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BLET, BLETTE, adj.
[En parlant d'un fruit] Arrivé à une maturité avancée. Poire, nèfle blette. Le vieil esclave lui apporta dans une corbeille verte une douzaine de figues blettes à point (Louÿs, Aphrodite,1896, p. 215):
1. C'est surtout pour la cueillette du ndoi (...) que les Fang se rendent dans les zones forestières où abonde cet arbre. (...) l'homme s'y rend avec ses femmes, au moment où les fruits blets se détachent de l'arbre et tombent à terre. J. Brunhes, La Géogr. hum.,1942, p. 201.
P. compar. ... il s'était aplati comme une poire blette au beau milieu du porche (L. Cladel, Ompdrailles,1879, p. 100).
Emploi subst., rare. ... je pique et presse des nèfles flasques, fruits d'hiver, fruits de chez nous (...) qui sentent le cellier et le blet (Colette, Claudine en ménage,1902, p. 131).
P. métaph.
a) [En parlant d'une pers.] :
2. Aussitôt introduits, ils [les purotins] expliquaient avec volubilité à la bonne poire, blette de terreur, qu'ils étaient anarchos, mais en théorie seulement... L. Daudet, L'Entre-deux-guerres,1915, p. 12.
3. Les garçons se moquaient de notre couple et prétendaient que cette pianiste mûre, et même blette, avait des vues matrimoniales sur moi. A. Arnoux, Les Crimes innocents,1952, p. 208.
[P. anal. de couleur] Pâle :
4. ... des enfants à visage pointu, front pointu, nez pointu, menton pointu; comme si, à pleine main, on en avait pincé la cire blette. Ah! oui, la cire! Car on ne peut guère nommer chair cette substance décolorée, creuse, où transparaissent quelques veines ténues, bleuâtres. Frapié, La Maternelle,1904, p. 159.
b) [En parlant d'une chose concr. ou abstr.] :
5. Il laissa là ses livres, (...) se disant que, parmi tous ces volumes qu'il venait de ranger, les œuvres de Barbey d'Aurévilly étaient encore les seules dont les idées et le style présentassent ces faisandages, ces taches morbides, ces épidermes talés et ce goût blet, qu'il aimait tant à savourer parmi les écrivains décadents, latins et monastiques, des vieux âges. Huysmans, À rebours,1884, p. 216.
6. Prendre l'habitude de cueillir, aussitôt qu'elle se forme, l'idée; et de ne plus la laisser mûrir trop longtemps sur la branche. Certaines, à ce régime, sont devenues blettes. Quand le cerveau qui les porte est mûr lui-même, tous ses fruits sont bons à cueillir. Gide, Journal,1927, p. 848.
Rem. Ac. 1798 et 1839 ne donnent que la forme féminine.
Prononc. ET ORTH. : [blε], fém. [blεt]. Homon. et homogr. blette (adj. fém. de blet) et blette (nom vulgaire de la bette à carde) cf. Ortho-vert 1966, p. 113. Ac. 1798 et 1835 enregistrent uniquement le fém. blette. Besch. 1845 donne le masc. et le fém. blet, blette (cf. aussi le reste des dict.) mais souligne : ,,Il est plus ordinairement usité au féminin et en parlant des poires.``
Étymol. ET HIST. − Ca 1295 [date du ms. A] blete (fém.) (Moniage, Guillaume, [2erédaction], éd. W. Cloetta, 2197-98); fin xives. blet masc. (fig.) (E. Deschamps, II, 275 dans Gdf. Compl.); rare av. le xvies.; 1611 poire blette (Cotgr.). Blette, fém., réfection d'apr. les adj. en -et, -ette, de l'adj. a.fr. blece, fém. « blette » (Moniage Guillaume, v. 2198, var. du ms. C [2emoitié xiiies.]), lui-même issu du verbe a.fr. blecier (blesser*) pris au sens de « meurtrir (des olives, des pommes pour les faire mûrir) » xies., v. blesser. En a. fr. les adj. fém. précèdent les masc. parce qu'à cette époque les fruits connus étaient presque exclusivement de genre féminin.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 31.
BBG. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 261. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 53, 298, 368.