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CARESSE, subst. fém.
A.− Attouchement de nature affective ou sensuelle. Caresse de la main, des lèvres :
1. Elle se souvenait d'autres baisers, mais jamais encore elle n'avait senti la caresse des lèvres sur ses paupières. G. Roy, Bonheur d'occasion,1945, p. 103.
2. Le fait que les époux couchent, à peine vêtus, dans un même lit, n'avait pas suffi jusqu'ici à me suggérer l'étreinte ni la caresse : ... S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 102.
En partic. [En parlant d'un animal] :
3. L'animal leva la tête vers son maître; puis, il grimpa sur lui, escalada ses épaules et, après mille caresses et mille gentillesses, se roula autour du cou du capitaine, comme un foulard... Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 91.
SYNT. Caresse amicale, ardente, brutale, innocente, maternelle, tiède, voluptueuse; douce, tendre caresse; faire, donner, échanger, prodiguer, recevoir des caresses; implorer une caresse; sentir, repousser la (les) caresse(s) de; répondre à des caresses; frémir sous une caresse; accabler, combler, couvrir, manger, priver de caresses; sensible, insensible aux caresses.
P. métaph., littér.
Frôlement doux et agréable. La caresse de l'air, de la brise, des flammes, des flots, du soleil, du vent. On entendait les frémissements des blés en fleur, ondoyant sous la molle caresse de l'air (R. Rolland, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, p. 507):
4. Ce vent qui souffle vient du désert, Et sous cette caresse menteuse et tendre mon sang s'évapore. Saint-Exupéry, Terre des hommes,1939, p. 239.
La caresse du regard, la caresse d'un son. La douceur. Des yeux bleus d'une douceur et d'une caresse singulières (E. et J. de Goncourt, Journal,1858, p. 477):
5. La caresse des violons, l'insistance de leurs longs coups d'archets trop expressifs, étiraient sa langueur jusqu'à l'énervement. R. Martin du Gard, Les Thibault,La Belle saison, 1923, p. 1007.
B.− Au fig. Marque d'estime ou de bienveillance qui se manifeste en paroles, parfois trompeuses. Caresse d'encouragement, de flatterie, de mots; caresse morale. C'était (...) le salut joyeux de l'être encore petit, balbutiant des caresses respectueuses, choyant avec des mots de douceur, avec des cajoleries d'enfant qui cherche à amadouer sa mère (Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 42):
6. Maintenant, il commençait de rêver à d'autres caresses verbales. Ricamus venait, le jour même, de l'appeler « mon cher maître ». Cela lui avait agréablement chatouillé le tympan. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 63.
Prononc. et Orth. : [kaʀ εs]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. « Marque extérieure d'affection » a) 1534 par des gestes et des paroles charesse (Rabelais, Gargantua, chap. 39, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 144); b) 1538 par des attouchements carresse (Le Courtisan de Messire Baltazar de Castillon, 1. III [trad. de Il Cortegiano par J. Colin] ds Quem.); 1545 caresse (Le Maçon, trad. Decameron, 1, 188, ibid.); 2. 1616 « flatterie, mots flatteurs » (Hulsius, Dict. fr.-all.); au plur. 1647 « démonstrations de sympathie, de bienveillance » (Corneille, Héraclius, Ep. ds Dub.-Lag.); 3. 1671 fig. « frôlement doux et agréable » (Corneille, Psyché, III, 3 ds DG). Étant donnée l'orig. de la plupart des 1resattest., prob. empr. à l'ital. carezza (Hope, p. 175) attesté, dans le syntagme fare carezza(-e), av. 1315 ds Batt. t. 2, lat. médiév. caritia « caresse, marque d'affection » (1288, Italie ds Du Cange t. 2, p. 173c) dér. de carus (cher*); hyp. moins vraisemblable : déverbal de caresser* (EWFS2). Fréq. abs. littér. : 2 389. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 104, b) 4 215; xxes. : a) 4 375, b) 2 616. Bbg. Hope 1971, p. 175. − Kohlm. 1901, p. 37. − Sar. 1920, p. 55. − Wind 1928, p. 190, 207.