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affaires (avoir plus d'- que le légat) loc. verb. non conv. VIE SOC. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1584 - «GASTER. J'entens bien : elle n'est pas à la maison ; elle s'en est allée pourmener ; elle dort ; elle s'accoustre ; elle fait la blonde ; elle se baigne ; elle disne ; elle se trouve mal ; elle a des occupations ; elle a plus d'affaires que le legat. Voilà tousjours vos excuses ; et ce pendant le jour se passe, et les pauvres amans ont la trousse.» F. d'Amboise, Les Neapolitaines, in Anc. théâtre fr., VII, 264 (Jannet) - P.E.
affaires (être dans les -) loc. verb. COMM. - DG, GLLF, L, PR[73], TLF, ø d.
1800 - «Affaires d'intérêt (ou les affaires) : Cela s'entend des affaires de banque, des affaires de commerce qui faisaient jadis et feront encore la prospérité de l'Etat. Mais cela s'entend aujourd'hui des affaires d'entreprises ; et quand on dit : 'un tel est dans les affaires', l'opinion prononce sur le champ en faveur de sa bourse. Il faut avoir vu par soi-même, avoir vu de près, avoir vu dans tous ses détails ce nouvel échafaudage d'intrigue et de cupidité, pour s'en faire une idée juste.» Cousin Jacques, Dict. néol. (Moutardier) - LTP
aile (avoir du plomb dans l'-) loc. verb. ÉVÉN. "subir un échec" - GLLF, TLF, 1878, Acad. ; R, PR[77], cit. Martin du Gard ; DELF, cit. Mauriac ; Lex.[75], ø d.
• en avoir dans l'aile - FEW (24, 281b), 1635, Corn. ; DELF, déb. 17e ; DG, 1650, Loret ; TLF, cit. Mérimée, 1829 ; L, GLLF, ø d.
1629 - «Parbleu ! J'en tiens, c'est tout de bon, / Ma libre humeur en a dans l'aile, / Puis que je prefere au Jambon / Le visage d'une Donzelle [...]» Saint-Amant, Oeuvres, I, 269 (Didier) - P.E.
air (il y a ... dans l'-) loc. phrast. ÉVÉN. "il y a ... en préparation" - TLF, cit. Fromentin, 1863 ; GR[85], cit. Renan, 1863 ; DG, FEW (24, 221b), 1890-1900 ; GLLF, cit. Martin du Gard ; Lex.[79][79], DELF, ø d.
• il y a ... en l'air - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1793 - «Je me défie de quelques membres de votre montagne et de la convention. Ils reçoivent des lettres de Lyon et de Caen. Il y a du grabuge en l'air.» Rougyff, n° 6, 191e jour de l'égalité, 3b - P.E.
airs (avoir l'air d'avoir deux -) loc. verb. non conv. CARACT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.avoir un air de deux airs : GLLF, cit. Escholier ; avoir deux airs : FEW (24, 224b ; rég.), ø d ; un air à deux airs : FEW (rég.), ø d ; air sur deux airs : TLF, cit. Pagnol, 1931
1901 - « - Pas de papiers ? Contravention ! - Papiers en règle ? Contravention ! - Vous avez l'air d'avoir deux airs : Outrage à un représentant de l'autorité dans l'exercice de ses fonctions !» R. mensuelle Touring-Club de France, août, 338a - G.S.
aune (en avoir tout au/le long de l'-) loc. verb. ÉVÉN. "fig. : subir" - DDL 19, BEI (- le -), 1640, Oudin ; FEW (5, 408b), 1656, Oudin ; absent TLF.
1547 - «Les Flameaux (au moins aucuns) vouloyent plus oultre & trop asprement poursuyure leur fortune ; toutesfois des plus saiges dirent, quilz en auoient tout au long de laulne, & quil ne falloit se venger si cruellement.» N. Du Fail, Les Propos rustiques, 72 (Lemerre) - P.E.
aune (en avoir tout du long de l'-) loc. verb. MESURE "fig. : excessivement" - FEW (5, 408b), 1656, Oudin ; L, ø d ; absent TLF.
1640 - «Il en a eu tout le long de l'Aune .i. il a esté bien battu : Ou bien on luy a fait payer bien cher : il a receu bien du dommage.» Oudin, Curiositez fr., 23 (Slatkine) - P.E.
avoir (y en - ...) : quand il y en a pour deux/trois..., il y en a pour trois/quatre... loc. phrast. non conv. PROVERBE - DELF, GR[85], ø d ; absent TLF.
1789 - «RICCO [...] On m'attend pour dîner, et cette affaire mérite la préférence sur toutes les autres, et sur-tout lorsque l'on est à jeun... (à Frontin) Viens... suis-moi... quand il y a pour trois, il y en a bien pour quatre... (Il sort.)» [Dumaniant], Ricco, 54 (Cailleau) - P.E.
avoir : ce qu'on a dans la tête, on ne l'a pas ailleurs/autre part loc. phrast. non conv. CARACT. - BEI (quand il a quelque chose à la tête, il ne l'a pas au cul), 1640, Oudin ; absent TLF.
1739 - «[...] ce que la Grifaude avoit à la tête, voyez-vous, elle ne l'avoit pas autre part ; vaudroit autant prêcher une mule qu'une fille, quand elle a pris sa quinte [...]» [Caylus], Les Ecosseuses, 20 (Oudot) - P.E.
1813 - «BANCROCHE [...] si je profitions d' ça pour le r'tâter sur not' mariage... p't être ben... MARITORNE. Ah ! ben oui, c' que mon père a dans la tête, il ne l'a pas ailleurs, et avec sa manie de me marier à queuqu'un d' cossu, d'hupé, de conséquence enfin, il n' vous reste plus qu'à prendre votre sac et vos quilles.» Désaugiers, Brazier, Merle, Monsieur Croque-Mitaine, 10 (Barba) - P.E.
avoir : qu'est-ce qu'(il) y a ? loc. phrast. PHRASÉOL. - R, PR[77], ø d ; absent TLF.
1567 - «CONSTANT. [...] Hola ho ! / Qui est ceans ? respondez ho ! / FINET. Ieune homme qu'est-ce qu'il y a ? / Qui es-tu ? que cherches tu là ?» Baïf, Euvres, Le Brave, III, 344 (Lemerre) - P.E.
1768 - «Mme. MINOT. Claude ! [...] CLAUDE. Qu'est ce qu'il y a, Madame ? Mme MINOT. Apportez un chapon à ces Messieurs.» Carmontelle, Le Chapon au gros sel, in Recueil gén. des proverbes dramatiques, XV, 23 (A Londres) - P.E.
1807 - «FANFARE. [...] Elle fait venir le p'tit Hypolite, beau garçon, bien mis, tenue d'officier, quoi, elle lui dit, écoute donc fiston ; le p'tit Hypolite lui dit qu'est-ce qu'y a ?» Gabriel, Moreau, Carmouche, L'Innocente et le mirliton, 12-13 (Huet Masson) - P.E.
avoir : qu'est-ce qu'il y a ? loc. phrast. PHRASÉOL. - DDL 19, 1567, Baïf ; GR[85], ø d ; absent TLF.
1512 - «LE SEIGNEUR DE BALLETREU. Qu'esse qu'il y a, mes amis ? RAOULLET. Nous ne venons pas pour ung peu.» P. Gringore, Raoullet Ployart, in Recueil de farces (1450-1550), II, 281 (Droz) - P.E.
1548 - «Comment (dist Eutrapel luy tirant une aureille) mon mignon, qu'est ce qu'il y ha ? As tu perdu quelque vache ? Nenny, monsieur, sauf vostre grace. Qu'est ce qu'il y a donc ?» N. Du Fail, Les Baliverneries d'Eutrapel, 12 (Klincksieck) - P.E.
av. 1559 - «LA DAMOYSELLE. Qu'esse qu'il y a, Nostre Dame ! / Où est-il or ? dy. NAUDET. Sus ma femme.» Le Gentilhomme et Naudet, in Recueil de farces (1450-1550), I, 286 (Droz) - P.E.
avoir : quand on a qqch. quelque part, on ne l'a pas ailleurs loc. phrast. non conv. CARACT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1863 - «TOINETTE. Vous me renvoyez ? RABAT-JOIE. J'essaie !... TOINETTE. C'est bien !... je m'élague... mais je reviendrai... Quand une femme comme moi a quelque chose là... elle ne l'a pas dans son armoire à glace !... Adieu !» Siraudin et Blum, Mon-Joie fait peur, 8 (Dentu) - P.E.
avoir : y a pas ! loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. "ellipse d'expr. du type ((il n')y a pas à chier / à dire)" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1911 - «Y a pas ! A présent, j'aime le bon Dieu, nom de Dieu !...» N. Casanova, Le Journ. à Nénesse, 98 (Ollendorff) - P.R.
bagoulier (avoir un fort -) loc. verb. EXPRESS. "être bavard" - Gc, FEW (4, 314a), Hu, Beroalde de Verville ; absent TLF.
1633 - «[...] quoy que ie fusse pris, ie me sauuois tousiours par le grand chemin de Niort, car i'auois vn fort bagoulier [...]» La Geneste, trad. : Quevedo, L'Avanturier Buscon, 7 (Billaine) - P.E.
bal (être dans le -) loc. verb. ÉVÉN. "fig. : être dans de beaux draps" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1902 - «Tu as entendu. Elle fera de la musique. Et je serai dans le bal, moi ; mariage rompu, scandale. Bon sort !» Veber, Loute, III, v - P.W.
barbe (avoir une - d'avocat, qui croît par articles) loc. verb. non conv. CORPS - BEI, 1640, Oudin ; absent TLF.
1627 - «Il a une barbe d'Advocat, elle croist par articles [...] Er hat ein Item Bart /ein Haar da/ das ander dort [...]» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 159 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
barbouillé (avoir le coeur -) loc. verb. non conv. SANTÉ "avoir la nausée" - TLF, cit. Zola, 1877 ; GLLF, Gide ; PR[67], ø d.
