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BOITER, verbe intrans.
A.− [Le suj. désigne un animé, parfois une collectivité]
1. Marcher en penchant son corps inégalement d'un côté ou de l'autre. Boiter des deux pieds; boiter légèrement :
1. − Quoi! vous boitez, dit Julius, surpris de le voir de nouveau clopiner. − Oui, depuis quelques jours, mes douleurs m'ont repris. Gide, Les Caves du Vatican,1914, p. 864.
Boiter bas, tout bas (cf. bas1III A 1 a).
P. métaph. Le Vrai qui va boitant (Balzac, MmeFirmiani,1832, p. 382).
Au fig. [Le suj. désigne un animé, une collectivité ou un inanimé] Ne pas aller droit, en particulier au point de vue intellectuel, moral, logique. ... vouloir le bien et faire le mal, (...), éternellement boîter (Morand, Le Dernier jour de l'Inquisition,1947, p. 235):
2. Oui, qu'ils viennent tous ceux qui n'ont ni cœur ni flamme, Qui boitent de l'honneur et qui louchent de l'âme. Hugo, Les Châtiments,1853, p. 158.
2. Très rare. [Avec un obj. interne désignant le chemin] Boiter son chemin. Aller son chemin en boitant (Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 35).
B.− P. anal.
1. [Avec le mouvement; le suj. désigne un animal qui vole ou un inanimé concr. : voiture, meuble, élément naturel, etc.] Elles [des avocettes] volaient ... tirant de l'aile et boîtant sur l'air (A. Arnoux, Rhône, mon fleuve,1944, p. 495).
2. [Avec le déséquilibre apparent d'un animé atteint de cette infirmité; le suj. désigne un inanimé concr.] :
3. Les deux tours d'Amiens bâties, chacune, à des époques différentes... ne concordent pas entre elles. De hauteur inégale, elles boîtent dans le ciel... Huysmans, La Cathédrale,1898, p. 150.
Spéc., LITT. [Le suj. désigne un genre littér., une phrase, un style, un ouvrage, une rime, un vers, etc.] Manquer de symétrie, d'harmonie, ne pas suivre les normes habituelles. Un vers qui boite (DG); votre style qui boite (Flaubert, Smarh,1839, p. 96);(ex. 7 cf. bégayer).
Rem. On rencontre dans la docum. l'adj. boitant. [En parlant d'un animé] Qui boite. Animaux boitants, cornants ou toussants (Sue, Les Mystères de Paris, t. 3, 1842-43, p. 325).
Prononc. ET ORTH. : [bwate], (je) boite [bwat]. Rouss.-Lacl. 1927, p. 108, ont entendu prononcer, ,,mais aux personnes âgées seulement et de vieille souche parisienne``, bwèt (il) boite. Orth. boîter p. ex. dans Stendhal, Souvenirs d'égotisme, 1832, p. 41; Zola, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, p. 1284; Cocteau, Poésie critique 2, Monologues, 1960, p. 112.
Étymol. ET HIST. − 1539 boister (Est.). Dér. du rad. de boiteux*; s'est substitué au plus anc. boistoier (1358, Deguileville, Trois Pelerinages, fo119a, impr. Inst. dans Gdf.), lui-même dér. de boîte* « cavité d'un os »; suff. -oyer*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 324. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 218, b) 553; xxes. : a) 564, b) 552.
DÉR. 1.
Boitage, subst. masc.,néol. Synon. de claudication(J. Cau, La Pitié de Dieu, 1961, p. 139 dans Rob. Suppl. 1970). 1reattest. 1961, id.; dér. de boiter, suff. -age*.
2.
Boitailler, verbe intrans.,rare, avec une nuance péj. Synon. de boitiller* (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 39).Boîtailler dans Id., ibid. 1reattest. 1858 (E. et J. de Goncourt, Journal, p. 462); dér. de boiter, suff. -ailler*.
3.
Boitement, subst. masc.Synon. de claudicationet p. anal. mouvement inégal d'une machine, d'une voiture. Le boîtement du sapin « miteux » à roues de fer (Morand, 1900,1931, p. 211). [bwatmɑ ̃]. 1reattest. 1539 (Est.); dér. de boiter, suff. -ment1*.
BBG. − Rog. 1965, p. 96, 109.