Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
BOUGIE, subst. fém.
I.−
A.− Petit cylindre de cire, entourant et alimentant une mèche, dont la flamme fournit un moyen d'éclairage habituel ou d'appoint. Allumer, moucher une bougie; à la lueur d'une bougie, être pâle comme une bougie. Synon. chandelle de cire :
1. ... on ne voyait plus que la lueur d'une bougie à la clarté de laquelle lisait Joséphine dans sa chambre ... Karr, Sous les tilleuls,1832, p. 208.
2. Il haïssait le luxe, il brûlait de la chandelle pour ne pas brûler de la bougie. E. et J. de Goncourt, Journal,1852, p. 57.
Noir de bougie. Le noir de bougie, qui possède une teinte noire intense magnifique et une extrême légèreté, ... (Manuel du fabricant de couleurs,1884, t. 2, p. 202).
[La bougie allumée comme symbole du travail nocturne en chambre]
3. Voltaire fait de la poésie à la bougie, mais Virgile en fait aux rayons du soleil. Voltaire a fait des vers très pompeux, très éclatants, mais il n'y a pas de style en vers; il ne connaît pas le tissu du style poétique. Il a des vers, et point de style. Chênedollé, Journal,1807, p. 21.
4. − Que de réputations aux bougies, mortes au grand jour; d'héritiers de Voltaire que le public a forcés de renoncer à la succession; ... Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 2, 1812, p. 124.
[La bougie allumée comme symbole de la vie physique ou de la vie spirituelle] :
5. La vie est une bougie qui brûle. C'est vrai, à condition qu'on admette que la bougie pousse toujours et se régénère... C. Bernard, Cahier de notes,1860, p. 133.
6. Garder la foi jusqu'au bout, comme on peut, comme une bougie allumée qu'on défendrait du vent en l'entourant de son manteau, c'est tout ce qu'on peut espérer, ... Green, Journal,1943, p. 67.
Loc., p. plaisant. (à la place de l'expr. usuelle voir trente-six chandelles). Quand on ferme les yeux de parti-pris, on voit trente-six bougies, comme disait le baron de Vidille, qui ne pouvait se résoudre à prononcer le mot plébéien de chandelles (Mérimée, Lettres à Madame de la Rochejacquelein,1870, p. 286).
B.− P. ext. Bâtonnet de même forme dont la matière fusible est autre que la cire. Bougie diaphane. Bougie composée presque en totalité de blanc de baleine. Bougie de l'Étoile, de suif purifié. Bougie stéarique*.
P. anal. :
7. ... Dieu a donné à l'homme l'intelligence pour venir en aide à la pauvreté de ses sens : je me suis procuré de la lumière. − Comment cela? − De la viande qu'on m'apporte je sépare la graisse, je la fais fondre, et j'en tire une espèce d'huile compacte. Tenez, voilà ma bougie. Et l'abbé montra à Dantès une espèce de lampion pareil à ceux qui servent dans les illuminations publiques. A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 198.
C.− [Bougie destinée à divers usages]
1. Bougie filée (roulée), pain de bougie. ,,Bougie mince et flexible, pliée en rond ou autrement, qu'on porte dans sa poche pour s'en servir au besoin (...)`` (Ac. 1878). Synon. rat de cave(cf. G. Sand, Histoire de ma vie, t. 3, 1855, p. 106).
2. Bougie utilisée dans une vente par adjudication pour déterminer la durée du temps consacré aux enchères :
8. Tous les yeux étaient fixés sur une table, où Julien aperçut, dans un plat d'étain, trois petits bouts de bougie allumés. L'huissier criait : trois cents francs messieurs! Stendhal, Le Rouge et le Noir,1830, p. 150.
3. [Cf. supra, la bougie allumée, symbole de la vie] Bougies mortuaires (G. Leroux, Le Parfum de la Dame en noir, 1908, p. 143); bougies du sapin de Noël; bougies des gâteaux d'anniversaire.
D.− Pop. et arg.
1. Pop. Figure, tête dans l'expr. faire une drôle de bougie (cf. supra être pâle comme une bougie) :
9. ... Jicky faisait une tête! ... Or, depuis dix ans qu'il travaillait avec moi, je n'étais pas sans connaître cette tête-là. C'était la bougie qu'il faisait chaque fois qu'il venait de commettre une bêtise et qu'il avait des embêtements. Cendrars, L'Homme foudroyé,1945, p. 77.
2. Arg. (par l'intermédiaire de l'arg. éclairer « payer »), vx. Pièce de cinq francs (cf. A. Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 235).
P. ext. Synon. sou dans l'expr. mettre une bougie de côté (A. Le Breton, Du Rififi chez les hommes, 1953, p. 46).
II.− Emplois techn.
A.− [P. anal. de forme et/ou de fonctions]
1. ÉLECTR. ,,Dispositif d'éclairage électrique comprenant un fourreau en porcelaine ou en autre matière ininflammable, et muni d'une douille à vis du modèle réduit`` (Siz. 1968).
2. MÉD. Sonde pleine, cylindrique, rigide ou flexible, de forme et de dimensions très variables, utilisée pour l'exploration ou la dilatation d'un canal : œsophage, rectum, etc. (d'apr. Méd. Biol. t. 1 1970).
3. TECHNOLOGIE
a) Bougie d'allumage. ,,Dispositif composé de deux électrodes métalliques entre lesquelles éclatent des étincelles électriques à haute tension, utilisées pour allumer le mélange gazeux d'un moteur à explosion`` (Siz. 1968). Changer, essuyer, dévisser une bougie d'automobile; une clef à bougies.
b) Bougie filtrante. ,,Filtre pour micro-organismes constitué par un cylindre creux en matière poreuse, fermé à une extrémité et communiquant par l'autre avec le récipient contenant le produit à filtrer`` (Méd. Biol. t. 1 1970). Des filtres à bougies (R. Brunet, Le Matériel vinicole,1925, p. 459).
B.− OPT., vx. Unité d'intensité lumineuse. Bougie décimale ou internationale, bougie de violle (J. Escard, Les Lampes électriques, 1912, p. 2); bougie nouvelle. Synon. candela*.
PRONONC. : [buʒi]. Fér. 1768 note [ï] long. Cf. aussi Fér. Crit. t. 1 1787 et Land. 1834. À ce sujet cf. bouffi la rem. dans Rouss.-Lacl. 1927.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1300 bougie « cire fine dont on faisait les chandelles » (Delb. Notes dans Dauzat 1973); 2. 1493 « chandelle faite avec cette cire » (Cptes de la reine, cit. Laborde, Glossaire dans Gay, s.v. bougeoir). 1 de Bougie (de l'ar. Bugāya), nom de la ville d'Algérie d'où cette cire était importée. 2 issu de 1 p. ell. Voir FEW t. 19, p. 35. L'esp. bujía (que Rupp., p. 106, croit être à l'orig. du mot fr.), attesté dep. 1611 (Covarrubias d'apr. Cor. t. 1) et l'ital. bugía (v. DEI) sont empr. au français.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 631. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 310, b) 3 302; xxes. : a) 3 760, b) 1 786.
BBG. − Goug. Mots t. 1 1962, pp. 43-45. − Hagnauer 1968, p. 72. − Henry 1960, p. 248. − Lammens 1890, p. 55. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 84. − Sain. Lang. par. 1920, p. 236.