*1904 - «Pas trop bien, Auguste, j' ai le coeur tout barbouillé. C'est comme ça toutes les fois que je vais dans le tramway : ça me porte sur le coeur.» P. Berton et C. Simon, Zaza, I, iv - P.W.
bas (avoir qqn dans son -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1882 - «J'ai le directeur dans mon bas, ou peu s'en faut.» E. et J. de Goncourt, Une Première amoureuse, in La Vie pop., 17 sept., 470 - R.R.
bec (en avoir par le -) loc. verb. non conv. SANTÉ - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1801 - «FAGOTIN. Ce gros Rondin, comme il a pris feu tout de suite ! comme il en aura par le bec, avant la fin du jour !» Duval, Fagotin, 24 (Véniard) - P.E.
bec (rester le - dans l'eau) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "fig." - DELF, GR[85], cit. Flaubert ; GLLF, TLF, Lex.[79], ø d.
1803 - «BROSSART. [...] Décidez-vous, parce que je n'aime pas à rester le bec dans l'eau.» Gouffé, Duval, Tournay, M. Seringa, 21 (Cavanagh) - P.E.
beurre (entrer comme dans du -), beurre (rentrer comme dans du -) loc. verb. non conv. ACTION "fig." - L, TLF, 16e, Carloix.
Aux 19e et 20e - DELF, cit. Sergent ; DG, GLLF, Lex.[79], GR[85], ø d. 1800-01 - «Ah ! mon dieu, quand j'y pense, à c'te Bastille, il sembloit que c'étoit le fort Mahon, à entendre parler les parisiens ; et ils sont entrés là comme dans du beurre : la mitraille alloit chercher les ceux qui n' pensoient à rien.» [Capelle], Aneries révolutionnaires, 30-31 (Capelle) - P.E.
1807 - «C'est entré la dedans comme dans du beurre. Pour dire tout de go, librement, sans aucun effort.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 90 (Slatkine) - P.E.
beurre (mettre du - dans les épinards) loc. verb. non conv. ARGENT "fig." - GLLF, GR[85], 1866, Lar. ; FEW (19, 11a), 1867, Lar. ; BEI, 1872 ; DEL, TLF, cit. Zola, 1877 ça r'mettrait - : GR[85], cit. Monnier, 1835 ; 1835, in DArg., correspond à cette forme
• remettre du beurre dans les haricots - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1835 - «AMELIE, inquiète. Comment ? BERTRAND. Eh bien, puisque tu vas te marier !... AMELIE. Ah ! BERTRAND. Avec un homme riche ! ah, ça va remettre du beurre dans nos zharricots. Hoé ! hoé ! enfin y va donc y avoir une noce, va-t-on danser et manger !» Dumersan et Alexandre, La Femme du peuple, 20 (Neirinckx et Laruel) - P.E.
beurre (mettre du - dans les épinards) loc. verb. non conv. ARGENT "fig." - GLLF, GR[85], 1866, Lar. ; FEW (19, 11a), 1867, Lar. ; BEI, 1872 ; DEL, TLF, cit. Zola, 1877 ça r'mettrait - : GR[85], cit. Monnier, 1835 ; 1835, in DArg., correspond à cette forme
• mettre du beurre dans ses épinards - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1841 - «ADELE. Ça mettra du beurre dans ses épinards, à mame Boudard. M. PREPARE. Croyez-vous ? Elle lui paraissait pourtant bien attachée, à son frère.» H. Monnier, Scènes de la ville et de la campagne, II, 17 (Dumont) - P.E.
1855 - «MADAME DESJARDINS. Dites donc, sans vouloir la mort de personne, s'il pouvait vous mourir un parent comme ça tous les huit jours ; ah ! ah ! ah ! ah ! MADAME FLOQUET. Ah ! ah ! ah ! ah ! MADAME DESJARDINS. Ça mettrait du beurre dans vos épinards. Ah ! ah ! ah !» Gabriel et Monnier, Le Roman chez la portière, 3a (Typographie Morris) - P.E.
1871 - «Mme PRIEURE. Et vot' campagne, l'a-vous toujours ? Mme BALBU. - M'en parlez pas, a nous coûte pus cher qu'a ne vaut. Mme PRIEURE. - Faut la vendre, ça mettrait du beurre dans vos épinards. Mme BALBU. - Si je la garde, c'est uniquement par rapport à ma demoiselle.» H. Monnier, Les Etrennes, in Almanach comique [...] pour 1871-1872, 40 (Pagnerre) - P.E.
blague dans le coin loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - FEW (15/I, 34b), 1861, Larch. ; GLLF, cit. Zola ; Rs, cit. Queneau ; R, TLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
1859 - «ERNEST. - Je te le secoue, il tombe sous la table en disant : 'J'veux un fiacre. Moi, ça commençait à me fendre l'arche*. Je lui dis : 'Pas de bêtises, mon vieux ! ça ne serait pas à faire ; blague dans le coin, t'es malade, mais paye ta moitié.' /Note/ *Cela m'ennuyait.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 80 (M. Lévy) - P.E.
blanc (avoir un -) loc. verb. PSYCHOPATHOL. "avoir un trou de mémoire, une absence" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1926 - «Le patient soudain se tait. Il a un blanc. Malgré tout son désir sincère, il ne lui vient rien à l'esprit [...]» Ch. Odier, in R. fr. de psychanal., 1ère année, n° 1, 33-34 (1927) - M.C.
bleu (ne pas couper dans le -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig. : "ne pas faire dans la dentelle", "ne pas faire de sentiment" (?)" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1868 - «ROGER. - Ecoutez !... je ne sais pas faire de phrases... un militaire ! Généralement ça ne coupe pas dans le bleu... [...].» Labiche, Le Papa du prix d'honneur, in Labiche, Théâtre, 648 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
blouse (se mettre dans la -) loc. verb. non conv. CARACT. "se tromper" - TLF, 1847 être dans la blouse "être trompé" : GLLF, cit. Flaubert
• se foutre une blouse - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1791 - «Qu'est-ce que c'étoit ? je vous le donne en cent. Quatre évêques, foutre ! envoyés par les jacobins, pour complimenter l'évêque de Paris, qu'ils croyoient trouver chez le petit ; mais ils se foutoient une blouse : car il étoit à la Courtille.» Grand étonnement du père Duchesne sur les anti-chambres républicaines, in Le Véritable P. Duchesne f., 6 - P.E.
blé (être pris comme dans un -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "attrapé" - FEW (15/I, 128a), DELF, v. 1620 ; TLF, 1798, Acad. ; L, DG, R, GLLF, ø d.
1615 - «[...] craignant d'estre pris comme dans vn bled, il trousse ses quilles et gaigne le hault, comme s'il eust eu le feu au cul, et la mort derriere.» Le Tondeux qui court en certains quartiers de la France, 13 (s.l.) - P.E.
bois (assassiner qqn comme dans un -) loc. verb. CRIMES - ø t. lex. réf. ; absent TLF. voler comme dans un bois : DDL 19, 1791 [repris in GR] ; FEW (15/I, 193a), DEL, 1834 ; L, ø d ; TLF, cit. Goncourt, 1886 ; GLLF, ø d
1633 - «PHILIPPIN. Prenez garde, qui frappera du cousteau mourra de la guesne. Au secours ! on m'assassine comme dans un bois.» Cramail, La Comédie de proverbes, in E. Fournier, Le Théâtre fr. au XVIe et au XVIIe siècle, 198a (Laplace, Sanchez) - P.E.
bois (voler comme dans un -) loc. verb. CRIMES - FEW (15/I, 193a), DELF, 1834 ; TLF, cit. Flaubert, 1853 ; R, cit. Musset ; L, ø d ; DG, GLLF, PR[77], ø d.
1791 - «[...] les cinquante-cinq sous qu'on lui a volés comme dans un bois à l'entrée de l'infernale rue Vivienne.» Le Véritable P. Duchesne f., Contre l'agioteur qui lui a escroqué cinquante-cinq sous, 5 - P.E.
1830 - «ANATOLE. [...] D'abord il m'aurait été impossible de venir jeudi : nous avons essayé le tilbury d'Eugène... c'est une horreur... volé comme dans un bois.» H. Monnier, Scènes populaires, 166 (Flammarion) - P.E.
bon (avoir ... de -) loc. verb. non conv. TEMPS "avoir du répit pour..." - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1792 - «Les grands tapageurs qui doive faire la contre-révolution remettent cette expédition au plus tard pour le mois de juillet, nous avons encore trois mois de bon [...]» [Lemaire], 371e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 1 - P.E.
bosse (donner dans la -) loc. verb. non conv. RELAT. "être dupe" - TLF, 19e, Lar. ; L, ø d.
Add.DDL :
*1791 - «[...] j'aurons l'air d'être avertis par l'opinion du peuple, foutre ! j'en ferons la motion. Ceux qui ne sont pas dans le secret, donneront dans la bosse [...]» Le Véritable P. Duchesne f., Conseil pacifique du père Duchesne, 2 - P.E.
*1792 - «La mère Duchesne. Bon Dieu ! tout le monde a pourtant eu la bêtise de donner dans c'te bosse -là, et on n'a pas voulu voir que ces bougres-là n' disiont au peuple qu'il est souverain, que pour le faire servir à leux méchanceté [...]» Etrennes de la mère Duchesne, 20 (Crapart) - P.E.
*1797 - «Le directeur Laréveillère-Lépaux a, dit-on, douze ou quatorze enfans qui sont tous bossus. On assure qu'il les a fait baptiser ces jours derniers ; c'est pour faire sa cour au peuple qui devient religieux ; mais il faut espérer que le peuple ne donnera pas dans la bosse.» Chronique de Paris, numéro 50, 18 floréal an 5, 2 - P.E.
