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BLEUET1, BLUET, subst. masc.
I.− BOT. Plante la plus commune de la famille des centaurées, à fleur bleue, croissant dans les blés ou ornementale. Bleuet vivace, eau de bleuet; se faire une couronne de bleuets. Synon. pop. barbeau et plus rarement aubifoin, jacée des blés, casse-lunette (d'apr. de prétendues propriétés ophtalmologiques), blavéole :
1. Lorsque les blés sont en fleur, c'est alors qu'ils sont revêtus de toute leur magnificence. Le coquelicot éblouissant, le bluet azuré, la nielle pourprée, le liseron couleur de chair, relèvent de l'éclat de leurs fleurs l'aimable verdure des guérets. Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 57.
2. (Bleuet vient de bleu. Ne tenir aucun compte de la stupide orthographe des dictionnaires qui sont tous faits par des ânes.) Hugo, Correspondance,1862, p. 375.
3. ... de grands bleuets balançaient leurs légers bonnets de paysanne ruchés de bleu, menaçant de s'envoler par-dessus les moulins à chaque souffle. Zola, La Faute de l'Abbé Mouret,1875, p. 1369.
4. Quelle drôle d'idée tu as eue de commander des centaurées pour la décoration de la table... Je t'assure que le bleu en devient noir à la lumière. Et puis, les centaurées, après tout, ça n'est que de simples bleuets... Nous aurons l'air d'aller cueillir des bleuets dans les blés... Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 197.
Bluet du Canada (Besch. 1845, Littré, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Guérin 1892) Nom commun d'une airelle ou myrtille. bleuet (Canada 1930). Nom commun d'une airelle ou myrtille :
5. Les forêts du pays de Québec sont riches en baies sauvage; (...); mais le bleuet, qui est la luce ou myrtille de France, est la plus abondante de toutes les baies et la plus savoureuse. Hémon, Maria Chapdelaine,1916, p. 70.
Bluet du Levant. ,,Nom vulgaire de la centaurée mouchetée`` (Littré); attesté dans les ouvrages ci-dessus.
II.− ZOOLOGIE
A.− ICHTYOL. ,,L'un des noms du cagnot bleu ou squale glauque`` (Littré, Baudr. Pêches 1827). Synon. bleu (Rob.), chien de mer ou cagneau (DG).
Rem. Attesté par Littré, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., DG.
B.− ORNITH. Bleuet. ,,Nom vulgaire du martin-pêcheur d'Europe`` (Littré).
Rem. Attesté dans Besch. 1845, Lar. 19e, Lar. encyclop., Littré, Guérin 1892, DG.
Prononc. et Orth. : [bløε], [blyε]. Grammont Prononc. 1958, p. 197 fait la rem. suiv. : ,,un e devant une autre voyelle ne se prononce pas : asseoir, Jean, Jeanne. [...] Mais comme nous employons malheureusement d'une manière courante les deux lettres « eu » pour rendre le son œ, il est impossible de savoir par l'orthographe, lorsqu'on rencontre ces deux lettres, s'il faut prononcer ü ou œ : il est nécessaire de recourir à l'usage. On prononce ü dans « eu, eus, eut, eurent » etc. du verbe avoir; dans bleuet, dans gageure, mangeure, vergeure, chargeure qui sont des dérivés de gager, manger [...] et où l'e indique que le g a le son chuintant``; cf. aussi Kamm. 1964, p. 134 : ,,Dans bleuet, le [e] n'est plus prononcé : blüe``; (cf. encore Mart. Comment prononce 1913, p. 95 : ,,bleuet abrège eu qui même se réduit à u dans bluet``). Néanmoins tous les dict. de prononc. transcrivent la forme bleuet [bløε]. Ils transcrivent par [blyε] la graph. bluet. Ac. 1798 enregistre bluet ou barbeau (Ac. 1835-1932 ainsi que Littré et Lar. encyclop. mentionnent également l'appellation de barbeau). Ac. 1835, 1878 (cf. aussi Quillet 1965) consacrent à la forme bleuet une vedette de renvoi à bluet (cf. aussi Lar. 19equi signale cependant, s.v. bluet : ,,on écrit aussi bleuet``). Ac. 1932 et Lar. encyclop. donnent uniquement la forme bleuet (cf. la rem. de Rob. à ce sujet). Besch. 1845 note : ,,bluet ou mieux bleuet (rad. bleu; bleuet est donc la forme correcte, et en effet nous voyons l'Académie elle-même dire bleuâtre et non bluâtre; bleui et non blui``). Littré, Nouv. Lar. ill. (et Pt Lar. 1906) ainsi que Guérin 1892, DG et Rob. admettent bleuet ou bluet. Cf. aussi Ortho-vert 1966, p. 113, s.v. bleuet : ,,s'écrit aussi bluet``. Étymol. et Hist. [1380 blevaiz (Invent. de Ch. V, 30-1 [Labarte] dans Quem. : les deux boucles esmaillées à blevaiz)]; 1404 bleuez (cité ap. Dehaisnes, Hist. de l'art en Flandre, 836 dans R. Hist. litt. Fr., t. 5, p. 295); 1606 bleuet (Nicot); Cotgr. 1611 admet bleüet et bluet. Subst. de l'adj. bleuet, dimin. de bleu*, v. bleuet2.
BBG. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. gen. 1905, t. 36, p. 361. − Rommel (A.). Die Entstehung des klassischen, französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 116. − Staaff (E.). Qq. rem. sur le passage d'eu atone à u en fr. In : [Mél. Wahlund (C.)]. Mâcon, 1896, p. 247.