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avance (belle -) loc. interj. non conv. PHRASÉOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1775 - «LA VICTOIRE. Soyez tranquille, not' Sergent, nous n'en manquerons jamais pour lui. Parbleu, not' Sergent, nos sabres se rouilleroient, si nous ne les tirions pas, belle avance, vous nous enverriez à l'hôtel des regrets.» Tessier, Bouquet des grenadiers, 13 (s.l.n.d.) - P.E.
avance (la belle - !) loc. interj. iron. , non conv. PHRASÉOL. - TLF, 1890, Zola ; DG, GLLF, ø d.
Add.DDL :
*1833 - «- Leur possible ! pardieu, la belle avance ! leur possible ! Mais ce n'est rien que cela, monsieur ; et on voit bien que vous êtes encore jeune. Dans notre métier, vous apprendrez que ce n'est pas ce qui est possible qu'il faut faire, mais l'impossible ! [...] Ainsi, quand il prenait envie à ses maîtres de lui adresser la parole, ils ne lui disaient plus : Cheveux-d'Etoupes, avance à l'ordre ; ils se contentaient de lui crier : Phénomène, avance à l'ordre, ou sinon... La belle avance, je vous le demande !» E. Corbière, La Mer et les marins , part. IV, ch. 10, 187 et part. V, ch. 12, 321 - R.R.
*1866 - Lar. GDU - R.R.
avance (la belle - !) loc. interj. iron. , non conv. PHRASÉOL. - DDL 13, 1833, Corbière ; TLF, cit. Zola, 1890 ; DG, GLLF, GR[85], ø d.
Add.DDL :
*1790 - «La belle sacrée bougre d'avance !» Jean Bart, n° 94, 6-7 - P.E.
*1790 - «La belle avance quand cinquante hommes se foutent sur un !» [Lemaire], 1e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 5 - P.E.
*1793 - «La belle diable d'avance, de se faire avaler comme des sardines, par des poissons voraces [...] Pillardin. La belle avance ! oh, moi ! je ne suis pas si bête.» [Lemaire], La Trompette du père Duchêne , n° 102, 14 et n° 116, 124 - P.E.
*1799 - «Et sacré-nom d'une pipe, il faudroit que je fusse bien fou pour m'exposer à me faire fracturer les membres pour le bon plaisir d'être utile à des gens qui se foutroient de moi, la belle avance !» Le Père Duchêne. Allons vite !... Allons vite !... Qui veut du savon !..., in [R.F. Lebois], Le Père Duchêne, [numéro 21], 2 - P.E.
*1806 - «GUSMAN. Je veux lui couper une oreille. NIGAUDINOS. La belle avance ! vous n'en aurez pas trois.» Ribié et Martainville, Le Pied de mouton, 23 (Huet Masson) - P.E.
*1809 - «Ce que c'est que de nous, pourtant ! Tous ces braves mondes qui sont là sur le flanc à perpétuité ! Eh bien ! tous ont existé comme moi. La belle avance ! Ils en sont bien mieux lotis aujourd'hui !» Les Méditations d'un hussard, x (Delacour et Levallois) - P.E.
*1831 - «[...] et puis les autres [grévistes] ils seront trop heureux de retourner à leurs métiers, s'ils ne sont pas brisés ; la belle avance.» Le Coq gaulois, n° 4, 2 - P.E.
avance (la belle - !) loc. interj. iron. , non conv. PHRASÉOL. - DDL 32, 1790, Jean Bart ; TLF, cit. Zola, 1890 ; GLLF, GR[85], ø d.
1738 - «MONDOR. Il ne lui manque plus que l'aveu de la Belle. / Celui du Pere est sûr, à tout ce que j'entens. LISETTE. La belle avance ! MONDOR. Ecoute ! LISETTE. Oh je n'ai pas le tems !» Piron, La Métromanie, 45 (Le Breton) - P.E.
1781 - «THOMAS. Falloit pas comme ça couper au court. De dépis ce tems-là, vous vous êtes attisés l'un l'autre dans votre ardeur ; votre tendresse est enracinée comme tous les diables. La belle avance ! La mère Simonne a' ne veut pas de toi, z'à présent. Te v'là propre.» [Guillemain], L'Enrôlement supposé, 10 (Cailleau) - P.E.
1782 - «BLAISE. Eh ben ! après ? quand ben même que tout ça viendroit à bien, la belle avance ! Mon cellier est tout plein. Je n'ai plus de tonneaux ni place pour en mettre.» Dorvigny, Blaise le hargneux, 29 (Cailleau) - P.E.
1782 - «Madame LE ROND. Vous pensez rire, mais il est très-vrai que Monseigneur le protege. LE ROND. C'est fort bon, Monseigneur le protege ! La belle avance ! Voilà bien la manie des Grands ! Protéger !» Dorvigny, Christophe Le Rond, 12 (Cailleau) - P.E.
avance (la belle - que...) loc. conj. non conv. PHRASÉOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1741 - «ISSE. Oui, cher Colas, / Mais je vous plains. COLAS. La belle avance / Que la pitié, / Faut bian une autre récompense / A l'amitié.» Romagnesi, Les Oracles, 17 (Delormel) - P.E.
belle (ma toute -) loc. nom. f. non conv. T. AFFECTION - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1814 - «LE CHEVALIER. Enfin je vous rencontre, ma toute belle!» Théaulon, Dartois, Brazier, La Vénus hottentote, 9 (Martinet) - P.E.
1857 - «Ma toute belle, me disait-elle encore hier, comment se fait-il que votre mari [...] éprouve la moindre sympathie pour des gens complétement dépourvus de style et de fantaisie comme ce Colimard ?» H. Monnier, Mém. de monsieur Joseph Prudhomme, II, 224 (Libr. nouv.) - P.E.
belle (trouver sa -) loc. verb. non conv. ACTION "trouver une occasion" - Mat.I, E, 1821, Ansiaume ; L (prendre -, attendre -), ø d ; TLF (attendre -), cit. Delv., 1866 ; FEW (13/II, 320a), 1907.
