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BOUQUETIN, subst. masc.
ZOOL. Mammifère de la famille de la chèvre, à longues cornes annelées, qui vit dans les hautes montagnes d'Europe et d'Asie :
1. Mais lorsque je voyais, au soir, le comte de Sannis appuyer de son pas fatigué sur les pierres rondes des ruelles du village, la carabine inclinée vers ses pieds, tandis que derrière lui un homme maculé de sang neuf portait le bouquetin aux pattes liées et à l'œil mort rêveur, alors mon sang à moi ne faisait qu'un tour, et j'aurais presque voulu être le bouquetin mort pour avoir eu la gloire d'être chassé par lui! Jouve, La Scène capitale,1935, p. 208.
P. métaph. [En parlant des écrivains romantiques] :
2. Ceux qui diront : « Ce tome est l'œuvre d'un fou, d'un de ces bouquetins romantiques qui ont remis l'âme et le bon Dieu à la mode, qui d'après les figarotiers, mangent des enfans et font du grog dans des crânes. P. Borel, Champavert,Rhapsodies, 1831, p. 14.
Prononc. : [buktε ̃]. Pour la transcr. de [ə] muet à la 2esyll., cf. bouquetier. Étymol. et Hist. 1240 boc estaign dans un texte lat. de Romans (domaine prov. alpin à la limite du fr.-prov.) (Tarif des droits de foire de S. Barnard de Romans cité par P. Meyer dans Romania, t. 19, p. 303); mil. xiiies. bukestein (Itinéraire de Londres à Jérusalem, § XVII, Michelant et G. Paris, ibid.); 1289-90 Suisse romande, canton de Vaud bosquestaym (Pat. Suisse rom.); 1398-99 boch extagnis, ablatif dans un texte lat. de Chamonix, domaine fr.-prov. (Compte d'Antoine Léger, notaire et receveur général du prieuré de Chamonix, § 17 dans Romania, t. 19, p. 304); 1471 boucastain (Compt. de René, p. 42 dans Gdf. Compl.); 1509 bouquestains (Le Maire, Illustr., I, 23, ibid.); 1671 bouquetin (Pomey). Terme parvenu en fr. à travers les dial. alpins du fr.-prov. Prob. empr. à l'a. h. all. steinboch, de même sens, relevé au xiies. dans Graff t. 3, col. 30, composé de stein « rocher » et de boch « bouc », littéralement « bouc vivant dans les rochers » (v. aussi Kluge20, s.v. Steinbock), avec interversion des deux composants conformément aux règles de la composition des mots en fr. À l'appui de cette hyp., les formes directement empr. à l'a. h. all. : judéo-fr. estainbouc (av. 1105, Raschi dans Levy Trésor, p. 103), m. fr. stamboucq (1552, Rabelais, Quart Livre, 32 dans Hug.) et ital. stambecco, xives., attesté dès le xiiies. par le lat. médiév. stambicus (d'apr. DEI). Fréq. abs. littér. : 18.
BBG. − Sain. Sources t. 3 1972 [1930], pp. 314-316.