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BRELOQUE2, subst. fém.
ART MILIT. Batterie de tambour qui appelait les soldats à une distribution de vivres ou ordonnait la rupture des rangs :
1. Je goûtais ce désordre, avec derrière les fenêtres calfeutrées le silence de la ville, et son brusque réveil quand sonnait la breloque. S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 64.
Battre la breloque. Exécuter cette batterie :
2. Puis le tambour bat la breloque, l'heureuse breloque qui ordonne la rupture des rangs. (...) Dispersés dans la ville, les soldats prennent leurs ébats à leur guise. E. de La Bédollière, Les Français peints par eux-mêmes,t. 5, L'Armée, 1842, p. 46.
P. ext., fam. Présenter un mouvement désordonné, saccadé :
3. Et le tremblement de ses mains redoublait, sa main droite surtout battait tellement la breloque, que, certains jours, il devait prendre son verre dans ses deux poings, pour le porter à ses lèvres. Zola, L'Assommoir,1877, p. 745.
Au fig., fam. Déraisonner, divaguer :
4. ... à force de s'appesantir sur un travail, il vous éblouit; ce qui semble être une faute maintenant, cinq minutes après ne le semble plus; (...). On en arrive à battre la breloque et c'est là le moment où il est sain de s'arrêter. Flaubert, Correspondance,1853, p. 263.
PRONONC. ET ORTH. : [bʀ əlɔk]. Pour [ə] muet à la 1resyll. cf. breloque1. Homon. et homogr. breloque1. Var. graph. berloque (dernière transcr. dans DG : bèr-lok'), cf. dans Ac. 1835-1932, Besch. 1845, Lar. 19e, Lar. 20e, Littré et Guérin 1892. Mentionnée à titre hist. seulement dans DG, Rob. et Quillet 1965.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1811 battre la breloque « battre le tambour pour la distribution de nourriture » (Mozin-Biber); 2. 1813 battre une breloque « déraisonner » (J.-F. Rolland, Dict. du mauvais lang., p. 27); 1826 battre la breloque « aller mal » (Rienzi dans Larch.). Spécialisation de sens de breloque1, peut-être d'apr. le piémontais d'orig. fr. bərloka « bruit qui indique la fin du travail » (FEW t. 8, p. 570, note 17). Bien que l'on ignore la raison précise qui a fait naître cette dénomination, le sémantisme de « remuer, secouer, disloquer » pris par berloquer et les formes dial. qui lui correspondent (v. FEW t. 8, p. 567b), à rapprocher de breloque « objet qui pendille », permet de comprendre la filiation des sens notés ici (cf. aussi bərlǫkə « clochette » d'apr. G. Pougnard, Le Parler « franco-provençal » d'Aiript, La Rochelle, 1952 dans FEW t. 8, p. 567a).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 146.
BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 318.