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CARNASSE, subst.
A.− Subst. masc., ZOOL. Animal marin, ayant l'apparence d'une masse de chair gélatineuse, dit aussi ortie de mer :
Le carnasse de la Méditerranée est repoussant. C'est un contact odieux que cette gélatine animée qui enveloppe le nageur, où les mains s'enfoncent, où les ongles labourent, qu'on déchire sans la tuer, et qu'on arrache sans l'ôter, espèce d'être coulant et tenace qui vous passe entre les doigts; ... Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 374.
B.− [P. anal. de forme] (Et changement de genre), subst. fém., TECHNOL. Matière résiduelle de l'écharnage, utilisée dans la fabrication des colles notamment. Résidus (...) de l'écharnage (...) carnasses ou colles de tannerie (...) vendues pour la fabrication des colles et gélatines (J. Bérard, J. Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 45).
Étymol. et Hist. 1. 1666 zool. « masse gélatineuse flottant sur la mer » (Thevenot, Relat. d'un voyage fait au Levant ds Fr. mod., t. 21, p. 292 : [...] nous commençâmes à voir de certains excréments de mer que les Provençaux appellent Carnasse), attest. isolée; 1866 « ortie de mer » subst. masc., supra ex.; 2. 1867 p. anal. de forme subst. fém. technol. (Lar. 19e). Empr. au prov. mod. carnasso « ortie de mer, acalèphe » et « rognures de peaux qu'on prépare pour tanner » (Mistral); a. prov. carnasa « grande quantité de chair, chair » (ca 1300, forme carnaza; xves.?, forme charnasso ds Lévy Prov.), dér. de l'a. prov. car(n), v. chair; suff. a. prov. -asa, mod. -asso, v. -asse. Dans l'emploi technol., changement de genre sous l'infl. de la finale. Fréq. abs. littér. : 1.