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BOTTE2, subst. fém.
A.−
1. HABILL., le plus souvent au plur. Grande chaussure conçue pour monter à cheval, ou pour se protéger de l'eau et du froid, et qui, à cet effet, possède une tige montante enveloppant le pied, la jambe et parfois la cuisse. Paire de bottes; bottes fourrées; porter des bottes :
1. Scali se souvint de l'arrivée de Karlitch : il avait de superbes bottes. Au premier limpia-botas il avait commencé à se faire cirer, mais cirer de belles bottes de Cosaque n'est pas cirer une paire de chaussures, ... Malraux, L'Espoir,1937, p. 789.
Rem. Attesté dans les dict. gén. à partir de Ac. 1798.
SYNT. a) [L'accent est mis sur la nature et la qualité de la matière dans laquelle elles ont été taillées; botte de, botte + adj.] Bottes de cuir, de caoutchouc; botte vernie (A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 74); bottes fortes, molles; grosses bottes. b) [L'accent est mis sur la forme, un attribut particulier; botte à, botte + adj.] Botte à éperons (ou éperonnées), botte cuissarde; bottes à l'écuyère, à Pont-Levis, à entonnoir, à chaudron, à revers (Balzac, Une Ténébreuse affaire, 1841, p. 43); bottes basses, retroussées. c) [L'accent est mis sur le type de pers., de corps militaire auquel est associée une certaine forme de botte] Bottes à la hussarde; bottes d'égouttier; botte d'équitation, de jockey (ou de cheval); botte de police, de pompier, de pêcheur.
2. P. métaph.
Être sous la botte de. Vivre sous un régime d'oppression brutale, d'origine militaire ou non :
2. Relu un volume de mon journal d'autrefois. J'ai eu tort (...) Tout ce passé qui s'accroche à moi et veut revivre alors que cela n'est plus possible (...) Il faut oublier Paris, les bonnes années, la paix, tout ce qui faisait notre bonheur. Face, maintenant, à la vulgarité d'un siècle militaire où triomphe la botte! Green, Journal,1950-54, p. 33.
Bruits de bottes. Préparatifs militaires, menace de guerre.
Rem. Attesté dans Quillet 1965, Lar. Lang. fr.
3. Loc. proverbiales
a) À propos de bottes. Sans motif important, hors de propos. Se brouiller, se fâcher à propos de bottes. On s'attrapait à propos de bottes (Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 97).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Ac. 1798.
Vx. Où va la botte? Où allez-vous?
Rem. Attesté dans Ac. 1835, 1878.
b) Fam. Cirer, chausser, lécher les bottes de qqn (ou à qqn). Flatter bassement quelqu'un pour obtenir ses faveurs. Ils lécheront les bottes des Boches. Vous êtes des galonnés qui savez parader dans un carrousel. Un point, c'est tout (Proust, Le Temps retrouvé,1922, p. 741).
Rem. Attesté dans les dict. gén. du xxes. à partir de Lar. 20e.
Vx. Graissez les bottes d'un vilain, il dira qu'on les lui brûle. Un ingrat, un avare se plaignent toujours des services qui leur sont rendus, car ils veulent se dispenser de reconnaissance.
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. 1798 à Lar. 20e.
Graisser ses bottes. Se préparer à partir en voyage.
Au fig. Se préparer à ou être sur le point de mourir. Vrai, on claquait vite, chacun pouvait graisser ses bottes (Zola, L'Assommoir,1877, p. 659).
Rem. Attesté dans les dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Ac. 1798.
Fam. Y laisser ses bottes. Mourir dans un lieu déterminé. Cf. y laisser ses os; fam. y rester (cf. Zola, L'Assommoir, 1877, p. 516).
Vx. Prendre la botte. Se préparer à partir :
3. Le 9, beau jour d'automne. J'ai pris la botte en me levant et suis parti à huit heures avec le préfet et son escorte pour Mouleydier où nous avons déjeuné. Maine de Biran, Journal,t. 2, 1817, p. 71.
