| ![]() ![]() ![]() ![]() CARLIN2, subst. masc. A.− ZOOL. Petit chien d'agrément ressemblant au dogue, au poil ras, au museau noir court et aplati : 1. ... sur la table, un chien empaillé que j'avais connu vivant, ancien compagnon de mes courses dans les bois, le dernier carlin peut-être, car il appartenait à cette race perdue.
Nerval, Les Filles du feu,Sylvie, 1854, p. 612. − Adj. Chien carlin, chienne carline. De la race des carlins : 2. La princesse a deux chiens carlins affreux, yeux saillants, dans un panier au salon, ne les quittant pas, même en voyage, les ayant toujours sous les bras : « Ça a l'air, dit Nieuwerkerke, des deux robinets d'un marchand de coco. »
E. et J. de Goncourt, Journal,1862, p. 1114. B.− P. ext. [En parlant de pers.] Nez de carlin. Son nez de vieux carlin poussif (Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 81).Le visage plat comme un carlin (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 358). − Arg. La carline. La mort (p. allus. au nez court de la tête de mort). Synon. la camarde, la camuse (cf. aussi Sue, Les Mystères de Paris, 1842-43, p. 29).On dirait que la carline (la mort) te fait peur (F. Vidocq, Mémoires de Vidocq,t. 1, 1828-29, p. 384). Rem. Attesté ds Larch. 1880, France 1907. − Loc. proverbiale, vieilli. [En parlant d'une pers. qui se croit grand mérite] C'est comme les carlins, la race en est perdue (Balzac, Le Faiseur,1850, III, 5, p. 259). Rem. Loc. attestée ds Littré, DG, Guérin 1892. − P. iron. et par déformation de carliste. Partisan de Charles X (cf. Balzac,
Œuvres diverses, t. 2, 1850, p. 75). Prononc. et Orth. : [kaʀlε
̃], fém. [-in]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1800 (Boiste). Prob. de Carlin, surnom de l'acteur ital. Carlo Bestinazzi [1713-1783] qui eut une grande vogue à Paris dans le rôle d'Arlequin (Batt.), par comparaison plaisante du museau du chien avec le masque noir d'Arlequin porté par cet acteur. Fréq. abs. littér. : 20. Bbg. Hope 1971, p. 443. |