*v. 1798 - «Tu m'aimais / à ce que tu disais, / assez bonne j'étais / pour donner en plein dans la bosse, / mais ça fait brosse. bis. / mais ça fait brosse aujourd'hui pour jamais.» La Fille jalouse, in Recueil de chansonsB.N. Ye 56375-257 - P.E.
*1800 - «Oh que non, pas d' çà, pas d' çà, je ne donne pas dans la bosse. Est-ce que vous croyez qu'on embête le père Duchêne de ste force là. Vous me prenez donc pour un autre ?» Le Grand départ du père Duchêne, in [R.F. Lebois], Le Père Duchêne, [numéro 10], 1-2 - P.E.
*1817 - «Bonjour ami Polichinel, / Te v'là dans ton jour solennel ; / J' t'ai vu z'autrefois en carosse, / Te v'là descendu, ça fait brosse, / J' n'ai jamais donné dans la bosse.» Les Complimens de carnaval, 6 (Chassaignon) - P.E.
*1822 - «LOUISON, à part. Est-ce que sans moi, il voulait fair' la noce, / Pour mes amours, j'entrevois du mic-mac. CITRONNET, bas à Louison. Non... c'est qu' vot' père a donné dans la bosse, / Et que voilà not' mariage dans le sac.» Rougemont, La Dot du savetier, 30 (Quoy) - P.E.
*1831 - «[...] si bien que les malins ont donné dans la bosse, et que le grand maigre lui met cent sous dans la main.» [Le Coq gaulois], numéro 2, 16 - P.E.
*1831 - «Je ne conçois pas que nous autres, gens du peuple, nous ayons pu donner si long-temps dans la bosse ; pardon, excuse ! c'est dans le panneau que je voulais dire.» Du nouveau ... Attention, nom de D... ! Mayeux, numéro 3, 11 - P.E.
bosse (donner dans la -) loc. verb. non conv. RELAT. "être dupe" - DDL 19, 1791, Père Duchesne [repris in GR] ; L, ø d ; TLF, 19e, Lar.
1790 - «Ça n'a pas pris ; on s'est foutu de lui et de ses livres, et il a eu un pied de nez. - Tant c'en seroit pourtant, si les Parisiens avoient été assez couillons pour donner dans cette bosse... C'est pour le coup, alors, que nous aurions vu de belles affaires...» Le Grand espion réformé des Capucins, 8 (s.l.n.d.) - P.E.
bottes (en avoir plein ses -) loc. verb. non conv. AFFECT. "être excédé" - BEI, déb. 20e ; GLLF, 1962, Rob. ; TLF, GR[85], DEL, ø d.
1907 - «EN AVOIR PLEIN SES BOTTES. Même sens que en avoir plein le dos.» H. France, Dict. de la langue verte, 102 (Nigel Gauvin) - Ch.G.
bouche (avoir plein la - de) loc. verb. non conv. EXPRESS. "fig." - DELF, cit. Augier, 1877 ; DG, GLLF, TLF, Lex.[79], GR[85], ø d.
1804 - «ACHMET. Hé bien esclaves, êtes-vous prêts ? CADET. Entends-tu ?... Esclaves ; il en a plein la bouche. Allons, ferme, Grignardet, du coeur, que t'es cagne, va tu n'as pas pus de fermeté qu'un fromage à la crême ; quiens, regarde-moi, comme je suis solide sur mes quilles !... Mourons en n'héros.» Bosquier-Gavaudan, Cadet Roussel chez Achmet, 26 (Cavanagh-Barba) - P.E.
bouquet (avoir le - sur l'oreille) loc. verb. COMM. "fig. : être à vendre" - FEW (15/I, 199b), BEI, 1640, Oudin ; L, ø d ; absent TLF. mettre - : FEW, 1611
1574 - «En ce mois, un capitaine dauphinois [...] vendit à une garde de la Cour l'évesché d'Amiens, qui dès longtemps avoit le bouquet sur l'aureille, la somme de trente mil francs [...]» P. de L'Estoile, Mém.-journ., I, 39 (Tallandier) - P.E.
1586 - «Mr de Joyeuse ayant esté adverty que cette place avoyt le bouquet (comme l'on dict) sur l'oreille et qu'elle estoyt en vente (car il n'y a rien de si certein qu'on l'avoyt présentée au Roy de Navarre et au prince de Condé) [...] il en parla au Roy [...]» R. de Lucinge, Let. sur la cour d'Henri III en 1586, 210 (Droz) - P.E.
boîte (c'est dans la -) loc. phrast. CIN. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1952 - «[...] caméra, dans l'expression : 'c'est dans la boîte', c'est filmé.» O. Uren, Le Vocabulaire du cinéma fr., in Fr. mod., 20, 203 - IGLF
branler dans le manche loc. verb. non conv. CARACT. "fig., d'une personne : être mal assuré, irrésolu" - FEW (6/I, 219a), 1640, Oudin ; DEL, 17e ; GR[85], cit. Lesage ; L, TLF, ø d.
1593 - «Après cette deconvenue, leur infanterie lansquenette et les Suisses commencèrent à bransler dans le manche. Cette armée ne feit onques despuis que de perdre [...]» R. de Lucinge, Dialogue du Français et du Savoysien, 99 (Droz) - P.E.
1614 - «Pauures Hurlubiers, & quoi vous branlez dans le manche, le poux vous bat encor, hé voiez vous paz que ie me moque [...]» Accueil au Roy par Gabirel [sic] Bien-venu, 11 (s.l.) - P.E.
bâton de maréchal (avoir le/son - dans sa giberne) loc. verb. PROVERBE - L, GLLF, GR[85], 1866 ; TLF, cit. Augier, 1874 ; DEL, ø d.
1841 - «Vous avez tous dans vostre giberne le bâton de maréchal, - a dit à son tour, il y a quelque vingt ans, un facétieux monarque français, aux troupiers exclusivement préposés à la garde de sa royale et grosse personne.» E. Marco de Saint-Hilaire, Physiologie du troupier, 121 (Aubert) - P.E.
bâtons (mettre des - dans les roues) loc. verb. RELAT. - FEW (10, 490b), 1835, Acad. ; DELF, cit. Flaubert ; L, DG, ø d ; TLF, cit. Proust, 1922 ; R, cit. Madelin ; Lex.[75], PR[77], ø d.
Add.DDL :
*1807 - «LA TULIPE. Dam ! j'suis comm' ça... quand on a l'air de vouloir mettre des bâtons dans les roues d'un amour honnête et respectif, et j' dis mieux : c'est qu' si le commissaire a l' malheur de parapher.... La première nuit d' ses noces s'ra son dernier jour. Et allez donc.» Francis, Désaugiers, Moreau, Taconnet chez Ramponneau, 15 (Barba) - P.E.
bâtons (mettre des - dans les roues) loc. verb. RELAT. - DDL 19, 1807 [repris in DELF, GR] ; FEW (10, 490b), 1835, Acad. ; GLLF, cit. Balzac ; L, DG, ø d ; TLF, cit. Proust, 1922 ; Lex.[79], ø d.
• jeter des bâtons dans la roue - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1791 - «Il est très-probable qu'il a semé des millions pour jetter des bâtons dans la roue, et pour arrêter la marche de la révolution...» Jean Bart, n° 155, 4 - P.E.
bâtons (mettre des - dans les roues) loc. verb. RELAT. - DDL 19, 1807 [repris in DELF, GR] ; FEW (10, 490b), 1835, Acad. ; GLLF, cit. Balzac ; L, DG, ø d ; TLF, cit. Proust, 1922 ; Lex.[79], ø d.
• fourrer des bâtons dans la roue - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1802 - «PARCHEMIN. Ton papa ! j'ai beaucoup d'estime et de considération pour lui ; mais sa vie est dans les douteux, s'il s'ostine [sic] à fourrer des bâtons dans la roue de nos amours.» G. Duval, Parchemin, 15 (Barba) - P.E.
bâtons (mettre des - dans les roues) loc. verb. RELAT. - DDL 19, 1807 [repris in DELF, GR] ; FEW (10, 490b), 1835, Acad. ; GLLF, cit. Balzac ; L, DG, ø d ; TLF, cit. Proust, 1922 ; Lex.[79], ø d.
1792 - «Je serois plus content de voir guillotiner une douzaine de viédases qui mettent des bâtons dans les roues, que d'apprendre le gain d'une bataille [...] tant d'autres chenapans qui vouloient juger le ci-devant roi quand il n'étoit pas jugeable, mettent aujourd'hui des bâtons dans les roues quand il s'agit de le racourcir tout de bon.» Hébert, Le Père Duchesne , n° 189, 7 et n° 202, 6 (EDHIS) - P.E.
calcul (se tromper dans son -) loc. verb. INTELL. "fig." - TLF (- en son -), 1694, Acad. ; DG et R (- dans ses -), PR[77], ø d.
1684 - «Il s'est trompé dans son calcul, Er hat sich in seiner meinung geirret // Erravit in opinione suâ.» Nouv. dict. du voyageur, fr.-all.-lat., 173 (Chouët) - P.E.
canif (donner des coups de - dans le contrat) loc. verb. non conv. ÉROT. "tromper sa femme" - L, DG, ø d ; TLF, GR[85], cit. Beauvoir, 1958 ; GLLF, Lex.[79], ø d.
1794 - «Vous dites que nos femmes nous enrôlent dans la grande confrérie, croyez-vous que les vôtres ménagent plus votre front, parce qu'elles paroissent froides comme des caraffées d'orgeat. Les sournoises vous en font aussi bien porter que les nôtres ; elles savent se venger des coups de canif que vous donnez dans le contrat [...]» Hébert, Le Père Duchesne, n° 340, 3 (EDHIS) - P.E.
