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* Dans l'article "CALFATER,, verbe trans."
CALFATER, verbe trans.
MAR. Rendre étanche, au moyen d'étoupe goudronnée, les points et les interstices des bordages du pont d'un navire :
1. Pour calfater les coutures, on fit de l'étoupe avec du zostère sec, qui fut introduit à coups de maillet entre les bordages de la coque, du vaigrage et du pont; puis, ces coutures furent recouvertes de goudron bouillant, que les pins de la forêt fournirent avec abondance. Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 330.
P. métaph. :
2. Il a l'air de croire, comme l'expression l'indique assez clairement, que le poète, dès qu'il ne peut assouplir sa pensée aux conditions de la mesure et de la rime, prend hors de cette pensée quelque détail insignifiant dont il bouche et calfate tant bien que mal son vers. Sainte-Beuve, Tabl. hist. et crit. de la poésie fr. et du théâtre fr. au XVIes.,1828, p. 157.
P. ext. Fermer hermétiquement; boucher. Nous avions calfaté les brèches des fenêtres du mieux possible (P. Vialar, La Mort est un commencement,Les Morts vivants, 1947, p. 79):
3. ... les lucioles qui s'éteignent par paquets dans mes phares tombent comme des bouts d'allumettes carbonisées et racornies, grésillent, jutent, suintent, confiture-cambouis qui calfate chacun des nids d'abeille de mon radiateur... Cendrars, Le Lotissement du ciel,1949, p. 285.
Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. calfaté, ée. Dans cette pièce bien calfatée, dont nulle lumière ne filtre, la clarté est si dure que je cligne des yeux (Saint-Exupéry, Terre des hommes, 1939, p. 246).
Prononc. et Orth. : [kalfate], (je) calfate [kalfat]. Ds Ac. 1694 à côté de la var. calfeutrer. Ds Ac. 1718-1932 : calfater seul. Étymol. et Hist. [Indirectement attesté fin xiiies. par son dér. callefaterie, 1295 ds Gdf.]; début xives. calafater (Gestes des Chiprois [texte italianisant], éd. Raynaud, p. 217 ds Gdf., s.v. tabout), graphie usuelle jusqu'au xvies.; 1382-84 calfater (Le Compte du Clos des Galées de Rouen, éd. C. Bréard, Rouen, 1893, p. 132). Empr. par l'intermédiaire d'une lang. méditerranéenne (ital. calafatare, « id. », xves.; lat. médiév. calafatus « calfat » en 1213 à Gênes, calafatare 1318 à Rome ds DEI; ou prov. calafatar, xiiies., Rayn.; v. FEW t. 19, pp. 80-82; Bl.-W.5), à l'ar. qalfata « id. » (xiiies.; cf. le subst. qalafât « calfat », surnom d'un poète cordouan du ixes., v. Cor., s.v. calafatear), dont la var. ǧalfaṭa est attestée dès le viies. d'apr. Cor., loc. cit.; il est improbable que le m. gr. κ α λ α φ α ́ τ η ς « calfat » (1057, aussi κ α λ α φ α ́ τ η σ ι ς « calfatage » en 959 ds Cor.) attesté plus tôt, il est vrai, que les lang. rom., ait pu servir d'intermédiaire entre celles-ci et l'ar. (v. Vidos, p. 263 et Cor.). L'ar. qalfata, ǧalfata, considéré comme un mot étranger à l'ar. (Cor.; Lammens, p. 69) est prob. lui-même un empr. au b. lat. *calefare ou *calefectare (lat. class. calefacere, v. chauffer : on chauffe du goudron pour calfater un bateau). Fréq. abs. littér. : 19.
DÉR. 1.
Calfatage, subst. masc.,mar. Action de calfater. Un bassin de calfatage (Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 836). [kalfata:ʒ]. Ds Ac. 1740-1932. 1resattest. a) 1527 « étoupe servant à calfater » (E. de Fréville, Mém. sur le comm. mar. de Rouen, Rouen-Paris, 1857, t. 2, p. 433 ds Quem.); b) 1832 « action de calfater » (Raymond); de calfater, suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 3.
2.
Calfateur, subst. masc.Ouvrier chargé de calfater un navire. Des hangars pour calfateurs de péniches (Morand, New York,1930, p. 250). Dernière transcr. ds DG : kàl-fà-teúr. Ds Ac. 1694. 1resattest. 1373 calphadeur (Archives du Nord, JJ 105, pièce 71 ds Du Cange, s.v. calefactus), forme isolée; 1382-84 calfateur (Le Compte du Clos des Galées de Rouen, éd. C. Bréard, Rouen, 1893, p. 132), qualifié de ,,vieilli`` ds DG; de calfater, suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. − Duch. 1967, § 35.6. − Hope 1971, p. 32. − Lammens 1890, pp. 68-70. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 411. − Vidos (B. E.). Profilo storico-linguistico dell'influsso del lessico nautico italiano su quelle francese. Archivum romanicum. 1932, t. 16, p. 262.