Add.DDL :
*1789 - «Du monde s'arrêtait ; je fus honteuse, et je retournai chés nous, bien surprise de ce qui venait de m'arriver ! Je restai ainsi deux jours. Enfin le troisième, trouvant encore ma belle, je sortis seule, et j'alai rapidement chés mon Maître, en-prenant un chemin détourné. Mais je fus encore arrêtée sur sa porte même [...]» Restif de la Bretonne, Ingénue Saxancour, 83 (10/18) - P.E.
belle (trouver sa -) loc. verb. non conv. ACTION "trouver l'occasion" - DDL 19, 1789, Restif ; Mat., E, 1821, Ansiaume ; L (prendre -, attendre -), ø d ; FEW (13/II, 320a), 1907 ; absent TLF.
1672 - «NICODEME. Oh je ne voulons point / Etre aveu les Fantoms : on sçait, s'il vient à point, / Comme ils traitont les gens quand ils trouvent leur belle, / Tatigué qu'eus malins !» Hauteroche, Le Deuil, in Hauteroche, Les Oeuvres de théâtre, I, 483 (Compagnie des libraires) - P.E.
belle de nuit loc. nom. f. SEXE ET ÂGE "jolie femme" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1800 - «Fleur qui ne s'épanouit qu'au soleil couchant et se referme au lever de l'aurore. Autrefois, nos Françaises, qui savaient voiler leurs appâts sous une parure décente, étaient appelées belles de nuit, parce qu'une jolie femme n'est jamais plus jolie que la nuit.» Cousin Jacques, Dict. néol. (Moutardier) - LTP
belle de nuit loc. nom. f. BOT. "plante du genre mirabilis dont les fleurs s'ouvrent le soir" - FEW (1, 320b), GLLF, TLF, GR[85], 1680, Rich.
1676 - «Il y a une admirable fleure à nostre jardin dont je n'é jamais veue la pareille. De jour et au soleille elle est fermé et ne paroit rien sur une tige. Il y en a une douzenne de fleurs qui semble des crois de hierusalem, blanche come neige, d'un odeure de jasmin, et dont la tige est fort gluante. On la nome la belle de nuit. Je voudrais sçavoir pindre pour la représenter icy.» J. Maillefer, Mém., t. 84, 217 - P.R.
belle Fatma loc. nom. f. péjor. DANSE "façon vulgaire de danser" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1922 - «Jamais leur tango ne devient indécent, chaloupage, belle Fatma [...]» M. Prévost, Les Don Juanes, 140 (La Renaissance du livre) - R.A.
belle main, belle-main n.f. ARGENT "pot de vin" - absent TLF.
Compl.DELF (Bussy-Rabutin ; ø texte)
1667 - «Pour moi, je n'irai point cette campagne ; je la vais passer dans mes châteaux à les embellir et à augmenter mon revenu, que ceux qui se mêlaient de mes affaires avaient fort diminué, par les belles mains qu'ils prenaient de mes fermiers.» Bussy-Rabutin, let., in Mme de Sévigné, Corresp., I, 85 (Pléiade, 1972) - A.Ré.
belle-de-juin n.f. HORTIC. "variété de fraise" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1922 - «Vous ne pensiez pas qu'un chat mangeât des fraises ? Mais je sais bien, pour l'avoir vu tant de fois, que ce Satan noir, Babou [...], choisissait en gourmet, dans le potager de Mme Pomié, les plus mûres des 'caprons blancs' et des 'belles-de-juin'.» Colette, La Maison de Claudine, Ma Mère et les bêtes, 85 (Ferenczi) - M.C.E.
belle-lurette n.f. CHAPELL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1880 - «Belle-lurette. chapeau de ville [...]» Les Modes de la saison, 12 déc., 4 - A.Ré.
belle-poule n.f. DANSE - FEW (9, 537a), 1842, Acad. Compl. ; L, DG, ø d ; absent TLF.
1840 - «La Belle-Poule. - Allons ! ferme ! etc.» Carmouche et Laloue, Les Invalides, xxviii, in Répertoire dram., IV (Henriot-Beck) - T.W.
bonnemère, bonne mère loc. nom. non conv. MÉTIER "sage-femme" - FEW (6/I, 472a ; Centre et Bourgogne), ø d ; absent TLF.
1794 - «En-outre, sa Mère était la sage femme, ou comme disent les Paysans, la bonnemère : On ignore à Paris, que la Bonnemère est aussi considérée dans nos Villages éloignés, où l'on conserve encore les anciennes moeurs, que les Vestales l'étaient à Rome : Tout le monde lui marque de la déférence ét du respect : On ne l'appelle pas madame, dumoins cela est rare ; mais aussi jamais on ne la designe par son nom, ni par celui de son Mari : c'est la Bonnemère, ét ce titre suffit pour lui attirer une tendre véneracion...» Restif de La Bretonne, Monsieur Nicolas, t. 1, part. 1, 89-90 (Paris) - R.R.
chanter la mère godichon loc. verb. non conv. US. ALIM. "faire bombance" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1745 - Dial. entre un Grassin et un habitant de Charonne-les-Paris, 5 - Dagneaud, 120.
1842 - «Cette marquise [...] était tout bonnement mademoiselle Agathe-Florentine Gabirolle, première danseuse du théâtre de la Gaîté, chez qui l'oncle Cardot chantait la mère Godichon.» Balzac, Un Début dans la vie, I, 721 (Bruges, Pléiade, 1951)
couleur-mère n.f. COULEUR - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1912 - «Et de toutes couleurs il dit qu'il veut trouver La couleur-mère, telle que Dieu même l'a faite.» Claudel, L'Annonce faite à Marie, 1ère version, in Claudel, Théâtre, II, 67 (Pléiade, 1956) - A.Ré.
danse (belle -) loc. nom. f. CHORÉGR. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1641 - «L'on peut faire dancer en Ballets toutes sortes de personnes, mesmes iusques à des boiteux et reussiront en de certaines choses, aussi bien que d'autres. Ce n'est pas que de bons danseurs ne reussissent encores mieux, mais il y a des entrées où c'est dommage de les employer, il les faut reserver pour la belle dance, et les meilleurs pas, estant très nécessaire pour la beauté d'un Ballet, qu'il y ait de bons danseurs et des entrées parfaitement bien dancées.» M. de Saint-Hubert, La Manière de composer et faire réussir les ballets, 12-13 (Targa) - E.R.