1803 - «[...] jamais je n'en ai abusé. Je ne puis pas en dire autant de lui ; je l'ai surpris deux ou trois fois donnant des coups de canif dans le contrat. Il m'avait tant aimée que je lui pardonnai de tout mon coeur de m'aimer encore assez pour tenir à mon pardon.» A.A. Beaufort, L'Enfant du trou du souffleur, I, 193 (Lepetit) - P.E.
Corr.FEW (16, 337a), DELF (1808, D'Hautel)
1807 - «Donner des coups de canif dans le contrat. Se rendre coupable d'adultère [...]» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 153 (Slatkine) - P.E.
casque (avoir son -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - BEI, cit. Monselet ; FEW (2, 1435b), DArg., 1867 ; TLF, cit. Léautaud, 1910-21 ; GLLF, DEL, GR[85], ø d.
• s'en donner dans le casque - L, FEW, GLLF, 1863 ; DEL, mil.19e ; absent TLF.
1710 - «[...] ils furent ensemble dans un cabaret boire quelques pots de bon vin pour se dire adieu, dont ils s'en donnerent tanquam sponsus, ce qui veut dire en bon françois, jusqu'aux yeux, si bien que ce malheureux Jean, s'en donna dans le Casque [...]» L'Art de plumer la poule sans crier, 98 (A Cologne, chez Robert le Turc) - P.E.
casque (avoir son -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - BEI, cit. Monselet ; FEW (2, 1435b), DArg., 1867 ; TLF, cit. Léautaud, 1910-21 ; GLLF, DEL, GR[85], ø d.
1859 - «ERNEST. - Il me demande si je veux m'humecter. Je lui dis comme ça que j'ai mon casque 5. [Note :] 5 Avoir son casque, ou sa casquette, ou son jeune homme, ou son coup de gaz, être gris.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 78 (M. Lévy) - P.E.
casquette (avoir sa -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. casquette, adj. : TLF, 1844, Vidocq ; L, FEW (2, 1436a), 1863 ; DArg., 1867 ; GR[85], ø d ; être dans les casquettes : DDL 19, 1830
1859 - «ERNEST. - Il me demande si je veux m'humecter. Je lui dis comme ça que j'ai mon casque 5. [Note :] 5 Avoir son casque, ou sa casquette, ou son jeune homme, ou son coup de gaz, être gris.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 78 (M. Lévy) - P.E.
casquettes (être dans les -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - ø t. lex. réf.casquette, adj. : TLF, 1844, Vidocq ; L, FEW (2, 1436a), 1863.
1830 - «L'HOMME IVRE. J' veux pas boire avec toi. LE SERGENT. Qu'est-ce qui vous parle de boire ? j' vous dis qu' vous êtes un peu dans les casquettes, et qu'il faut aller vous pousser zun somme.» Les Barricades de 1830, 30-31 (Levavasseur) - P.E.
cavata (avoir la -) loc. verb. MUS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1895 - «Avoir la cavata, en langue de violoncelliste, se dit de l'archet séducteur qui communique le frisson des notes profondes, agite également les cordes et les fibres. Il l'avait la cavata, le petit [...]» A. Daudet, La Petite paroisse, 55 (Paris) - R.A.-Burns, 112.
chair (avoir de la -) loc. verb. OENOL. "(vin) qui est riche en extrait sec et glycérine et donne l'impression de bien remplir la bouche" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1851 - «Il m'a semblé entendre un de ces vieillards [bordelais] qui me disait en se souvenant : "[...] mes vins avaient ordinairement beaucoup de chair et une robe consistante, un bouquet séveux, une huile très grasse et un tuilé d'une nuance admirable."» L. Lurine, in Le Messager de l'Assemblée, 22 avr., 1-2 - J.Hé.
chair (avoir de la -) loc. verb. OENOL. "(vin) qui est riche en extrait sec et glycérine et donne l'impression de bien remplir la bouche" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
Au 20e : 1927 - «[vin] qui a de la chair.» L. Forest, Monseigneur le vin. L'art de boire, 110 [liste de vocabulaire] (Établissements Nicolas) - M.C.
chapelle (avoir de la -) loc. verb. BOULANG. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1751 - «[...] s'il a trop de chapelle, c'est-à-dire, si la croûte de dessus est trop élevée, ce qui arrive ordinairement lorsqu'on n'a pas écouvillonné le four, on met le dessus du pain dessous, au lieu que s'il est égal, on l'appuie contre le mur, en le posant sur le côté qui est assez cuit.» [Aubert de la Chesnaye des Bois], Dict. univ. d'agric. et de jardinage, II, 6a (David) - P.E.
charme (avoir du -) loc. verb. CARACT. - PR[67], TLF, ø d.
1817 - «Expression très à la mode dans un monde élégant, où l'on a presque toujours de bonnes raisons pour jeter du vague, ou plutôt du louche, sur sa pensée. Cette femme n'est ni jolie, ni gracieuse, ni bonne, ni spirituelle, mais elle a du charme.» Jouy, Hermite de la Guiane, 29 janv - P.W.
1848 - Bescherelle, Dict.
chat (avoir un - dans la gorge) loc. verb. non conv. SANTÉ "être enroué" - FEW (2, 515a), TLF, DHR, 1835, Acad. ; BEI, 1863, Littré ; GLLF, DEL, ø d.
1829 - «[...] deux prêtres en vigiles auprès du cercueil, récitent les litanies des morts. [...] - Tu vois pas qu'il y en a un qui dort, il ronfle de bon coeur. - Il fait le serpent [ancien instrument de musique d'église] pendant que l'autre dit ses prières. - [...] tenez, mes amis, c'est l'autre qui se réveille ; écoutez donc, il a un chat dans la gorge ; il entonnerait mieux une bouteille de Bordeaux [qu'un psaume].» Vidocq, Mém., 4, 208 (Tenon) - P.R.
chaud (avoir -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "être dans une situation mouvementée, vive, violente, dangereuse" - TLF, cit. Romains, 1938 ; DEL, cit. Mauriac ; GLLF, GR[85], ø d.
1907 - «CHAUD (AVOIR). Se trouver dans une affaire où pleuvent balles et horions, où, selon l'expression consacrée : Il faisait chaud !» H. France, Dict. de la langue verte, 47 (Nigel Gauvin) - Ch.Bu.
chaumières (pleurer dans les -) loc. verb. AFFECT. - GR[85], ø d ; absent TLF.
1933 - «Archambaud fut tout à fait Régence et Fontenoy. Sa défaillance de Vars, son retour de Braus, c'est tout à fait la tradition de Cyrano et de Don Quichotte. Le calvaire d'Archambaud, c'est l'image d'Epinal du Tour de France. Leducq et Magne, et Lapébie aussi, eurent des malheurs dont on pleura dans toutes les chaumières ; mais à vrai dire aucun des trois, sauf peut-être Magne, n'avait sa chance pour la première place.» C.-A. Gonnet, in Vu, numéro 280, 26 juill., 1114 - P.E.
chaussette ((il) y a du pied dans la -) loc. phrast. non conv. ÉVÉN. "tout va pour le mieux" - DEL, 20e ; absent TLF.
1911 - «Même qu'à ce moment-là, il n'y en avait pas pour être à la roue comme ma pomme sur la savate et le bâton. [...] On peut dire que j'étais ferré à glace sur ce truc-là... Y avait du pied dans la chaussette !... [...] Pour sûr, qu'il y a du pied dans la chaussette !... Qui qu'est chançard ? C'est mon lard...» N. Casanova, Le Journ. à Nénesse , 207 et 263 (Ollendorff) - P.R.
cheveu (avoir un - pour qqn) loc. verb. non conv. ÉROT. "avoir un penchant" - BEI, 1867 ; FEW (2, 248a), 1869, Lar. ; DArg., 1881 ; DEL (pour une femme), ø d ; absent TLF.
1855 - «ISOLINA. Le seigneur Hildebrand de Coucy-Coucy, mon voisin de château... me fait une cour des plus assidues... Il me lance des coups d'oeil que je qualifierai d'américain... Il a une tocade pour moi très-prononcée, et moi, de mon côté, je n'en rougis pas... j'ai un cheveu pour lui !... GERTRUDE. Ah !» Siraudin et Choler, La Dame de Francboisy, 4a (Impr. Morris) - P.E.
cheveu (avoir un -) loc. verb. non conv. AFFECT. "être inquiet" - FEW (2, 248a), GLLF, 1866-69, Lar. ; TLF, cit. Verlaine, 1869-96 ; R, Lex.[75], PR[77], ø d.
1859 - «UGENE. - Veux-tu que je te dise ? Tu as un cheveu. ERNEST. - Eh ben, oui, j'ai un cheveu. Après ? /Note/ Une inquiétude.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 76 (M. Lévy) - P.E.
cheveux (avoir mal aux -) loc. verb. non conv. SANTÉ "avoir mal à la tête après avoir trop bu" - TLF, cit. Larchey, 1859 ; R, GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
*1875 - «- Ah, oui ! tu es encore un joli viveur ! Pour une pauvre nuit de bal et quelques verres de champagne, avoir mal aux cheveux !» Le Journ. amusant, 6 mars, 4b - G.S.
chic (avoir le -) loc. verb. non conv. CARACT. - FEW, 1845, Besch. ; L, DG, PR[67], ø d.
Add.DDL
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
*1842 - «Vous dites la bonne aventure. - En amateur. Sans patente ! et on vous croit ?... - Les sots et les paresseux. C'est que vous avez le chic, avec votre accent un peu étranger.» De Léris et Brisson, Les Quatre quartiers de la lune, I, i - P.W.
chic (avoir le -) loc. verb. non conv. CARACT. - DDL 2, TLF, 1842, De Léris et Brisson ; FEW (17, 34b), 1845, Besch. ; L, R, GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
1821 - «SANSONNET. Qu'ils s'y frottent, les malins ... ahais ... vlan ! (Il fait le geste d'un croc en jambe). LE Père DUCHESNE. C'est qu'il a le chic, tout d'même !» Rougemont, Carmouche, Ferdinand, Le Fort de la Halle, 28 (Quoy) - P.E.
chien (avoir un mal de -) loc. verb. non conv. ACTION "fig." - DEL, GR[85], ø d ; absent TLF.
