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BLINDER, verbe trans.
A.− Sens concr.
1. Vx. Garnir de blindes* une tranchée ou un ouvrage fortifié pour le soustraire à la vue de l'ennemi.
Rem. Attesté dans tous les dict. généraux.
TRAV. PUBL. Consolider les parois d'une tranchée, d'un tunnel, d'un puits au moyen d'un coffrage.
P. ext. Protéger de la vue et des coups. Blinder une casemate. Les fenêtres des galeries du Louvre sont blindées avec des sacs de sable (E. et J. de Goncourt, Journal,1870, p. 616):
1. « Organisons notre défense! » se dirent les Tarasconnais, et tout le monde se mit à l'œuvre. En un tour de main, la ville fut blindée, barricadée, casematée. Chaque maison fut une forteresse. A. Daudet, Contes du lundi,1873, p. 76.
2. Cour. Renforcer les parties les plus vulnérables d'un véhicule, d'un vaisseau, etc., pour les protéger contre les coups, les projectiles, les explosifs :
2. Aux Asturies, en 34, on blindait les wagons, mon garçon, finement. C'était du travail fait! Seulement y avait la distraction : la révolution est distraite. Alors les gars ont oublié de blinder la locomotive. Malraux, L'Espoir,1937, p. 490.
Spéc. ÉLECTR. Protéger un appareil électrique par l'emploi d'un blindage. Blinder un moteur. RADIOTECHN. Protéger un bobinage ou tout élément d'un circuit contre les champs magnétiques extérieurs.
B.− Au fig., fam. et pop. (surtout au passif).
1. Endurcir, immuniser contre quelque chose :
3. Être en garde contre une chose. = Cuirassé. « Je ne crains rien, je suis blindé. » G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg.,1896, p. 38.
4. À l'abri des maladies. Blindé (...). « − Le froid, je ne le crains pas, je suis blindé. » A. Bruant, Dict. fr.-arg.,1905, p. 4.
Emploi pronom. Résigne-toi, blinde-toi, jusqu'à ce que majeur et ton maître, tu puisses t'affranchir (Renard, Poil de Carotte,1894, p. 286):
5. Mais si je rentrais dans ma coquille, mon père se lamentait : je me desséchais, je n'étais plus qu'un cerveau. On parlait de m'envoyer à l'étranger, on demandait des conseils à la ronde, on s'affolait. J'essayais de me blinder; je m'exhortais à ne plus craindre le blâme, le ridicule, ni les malentendus... S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 192.
2. Être ivre :
6. Nous étions [le jour de notre libération] bardés, blindés, (...) saouls comme des poux. M. Fombeure, Soldat,1935, p. 201.
Emploi pronom. :
7. blinder (se) : S'enivrer. − Abréviation d'esblinder : stupéfier (...) − « Je me suis blindé hier soir. » (Procès Cornu, Gil Blas, 30 mai 88). L. Larchey, Dict. hist. d'arg.,Nouv. suppl., 1889, p. 29.
Prononc. : [blε ̃de], (je) blinde [blε ̃:d].
Étymol. ET HIST. − 1. 1678 « couvrir de blindes » (Guillet, Les Arts de l'homme d'épée, L'Art militaire expliqué, Paris, s.v. Blindes); 1831 mar. (Will.); cf. un vaisseau blindé ds Land. 1834; 1941 subst. masc. « corps composé de véhicules blindés » (L'Œuvre, 19-12); 1866 fig. (P. Avenel, Les Calicots, p. 124); 2. 1881 part. passé adj. « ivre » (L. Rigaud, Dict. de l'arg. mod., p. 44); 1888 se blinder « s'enivrer », supra ex. 7. Dér. de blinde*; dés. -er; 2 peut-être parce que l'état d'ivresse donne une sensation de sécurité, de protection.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 9.
BBG. − Behrens D. 1923, p. 50. − Boulan 1934, p. 168.