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BOUGRAN, subst. masc.
A.− Rare. ,,Étoffe aussi fine que la batiste et fabriquée en Orient`` (Leloir 1961) :
1. ... Tels, les 10 000 Turcs qui sortaient d'Acre sur leurs galères, couvertes comme eux-mêmes d'étoffes de soie, de bougrans et de velours. Grousset, L'Épopée des croisades,1939, p. 262.
B.− Usuel. Toile gommée que les tailleurs placent entre le drap et la doublure de certaines parties d'un vêtement pour en assurer le maintien :
2. En revanche, le col de sa chemise, droit et empesé, lui montait jusqu'au milieu des oreilles; et le collet de son habit, ample, lourd et doublé de bougran, lui montait jusqu'à l'occiput. Hugo, Le Rhin,1842, p. 298.
P. métaph. :
3. Eh! bien, de tous côtés, sous mille noms, sous mille formes différentes, nous retrouvons le bougran. Ce respect des convenances, cette hypocrisie puritaine qui pare les dehors sans améliorer les mœurs, c'est du bougran moral. Balzac, Œuvres diverses,t. 2, 1850, p. 52.
Prononc. : [bugʀ ɑ ̃]. Étymol. et Hist. Av. 1150 bougherant « étoffe fine » (Antioche, I, 240 dans T.-L., s.v. boquerant); ca 1290 bougueran « étoffe servant à la confection de courtepointes » (Lespinasse, Métiers et corporations de Paris, t. 2, p. 692 cité par Höfler dans Z. rom. Philol., t. 83, p. 51); 1302 bougheran « étoffe servant à doubler » (texte cité, ibid.); 1380 bougran (ibid.). Altération de Buḫārā (= Boukhara), nom d'une ville de l'Uzbékistan d'où était importée une étoffe assez fine (cf. Gay), bien que le mot ait servi peu à peu à désigner des toiles plus grossières (v. Höfler, loc. cit.); l'orig. orientale du mot explique la grande diversité des formes graphiques rencontrées (v. aussi Gdf. Compl., T.-L., FEW t. 19, s.v. Buḫārā ). Fréq. abs. littér. : 4.
DÉR.
Bougraner, verbe trans.,,Rendre une toile semblable au bougran`` (Chesn. 1857); (attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. ainsi que dans Lar. 20eet Quillet 1965). Seule transcr. dans Littré : bou-gra-né. 1resattest. 1732 toile bougranée « toile qui a été mise en bougran » (Rich.); 1838 bougraner (Ac. Compl. 1842); dér. de bougran, dés. -er.
BBG. − Höfler (M.). Zum französischen Wortschatz orientalischen Ursprungs. Z. rom. Philol. 1967, t. 83, pp. 51-52.