• se donner un mal de chien - BEI, 19e ; absent TLF.
1805 - «Et M. l'Enflé, donc ! il se donne un mal de chien... quoique un peu berlu des yeux, et qu'il marche en disant tout est à moi, comme les boiteux... Il vous at un mérite d'affût ; ... il n'y a tant seulement qu'à le voir dans le Cidre de Voltaire, ou ben dans Sérimamis de Racine.» [L.M. Henriquez], Le Père Lantimèche, 48 (Basset et Martin) - P.E.
chiens (avoir d'autres - à fouetter) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "avoir d'autres choses plus importantes à faire" - GLLF, 1872, Lar. ; TLF, cit. Duhamel, 1939 ; DEL, cit. Aragon, 1967 ; GR[85], ø d.
Corr.BEI (même texte, 1828)
1829 - «- Madame voudrait voir M. le curé. - Monsieur le curé ; ah ! il a bien d'autres chiens à fouetter...» Vidocq, Mém., 4, 186 (Tenon) - P.R.
chier dans les bottes de qqn loc. verb. non conv. RELAT. "faire du tort, jouer un mauvais tour" - TLF, DArg., v. 1910, Carabelli ; GLLF, DFNC, GR[85], DEL, ø d.
• foirer dans les bottes de qqn - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1888 - «- [...] Je comprends qu'on soit muffle et qu'on foire dans mes bottes [...].» Courteline, Le Train de 8 h 47, in Courteline, Théâtre..., 620 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
chier dans les bottes de qqn loc. verb. non conv. RELAT. "faire du tort, jouer un mauvais tour" - TLF, DArg., v. 1910, Carabelli ; GLLF, DFNC, GR[85], DEL, ø d.
1907 - «Chier dans les bottes [...] de quelqu'un [...], lui déplaire, lui jouer de mauvais tours.» H. France, Dict. de la langue verte, 52 (Nigel Gauvin) - Ch.G.
chose (avoir la - de) loc. verb. SANTÉ "avoir la force de" - Mat. I, 1833, Balzac ; absent TLF.
1833 - «[...] quand je suis tombé à l'eau, en serrant le grand perroquet, j'ai eu la chose de ne pas me noyer ; par le plus grand hasard, j'ai croché une cage à poule, que vous aviez eu l'attention de m'envoyer par-dessus le bord, et le navire anglais qui naviguait dans nos eaux, m'a sauvé, Dieu merci.» E. Corbière, La Mer et les marins, part. 5, ch. 10, 299-300 - R.R.
chose (avoir la - de) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "avoir la possibilité, être dans la situation de" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. "avoir la force de" : DDL 14, 1833, Corbière
1811 - «CROUTE. Je suis venu z'un peu tard, peut-être ; mais dans notre état on n'a pas la chose de disposer z'à loisir de tous ses quart-d'heure...» Martainville, Taconnet, 14 (Barba) - P.E.
1830 - «LA SOEUR SAINTE-MARIE [...] Ah ! comme ça sent le renfermé ici ! (A Aglaé.) Tu n'aurais donc pas la chose d'ouvrir la fenêtre donc, toi ? (Elle ouvre la fenêtre.)» [Loeve-Veimars, Romieu, Vanderburch], Scènes contemporaines, II, 86 (Barbezat) - P.E.
1835 - «LA MERE BADUREAU. Peur qu'un autre la reconduise... Est-ce que nous aurions la chose d'être jaloux ?» Rougemont et de Courville, Mon ami Polyte, 2a (Magasin théâtral) - P.E.
av. 1861 - «C'est ce gueusard d'Italien qui a eu la chose de tenir des propos sur Jacques.» Ricard, in Larchey, Les Excentricités du langage fr., 87 (R. anecdotique) - P.E.
chouette (avoir de la malice comme une -), chouette (de la malice comme une -) loc. verb. non conv. CARACT. "être stupide" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1809 - «NICETTE. Moi ! monseigneur ! oh ! c'est différent, j'ai le temps d'attendre... MONTLEON. Ah ! déjà de la malice ! MANQUE-TOUT. Comme une petite chouette...» Martainville, Quelle mauvaise tête !, 10 (Barba) - P.E.
claque (en avoir sa -) loc. verb. non conv. AFFECT. - TLF, 1867, Delv. ; FEW, 1907, Lar.
*1904 - «Eh bien, tu sais, la misère, le travail et le chagrin, j'en ai pourtant ma claque.» P. Berton et C. Simon, Zaza, V, iv - E.S.
cocarde (avoir sa -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - DELF, mil. 19e ; TLF, 1861, Larchey ; FEW (2, 861a), 1869, Lar. ; R, GLLF, ø d.
1859 - «Robert, qui voit que nous avons fini de faire aller le négoce, nous dit à tous les deux : 'C'est pas tout ça ; vous avez votre cocarde (1), y faut éclairer (2). C'est six francs, sans compter la casse.' Je dis à Todore : 'Vas-y de ta part.' [Notes] (1) Vous êtes gris. (2) Payer.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 79-80 (M. Lévy) - P.E.
coeur ((avoir) le - sur la main) loc. verb. non conv. CARACT. "fig." - FEW (2, 1173b), DEL, BEI, 1779 ; L, ø d ; TLF, cit. Zola, 1880 ; GR[85], cit. Barbey d'Aurevilly.
1763 - «Cette femme était haute en verbe et parfaitement en gueule, elle avait le coeur sur la main et la main propre à faire le coup de poing ou à jeter un pavé sur le premier venu qui aurait mal parlé de ses merlans ou des ouïes de ses plies.» Du Laurens, L'Arétin moderne, 185 (Bibl. des Curieux) - P.E.
coeur (avoir du - à l'ouvrage) loc. verb. ACTION AFFECT. - GLLF, 1857, Baudelaire ; L, ø d ; TLF, cit. Bernanos, 1927 ; R, PR[77], DELF, ø d avoir le - : Lex.[75], DELF, cit. Cendrars ; R, TLF, ø d
• remettre le coeur à l'ouvrage - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1790 - «LOLOTTE. Faut travailler, dà, pendant c' temps-là ; car c'est pour vous r'mettre l' coeur à l'ouvrage.» Beffroy de Reigny, Nicodême dans la lune, 5 (Chez l'auteur) - P.E.
coeur (avoir du - à l'ouvrage) loc. verb. ACTION AFFECT. - GLLF, 1857, Baudelaire ; L, ø d ; TLF, cit. Bernanos, 1927 ; R, PR[77], DELF, ø d avoir le - : Lex.[75], DELF, cit. Cendrars ; R, TLF, ø d
1791 - «SUSETTE. Mais gnia pas d' bon sens d'et' triste comm' ça. Comment voulez-vous qu' j'ayons du coeur à l'ouvrage ?» Deduit, Nicodême dans le soleil, 3 - P.E.
coeur de roi (avoir un -) loc. verb. AFFECT. "être généreux et libéral" - FEW (10, 367a), 1685, Fur. ; L, ø d ; absent TLF.
1672 - «Il est entièrement ridicule que M. de Grignan donne cent écus au secrétaire de M. de Vendôme. Ce n'est pas pour la somme, mais c'est qu'il ne faut pas les accoutumer à prendre tout sur M. de Grignan, qui, avec un coeur de roi, décide tout en prenant sur lui ce qui est en contestation.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 10 févr., I, 473 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
coller qqch. dans le fusil (se -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "manger" - TLF, cit. Vallès, 1885.
1884 - «[...] ces deux fugitifs ont d'abord l'envie de se laver le gosier avec une lampée de vin frais et de se coller dans le fusil la cartouche d'une gourmandise.» Vallès, Le Cri du Peuple, 14 sept., 375 (Ed. fr. réunis, 1953) - B.N.
*1892 - Guérin, Dict. des Dict.
combien (dans -) loc. adv. non conv. TEMPS "dans combien de jours/de temps ..." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1661 - «TRAPOLIN. Les maris vous deuront leur nouuelle disgrace ; / Les jaloux ont tousiours du pire quoy qu'on fasse ; / Mais, Monsieur, dans combien serez-vous de retour ? CAPITAN. Pour ces exploits ie veux le demy-quart d'vn iour.» Dorimond, La Femme industrieuse, 13 (Quinet) - P.E.
compte (avoir son -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - DArg., BEI, 1867, Delv. ; L, ø d ; TLF, cit. Bernanos, 1937 ; GLLF, DEL, GR[85], ø d.
1843 - «CHALUMEAU [...] il doit être souvent dans les vignes. BAGNOLET. Lui, jamais ! ça ne le grise pas ; ça l'engourdit, voilà tout... et quand il a son compte, il s'étale comme le voilà.» D'Ennery et Grangé, Les Bohémiens de Paris, 3a (Magasin théâtral) - P.E.
compter ((avoir) le temps de - jusqu'à ...) loc. TEMPS "pour marquer un bref espace de temps" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1859 - «Car Delphes et Pise sont comme des chars qui roulent, Et les choses qu'on crut éternelles s'écroulent Avant qu'on ait le temps de compter jusqu'à vingt.» V. Hugo, La Légende des siècles, 616 - FXT
1899 - «FLOCHE. [...] Une arme n'est dangereuse qu'aux mains d'un maladroit, et je suis maître de la mienne comme un bon écrivain est maître de sa langue. Songez que je vous crève un as à vingt-cinq pas, ou que je vous guillotine une pipe, le temps de compter jusqu'à quatre !» Courteline, Le Commissaire est bon enfant, in Courteline, Théâtre..., 163 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
1920 - «PENSÉE. - [...] Ah, je voudrais comme elles voir Dieu, ne serait-ce que le temps de compter jusqu'à cinq.» Claudel, Le Père humilié, 548 - FXT
continuité (amputation dans la -) loc. nom. f. CHIR. "qui se fait dans la longueur des membres et non à l'articulation" - L, FEW (2/II, 1109b), 1863 ; absent TLF.