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. 1798 à Guérin 1892.
[P. réf. au conte de Perrault : « Le Petit Poucet »] Bottes de sept lieues. Prendre ses bottes de sept lieues. Agir, aller rapidement. À partir de ce moment, la convalescence du malade marche avec des bottes de sept lieues (A. Daudet, Le Petit Chose,1868, p. 345).
Rem. Attesté de Lar. 19eà Quillet 1965.
c) Fam. Avoir, mettre du foin dans ses bottes. Amasser de l'argent au cours d'une fonction, d'un emploi :
4. Quand le paysan de Palette ou de Luynes a du foin dans ses bottes, il tire ses bottes, met des souliers vernis et va à Marseille. Giono, Voyage en Italie,1953, p 221.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Ac. 1798.
Péj. Être à la botte de qqn; avoir qqn à sa botte. Être tout dévoué, prêt à obéir. Vous aurez à votre botte toute la haute mode littéraire (Aymé, Le Confort intellectuel,1949, p. 196).
Rem. Attesté dans Lar. Lang. fr.
Arg. Faire dans les bottes de qqn. Faire injure à quelqu'un et perdre son estime.
Rem. Attesté dans Lar. Lang. fr. et Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.].
C'est à tomber sur les bottes. Être très fatigué (cf. Flaubert, Correspondance, 1873, p. 50).
Rem. Empl. de nombreuses fois chez cet auteur.
Fam. Je ne m'en soucie pas plus que de mes vieilles bottes. Je n'en fais aucun cas (cf. Mérimée, Théâtre de Clara Gazul, 1825, p. 185).
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. 1798 à Lar. 20e.
B.− P. méton.
1. MAN. Jambe, pied habillé d'une botte. Donner un coup de botte; les bottes frappent le pavé.
a) [Le suj. désigne un cheval] Aller à la botte. Essayer de mordre le cavalier à la jambe.
Rem. Attesté de Ac. 1798 à Lar. Lang. fr.
Au fig. [Le suj. désigne une pers.] Être facilement agressif et mordant.
b) Vx. [Le suj. désigne un cavalier] Serrer la botte. Serrer les jambes contre les flancs du cheval.
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. 1835 à Rob.
c) [Le suj. désigne deux cavaliers] Aller botte à botte. Marcher côte à côte, jambe contre jambe. Un long temps de trot botte à botte sur les bas-côtés de la route (Pesquidoux, Le Livre de raison,1928, p. 190).
Rem. Attesté dans Rob., Lar. Lang. fr.
Au fig., fam. [Le suj. désigne deux pers.] Être très près l'un de l'autre, dans une compétition, une épreuve.
Rem. Attesté dans Lar. Lang. fr.
Arg. En avoir plein les bottes. En avoir plein les jambes; être recru de fatigue, ou en avoir assez de quelqu'un ou de quelque chose d'ennuyeux.
Rem. Attesté dans Esn. 1966 et Éd. 1967.
2. Fam., Vx. Motte de terre qui s'attache à la botte, à la chaussure lorsqu'on marche dans un terrain boueux. Rapporter des bottes (Ac.1835).Il [Bourrache] avait des bottes de boue jusqu'au-dessus du genou (Giono, Batailles dans la montagne,1937, p. 56).
Rem. Attesté de Ac. 1835 à Guérin 1892, repris par Quillet 1965.
C.− P. anal.
1. [Avec la forme gén. de la botte]
GÉOGR. PHYS. Botte (italienne). Le golfe de Tarente−l'éperon étincelant de la botte (Cocteau, Maalesh,1949, p. 228).
Rem. Attesté dans Guérin 1892.
MÉD. Botte (de plâtre). Plâtre appliqué sur le pied, la jambe pour maintenir une fracture. Bottes stériles. Bottes d'Unna. Pansement en forme de botte utilisé comme moyen de protection et de soutien dans le traitement des ulcères variqueux (cf. Méd. Biol. t. 1 1970).
