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BIGLE1, adj.
Qui louche. Un homme, un regard bigle; avoir les yeux bigles :
1. ... il fut plus grand liseur que moi. Car il était bigle et, guignant de l'œil, il lisait deux pages à la fois. A. France, La Rôtisserie de la Reine Pédauque,1893, p. 351.
Rem. Attesté comme ,,vieilli`` ou ,,peu usité`` par l'Ac. 1835-1932, Besch. 1845, Littré, DG et Quillet 1965.
P. métaph. :
2. Ses paroles mêmes étaient toutes déroutées, bigles comme ses regards. On ne savait positivement plus à qui il s'adressait. A. Daudet, Fromont jeune et Risler aîné,1874, p. 159.
3. Et on fabrique de toi une image bigle et cela est toujours possible. Et l'on démontre ta bassesse et cela est toujours possible. Saint-Exupéry, Citadelle,1944, p. 858.
Emploi subst. Le bigle a souri à la jeune fille (Saint-Exupéry, Citadelle,1944p. 969).
Rem. On rencontre dans la docum. un ex. où bigle de jambes signifie « dont les jambes ne sont pas symétriques, boiteux » : ,,Et l'enfant, tu le trouves assis sur le mur bas, les jambes pendantes. Et les autres lui lancent des pierres : « Eh! toi qui ne sais point courir, bigle de jambes! »`` (Saint-Exupéry, Citadelle, 1944, p. 936) et le néol. biglerie, subst. fém., fam. Fait d'être bigle, myopie, strabisme. Au fig. ,,Et le troisième tiers (...), le voilà qui trouve sa foi dans ce monument de logique que tu as imposé de construire. Et ta biglerie le pousse à vomir`` (Saint-Exupéry, Citadelle, 1944, p. 858).
PRONONC. ET ORTH. : [bigl̥]. Var. bicle (cf. bicler) ds Besch. 1845 et Lar. 19e(avec la mention ,,s'est dit`` ou ,,autrefois``).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1336 bigre « qui louche » (A.N. JJ 70, fo58 ro, sans contexte dans Gdf. Compl.); 1471 bigle (Lettre de Louis XI, IV, pp. 299-300; v. no33 dans Fr. mod., t. 4, p. 340); cf. 1550 (B. de La Grise, trad. de Guevera, l'Orloge des Princes, II, 10 dans Hug.). Prob. malgré le hiatus chronol., déverbal de biscler avec attraction de aveugle*, v. bigler (FEW t. 1, p. 380; Bl.-W.5; voir W. v. Wartburg dans R. de dialectol. rom., t. 3, p. 459). L'hyp. d'un empr. au prov. mod. biscle [Palay, p. 155 « qui louche »] (EWFS2) que l'on fait remonter au lat. *bisoculus (EWFS2) (d'où fr. biseuil « qui louche ») fait difficulté du point de vue de l'accentuation, qui proviendrait de *bisclar (cf. ang. bicler < *bisoculare) apr. généralisation du rad. faible.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 31.
BBG. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 68, 192; t. 2 1972 [1925], p. 322. − Sigurs 1963/64, p. 38.