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CALMÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de calmer*.
II.− Adjectif
A.− [En parlant des éléments naturels] Apaisé. L'ouragan calmé :
1. Ah! pourquoi sur sa nef fendant la mer calmée Pâris toucha nos bords heureux, Et d'un nouvel hymen Hélène fut charmée, Brûlant des plus coupables feux!... Moréas, Iphigénie,1900, IV, 4, p. 134.
B.− [En parlant de pers.]
1. Dont la nervosité a cessé :
2. ... on se fichait d'elle [la cliente], elle voulait son linge immédiatement. Alors, Gervaise s'excusa, mentit avec aplomb; il n'y avait pas de sa faute, elle nettoyait sa boutique, les ouvrières reviendraient seulement le lendemain; et elle renvoya la cliente calmée, en lui promettant de s'occuper d'elle à la première heure. Zola, L'Assommoir,1877, p. 562.
3. J'avais, la veille au soir, lu quelques pages de Bossuet (premier sermon sur la Providence); si amples et d'une vérité si ravissante que je m'étais endormi tout calmé. Gide, Journal,1916, p. 557.
− P. méton. [En parlant d'un effet recherché] :
4. Hors du coffret de laque aux clous d'argent, parmi Les fleurs du tapis jaune aux nuances calmées, Le riche et lourd collier, qu'agrafent deux camées, Ruisselle et se répand sur la table à demi. Coppée, Poésies complètes,t. 1, 1865-1908, p. 61.
− Spéc. [En parlant d'un malade] Dont la souffrance a diminué ou cessé. [En parlant de son mal] Dont l'intensité a diminué. Il (...) réveillait par un seul mot la douleur un instant calmée (Maupassant, Pierre et Jean,1888, p. 378).
2. Que les passions et les sentiments violents ont cessé d'agiter :
5. − « Tu me parais bien calmé sur la politique? » − « Effet de l'âge, » dit l'avocat. Et ils résumèrent leur vie. Flaubert, L'Éducation sentimentale,t. 2, 1869, p. 285.
♦ Par hypallage :
6. Ô nuit orientale et calmée, enfin reposeras-tu ma tête lasse de penser Dieu? Gide, Le Voyage d'Urien,1893, p. 18.
− P. méton. [En parlant d'un besoin violent] Qui est apaisé.
♦ P. métaph. :
7. Ainsi faisant, je connus bientôt de part en part toute l'Écriture; j'en repris alors la lecture partielle, plus posément, mais avec un appétit non calmé. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 499.
Fréq. abs. littér. : 698. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 847, b) 1 159; xxes. : a) 1 265, b) 863.