1668 - «La belle Dance est une certaine finesse dans le mouvement au port au pas et dans toute la personne qui ne se peut ny exprimer ny enseigner par les paroles. [...] on ne sçauroit parler des Danceus [sic] de Balet, qu'on ne touche quelque chose de la Dance en général : et l'on ne peut décider ce qui peut faire un bon Danceur, qu'on n'ait quelque teinture de ce qui compose la belle Dance [...] la Dance qu'on nomme la belle, qui consiste en simples démarches, à bien observer le pas, et à garder des temps reguliers et justes, est toûjours plus majestueuse, et sent mieux sa personne de qualité, et ce qui vaux encore beaucoup mieux, la modestie et la vertu.» M. de Pure, Idée des spectacles anciens et nouveaux , 180 et 278-9 (Brunet) - E.R.
1725 - «Parce qu'il ne convient point à de grandes personnes de sauter, et de se tourmenter dans les danses figurées, où ce n'est que des mouvemens doux et gracieux, qui ne dérangent pas le corps de ce bon air qui est si fort usité et estimé par notre Nation : ce qui n'est pas de même de plusieurs contre-danses que l'on a introduit [sic] en France depuis quelque temps, et qui ne sont pas du goût de tous ceux qui aiment la belle danse.» P. Rameau, Le Maître à danser, 107 (Paris, chez Villette) - E.R.
dure-mère n.f. ANAT. - FEW, PR[67], BW5, ND2, TLF, 1314, Mondeville ; L, DG, Gc, Mondeville.
• dure meire - absent TLF.
13e - «[...] la toie que defend le cervel /est/ del test, que est apelé la dure meire [...] Si la dure mere est blescé [...]» Ms. de Cambridge 0.1.20 - R. L. rom., 133-4, 180.
dure-mère n.f. ANAT. - FEW, PR[67], BW5, ND2, TLF, 1314, Mondeville ; L, DG, Gc, Mondeville.
• dure mere - absent TLF.
13e - «[...] la toie que defend le cervel /est/ del test, que est apelé la dure meire [...] Si la dure mere est blescé [...]» Ms. de Cambridge 0.1.20 - R. L. rom., 133-4, 180.
déesse-mère n.f. MYTHOL. - R, TLF, PR[77], ø d.
1827 - «La femme était la mère, Ma en phrygien, Mater, Mutter, mot qui se rapproche du mot indien Maïa, déesse-mère ou nature, cette terre dont l'homme fut formé...» Eckstein, Le Catholique, n° 22, oct., 178 - P.E.
filer la belle passion loc. verb. ÉROT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF filer le parfait amour : FEW (8, 237a), 1690, Fur. ; GR[85], cit. Dancourt ; DG, cit. Saint-Simon ; TLF, cit. Balzac ; DELF, cit. Goron ; L, GLLF, Lex.[79], ø d
1773 - «Il n'est pas de Jeune-home bién apris, né dans la Capitale, qui ne sache qu'on doit tout aux Dames. C'est d'après ce principe fondamental des Educations Parisiènes qu'il conviént de juger coment un Badaud doit filer la belle-passion.» Restif de La Bretonne, Le Ménage parisien, part. 1, ch. 9, 107 (Coll. 10/18, 1978) - R.R.
fille mère, fille-mère n.f. FAMILLE SOCIOL. - DDL 15, 1848, H. Tampucci ; R, PR[77], 1870, Lar. ; FEW (6/I, 468b), 1874, Lar. ; Ls, cit. Gaz. des Trib., 1876 ; DG, ø d ; TLF, cit. Renard, 1905 ; Rs, GLLF, Lex.[75], ø d.
1797 - «Théâtre du Vaudeville. La pièce de Décence ou les Filles mères, parodie de Laurence, eut hier beaucoup de succès. [...] Les auteurs sont M.rs Barré, Radet et Desfontaines. Voici quelle est l'analyse de cette parodie. [...] Possédée (Médée) survient, et tire les cartes aux jeunes filles-mères. Voici ce qu'elle leur prédit [...]» Courrier des spectacles, numéro 95, 22 germinal an 5, 2 - P.E.
1801 - «Le ministre de l'intérieur a prévenu, par une circulaire, les préfets des départemens qu'à compter du 1er germinal il n'accorderoit plus d'indemnités aux filles-mères. Le motif généreux de cette aumône, ne suffisoit pas pour en couvrir les abus, et encore moins pour les prévenir.» Le Citoyen fr., numéro 497, 6 germinal an 9, 3b - P.E.
1814 - «[...] jamais on n'avait réuni plus exactement les personnages obligés. Une fille-mère, une enfant raisonneur, un paysan philosophe, un brigand vertueux, un geolier humain, un bourreau sentimental, un niais pathétique, un père aveugle, un tyran abominable, et par-dessus tout un époux cruel et barbare.» E.F. Bazot, Nouv. paris., I, 136 (Déterville) - P.E.
1830 - In titre : Louise Maignaud, La Fille-mère (Renduel) - P.E.
1830 - «Qui fabrique la fausse monnaie ? Quelles sont les filles-mères qui étouffent leurs enfants ? Quels sont les incendiaires qui brûlent les fermes ? Quels sont les compagnons qui dans la querelle de l'ivresse se frappent de mort ?» L. de Cormenin, Libelles politiques, I, 140 (Hauman) - P.E.
fille-mère n.f. SOCIOL. - R, ND4, PR[77], 1870, Lar. ; FEW (6/I, 468b), 1874, Lar. ; Ls, 1876 ; DG, GLLF, Lex.[75], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1848 - «Plusieurs départements, entre autres ceux de la Haute-Loire et de la Haute-Garonne, ont reconnu l'avantage de ces secours, et pourtant d'après les termes des délibérations, ils ne sont accordés qu'aux filles-mères.» H. Tampucci, Poésies anciennes et nouvelles, 309, Rapport au citoyen préfet de la Marne (Garnier) - P.E.
grand-mère adj. MODE "pour caractériser un vêt." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1830 - «On me dit ici que c'est trop grand-mère, donnez-moi votre goût, j'ai pris la première robe, sous condition. Veuillez donc me répondre tout de suite afin que je la rende si elle n'est pas portable.» G. Sand, Corresp., I, 715 (Garnier) - P.E.
gratte-cul (il n'est point de (si belle) rose qui ne devienne -) loc. prov. PROVERBE - FEW (16, 372b), GLLF, 1835, Acad. ; L, ø d ; TLF, cit. France, 1895 ; DEL, ø d ; absent TLF. 1690, Fur., in GLLF, correspond à la forme ci-dessous
• il n'y a (point de) si belle rose qui ne devienne gratte-cul - BEI, 1640, Oudin ; FEW, 1690, Fur.
