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BIQUE, subst. fém.
A.− Familier
1. Chèvre :
1. Il allait au bois avec les deux biques et restait plus longtemps dehors. Pourrat, Gaspard des montagnes,Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 177.
P. méton. Peau de bique ou bique. Vêtement fait en peau de bique :
2. Papa s'enveloppa dans sa vieille peau de bique, pelée aux coudes et au derrière, remonta son col, s'enfonça dans la nuit avec nous. H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 109.
Loc. fig. Crotte de bique. Chose insignifiante :
3. Et c'est pourquoi vous vous êtes toujours conduits avec moi comme de mauvais frères. Parce que, n'est-ce pas, tout ce qui est Maublanc ou Leroy ou Rougier, qu'est-ce que c'est à côté des La Monnerie? De la crotte de bique! Druon, Les Grandes familles,t. 2, 1948, p. 197.
2. Péj. [En parlant d'une pers.] Vieille bique. Vieille femme aux os saillants :
4. Regarde donc ces vieilles biques dans les loges, avec leurs tas de trucs sur le corps! Est-ce que ça ne nous irait pas mieux, à nous autres, jeunesses? Renard, Journal,1903, p. 806.
B.− P. ext., pop. Rosse, mauvais cheval. Votre carrosse ne courait pas vingt tours de roue sans atteindre ou croiser une sorte de rustaud juché sur une bique grise, crotté jusqu'en haut des chausses et sifflant une demi-douzaine de roquets bâtards (Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 338).
PRONONC. : [bik].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1509, 29 oct. « chèvre » (Cout. gén. de Troyes, art. 178 dans Nouv. Cout. gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. 3, p. 252); 2. 1830 péj. fam. vieille bique « vieille femme » (H. Monnier, La Portière, p. 41 dans Les Français peints par eux-mêmes, t. 3, 1841); 1864 id. « cheval » (Erckmann-Chatrian, Le Conscrit de 1813, p. 213). Terme de la France du nord et du domaine franco-prov., d'orig. incertaine; peut-être altération de biche* par croisement avec bouc* (Bl.-W.5, FEW t. 1, p. 360a, 2ehyp.), certains dér. de biche désignant la chèvre : ainsi dial. Centre bichette « chèvre » (Jaub. t. 2, p. 474). Cf. aussi Dur., qui atteste les formes bīko « bouc » et bīka « surnom vulgaire de la chèvre ». L'hyp. d'un rad. germ. *bik (FEW, 1rehyp.; Rigenson dans St. neophilol., t. 29, pp. 13-38, v. aussi Rohlfs dans Arch. St. n. Spr., t. 198, p. 333) exprimant une idée de pointu, de saillant, et qui expliquerait l'antériorité de biquet* sur bique, est douteuse, l'existence d'un germ. *bik « chèvre » n'étant pas confirmée, FEW t. 1, p. 358a. L'hyp. d'une orig. onomatopéique bik, servant à appeler la chèvre (REW3, no1099), n'est peut-être pas à écarter.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 74.
BBG. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 217. − Delamaire (J.). Le Cerclier de Saint-Senoux. Vie Lang. 1970, p. 411. − Rohlfs (G.). Traditionalismus und Irrationalismus in der Etymologie. Etymologische Streitfragen. In : [Mél. Wartburg (W. von)], Tübingen, 1968, p. 205. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 50, 53, 70, 73, 74, 100, 429; Ibid. t. 2 1972 [1925], p. 36, 91, 294, 295; Ibid. t. 3 1972 [1930], p. 404 (s.v. biques).