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BRACONNIER, IÈRE, subst.
Celui qui se livre au braconnage, qui s'empare furtivement du gibier ou du poisson d'autrui :
1. Au fond de tout paysan, même du plus honnête, il y a un braconnier; et ça l'intéressait, les collets tendus, les lignes de fond posées, des inventions de sauvage, une guerre de ruses, une lutte continuelle avec le garde champêtre et les gendarmes. Zola, La Terre,1887, p. 324.
2. ... et je marche d'abord les mains dans les poches, en maraudeur. Hier soir nous avons tendu des collets à l'orifice de quelques terriers mystérieux, et le braconnier en moi se réveille. Je m'en vais d'abord vérifier les pièges : ils sont vides. Saint-Exupéry, Terre des hommes,1939, p. 225.
Vx. Chasseur, qui, sans violer la loi, tue sans ménagement tout le gibier qu'il peut.
Rem. Attesté dans Ac. 1778-1835, Besch. 1845 et Guérin 1892.
P. métaph. :
3. ... moi qui me crois un militant capable de déceler tous les braconniers de la politique, ... Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 35.
Emploi adj. :
4. ... les mésanges ivres de courage écartent de ce paradis des troupes de geais, de guêpes altérées, de chats braconniers, ... Colette, La Naissance du jour,1928, p. 27.
Au fig. :
5. ... l'Angleterre sous lui et par lui [Pitt] faisait la guerre punique (...) Braconnière et faussaire, rien ne lui répugnait; elle descendait jusqu'aux minuties de la haine. Hugo, Quatre-vingt-treize,1874, p. 84.
Pop., braconnière, subst. fém. [En parlant d'une femme] Qui braconne, qui racole :
6. Elle [Blanche] n'appartenait évidemment pas à cette catégorie de braconnières dont les yeux pipent, au hasard, les passants sur l'asphalte... Huysmans, En ménage,1881, p. 176.
Rem. On rencontre dans la docum. le subst. masc. braco, abrév. fam. de braconnier, Raboliot (...) baucheton et braco de Sologne (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 315).
PRONONC. ET ORTH. − [bʀakɔnje]. Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. braconier avec 1 seul n. Rob. Suppl. 1970 introduit la forme braco ,,abrév. fam. de braconnier``.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1178 broconnier « veneur ou valet qui s'occupe des chiens de chasse » (Renart, éd. Roques, v. 13401) − 1637 (Crespin, Le Thresor des trois langues); 2. 1655 bracconier « chasseur qui chasse furtivement sur les terres d'autrui » (Salnove, Venerie, p. 150 dans La Curne). Dér. de bracon « braque » (1250, Roman d'Aubery, Ms. dans Du Cange, s.v. bracco), mot très rare dont l'existence est confirmée par son corresp. a. prov. bracon (ca 1300 dans Rayn.); bracon est issu d'un gallo-rom. *braccóne (acc. braconem dans Lex Frisionum, 4, 4 dans Mittellat. W. s.v., 1552, 39) corresp. à l'acc. germ. *brakkon; du nomin. *brakko « chien de chasse » le fr. braque, v. ce mot.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 203. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 44, b) 388; xxes. : a) 544, b) 289.
BBG. − Van der Vorst (P.). Le Braconnier. Vie Lang. 1966, pp. 613-619. − Van der Vorst (P.). Braques, braconnerie, braconnage et braconniers. R. des lang. vivantes. 1967, t. 33, pp. 246-251. − Wind 1928, p. 39.