathares de Pallantium (Arcadie).
B.− Adj. Qui se rapporte à ces sectes ou à leur doctrine. L'hérésie, l'influence cathare.
Prononc. : [kata:ʀ]. Homon. catarrhe. Étymol. et Hist. 1688 (Bossuet, Histoire des Variations, L XI, 22, Paris, éd. F. Lachat, 1863, 14, p. 469 : En effet nous voyons que les manichéens s'étoient établis en ce pays-là [l'Italie]. On les appeloit Cathares, c'est-à-dire purs). Empr. du lat. médiév. cathari, employé pour la 1refois au xiies. en Allemagne, par Eckbert, Sermones adversus catharos, éd. la Bibliotheca Patrum de Cologne, XII, p. 898 d'apr. C. Schmidt, Hist. et doctrine des Cathares ou Albigeois, Paris, 1849, t. 2, p. 276 : Hos nostra Germania Catharos... appelat, employé en France av. 1214 par Robert d'Auxerre, Chronol., 249, ibid. Le mot est cependant rare : on rencontre plutôt dans les textes le terme plus général heretici. Cathari empr. au gr. κ α θ α ρ ο ́ ς « pur » attesté dep. Homère ds Liddell-Scott, utilisé en gr. par Eusèbe, S. Basile, S. Grégoire de Naziance, ds Théol. cath. t. 2, 2 pour désigner différentes sectes. Fréq. abs. littér. : 9.
DÉR.
Catharisme, subst. masc.Doctrine des Cathares. Ces pays [le midi de la France et le nord de l'Italie] avaient hérité d'une sorte de gnosticisme manichéen venu de l'ouest (sic) par les Balkans pendant le haut Moyen âge : l'albigéisme, ou catharisme. (...) Le catharisme est pessimiste. Il fait du monde l'œuvre du diable : tout est mauvais en ce monde (M.-M. Gorce, Hist. gén. des relig., Paris, Quillet, t. 4, 1947, p. 22). [kataʀism̥]. 1reattest. 1947 id.; de cathare, suff. -isme*.