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BRAHMANE, subst. masc.
Membre héréditaire de la caste sacerdotale, la première des grandes castes de l'Inde :
1. Les animaux, dans cet hôpital, sont servis par des Brahmanes logés dans l'enceinte et les Hindous considèrent comme un triomphe de leur religion les soins dont ils entourent les animaux malades dans cet établissement. C. Bernard, Principes de méd. exp.,1878, p. 40.
2. Le brahmane dans la forêt, vêtu de quelques guenilles, se nourrissant de feuilles souvent sèches, arrive à un degré de spéculation intellectuelle, à une hauteur de conception, à une noblesse de vie, inconnus à l'immense majorité de ceux qui parmi nous s'appellent civilisés. Renan, L'Avenir de la sc.,1890, p. 400.
P. ext. Sage :
3. Du cantonnier au président de la République, du plus infime traitement au plus élevé, quatre millions de Français sont élevés ainsi à l'école de la modération, de la liberté, et le percepteur et le receveur de l'enregistrement sont des prêtres de la sagesse. Avec quatre millions de brahmanes, un pays est tranquille. Giraudoux, Siegfried et le Limousin,1922, p. 270.
Spécialiste attitré :
4. Il y a une aristocratie révolutionnaire, des brahmanes de la révolution, des intouchables de la doctrine, qui ne sauraient être confondus avec le vulgaire et la foule. (M. Déat). L'Œuvre,2 mars 1941.
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [bʀ ɑman] ou [bʀa-]. Pt Rob. et Warn. 1968 transcrivent la 1resyll. avec [ɑ] post. (cf. aussi les dict. du xixes.). Passy 1914 la transcrit avec [a] ant. Barbeau-Rodhe 1930 et Harrap's 1968 admettent [ɑ] ou [a] (cf. Fouché Prononc. 1959). Barbeau-Rodhe 1930 note une durée mi-longue dans le cas de [ɑ]. Fouché Prononc. 1959, p. 346 : ,,L'h est muet dans les mots et noms français : brahmane (-ique, -isme), brahmapoutre, mahrattes, ohnet``. Transcrip. de la forme brahme dans Littré : bra-m', dans Barbeau-Rodhe 1930 et dans Harrap's 1963 : brɑ:m (pour [ɑ] post. long dans le mot, cf. aussi Fouché Prononc. 1959, p. 60). Transcr. de la forme bramine dans Warn. 1968 et DG : [bʀ ɑmin] avec [ɑ] dans Passy 1914, Fél. 1851, Littré et Land. 1834 : [bʀamin] avec [a]. Harrap's 1963 admet [ɑ] ou [a]. Seules transcr. de la forme bramin dans Land. 1834 et Littré : bramin (in = ε ̃). 2. Forme graph.Ac. 1798 enregistre bracmane, bramine ou bramin. À partir de Ac. 1835 la majorité des dict. donnent leur préférence à la forme brahmane. Cependant ces dict. mentionnent d'autres formes soit parce qu'ils les jugent encore usitées, soit à titre hist. Pour Ac. 1835, Ac. Compl. 1842 et Ac. 1878, ainsi que pour Besch. 1845, Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill. et DG ces formes sont encore employées. Pour Lar. 19e, elles sont considérées comme déjà vieillies. Pour Ac. 1932, Rob. et Quillet 1965 elles sont arch. Ces var. sont par ordre de fréq. décroissantes : brame (Ac. 1835-1932, Lar. 19e, Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill., DG, Pt Lar. 1906, Lar. encyclop., Rob. et Lar. Lang. fr.), bramine (Ac. 1835-1932, Lar. 19e, Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill., DG, Pt Lar. 1906, Lar. 20e, Rob., et Lar. Lang. fr.), brahme (Besch. 1845, Lar. 19e, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop., Quillet 1965 et Lar. Lang. fr.), brachmane (Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e, Littré, Guérin 1892 et Rob.), brahmine (Besch. 1845, Guérin 1892 et Quillet 1965), bramin (Besch. 1845, Lar. 19eet Pt Lar. 1906), brahmin (Guérin 1892 et Quillet 1965), bracmane, bramène, bramen (Lar. 19e). On trouve ces var. dans la docum., on peut y ajouter brakmane (chez Flaubert, La Tentation de St Antoine, 1874, p. 127).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. [1298 relig. abraiaman(t) « prêtre hindou faisant partie de la première des castes » (Le Livre de Marc Pol, version de Rusticien de Pise, 211 d'apr. Quem.); av. 1307 abramain (Id., version revue, 631, ibid.)]; 2. 1532 brachmane (F. Rabelais, Œuvres, éd. A. Lefranc, t. 4, Pantagruel, p. 209) − 1866 (Lar. 19e); 1667 brahmane (F. Bernier, Lettre à Chapelain du 4 oct. 1667, publiée dans Hist. de la derniere Revolution des Etats du Grand Mogol, t. 1, p. 89 dans Arv., p. 101); 3. 1699 brame (Lettres édifiantes et curieuses, I, p. 17 dans Dalg., s.v. bráhmane, p. 147); 1845 brahme (Besch.); 4. ca 1540 bramine (J. Balarin de Raconis, Les Voyages de L. di Varthema [...] trad. de l'ital. en fr., p. 158 dans Arv., p. 101); 1899 brahmine (Nouv. Lar. ill.). 1 représente une adaptation éphémère du skr. brāhmana « id. » (dér. de Brahmā, nom d'un dieu de l'Inde). 2 et 4 sont prob. empr. au skr. par l'intermédiaire des formes port. brahmane (dep. 1505 dans Dalg., loc. cit., p. 145; le mot existe en port. dep. 1333 sous la forme barahamate, v. Dalg., ibid.) et bramine (dep. 1502, T. Lopes, ibid.). 3 représente prob. une forme abrégée (cf. la forme éphémère esp. brama citée en 1585 par Dalg., loc. cit., p. 147). V. aussi FEW t. 20, p. 93, s.v. brāhmana.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 108.
BBG. − Arv. 1963, p. 101. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois, 1905, t. 36, p. 363.