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CACA, subst. masc.
A.− Familier
1. [Dans le lang. enf. ou, p. euphém., dans la lang. des adultes] Excrément de l'homme et, plus rarement, des animaux. Faire caca, faire son caca. Synon. crotte, merde (trivial); déjection, fèces, selles (langage médical) :
1. Vieil amoureux des petits enfants (...) il [Brueghel] a décrit avec une tendre ironie leur petite vie affairée et sérieuse, des plus grands qui font la guerre aux plus petits qui font des pâtés ou fouillent gravement dans leur caca, ... É. Faure, Hist. de l'art,1914, p. 480.
P. ext. Chose sale. C'est du caca (Ac.1835-78).
2. Péj., p. compar. ou p. métaph.
a) [Pour exprimer la volonté de dégradation de qqc. ou de qqn] Chose ou personne vile, sans valeur. Ces jean-foutres qui se défient de l'ouvrier comme si c'était du caca (Bloy, La Femme pauvre,1897, p. 16);voir Sarah Bernhardt dans L'Aiglon, qu'est-ce que c'est? Du caca (Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 1070).
Emploi adj. invar., fam., péj. Cent allégories pour des bagues, plus caca les unes que les autres (Céline, Mort à crédit,1936, p. 193).
Loc. très fam. Faire caca sur qqn ou qqc. Bafouer, outrager. Singulier applaudissement donné au chanoine Raillon, qui faisait caca sur la mémoire du général Lannes (Stendhal, Journal,t. 3, 1801-1818, p. 130).
b) [Avec une idée de déchéance de fait] Être, tomber, retomber dans le/son caca; tourner au caca. Être, tomber, retomber dans une situation mauvaise, inextricable. Faites des vœux pour me retrouver avec tout mon bon sens. Je suis dans le caca jusqu'au cou (Zola, Correspondance,1902, p. 599).
B.− Rare. [Sans art., en constr. appos.] Couleur de caca :
2. Notre galère tenait son mince sillon juste au ras des jetées, là où venait finir une eau caca, toute barbotante d'une kyrielle de petits bachots et remorqueurs avides et cornards. Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 231.
Couleur caca d'oie ou absol. caca d'oie. D'une couleur jaune verdâtre. Le grotesque personnage vêtu d'une souquenille caca d'oie (E. de Goncourt, Les Frères Zemganno,1879, p. 19);le papier du salon, jadis bouton d'or, aujourd'hui caca d'oie (A. Arnoux, La Nuit de Saint-Avertin,1942, p. 29).
Vx. [P. réf. à une teinte à la mode à la naissance du Dauphin, en 1751] Couleur caca(-)dauphin ou absol. caca(-)dauphin. D'une certaine nuance de jaune orangé. Habits fleur de soufre, gorge de pigeon, pluie de rose, caca dauphin (E. et J. de Goncourt, Journal,1857, p. 341);volants gorge de pigeon, caca-dauphin, et toutes nuances comme il faut (Verlaine, Œuvres posthumes,t. 2, Souvenirs et promenades, 1896, p. 129).
Rem. On rencontre dans la docum. a) Le syntagme arg. pain caca. Pain à base de pomme de terre distribué aux prisonniers dans les camps allemands au cours de la première guerre mondiale. (De l'all. KK Brot, abrév. de Kriegskartoffelbrot « pain de guerre à base de pomme de terre »). La farine allemande KK, celle qui servait à faire le célèbre pain « caca » (Van der Meersch, Invasion 14, 1935, p. 28). b) Cacatoire, adj. Fièvre cacatoire (vieilli; attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. ainsi que dans Lar. 20eet Quillet 1965). Fièvre accompagnée d'abondantes déjections, parfois de coliques. − Emploi subst. Lieux d'aisances. Un « cacatoire » à l'ancienne mode (R. de Montesquiou, Mémoires, t. 1, 1921, p. 328).
Prononc. : [kaka]. Étymol. et Hist. Ca 1534 lang. enf. caca « excrément » (Bon. Des Périers, Œuvres, I, 103, bibl. elz. dans R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 285); 1690 p. ext. « ordure, saleté » (Fur.); 1867 caca d'oie « (d'une couleur) jaune sale » (E. et J. de Goncourt, Journal, p. 8). Mot enf. de formation expressive, cf. lat. cacare (chier*). Fréq. abs. littér. : 57.
BBG. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 106; t. 2 1972 [1925], p. 94.