1627 - «[...] il faut que toute chose prenne fin, il n'y a si beau jour ni si grand qui ne vienne à son vespre, ni si belle rose, qui ne devienne grate-cul, ni si beau soulier, qui ne devienne savate, ni si bon cheval, qui ne devienne rosse.» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 106 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
génie-mère n.m. INTELL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1836 - «Shakespeare est au nombre des cinq ou six écrivains qui ont suffi aux besoins et à l'aliment de la pensée ; ces génies-mères semblent avoir enfanté et allaité tous les autres.» Chateaubriand, in R. des deux mondes, 1er janv., 21 - P.E.
individu-mère n.m. BIOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1895 - «Quelques Flagellaires se reproduisent par gemmiparité. Le protoplasme d'une partie de leur corps produit de petits bourgeons, qui se séparent ensuite de l'individu-mère, et deviennent chacun un individu complet.» Roule, Suis, Jammes, Cours de zoologie gén. et médicale, 103 (Privat) - P.E.
jambe (faire une belle - à qqn) loc. verb. non conv. AFFECT. - TLF, 1842, Sue ; R, cit. Gide [1914] ; PR[77] (cela me fait une belle jambe), Lex.[75] (cela (me, te, etc.) fait une belle jambe), ø d la date de 1867, Littré, dans GLLF, est erronée
• cela me fait la jambe belle - TLF, 1640, Oudin.
*1656 - «[...] par ironie, cela ne me sert de gueres.» Oudin, Curiositez françoises pour suppl. aux dict. , (s.v. jambe) (Sommaville) - M.C.E.
jambe (faire une belle - à qqn) loc. verb. non conv. AFFECT. - TLF, 1842, Sue ; R, cit. Gide [1914] ; PR[77] (cela me fait une belle jambe), Lex.[75] (cela (me, te, etc.) fait une belle jambe), ø d la date de 1867, Littré, dans GLLF, est erronée
*1866 - «Faire une belle jambe. Ne servir à rien, - dans l'argot du peuple, qui emploie cette expression ironiquement et à propos de n'importe quoi.» Delvau, Dict., (s.v. faire) (1ère éd.) - M.C.E.
*1873 - «Ironiq. Cela vous fait, vous fera une belle jambe, Cela vous avancera bien, vous profitera beaucoup : Elle a répondu à votre lettre ; eh bien, CELA VOUS FAIT UNE BELLE JAMBE !» Lar. GDU , (s.v. jambe) - M.C.E.
*1900 - « - [...] La mairesse a commandé la sienne [sa robe] à Paris, tu sais ? - Ca lui fait une belle jambe ! Elle porte ça comme un chien habillé.» Willy, Claudine à l'école, 315 (Ollendorff) - M.C.E.
jambe (faire une belle - à qqn) loc. verb. non conv. AFFECT. - TLF, 1842, Sue ; DDL 16, 1866, Delv. ; R, cit. Gide [1914] ; PR[77] et Lex.[75] (cela me fait une belle jambe), ø d la date de 1867, Littré, dans GLLF, est erronée
*av. 1857 - E. Sue, in Larchey, Dict. hist. d'arg., 210a (10e éd., 1888) - R. L. rom., 45, 248.
jambe (ça me/te ... fait une belle -) loc. phrast. non conv. AFFECT. - TLF, 1842, E. Sue ; BEI, E. Sue ; DDL 22, av.1857 [repris in GR] ; DEL, ø d 1867, Littré, in GLLF, est erroné
• ça me fait bien la jambe - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1830 - «POULOTTE, avec âme. Mais vois !... pour consoler les vertus de mon sexe... / Ce soir tu dois mourir, je sais que ça te vexe... / Qui de nous deux tient mieux le serment qu'il jura ? / Pour t'aider à finir, moi j'accours... et voilà... POLTRONESCHI. Ça me fait bien la jambe ! ô douleur ! infortune !» Carmouche, de Courcy, Dupeuty, Tristine, 25 (Riga) - P.E.
mal de mère n.m. MÉD. "affection de matrice" - FEW (6/I, 476a), 1671, Pomey ; L, Mme de Sév. ; absent TLF.
1660 - «Je scais guérir l'épilepsie, La colique, la cacquectie, [...] Le mal de coeur, le mal de mère [...]» Montfleury, Le Mariage de rien, 14, in Théâtre de Mrs. de Montfleury, père et fils (Paris, 1739) - G.L.
maladie-mère n.f. MÉD. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1849 - «[...] nous commencerons par l'histoire générale de ces maladies-mères, et puis toutes les fois qu'il en devra être question en parcourant les différentes régions, nous renverrons à l'exposé préliminaire de leurs principes fondamentaux [...]» Bossu, Anthropologie, II, 5 (Baillière) - P.E.
maman (ma belle -) loc. nom. f. non conv. APPELL. "sans rapport de parenté" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1775 - «LE CHEVALIER. Ma belle maman, je vous avais demandé ce rendez-vous, pour vous prier de fixer, à la fin, l'instant heureux qui doit me rendre maître de vos charmes...» [Beaunoir], La Philosophe, 66-67 (Duchesne) - P.E.
mère n.f. PROSTIT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1785 - «Sa maquerelle ordinaire, venant de se retirer, l'avait recommandé avant aux soins de notre chère mère, et ce fut avec moi qu'il débuta chez elle.» Sade, Les 120 journées de Sodome, part. 1, t. 1, 191 (Coll. 10/18, 1975) - R.R.
mère n.f. OENOL. "lie du vin" - FEW (6/I, 474b), 1260-1625 ; DHR, 1260 ; G, E. Boileau ; absent TLF.
