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BRODEUR, EUSE, subst.
A.− Ouvrier, ouvrière qui effectue un travail de broderie. Une habile brodeuse, porter une étoffe chez le brodeur (Ac.1798-1932) :
1. ... on s'apprêta, en France et en Angleterre, à lutter de richesse et de magnificence. Les orfèvres et les brodeurs furent tous mis à l'œuvre; on ne voyait chez eux qu'or, argent, perles, diamans et précieuses étoffes; leurs boutiques en étaient combles. Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 2, 1821-1824, p. 168.
2. Il faut lire les statuts et ordonnances des maîtres brodeurs, où il est dit que les brodeurs du roi ont le droit de réquisitionner par la force armée les ouvrières des autres maîtres... Et nous avions des armoiries : d'azur, à la fasce diaprée d'or, accompagnée de trois fleurs de lys de même, deux en chef, une en pointe... Zola, Le Rêve,1888, p. 49.
SYNT. Petite brodeuse aux doigts de fée (Zola, Le Docteur Pascal, 1893, p. 110); saint Clair patron des brodeurs (Zola, Le Rêve, 1888, p. 40); aller chez le brodeur commander un petit uniforme (Stendhal, Lucien Leuwen, t. 3, 1836, p. 419). [Indiquant un métier] Brodeur à la mécanique, en tapisserie; brodeur à la machine, à la main ou d'art, au tambour; brodeuse en cannetilles (broderies d'uniforme et chasubles), en lingerie, en perles. Brodeuse Lunéville (Mét. 1955). [Empl. en apposition] Ouvrier brodeur (cf. Hugo, Choses vues, 1885, p. 110).
B.− Au fig.
1. Rare. Celui, celle qui brode en parlant pour embellir la relation d'un fait, d'un propos :
3. − D'où vient qu'il retournait aux Bertaux, (...) Ah! c'est qu'il y avait là-bas une personne, quelqu'un qui savait causer, une brodeuse, un bel esprit. C'était là ce qu'il aimait : il lui fallait des demoiselles de ville! Flaubert, Madame Bovary,t. 1, 1857, p. 18.
Proverbe, vieilli. ,,Autant pour le brodeur, pour dire qu'on n'ajoute point foi à ce que dit quelqu'un, et qu'on regarde ce qu'il dit comme un conte fait à plaisir`` (Ac. 1798-1878).
2. Emplois spéc.
a) Argot
Subst. masc., brodeur. Écrivain (du bagne), écrivain public. Brodeur sur mince (Ansiaume, Arg. en usage au Bagne de Brest,1821, § 36).Faussaire en écriture. Les « brodeurs » qui ont confectionné ces billets sont de malheureux négociants ayant conservé une apparence de solvabilité (Hogier-Grison, Les Hommes de proie,Le Monde où l'on flibuste, 1887, p. 227).
Subst. fém., brodeuse. Plume à écrire. J'ai jamais su tenir une brodeuse de ma vie (A. Bruant, Dict. fr.-arg.,1901, p. 362).
b) TECHNOLOGIE
Adj. masc., brodeur. Fil brodeur. ,,Fil utilisé dans les machines à broder`` (Lar. encyclop.).
Subst. fém., brodeuse. Machine à broder. Brodeuse mécanique (plus rarement brodeur mécanique).
Rem. Attesté dans Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Rob., Lar. encyclop., Quillet 1965.
PRONONC. : [bʀ ɔdœ:ʀ], fém. [-dø:z].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1268-71 brodeur (E. Boileau, Métiers, 1rep., LVII dans Gdf. Compl. : Symon le brodeur); 1668 brodeuse (La Fontaine, I, 194, éd. Regnier, t. X, p. 116); 1611 fig. (E. Pasquier, Recherches, VIII, 62 dans Hug. : Le Brodeur que nous adaptons à un insigne menteur, quand, un homme nous ayant payé d'une bourde, nous en souhaitons autant pour le Brodeur, est dit par corruption de langage au lieu de Bourdeur... Parquoy celuy qui premier voulut dire autant pour le Bourdeur, souhaite de payer d'une pareille bourde le menteur que celle dont il avoit repeu une compagnie). Dér. de broder*; suff. -eur2*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 90.
BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 252.