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BRAIRE, verbe intrans.
[En parlant de l'âne] Crier. L'âne (...) se mit à braire en tempête (Pourrat, Gaspard des Montagnes,À la belle bergère, 1925, p. 209).
P. ext. Il [Dan Yack] entendait braire les pingouins (Cendrars, Les Confessions de Dan Yack,1929, p. 169).
P. métaph., fam. et péj. Un chantre qui brait (E. et J. de Goncourt, Journal,1864, p. 117).
Au fig. Il faut braire avec les ânes :
1. Les éloges sont à la mode : il faut hurler avec les loups; d'autres disent braire avec les ânes. Courier, Lettres de France et d'Italie,1813, p. 860.
Emploi trans. :
2. ... pauvre petit ânon que j'étais, j'avais hâte de crier (...) : « J'opte pour les lettres. » Je crois même que je brayais des blasphèmes contre la géométrie et l'algèbre... A. France, La Vie en fleur,1922, p. 350.
Emploi subst. Synon. de braiment*.... ces bravaches (...), ânes couverts d'une peau léonine dont le rugissement est un braire (T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 350).
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [bʀ ε:ʀ], (je) brais [bʀ ε]. 2. Homon. brai 1, 2, 3; braies et brais, brai(en)t (de braire). 3. Forme graph. − S'écrit à l'imp. brayait, brayaient; au part. prés. brayant avec y. Pour Ac. 1835-1932 : ,,On ne l'emploie guère qu'à l'infinitif et aux troisièmes personnes du présent de l'indicatif, du futur et du conditionnel.`` Mais on rencontre je brayais chez A. France (cf. supra ex. 2) et Grev. 1964, § 701 signale : ,,On lit chez M. Genevoix : Qu'il braie, cet âne! (Fatou Cissé, p. 174).`` Besch. 1845 militait pour un emploi plus étendu : ,,Autrefois, on considérait ce verbe comme unipersonnel, et l'on en bornait l'emploi à quelques formes; mais Lemare a fait judicieusement observer que si quelques verbes n'ont été employés qu'en certaines formes et à certaines personnes, ce ne devait pas être une raison suffisante pour en consacrer la mutilation. Si l'on peut dire d'un âne qu'il brait, pourquoi un âne, parlant dans une fable ne pourrait-il pas dire : je brais, nous brairons? Dans un pareil cas, comment s'exprimerait donc la société brayante? Sur cette autorité, et d'après cet exemple, nous avons cru pouvoir admettre le rad. bray- pour les formes qui en dépendent : je brais, nous brayons, ils braient. Je brayais, etc. Je brairai, etc. Je brairais, etc. Braie, brayons, brayez, que je braie, que nous brayions, qu'ils braient. Brayant. Il varie comme adjectif verbal : la société brayante. Il n'a pas de part. passé``. dans la docum. TLF, le mot est le plus souvent empl. dans le syntagme se mettre à braire et autres syntagmes où le verbe figure à l'inf.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1100 « crier » (Roland, éd. Bédier, 3487) − 1613 (Voultier, Le Grand dict. françois-lat. et gr., Lyon); 2. 1640 « crier (de l'âne) » (A. Oudin, Recherches ital. et fr., Paris, p. 70). Issu d'un lat. pop. *bragere dér. d'une racine *brag qui est à rapprocher du gaélique braigh « craquer, crépiter » a. irl. braigim (Thurneysen, p. 92; v. aussi Dottin, p. 236). Ces formations ont en commun leur orig. expressive.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 56.
BBG. − Gossen (C. T.). Zur lexikalen Gliederung des pikardischen Dialektraumes. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 135. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 291. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 23, 66, 67, 278; t. 3 1972 [1930], p. 443. − Thurneysen 1884, p. 92.