Au 18e : 1767 - «Il faut au moins, tout l'hiver, conserver dans le vin fait, la lie que l'on appelle mere, que ce vin a précipitée durant & après sa fermentation [...]» Abbé Rozier, Mém., présenté au concours de la Soc. Royale d'Agriculture de Limoges, année 1767 , 63 (Lyon, Libr. Frères Perisse, 1770) - M.C.
mère (bonne - !) loc. interj. rég. EXCLAM. - FEW (6/I, 470a), 1931 ; TLF, cit. Pagnol, 1932 ; R, cit. Pagnol ; TLF, PR[77], ø d.
1832 - «M. DUMEURIER. [...] vous êtes des femmes vous autres, vous ne voyez pas où vont les extravagances. Mlle AUZET. Bonne mère ! des extravagances, le drapeau blanc ! ah ! mon beau-frère, vous avez bien changé depuis que vous fréquentez M. Anglès.» J. Méry, L'Assassinat, 119 (Canel et Guyot) - P.E.
mère (la - en est morte) loc. phrast. non conv. MESURE "fig. : il n'y en a plus" - FEW (6/I, 468b), 1640, Oudin ; L, ø d ; absent TLF.
Add.DDL :
*1614 - «[...] faut [...] voir si on ne preste plus d'argent derriere les portes comme les peres du siecle d'Or, gens aussi loyaux que leurs gibecieres. Il n'y en a plus, la mere en est morte, les amys ne mettent plus d'argent soubs le cheuet de leurs amys, feignant l'accommoder.» La Consolation des mal-contens, par maistre Guillaume, 4 (s.l.) - P.E.
mère (la - en est morte) loc. phrast. non conv. MESURE "fig. : il n'y en a plus" - DDL 19, 1614 ; FEW (6/I, 468b), BEI, 1640, Oudin ; L, ø d ; absent TLF.
1565 - «Mais où m'en pescherez-vous un de ces bons espris et tant homme de bien qui desire plustost la mort que son profit ? Il y a long tems que la mere en est morte !» J. Tahureau, Les Dialogues, 97 (Droz) - P.E.
mère (la/ma petite -) loc. nom. f. non conv. APPELL. - ma - TLF, 1756 [d'apr. DDL 18] ; FEW (6, 469a), 1874, Lar. ; PR[67], ø d.
*1840 - «Qu'est-ce qu'elle a donc, la petite mère ?» Bayard et Dumanoir, Les Guêpes, ix, in Répertoire dram., IV (Henriot-Beck) - T.W.
*1842-43 - «Est-ce que vous n'avez que ça /d'argent/, la petite mère ?» E. Sue, Les Mystères de Paris, IV, 51 (Gosselin) - IGLF
mère (la/ma petite -) loc. nom. f. non conv. APPELL. - DDL 4, 1840 ; FEW (6/I, 469a), GLLF, Lex.[75], 1874, Lar. ; R, PR[77], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1756 - «LEANDRE. Tout cela est fort bien inventé, et avec beaucoup d'esprit certainement, ma petite mere .» Théâtre des boulevards, Léandre grosse, III, 188 (A Mahon) - P.E.
*1765 - «FANCHETTE. Oh ! je m'en vais moi, car il ne finira pas. SEP l'arrêtant. Restez, restez donc la p'tite mere, que je ne vous chasse pas ; quel diable ...» Le Tonnelier, 37 (Duchesne) - P.E.
*1814 - «JAVOTTE [à la Muse]. Oh ! de ce côté-là, vous avez bien raison, ma petite mère.» Désaugiers et Brazier, Le Boulevard Saint-Martin, 5 (Barba) - P.E.
*1819 - «LA MERE FRANCOIS. Que voulez-vous ? LE TROMPETTE. Je vas vous le dire en quatre mots, ma petite mère [...]» E. Gosse, Proverbes dramatiques, I, 170 (Ladvocat) - P.E.
*1822 - «FRANCOIS. Eh ben ! est-c' que ça n' va pas mieux, la p'tite mère ? CLAUDINE, regardant Lorrain. Oh ! si fait, si fait ... oh ! ça va mieux maintenant.» Francis, Simonin, Dartois, Les Cris de Paris, 22 (Huet) - P.E.
*1822 - «GODARD, à Jeanneton. Dites donc, la petite mère, vous ne m'aviez pas dit que vous étiez de Caudebec. JEANNETON. J'en suis tout d'même.» Frédéric et Belle, Le Bureau des nourrices, 19 (Quoy) - P.E.
*1825 - «LA BOURGEOISE. Cocher, voulez-vous marcher ? GALOCHE, indifféramment. Combien donnez-vous, la p'tite mère ?» Dumersan, Gabriel, Brazier, Les Cochers, 26 (Barba) - P.E.
*1832 - «FRANCOIS [...] Tiens, c'est vous, mam'zelle Désirée ? Vous cherchez votre homme, la petite mère ?» Rougemont, Courcy, Dupeuty, Le Courrier de la malle, 3 (Barba) - P.E.
mère (ma petite -) loc. nom. f. non conv. APPELL. - GR[85], 1736 [sic] ; DDL 18, 1756 [repris in TLF] ; FEW (6/I, 469a), GLLF, 1874, Lar.
v. 1742 - «Ah, méchante que vous êtes ! Que de malice dans votre peste de lettre ! Oui, ma petite mère, et quand je commencerai et quand je finirai quelqu'épître amoureuse, je penserai à vous.» Diderot, Corresp., I, 32 (Ed. de Minuit) - P.E.
mère (petite -) loc. nom. f. non conv. PROSTIT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1841 - «Une dame de maison de tolérance s'appelle [...] petite mère [...]» Lucas, Des Dangers de la prostitution, 31 (Lucas) - IGLF
mère (petite -) loc. nom. f. non conv. PROSTIT. - DDL 4, 1841, Lucas ; absent TLF.1736, dans GR[85] (ma -), est erroné
• petite mérote, petite mérotte - ø t. lex. réf. ; absent TLF."femme petite et replète" : FEW (6/I, 469a), ø d.