TECHNOL. Morceau de cuir dont on garnit le pied du cheval à l'endroit où il se blesse. Synon. bottine* (cf. ce mot B);cf. Littré, DG, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Lar. encyclop.).
TRANSP. vx. Marche-pied de carrosse.
Rem. Attesté de Ac. 1798 à DG.
2. [Avec la hauteur de la botte]
Fam. [En parlant d'un enfant, d'une pers. de petite taille] Haut comme ma (une) botte. Deux fillettes, robe jaune et robe verte, deux mignonnes hautes comme une botte, jouaient à se battre (Farrère, L'Homme qui assassina,1907, p. 258).
Très fam. Une botte. Personne de petite taille (cf. Esn. 1966). C'est une gentille petite botte.
3. [Avec la forme de la tige] Couloir aussi étroit et aussi sombre qu'une tige de botte (Flaubert, Correspondance,1849, p. 127).
a) CHASSE
Vx. Étui de cuir qui sert à porter le fusil lorsqu'on chasse.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. de Ac. 1835 à Lar. 20e.
Botte de limier. Large collier de cuir sur lequel on fixe la plate-longe, et qui sert à mener l'animal au bois :
5. Il [La Futaie] l'avait habitué [le chien] à la botte autour de son cou ... Genevoix, La Dernière harde,1938, p. 173.
Rem. 1. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet xxes. de Ac. 1798 à Lar. encyclop. 2. On dit : Avaler la botte au limier pour le libérer.
b) CONSTR. vx. Botte de latrines. Tuyaux des lieux d'aisance. Synon. vieilli chausses de bouteilles.
Rem. Attesté dans Lar. 19e, Guérin 1892, DG, Lar. encyclop. et Will. 1831.
c) HABILL. Partie d'une manche fermée qui est la plus voisine du poignet.
Rem. Attesté dans Ac. 1835, Besch. 1845, Littré, Ac. 1878, Lar. 20e.
d) MILIT. Botte de drapeau, de lance, de banderolle. Douille fermée d'un côté et destinée à recevoir la partie inférieure de la hampe du drapeau, d'une lance.
Rem. Attesté dans Besch. 1845, Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop.
PRONONC. ET ORTH. − Cf. botte1.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Fin xiies. bote « chaussure montante souvent grossière » (Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, 1430); 1584 laisser les bottes « être tué » (François d'Amboise, Les Neapolitaines, I, 3 dans Hug.); 1585 prov. exprimant un comportement d'ingratitude (Cholières, 2eMatinée, p. 78 dans Hug.); 1680 man. aller à la bote (Rich.); 1718 (Ac. : Il va à la botte [...] se dit d'Un homme qui est accoustumé à faire des responses picquantes); 1835 man. serrer la botte (Ac.); 1690 à propos de bottes (Fur.); 2. p. anal. 1680 vén. bote (Rich.); 3. p. méton. 1797 arg. « personne (de petite taille) » (Lexique du Procès d'Orgères I − 64 − 183, vo1), bien attesté en Suisse romande (Pat. Suisse rom.). Peut-être à rattacher à bot1* (Bl.-W.5; Dauzat 1973), la botte désignant surtout au Moy. Âge une chaussure épaisse et grossière; à rapprocher du poit. bot « sabot » (H. Beauchet-Filleau, Essai sur le pat. poit. ou Petit Gloss., Niort-Melle, 1864, p. 35), v. sabot.
BBG. − Brüch (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs. Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, pp. 307-308. − Hope 1971, pp. 165-166. − Hehn (V.). Kulturpflanzen und Haustiere in ihrem Übergang aus Asien nach Griechenland und Italien sowie in das übrige Europa hrsg. von V. Schrader. Berlin, 1902, p. 575. − Rétif (A.). Affiquets et falbalas. Vie Lang. 1971, p. 457. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 103, 200, 377; t. 2 1972 [1925], p. 294; t. 3 1972 [1930], p. 11, 26, 108, 135, 439, 440, 441.