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BÂBORD, subst. masc.
MARINE
A.− Partie gauche d'un navire. Avoir les amures à bâbord (Ac. 1835-1932) :
1. ... les officiers culbutés et ensablés criaient comme le vieux capitaine de vaisseau : « feu de tribord, feu de bâbord, feu partout! feu dans ma perruque! » Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 406.
2. Je me traînai, comme je pus, hors de ma cabine, je gagnai l'avant du navire, je m'appuyai près du bossoir de babord et je regardai en face de moi. Du Camp, Le Nil,1854, p. 4.
Au fig. Faire feu de tribord et de bâbord. Utiliser tous ses moyens, toutes ses ressources.
Emploi adj. :
3. Tout le côté bâbord du pont était occupé par le harem; ... Flaubert, Correspondance,1850, p. 247.
B.− Loc. adv. À bâbord, sur bâbord. À gauche de l'axe longitudinal du bateau lorsqu'on regarde vers l'avant (d'apr. Barber. 1969) :
4. ... le célèbre pic fut laissé sur bâbord, et le Duncan, continuant sa marche rapide, coupa le tropique du Cancer le 2 septembre, à cinq heures du matin. Verne, Les Enfants du capitaine Grant,t. 1, 1868, p. 64.
P. métaph. :
5. Mais Ondine et moi partons chacun de notre bord pour l'éternité. À babord le néant, à tribord l'oubli... Il ne faut pas rater cela, Ondine... Voilà le premier adieu qui se soit dit en ce bas monde. Giraudoux, Ondine,1939, III, 6, p. 218.
SYNT. Bâbord la barre, barre à bâbord; virer à bâbord.
PRONONC. ET ORTH. : [babɔ:ʀ]. Fouché Prononc. 1959 note qu'on prononce un [a] ant. bref dans bâbord et Le Câtelet malgré la graph. â accent circonflexe. Cf. aussi Buben 1935, p. 44, § 30 : ,,Le substantif bâbord, emprunté du néerl. bak-boord et transcrit au xviies. basbord par étymologie populaire, a conservé le timbre étymologique malgré la graphie.`` Littré signale que le d ne se lie jamais. Ac. 1798, 1835, 1878 et 1932 ainsi que Besch. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. (cf. aussi Quillet 1965) consacrent à la forme bas-bord une vedette de renvoi à bâbord. Littré et Guérin 1892 signalent qu'il s'agit d'une ,,orthographe fautive au lieu de bâbord``. Un certain nombre de dict. techn. écrivent le mot sans accent circonflexe (cf. Dup. 1961 et George 1970).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1484 mar. « côté gauche d'un bâtiment, en parlant de la poupe » (Garcie, Grant Rout., f. 61 ds Gdf. Compl. : Le banc de sable te demourra de babort), graphie isolée; 1548 babord avec valeur adverbiale (Rabelais, Le Quart Livre, éd. R. Marichal, chap. XXII, p. 117); forme bas-bord aux xviieet xviiies. (1643-1778 ds Jal1), bas-bord et babord (Trév. 1721-71), bâbord dep. Ac. 1762; 2. 1835 fig. et fam. (Ac. : [...] Faire feu de tribord et de bâbord, Faire usage de tous ses moyens, de toutes ses ressources). Empr. au m.néerl. bakboord, de même sens (Saggau 1905, p. 57; Valkh., p. 50), cf. m.b.all. backbord, all. mod. Backbord, ags. boecbord, a.nord. bakbordi. Le m.néerl. est composé du m.néerl. bac, bak « dos » (all. mod. Back) et boord « bord », v. aussi bord (De Vries; Verdam). À l'époque du m. néerl. le pilote gouvernait en effet avec une godille fixée au côté droit du bateau et tournait donc le dos au côté gauche (Diez5). Forme altérée en bas bord, basbord (puis bâbord), par attraction de l'adj. bas*, l'équipage se tenant à bâbord, tandis que le tribord était réservé aux officiers (Will.). L'étymon a.nord. bakbordi (De Gorog, p. 4), ne peut convenir étant donné l'entrée relativement tardive du mot en fr. L'étymon b. all. backbord (Behrens D. 1923, p. 69; REW3) est moins satisfaisant du point de vue hist., les relations maritimes fr. étant beaucoup plus actives avec les Pays-Bas qu'avec l'Allemagne du Nord.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 103.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Barber. 1969. − Behrens D. 1923, p. 69. − Bouillet 1859. − De Gorog 1958, pp. 63-64. − Duch. 1967, § 29. − George 1970. − Gottsch. Redens. 1930, p. 324. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 213. − Gruss 1952. − Hartoy 1944. − Jal 1848. − Le Clère 1960. − Pierreh. Suppl. 1926. − Privat-Foc. 1870. − Soé-Dup. 1906. − Will. 1831.