1809 - «Comme un homme devait être heureux de posséder un bijou de cette espèce ! Les beaux jours qu'il a dû passer avec cette petite mérotte ! Et les nuits, donc !» Les Méditations d'un hussard, xxij (Delacour et Levallois) - P.E.
1833 - «FALAMPIN [...] Bonjour, les jeunesses, les petites mérottes... Dieu de Dieu ! sont-elles gentilles !» Vanderburch, Leuven, De Forges, Les Baigneuses, 7 (Barba) - P.E.
1839 - «MADAME JABULOT, entrant. - Eh bien ! qu'est-ce qu'il y a donc, Christophe ? Jabulot est furieux. CHRISTOPHE. - Il y a, petite mérote de soeur, qu'il est à faire le sérieux avec ses élections qui seraient assommantes, ma parole d'honneur, si on ne tâchait de les égayer un peu.» E. Sue, Le Législateur, in E. Sue, Comédies sociales, 166 (Paulin) - P.E.
mère (à sa -) loc. adj. T. AFFECTION "marque de tendresse hypocoristique" à sa mémère : TLF, cit. Cendrars, 1949 ; DEL, ø d.
1602 - «A huict heures, il arriva une vieille femme de Paris comme une revendeuse, elle pleura en le voyant, l'appelle "Mon fils", la petite courte a sa mere et puis s'est prinse a danser devant luy.» J. Héroard, Journ., 1, 402 (Fayard) - P.R.
mère (être/faire la -) loc. verb. rég. Afrique Nord RELAT. "être le chef d'une bande" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1895 - «Allez ! Qui c'est la mère ? Tous y disent : toi. Bon. Marchons, rue Bablouette place de l'arsenal [...]» Musette, Cagayous, pochades algériennes, 132 (Alger, Impr. Mallebay) - P.E.
1898 - «Moi, je fais la mère, pourquoi je me connais toutes les magatailles d'Alger et, marche la route !» Musette, Cagayous antijuif, 158 (Alger, Impr. Mallebay) - P.E.
mère célibataire loc. nom. f. DR. FAMILLE - TLF, cit. 1960.
• mère-célibataire - absent TLF.
1961 - «Les mères-célibataires seront appelées 'madame'. A la suite d'un voeu du Conseil général de la Seine du 21 décembre 1960, demandant que le titre de 'madame' soit donné aux mères célibataires dans tous les services administratifs [...]» Le Monde, 21 juin - P.Gil.
mère d'occase loc. nom. f. abrév. de mère d'occasionarg. ARG. PROSTIT. "entremetteuse" - FEW (6/I, 469a), 1881, Rigaud ; TLF, 1878, Rigaud (même texte) ; absent GR[92].
Compl.E (1878, Rigaud)
1878 - «Pseuso-mère d'actrice. Mère de fille galante qui fait la cuisine, cire les bottes et débat les prix.» Rigaud, Dict. du jargon parisien , (s.v. mère) - K.G.
mère de mon Dieu ! loc. interj. non conv. EXCLAM. - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1790 - «Madame Saumon. [...] Ils avont aboli la féodalité. Manon l'écailleuse. Mere de mon Dieu ! queu mot c'est-il encore ça ?» Le Goûter de la Courtille, 7 (s.l.n.d.) - P.E.
mère de vinaigre loc. nom. f. CUIS. - FEW (6/I, 474b), 1867, Littré ; TLF, 1868, Littré mère du vinaigre, in DHR (1867, Littré) et GLLF (1868, Littré), est erroné ; cf. Littré (mère de vinaigre)
1767 - «[...] mais si ce vin s'aigrissoit trop lentement, on pourroit jeter par la bonde une livre de tartre de vin en poudre fine, & agiter quelquefois le tonneau, ou verser ce vin dans un tonneau duquel on auroit soutiré récemment du vin aigre, & qui seroit encore chargé de sa lie, appellée vulgairement mere de vinaigre.» M. de Vanne, Mém., présenté au concours de la Soc. Royale d'Agriculture de Limoges, année 1767 , 177 (Lyon, Libr. Frères Perisse, 1770) - M.C.
mère gigogne loc. nom. f. arg. MAR. MILIT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1918 - «Mais il n'existe point jusqu'ici d'appareil aérien autonome et susceptible de tenir croisière en haute mer sans le concours d'un bâtiment de surface du genre de ceux que les marins nomment familièrement "mères gigognes". Le navire volant, aboutissement inévitable de l'hydravion, est entrevu, mais point encore réalisé. Et d'autre part, il n'est pas facile d'admettre que les Allemands puissent attacher une mère gigogne d'hydravions à un groupe de sous-marins, sans attirer rapidement l'attention [...]» Degouy, in R. des deux mondes, 1er avr., 660 - M.C.
mère phallique loc. nom. f. PSYCHANAL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF ; in Laplanche [1967].
1926 - «La mère phallique est un phantasme devant permettre à l'enfant de fuir tous les conflits de jalousie auxquels l'expose la situation véritable. L'enfant fuyant le sevrage, partant le partage, veut cette mère-père, cet être phallique, entièrement pour lui.» R. Laforgue, A propos du surmoi, Communication, 30 nov., in R. fr. de psychanal., 1ère année, numéro 1, 79 sqq. (1927) - M.C.
mère-aliment n.f. PSYCHANAL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1926 - «Refusant le sevrage psychique et ultérieurement toutes les privations affectives extérieures qui le rappellent, l'individu ne renonce à la mère-aliment qu'à la condition de trouver une compensation dans la jouissance imaginative intérieure [...]» P. Courbon et J. Magnand, c.r. : Hesnard et Laforgue, in Annales médico-psychol., II, 277 - M.C.
mère-beauté n.f. ÊTRE - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1676 - «[...] vous pourrez peut-être m'appeler encore bellissima madre, et je ne renoncerai pas à la qualité de mère-beauté, dont M. de Coulanges m'a honorée.» Mme de Sévigné, Corresp., II, 303 (Pléiade, 1974) - A.Ré.
