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BOSSU, UE, adj. et subst.
A.− [En parlant d'une pers.]
1. Qui souffre d'une déformation de la colonne vertébrale ou de la cage thoracique provoquant une ou plusieurs bosses sur le dos ou plus rarement sur la poitrine. Une naine bossue. Une petite bossue (Ac.1835-1932) :
1. L'opposition des caractères de lady Margaret, veuve de Henry VI et du duc de Clarence, avec celui de Richard met un contrepoids à la laideur de ce meurtrier bossu, qui donne quelque soulagement à l'âme du spectateur. Delécluze, Journal,1828, p. 493.
2. Un bossu de dix ans ne tarda pas à sortir d'une niche de la chapelle où il tressait un panier avec des joncs; en apercevant les deux autres il fit un geste obscène. Jouhandeau, M. Godeau intime,1926, p. 103.
P. métaph. Le monde est bien bossu quand il se baisse (Balzac, Un Début dans la vie,1842, p. 423).
Loc. fam. Malin comme un bossu (DG). Rigoler, rire, s'amuser comme un bossu. Rire aux éclats, s'amuser beaucoup (cf. Villiers de L'Isle-Adam, Correspondance, 1869, p. 135).
Arg. de théâtre. Il y a des bossus. [P. allus. à Mayeux, personnage bossu d'un vaudeville de Brisebarre] ,,Se dit pour signifier qu'une pièce est sifflée`` (Lar. 19e, Lar. 20e).
2. P. ext. Qui se tient voûté :
3. On monta, on descendit des pentes. J'entrevis devant moi des hommes fléchis et bossus gravissant une côte glissante où la boue les tirait en arrière, d'où les repoussaient le vent et la pluie, sous un dôme d'éclairs sourds. Barbusse, Le Feu,1916, p. 349.
B.− [En parlant d'un animal] Qui est porteur d'une bosse. Émyde bossue. ,,Tortue à carapace bombée`` (DG). Ostracion bossu. ,,Poisson revêtu d'une sorte de cuirasse osseuse bombée`` (DG). La cythérée bossue, la bulle bossue. ,,Coquilles à l'aspect renflé`` (Besch. 1845) :
4. Elle [une voiture militaire] était traînée par deux petits bœufs bossus, aux cornes en buccin, et des soldats du train des équipages l'escortaient. Larbaud, A. O. Barnabooth,1913, p. 135.
1. Emploi subst. masc.
a) ,,Poisson du genre salmoné`` (Lar. 19e).
b) Lièvre :
5. Paraît même qu'elle leur y a donné, pour rien, un bossu qu'i's sont en train de becqueter en civet. Barbusse, Le Feu,1916, p. 83.
2. Emploi subst. fém.
a) ,,Nom vulgaire de plusieurs coquilles du genre ovule, à cause de leur forme renflée`` (Lar. 19e). ,,Bossue à deux boutons. Bossue sans dents`` (Lar. 19e).
b) Sorte de cétacé :
6. − (...) il y a des baleinoptères par troupeaux, répartit Hortalez [à Dan Yack]. Comme on ne les a jamais chassés, il y a de la noueuse et de la bossue, du gibbar et de la jubarte, du rorqual et du museau pointu à profusion. Cendrars, Les Confessions de Dan Yack,1929, p. 142.
C.− [En parlant d'une chose considérée sous le rapport de la verticalité ou de l'horizontalité] Dont la silhouette n'est pas en ligne droite; qui présente des éminences. Front, nez bossu; ruelles bossues :
7. La ville vers le nord est bossue de faubourgs; elle s'épanouit, elle gonfle, elle pousse; elle s'exalte en excroissances palpitantes qui sont des embryons et des printemps de villes, où pullulent des hommes pauvres et musclés. Romains, La Vie unanime,1908, p. 176.
Loc. proverbiales, fam., vx. [P. réf. aux bosses formées par les tombes les plus récentes] Un cimetière est bossu (pour exprimer qu'on y enterre beaucoup de personnes) (cf. Besch. 1845).Faire/rendre le(s) cimetière(s) bossu(s). Provoquer la mort d'un grand nombre de personnes; ,,mourir`` (G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 393) :
8. Vite, vite, enlevez le bœuf! Il faut qu'il soit saignant. Laissez le veau et les poulets : Les veaux mal cuits, les poulets crus, Font les cimetières bossus. Retenez cela, galopin. T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 280.
PRONONC. : [bɔsy]. Fér. 1768 note encore une durée longue pour la 1resyll. (à comparer avec Fér. Crit. t. 1 1787 qui ne la note pas). À ce sujet, cf. bosse. Les Fér. ainsi que Gattel 1841 transcrivent la 2esyll. du fém. longue : bo-sû-e (pour le fém. : bo-sue, cf. aussi Littré).
ÉTYMOL. ET HIST. − a) Ca 1170 adj. « qui a une bosse (le plus souvent dans le dos) » (G. de Berneville, St Gilles, 1307 dans DG); b) fin xiiies. subst. (Guillaume de Saint-Pathus, Mir. de St Louis, éd. Percival B. Fay, Prologue, 18 dans IGLF). Dér. de bosse1*; suff. -u*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 675. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 717, b) 1 127; xxes. : a) 940, b) 1 089.
BBG. − Lew. 1960, p. 235. − Rog. 1965, p. 179. − Sigurs 1963/64, p. 268. − Wexler (P. J.). Pour l'ét. du vocab. des vaudevilles. In : [Mél. Cohen (M.)]. The Hague-Paris, 1970, p. 214.