1833 - «AMPUTATION [...] ce mot s'entend plus particulièrement de l'ablation partielle des membres. On ampute ceux-ci dans la continuité ou dans la contiguité des os : ce dernier mode reçoit plus spécialement le nom de désarticulation.»Forget, in Dict. de la conversation, II, 106a (s.v. amputation) - C.H.
1847 - «L'amputation dans la continuité de ces os est préférable à leur désarticulation, et on doit la pratiquer lorsque l'étendue de la maladie qui l'exige le permet.»Ph. Boyer, Traité des maladies chirurgicales, IV, 154 (5e éd.) - C.H.
corbillard (avoir / faire une tête / gueule ... à caler les roues de -) n.f. non conv. CARACT. "visage sinistre" - TLF, cit. Carabelli ; BEI, mil. 20e ; GR[85], DEL, ø d.
1901 - «LAID [...]Gueule, poire ou tronche à caler les roues de corbillard [...].» A. Bruant, L'Argot au XXe siècle, 290 - Ch.Be.
1911 - «Ce n'est pas une raison pour que tu fasses une tête à caler les roues de corbillard...» N. Casanova, Le Journ. à Nénesse, 120 (Ollendorff) - P.R.
corde (avoir la -) loc. verb. JUST. "subir l'estrapade" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.corde : GLLF, TLF, 1612, Régnier ; L, Régnier ; FEW (2/I, 650a), PR[73], 1690, Fur. ; DG, ø d.
1598 - «Car c'est vne maxime general en Italie, que pour peu de chose on a la corde, qui vaut autant comme l'estrapade en France, sinon qu'ils ne tombent pas de si haut.» J. de Villamont, Voy. , livre 1, ch. 16, 87 ; cf. 132 - R.R.
corde (il ne faut pas parler de - dans la maison d'un pendu) loc. phrast. PROVERBE - FEW (8, 174b), 1690, Fur. ; L, PR[73], GLLF, TLF, ø d.
1680 - «Eh ! ne savez-vous pas bien qu'il ne faut jamais parler de corde dans la maison d'un pendu ?» Mme de Sévigné, Let., à M., Mme de Coulanges , 20 oct., II, 881 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
cornet (se mettre qqch. dans le -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "manger" - FEW (2, 1197b), 1869, Lar. ; DELF, cit. Barbusse ; R, GLLF, TLF, PR[77], ø d.
1835 - «ADRIEN. Je n' suis pas fâché de m' mettre quelque chose dans le cornet (1). [Note] (1) Le cornet est mis là pour l'estomac.» H. Monnier, Scènes populaires, II, 75 (Dumont) - P.E.
coton (mettre dans du -) loc. verb. RELAT. "dorloter" - FEW (19, 101a), Mme de Sév. élever dans du coton : GLLF, PR[77], ø d
Compl.L (même texte, ø d) et TLF (mêmes réf., ø texte)
1695 - «Gouvernez-la bien, divertissez-la, amusez-la, enfin mettez-la dans du coton, et nous conservez cette chère et précieuse personne.» Mme de Sévigné, Let., à Ch. de Sévigné et au Président , 20 sept., III, 892 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
cou (être dans la merde jusqu'au -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. - FEW (6/II, 21a), R, 1959 ; TLF, ø d.
• être en merde jusques au cou
12e - «Ses peres tint Cocuce un païs mou / Où les gens sont en merde jusques au cou.»De Audigier, in Fabliaux et contes, vol. 4, 217 (Barbazan et Méon, Warée, 1808) - J.S.
cou (être dans qqch. jusqu'au -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "fig. : être dans une situation fâcheuse, inextricable" - TLF, cit. Maupassant, 1885 ; GLLF, GR[85], DEL, ø d.
Corr.BEI (même texte, 1828)
1829 - «O débine qui a tué mon père, s'écria Suzanne ! - Ce n'est que trop vrai, nous y voilà jusqu'au cou, soupira sa soeur.» Vidocq, Mém., 4, 203 (Tenon) - P.R.
couilles (avoir des - au cul) loc. verb. non conv. CARACT. "être particulièrement courageux, audacieux" - BEI, déb. 20e ; DArg., cit. Siniac, 1968 ; DFNC, cit. Le Breton, 1973 ; DEL, cit. Dutour, 1985 [qui renvoie à Clemenceau] ; TLF, GR[85], ø d avoir des couilles : DDL 32 (- des moustaches et des couilles), 1790 ; GR[85], cit. Drieu, 1934 ; TLF, cit. Malraux
"Dans un jeu de mots :" av. 1883 - «C'est Larivière qui, trouvant une de ses vendeuses lasse, s'endormant sur un étalage, lui cria : "Mais, Nom de Dieu ! Vous n'avez donc pas de couilles au cul !" La vendeuse répondit : "Hier, Monsieur, j'en ai eu plus que vous".» Zola, Carnets d'enquêtes, 223 (Plon, Terre humaine) - P.R.
couilles (avoir des -) loc. verb. non conv. CARACT. "être fort, résolu" - GR[85], cit. Drieu, 1934 ; TLF, cit. Malraux - au cul : DFNC, cit. A. Le Breton ; TLF, Lex.[79], DELF, GR[85], ø d
• avoir des moustaches et des couilles - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1790 - «Je vais donc faire part aux lurrons patriotes d'une conversation que je viens d'avoir à cet égard, avec un bougre qui a des moustaches et des couilles, et foutre qui raisonne bien. Nous nous sommes rencontrés hier à la Courtille et nous avons levé le coude en l'honneur de cet événement.» Ribote de Jeanbar et du père Duchesne, 1-2 (s.l.n.d.) - P.E.
coup (avoir le -) loc. verb. non conv. CARACT. "être habile" - GLLF, TLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
1841 - «[...] pour faire sauter avec avantage des pommes de terre et des oignons dans la poêle à frire, il faut avoir le coup, afin que ni la cendre ni la fumée ne s'en mêlent [...]» R. Töpffer, Premiers voy. en zigzag, 302 (Garnier) - P.E.
coup (en avoir un -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être gris, ivre" - FEW (2, 867b ; aveir -, rég. Norm.), [1907] ; absent TLF.
• avoir un petit coup - DEL, cit. Queffélec, 1988 ; absent TLF.
1894 - «- Payez-vous l'apéritif, patron ? - Pour sûr, messieurs. Un petit byrrh ? - Oui, mais, vous savez, du bon, hein ?... Pas de l'autre ! - Soyez tranquille. J'ai beau avoir un petit coup, je ne donnerai pas du byrrh des prix fixes.» A. Allais, Rose et vert pomme, 427 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
coup (être dans le -) loc. verb. non conv. ACTION "être impliqué dans qqch." - DMC, cit. Fig. litt., 1966 ; GR[85], cit. Curtis [1969] ; absent TLF.
1945 - «Tout écrit possède un sens, même si ce sens est fort loin de celui que l'auteur avait rêvé d'y mettre. Pour nous, en effet, l'écrivain n'est ni Vestale, ni Ariel : il est "dans le coup", quoi qu'il fasse, marqué, compromis, jusque dans sa plus lointaine retraite.» Sartre, in Les Temps modernes, oct., 3 - M.C.
coups (avoir/donner cent -) loc. verb. ACT. OBJET "bastonner"
• avoir cent coups - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1532-50 - «Rifflart. Dictes une pie, je vous prie. La femme. Non feray, par saincte Marie, / Mais ung coqu. Rifflart. Vous en aurés / Plus de cent coups, n'en doubtés mye. / Cuidés-vous que ce soit mocquerie ?» L'Obstination des femmes, in A. Tissier, La Farce en France de 1450 à 1550, II, t.1, 31 (SEDES) - P.E.
coups (avoir/donner cent -) loc. verb. ACT. OBJET "bastonner"
• donner cent coups - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1655 - «LELIE [...] Il me prendroit envie, en ce juste courroux, / De me battre moy-mesme, et me donner cent coups.» Molière, L'Estourdy, in Molière, Théâtre, I, 110 (Les Belles lettres) - P.E.
1661 - «ISABELLE [...] Ie ne plaindray plus, mais si plus il m'outrage, / Et s'il me prend iamais pour autre que pour sage, / Si pour m'oster l'honneur il fait aucun effort, / Ie luy fera donner cent coups après sa mort.» Dorimond, La Femme industrieuse, 47 (Quinet) - P.E.
1661 - «DON GVILLOT [...] Si par malheur ie suis pris pour ce que ie suis, / Qu'on me donne cent coups, à vous trois mil ennuis ; / Que ferons-nous tous deux ?» Dorimond, La Rosélie, 18 (Quinet) - P.E.
1683 - «M. GROGNARD [...] Et toi, je te devrois faire donner cent coups, / Pour te récompenser de cette belle affaire.» Poisson, Les Fous divertissans, in Poisson, Les Oeuvres, II, 235 (Compagnie des libraires) - P.E.
courbature (avoir la -) loc. verb. MÉD. - TLF (avoir de la -), cit. Goncourt, 1874.
1756 - «Quoique je n'aye réduit la Goutte qu'à un seul nom, pour vous donner moins d'embarras, cependant il est bon de ne pas vous laisser ignorer les noms que les Auteurs ont donné [sic] à cette maladie. Aux pieds, on la nomme, Podagre ; aux mains, Chiragre ; aux coudes, Onagre ; aux dents, Dentagre ; à la hanche, Sciatique ; Courbature, quand la Goutte affecte les unes et les autres des vertebres, depuis le col jusqu'au coccix, les côtes, les clavicules, et les omoplates. L'étimologie de Courbature est devenue si commune, qu'aux moindres incommodités, soit par des excès de fatigue, ou autres incommodités, soit à la ville, ou à la campagne, on se plaint vulgairement, d'avoir la courbature.» J.A. Loubet, Let. sur la maladie de la goutte, let. XV, 1er mai, 250 (Duchesne, 1757) - J.Hé.
crocs (avoir les -) loc. verb. arg. SANTÉ "avoir faim" - DArg., 1824, Ansiaume ; BEI, déb. 20e ; TLF, GR[85], cit. Queneau, 1942 ; GLLF, ø d.