mère-nourrice n.f. PSYCHANAL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1926 - «Non seulement le jeune être doit souffrir pour avoir ses dents, mais il en résultera pour lui des efforts considérables : renoncer à la mère-nourrice, apprendre à marcher, à parler, à être propre.» R. Allendy, Eléments affectifs en rapport avec la dentition, 10 janv., in R. fr. de psychanal., 1ère année, numéro 1, 83 (1927) - M.C.
mère-nourriture n.f. PSYCHANAL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1926 - «L'enfant nerveux doué d'un complexe d'OEdipe prononcé éprouve une grande difficulté à renoncer à sa première velléité instinctive ; et cette difficulté sera d'autant plus insurmontable qu'à un stade antérieur le renoncement à la mère-nourriture (dans le sens de Laforgue), c'est-à-dire le sevrage, lui aura été pénible.» Ch. Odier, Contribution à l'étude du surmoi et du phénomène moral, Rapport, Genève, 1er août, in R. fr. de psychanal., 1ère année, numéro 1, 29 (1927) - M.C.
mère-objet n.f. PSYCHANAL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1926 - «Ce malade d'autre part refoula sa masculinité : donc beaucoup plus que le principe de réalité n'exigeait de lui. Cette expulsion inconsciente et excessive de ses tendances normales répond donc à un processus 'hypermoral' en vertu duquel l'introjection masochiste de la mère-objet fut accompagnée d'une introjection de la mère-prohibitrice, dont l'interdiction de la sexualité avait émané. En d'autres termes, ce processus aurait introduit en son âme le germe pervers et le germe moral à la fois.» Ch. Odier, Contribution à l'étude du surmoi et du phénomène moral, Rapport, Genève, 1er août, in R. fr. de psychanal., 1ère année, numéro 1, 59 (1927) - M.C.
mère-patrie n.f. POLIT. - GLLF, 1798, Acad. ; FEW (6/I, 469a), 1812, Mozin ; L, DG, R, Lex.[75], PR[77], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1774 - «[...] les colonies qui peuvent se passer de la métropole doivent en être menagées ; elles aspirent à l'indépendance ; il ne leur faut qu'un prétexte pour s'en saisir ; elles ne veulent pas rompre les premieres les liens qui les attachent à la mere patrie ; c'est une raison pour elle de ne pas appesantir ces liens, et de faire attention que chaque jour ils se desserrent [...] la réunion des colonies avec leur mere patrie [...]» Gazette des Deux-Ponts , numéro 14, 17 févr., 110 et numéro 66, 18 août, 526 - P.E.
*1778 - «Une vaine et fausse idée de suprématie mit l'orgueil de la Mère-Patrie en opposition avec ses intérêts [...]» Le Babillard, 25 mars, in Proschwitz, Introd. à l'étude du vocabulaire de Beaumarchais, 303 (s.v. suprématie) (Almqvist et Wiksell) - P.E.
*1779 - «Tout le monde connoît l'époque où cet événement éclata ; les démarches multipliées et infructueuses des Américains pour rentrer dans le sein de la mère-patrie ; la manière dont l'Angleterre les repoussa ; enfin l'acte d'indépendance qui en fut et qui dut en être le résultat.» Exposé des motifs de la conduite relativement à l'Angleterre, in Recueil gén. des anciennes lois fr., XXVI, 120 - P.E.
mère-prohibitrice n.f. PSYCHANAL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1926 - «Ce malade d'autre part refoula sa masculinité : donc beaucoup plus que le principe de réalité n'exigeait de lui. Cette expulsion inconsciente et excessive de ses tendances normales répond donc à un processus 'hypermoral' en vertu duquel l'introjection masochiste de la mère-objet fut accompagnée d'une introjection de la mère-prohibitrice, dont l'interdiction de la sexualité avait émané. En d'autres termes, ce processus aurait introduit en son âme le germe pervers et le germe moral à la fois.» Ch. Odier, Contribution à l'étude du surmoi et du phénomène moral, Rapport, Genève, 1er août, in R. fr. de psychanal., 1ère année, numéro 1, 59 (1927) - M.C.
mère-père n.f. PSYCHANAL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1926 - «La mère phallique est un phantasme devant permettre à l'enfant de fuir tous les conflits de jalousie auxquels l'expose la situation véritable. L'enfant fuyant le sevrage, partant le partage, veut cette mère-père, cet être phallique, entièrement pour lui.» R. Laforgue, A propos du surmoi, Communication, 30 nov., in R. fr. de psychanal., 1ère année, numéro 1, 79 sqq. (1927) - M.C.
ouvrage (de la belle -) loc. nom. f. non conv. VALEUR - GLLF, fin 19e ; R, Lex.[75], PR[77], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1830 - «PREMIER PAVEUR. [...] qu'est-ce qu'à fait l'ouvrage, c'est nous autres... et j' dis d' la belle ouvrage!..» Les Barricades de 1830, 14 (Lefebvre) - P.E.
pièce-mère n.f. LITT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1929 - «[...] loin de condamner MM. Zweig et Romains d'avoir déformé et modernisé la pièce-mère /Volpone/ de Ben-Johnson /slc/, je les en louerai.» B. Crémieux, in NRF, n° 184, janv., 128 - P.E.
poussée (la belle -) loc. nom. f. non conv. VALEUR "par antiphrase" - "entreprise malheureuse" : FEW (9, 553b), 1835, Acad. ; TLF, cit. Balzac, 1842 ; L, ø d.
1804 - «Mad. L'ENCHERE. Pardi, voyez donc la belle poussée, ce n'est-il pas le pérou que ton M. Centime, il en faut cinq comme lui pour un sol...» Martainville, Une Demi-heure de cabaret, 20 (Barba) - P.E.