1745 - «L'esperance [= nom d'homme] a Les Crôs : faim» P. Potier, in P.W. Halford (éd.), Le français des Canadiens à la veille de la Conquête, 82 (Les Presses de l'Université d'Ottawa, 1994) - P.H.
1748 - «[...] avoir La faille basse... : faim... les crôcs.» P. Potier, in P.W. Halford (éd.), Le français des Canadiens à la veille de la Conquête, 116 (Les Presses de l'Université d'Ottawa, 1994) - P.H.
crâne (être - dans qqch.) loc. verb. non conv. CARACT. "exceller" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.crâne : TLF, 1787, Féraud ; Mat. I, 1842, Balzac ; E, 1850.
1833 - «Votre bon Dieu n'a-t-il pas laissé mourir son fils, comme un simple particulier, par exemple ? hein ! Ripostez, s'il vous plaît, à cette botte-là, vous qui êtes si crâne dans les écritures ?» E. Corbière, La Mer et les marins, part. V, ch. 5, 251 - R.R.
cul (jouer le - dans l'eau) loc. verb. non conv. JEUX - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1789 - «Ils jouont un jeu d'enfer, et cette passion est si engrainée chez eux, qu'ils joueriont, comme on dit, le cul dans l'eau.» Cahier des plaintes et doléances des dames de la halle et des marchés de Paris, 14-15 (s.l.) - P.E.
cul de basse-fosse (jeter dans un -) loc. verb. JUST. - TLF (jeter en -), cit. Gautier, 1863.cul de basse-fosse : FEW (2, 1515b), 1688 ; GLLF, Chateaub.
1790 - «Jeter dans un cul de basse-fosse : expression ministérielle de l'ancien régime.» Mr de L'Epithète, Dict. national et anecdotique, Append. (s.v. cul de basse-fosse) (Paris) - LTP
cul rond (avoir le - et faire des étrons carrés) loc. verb. non conv. VALEUR "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1647 - «Si j'estois obbligé de dire mon sentiment des oeuures de se bon malade /Scarron/ je dirois sauf vostre respect quil fet des merueilles car il a le cul rond et fet les estrons carrés. pardonnés à ma liberté.» N. Poussin, Corresp., let. à Chantelou, 4 févr., 350 (Schemit) - P.E.
culotte (faire dans sa -) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig. : avoir très peur" - DArg., cit. Destanque, 1980 ; GLLF, TLF, GR[85], ø d.
• faire caca dans sa culotte - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1745 - «Les Etats tristes & confus, / Etoient lors diablement camus. / Au seul nom du Roi, les Pagnotes / Faisoient caca dans leurs culotes.» [Fougeret de Monbron], La Henriade travestie, 107 (A Berlin) - P.E.
culotte (faire dans sa -) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig. : avoir très peur" - DArg., cit. Destanque, 1980 ; GLLF, TLF, GR[85], ø d.
• foirer dans ses culottes - L (- dans sa culotte), ø d ; absent TLF.
1791 - «[...] il y en a déjà trop à l'assemblée qui foirent dans leurs culottes, quand on leur dit que les pandours arrivent, et les bougres de mâchoires ne feroient, foutre, pas un pas, tant ils ont peur.» [Lemaire], 131e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 3 - P.E.
culotte (faire dans sa -) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig. : avoir très peur" - DArg., cit. Destanque, 1980 ; GLLF, TLF, GR[85], ø d.
• faire dans ses culottes - TLF, ø d.
1900 - «ROUSSEL. - Et ce petit musard de Vigneron ? GUINCETRE. - Ah ! lui ne crâne pas, depuis que Saulnier l'a pris avec sa femme ; il rase les murs ; il fait dans ses culottes.» L. Besnard, Les Chiens du maître, 7 (Ollendorff) - P.E.
côtes (avoir les - en long) loc. verb. non conv. CARACT. "être paresseux" - FEW (2, 1245b), DELF, 1863 ; L, GLLF, 1867 ; R, TLF, Lex.[75], PR[77], ø d côte en long, n.m. : Mat.I, 1858, Peschier
• avoir les côtes au long - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1832 - «ANTOINE. Ah ! j'ai les côtes au long moi, je le prends à l'aise.» J. Méry, L'Assassinat, 239 (Canel et Guyot) - P.E.
dalle en pente (avoir la -) loc. verb. arg. ARG. US. ALIM. - FEW (15/II, 49b), GLLF, 1920, Bauche ; TLF, cit. Arnoux, 1944 ; PR[72], ø d.
1881 - «Dalle en pente. Solide appétit [...] 'Que ceux qui ont un vaste estomac, de gros boyaux, la dalle en pente, engloutissent des platées énormes et vident des brocs, rien de plus juste.' La Petite lune, janvier.» Rigaud, Dict. arg. mod. - IGLF
1898 - «Vous avez donc toujours la dalle en pente, vous, la vieille ?» G. de Téramond, La Petite Zaza, I, vi - B.T.
dames noires (avoir la visite des -) loc. verb. MÉD. "euphém." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1821 - «Une femme à la mode, un homme du monde, n'osent plus dire, même dans l'intimité, on m'a posé des sangsues. Lorsqu'on ne peut se dispenser de faire connaître que le docteur a ordonné cette espèce de saignée, soit parce que madame est sujette aux palpitations, soit parce que monsieur a la tête lourde, ou mademoiselle un teint trop coloré, on dit : J'ai eu la visite des dames noires.» Journ. des dames et des modes, n° 71, 25 déc., 561 - P.E.
derrière (avoir qqn/qqch. dans le -) loc. verb. non conv. RELAT. "mépriser" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1795 - «[...] la femme Marie-Jeanne Dieu qui aurait dit 'qu'elle se moquait de la nation, qu'elle l'avait dans le derrière, ainsi que la République 310'. [Note] 310. A.N., F 7 4606, dossier Pierre Boisset ; F 7 4677, dossier Marie-Jeanne François.» F. Gendron, La Jeunesse dorée, 104 (Presses de l'université de Québec) - P.E.
descoeur (avoir à -) loc. verb. AFFECT. - être à - : FEW, m. fr. ; G, ø d ; absent TLF.
fin 16e - «Il mourrait plutost que d'y aller, car il avoit trop à descoeur tous perturbateurs du repos public.» Carloix, Mém. de Vieilleville, IV, 244 (1757) - R.M.
diable (avoir le - au corps) loc. verb. CARACT. "fig. : agir avec emportement et passion" - L, cit. Mol. ; BEI, cit. Mme de Sév., 1690 ; GR[85], 1696, Mme de Sév. ; DEL, cit. Diderot ; GLLF, TLF, ø d.
1578 - «Car vous sçavez qu'on dit d'un tel homme que ceux dont nous parlons maintenant, Il a le diable au corps, ou Il a le diable au ventre. [...] au lieu qu'on diset, Il a le diable au corps, ou il a le diable au ventre : maintenant les courtisans, qui veulent italianizer, disent, Il a le diable au dos : ou, à dos [...]» H. Estienne, Deux dialogues du nouv. langage françois italianizé , II, 153 et 173 (Lemerre) - P.E.
diable (avoir le - au corps) loc. verb. CARACT. "fig. : agir avec emportement et passion" - L, cit. Mol. ; BEI, cit. Mme de Sév., 1690 ; GR[85], 1696, Mme de Sév. ; DEL, cit. Diderot ; GLLF, TLF, ø d.
• avoir le diable au ventre - Gc, Rose ; GR[85] (dans le -), ø d ; absent TLF.
Au 16e :
1578 - «Car vous sçavez qu'on dit d'un tel homme que ceux dont nous parlons maintenant, Il a le diable au corps, ou Il a le diable au ventre. [...] au lieu qu'on diset, Il a le diable au corps, ou il a le diable au ventre : maintenant les courtisans, qui veulent italianizer, disent, Il a le diable au dos : ou, à dos [...]» H. Estienne, Deux dialogues du nouv. langage françois italianizé , II, 153 et 173 (Lemerre) - P.E.
diable (avoir le - au corps) loc. verb. CARACT. "fig. : agir avec emportement et passion" - L, cit. Mol. ; BEI, cit. Mme de Sév., 1690 ; GR[85], 1696, Mme de Sév. ; DEL, cit. Diderot ; GLLF, TLF, ø d.
Au 16e : • avoir le diable au/à dos - Hu et DEL (- à dos), Larivey [1611] ; absent TLF.
1578 - «Car vous sçavez qu'on dit d'un tel homme que ceux dont nous parlons maintenant, Il a le diable au corps, ou Il a le diable au ventre. [...] au lieu qu'on diset, Il a le diable au corps, ou il a le diable au ventre : maintenant les courtisans, qui veulent italianizer, disent, Il a le diable au dos : ou, à dos [...]» H. Estienne, Deux dialogues du nouv. langage françois italianizé , II, 153 et 173 (Lemerre) - P.E.
diable (comme un - dans un bénitier) loc. adv. non conv. ACTION "fig." - TLF, 1835, Acad. ; L, DG, GLLF, DELF, GR[85], ø d.
1791 - «[...] il se débattoit comme un diable dans un bénitier, pour établir les droits de l'homme au vis-a-vis des foutus benets d'apprentifs corsaires du libraire le Geai.» Hébert, Le Père Duchesne, n° 45, 6 (EDHIS) - P.E.
diable (comme un - dans un bénitier) loc. adv. non conv. ACTION "fig." - TLF, 1835, Acad. ; L, DG, GLLF, DELF, GR[85], ø d.