1805 - «Tu vas bambocher avec la première venue qui va pondre sous ton nom... la belle poussée ;.. un enfant de trente-six pièces,.. et tout ça pour ton compte... Ecoute, les amis de nos amis sont nos amis... c'est clair... Tu n'en feras qu'à ta tête, je parie poisson ; mais tu as tort.» Le Père Lantimèche, 237 (Basset et Martin) - P.E.
proposition-mère n.f. PHILOS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1831 - «M. Royer-Collard a peu d'idées, peu de vivacité d'aperçus, peu d'étendue dans l'esprit. Il choisit quelques propositions-mères, puis il les creuse, il les tourne et retourne, et il les féconde avec virilité.» L. de Cormenin, Libelles politiques, I, 296-7 (Hauman) - P.E.
reine mère loc. nom. f. TITRE - TLF (Royne mère), 1559, Du Bellay [d'apr. DDL 20] ; FEW (10, 211a), 1680, Rich. ; L, DG, PR[67], ø d.
• reine-mère
*1657 - «[...] on l'envoya à Brusselles pour caballer avec la Reyne-mere et l'Infante [...]» Tallemant des Réaux, Historiettes, II, 8 et passim (Gallimard) - B.G.
reine mère n.f. TITRE "mère du roi" - TLF (Royne mère), 1559, Du Bellay.
Add.DDL 4 (1657, Tallemant des Réaux)
*1672 - «Il nous lut l'autre jour une comédie chez M. de La Rochefoucauld, qui fait souvenir de la Reine mère.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 15 janv., I, 456 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
reine mère loc. nom. f. TITRE - DDL 4, PR[77], 1657, Tallemant des Réaux ; FEW (10, 211a), GLLF, 1680, Rich. ; L, DG, R, Lex.[75], TLF, ø d.
• roine mere - FEW (6/I, 468b), 1570, Est.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1559 - «Quant à la Royne régnante, l'épistre en fait assez mention et me semble que celuy de la Royne mère suffira pour toutes deux.» Du Bellay, Divers jeux rustiques, let., 260 (Sansot) - P.E.
*1561 - «A la Royne mere.» Le Pasquil de la cour, Aij verso (s.l.) - P.E.
*1565 - «Et à l'instant que le Roy [Henri II] eut rendu l'esprit, feirent monter le ieune Roy dans un Coche, et alla ledict Duc de Nemours querir la Roine mere [...]» [P. de la Place], Commentaires de l'estat de la religion et république, 39 recto (s.l.) - P.E.
*1616 - «[...] le Roi de Navarre et la Roine-mere [...] La Roine-mere avoit un peu auparavant envoié Loisel en Allemagne [...]» D'Aubigné, Hist. universelle , I, 142 et I, 181 (Moussat) - P.E.
semble-mère n.f. T. AFFECTION - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1965 - «Bien chère madame, comme promis, voici le compte rendu d'hier [...] Merci encore, chère semble-mère, pour les approches de 62... aujourd'hui justifiées. Je vous embrasse.» A. Sarrazin, Let. de la vie littéraire, 2 mai, 58 (Pauvert, Livre de poche, 1974) - K.G.
tenir qqch. de son père/sa mère loc. verb. CARACT. - DHR, 1636 (?) ; FEW (13/I, 218b), GLLF, 1671, Mol.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
v. 1490 - «A ce point leur respondit le duc Philippes que [...] si ledict conte [son fils, comte de Charolais] estoit suspessonneux, il ne le tenoit point de luy, car il ne le fut oncques, mais le tenoit de sa mère, qui avoit esté la plus suspessonneuse dame qu'il eust jamais congneue [...]» Commynes, Mém., I, 5 (Champion) - P.E.
ventre (c'est le - de ma mère, je n'y retourne plus) loc. prov. non conv. ACTION PROVERBE - FEW (13/II, 63b), 16e ; L, DELF, ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
*1614 - «Mais c'est le ventre de ma mere, ie ny retourne plus.» La Resjouissance des harangeres et poissonnières des Halles, 10 (s.l.) - P.E.
*1640 - «c'est le Ventre de ma mere, ie n'y retourne plus .i. ie ne feray plus vn tel affaire. vulg.» Oudin, Curiositez fr., 566 (Slatkine) - P.E.
venue (d'une belle -) loc. adj. CORPS "[pour une personne], grand et bien fait" - TLF, 1718, Acad.
1547 - «[...] neantmoins que, apres que estes destourné de sa veuë, elle tire la langue sur vous, elle vous faict la moüe, elle se moque à tout le monde de vous, disant que vous estes un beau jeune homme, de belle taille, de belle venue, bien adroit à une table, et que vous serez homme de bien avec un long biays, si vous vivez vous aurez de l'aage, que vous avez bonne grace, mais que vous la portez de travers [...].» N. Du Fail, Les Propos rustiques, 627 - FXT
1561 - «JULIEN [...] J'ay de la besongne taillée / Pour Marion bien esveillée ; / Mais ce qui plus me réconforte, / C'est qu'elle est bien la plus accorte / Et d'une aussi belle venue, / Pour livrer une garce nue, / Que femme qui soit à Paris.» J. Grévin, Les Esbahis, in J. Grévin, Théâtre complet et poésies choisies, 144 (Garnier, 1922) - P.E.
échapper (l'- belle) loc. verb. non conv. ÉVÉN. - TLF, 1640, Oudin ; GLLF, cit. Mol. ; DEL, 17e ; L, cit. Hamilton 1640, in GR[85], correspond à ce sens
1574 - «[...] toutesfois, bien que les chevaux des nostres fussent fort las et harassez, ils se sceurent si bien desvelopper qu'au grand trot et pour estre bien conduits ils revindrent tous à la ville, raconter qu'ils l'avoyent eschappé belle [...]» J. de Léry, Histoire mémorable du siège de Sancerre, in G. Nakam, Au lendemain de la Saint-Barthélémy, 239 (Anthropos) - P.E.
écriture-mère n.f. LITT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1958 - «[...] ainsi j'ai pu aider à la délivrance de l'Ecriture-Mère, dont l'encrier des scribes avait bouché l'issue ; ainsi je suis devenu ouvrier de l'Ex-crypture, ainsi j'ai été voué à l'exercice sacré de la révérence du ventre.» E. Gilliard, Hymne terrestre, 16 (Seghers) - P.E.
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