• comme le diable dans un bénitier - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1807 - «On dit dans le même sens : Il se démène comme le diable dans un bénitier.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 284 (Slatkine) - P.E.
dindons (ne pas avoir gardé les - ensemble/avec qqn) loc. verb. non conv. RELAT. - L, TLF, DEL, GR[85], ø d.
1832 - «BOURGUIGNON, à part et reculant. Diable ! voilà un poltron qui devient fatigant... (Haut) mais mon camarade... DODINET. Vous n'avez pas gardé les dindons avec lui !...» Carmouche et de Courcy, Les Deux Grivet, 33 (Marchant) - P.E.
donner dans le paquet loc. verb. non conv. RELAT. "être trompé" - FEW (16, 614a ; - dans un -), v.1790 ; L, ø d ; absent TLF.
*1808 - «LA PALISSE. Un jour, à l'Epée-de-bois, nous jouons une tête de veau, je perds la tête ; huit jours après, pour me la rendre, tu m'offres un dindon ; moi, qui te croyais callé, je donne dans le paquet ; nous voilà à table. Quand il faut passer au comptoir, tu t'esbignes.» Ourry, Les Amours de Braillard, 13 (Cavanagh) - P.E.
dos (avoir bon -) loc. verb. non conv. CARACT. RELAT. "fig. : supporter des vexations, railleries, etc." - BEI, 1690, Fur. ; TLF, DEL, cit. Zola, 1880.
Compl.L (même texte, ø d)
1587 - «Et, parce que Socrates avoit la chair dure, qu'il avoit bon dos, qu'il portoit tout, vous nous voudrez, ne ferez pas ? faire croire que tous les maris sont de mesmes.» Cholières, Les Après-dînées, in Cholières, Oeuvres, II, 70 (Jouaust) - P.E.
dos (avoir qqn sur le/son -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig. : être sous sa surveillance" - L, ø d ; BEI, déb.20e ; TLF, DEL, cit. Cendrars, 1948 ; GLLF, GR[85], ø d.
1738 - «Hier ce diable de Rousseau me tomba dès le matin, à huit heures, sur les épaules, et resta collé dessus jusqu'au soir, en me disant continuellement que j'étais sa consolation. Il fut cependant la désolation de sa consolation, et je ne pus avoir celle de finir la lettre que je vous écrivais. A chaque souris encore que j'entends trotter, je sue de frayeur, et crois toujours que je l'ai sur mon dos. Dépêchons donc.» Piron, Oeuvres posthumes, 49 (Dentu) - P.E.
dose (avoir sa -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - TLF, 1896, Delesalle ; GR[85], ø d.
• en avoir une dose - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1837 - «Oh ! si vous le voyiez !... il en a une dose... il est rond comme une pomme d'api...» Vanderburch, L'Avoué et le Normand, 610a (Impr. Didot) - P.E.
doublure (ne pas avoir sa -) loc. verb. non conv. CARACT. "être extraordinaire" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1797 - «Lehardy donne lecture d'une lettre datée de Rouen, le 3 fructidor, et adressée à Delahaye, l'un des condamnés à la déportation. Elle est, dit-il, d'un nommé Robert, journaliste, condamné aussi à la déportation, et qui n'a pas sa doublure dans nos galères ni dans nos prisons. En voici un passage : 'Grand-merci de ton excellente correspondance : une lettre de temps à autre, c'a me ravigotte les sens.» Le Surveillant, n° 24, 14 vendémiaire an 6, 189 - P.E.
doutance (avoir - que) loc. verb. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1833 - «Oui, j'crois avoir doutance que t'as pas le coeur bien guerrier ; mais je te relev'rai l'courage, n'aie pas peur.» E. Corbière, La Mer et les marins, part. V, ch. 3, 226 - R.R.
av. 1870 - «J'avais bien une doutance que ça faisait partie de la bande de l'homme noir.» G. Sand, in Lar. GDU
doux (dans les prix -) loc. adv. ARGENT COMM. - TLF, 1867, Goncourt ; DG, PR[72], GLLF, ø d.
Add.DDL
*1879 - «[...] on m'a presque rit [sic] au nez lorsque je cherchai quelque chose dans les prix doux 16 à 20 frs.»V. Oldfield, let. à Vallès, 6 févr., 226 (Delfau) - J.Q.
doux (dans les prix -) loc. adv. ARGENT COMM. - TLF, cit. Goncourt, 1867 ; DDL 6, 1879, Oldfield ; DG, ø d ; R, cit. Sartre ; GLLF, PR[77], ø d.
Add.DDL :
*1859 - «Si ce grog laisse à désirer, M. Cocodès s'écriera avec la voix de feu Sainville : Pour mauvais, il est mauvais ! D'une chose exécrable, il dira : C'est dans les prix doux. Ou bien : Bah ! à la campagne!» Monselet, Le Musée secret de Paris, 129 (M. Lévy) - P.E.
doux (dans les prix -) loc. adv. ARGENT COMM. - DDL 19, 1859, Monselet [repris in GR] ; TLF, cit. Goncourt, 1867 ; GLLF, ø d.
1855 - «ROSALBA. Combien que vous le vendez ? Mme DERECHANGE. Ah ! c'est dans les prix doux... cent francs.» Cogniard frères et Bourdois, Le Monde-camelotte, 7a (Magasin théâtral) - P.E.
duo (dans le -) loc. adv. ÉVÉN. "tête-à-tête" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1773 - «Elle exige pourtant du respect, des égards, mais devant le monde seulement ; elle soufre tout ce que l'on veut dans le duo.» Restif de La Bretonne, Le Ménage parisien, part. 2, ch. 18, 220 (Coll. 10/18, 1978) - R.R.
décors (rentrer dans les -) loc. verb. arg. ARG. SPORTS CYCL. - E, 1927 ; absent TLF.
1919 - «rentrer dans les décors [...]» Vélo-Sport, 13 juill. - Lapaille, 55.
déliée (avoir la langue -) loc. verb. EXPRESS. "fig." - ND4, PR[77], 1688, Miege ; absent TLF.
1673 - «[...] il est vrai que, pour l'intention, elle est bonne, et qu'elle me donne quelquefois des tours et des arrangements de paroles, quand je parle de vos intérêts, qui ne seroient pas désagréables, si j'avois autant de pouvoir que j'ai la langue déliée.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 24 nov., I, 640 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
eau (mettre de l'- dans ses souliers par le collet de sa chemise) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "fig. : se noyer" - BEI, 1640, Oudin ; L (l'eau est entrée - de son pourpoint), ø d ; absent TLF.
1627 - «Qui tomberoit en cet endroit, il mettroit de l'eau dans ses souliers par le collet de sa chemise : il y a plus à boire qu'à manger.» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 146 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
embarquer qqn dans v.tr. RELAT. "fig. : entraîner dans" - GLLF, av.1654, Guez de Balzac ; DHR, 1654 ; TLF, ø d.
1620 - «Il me vouloit à present embarquer dans vne affaire [...]» [J. Chapelain], trad. : [M. Aleman], Le Voleur, 198 (De la Mare) - P.E.
estom (avoir de l'-) loc. verb. non conv. CARACT. "fig. : avoir du culot" - E (estom'), 1901, Bruant ; absent TLF, GR[92].
*1931 - «In Nevers nennt man mir u.a. avoir de l'estom [...] Der Magen oder Bauch wird oft als Sitz der Energie aufgefasst.» Gottschalk, Französische Schülersprache, 106 - K.G.
estomac (mettre qqch. dans son -) loc. verb. ACT. OBJET "par ext. : entre la chemise et la poitrine" - FEW (12, 282a), 1856 ; absent TLF.
1830 - «TITI Attends ; je n' puis pas courir fort... mon soulier prend l'eau. LOLO R'tire-le ; mets-le dans ton estomac. Dieux ! es-tu embêtant !» H. Monnier, Scènes populaires, 110-1 (Flammarion) - P.E.
estomac d'autruche (avoir un -) loc. verb. SANTÉ "digérer n'importe quoi" - FEW (12, 309b), 1669 ; BEI, 1690, Fur. ; DEL, 1751, Le Roux ; L, ø d ; TLF, cit. Sartre, 1948 ; GLLF, GR[85], ø d.
1627 - «J.B. [...] la cornemuse ne sonne jamais, si elle n'a le ventre plein. P. Tien, voilà une pance farcie, tu as un estomac d'Austruche, tu pourras bien digerer ceste viande.» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 86 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
extrait (avoir son -) loc. verb. arg. ARG. US. ALIM. "être ivre" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1805 - «Le caniche [de l'imprimeur] semble répondre : Il a son extrait, et je crains la barbe (1). [Note : ] (1) Un peu gris, ou bien rond ; ce qui vaut une bonne ivresse.» [L.M. Henriquez], Le Père Lantimèche, 15-16 (Basset et Martin) - P.E.
face (être dans la -) loc. verb. ALP. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1883 - «Nous voici dans la face, peu inclinée d'ailleurs, qui est en complète désagrégation.» Annuaire du Club alpin fr. Année 1882, 72 (Paris) - C.T.
1964 - «Nous venions pour la première fois d'entendre parler de cette face du Fou ; les journaux avaient publié le récit de diverses tentatives, et nous savions que ce jour-là même, nos amis Marc Martinetti et Georges Payot étaient dans la face.» La Montagne et alpinisme, numéro 47, avr., 213 - C.T.
fagot (avoir l'air d'un -) loc. verb. péjor. TOILETTE "être mal habillé" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. être habillé comme un fagot : TLF, 1835, Acad. ; DG, R, GLLF, ø d ; se mettre comme un fagot : L, ø d.
[1832] - «Nous ne nous entraidâmes que pour placer nos cheveux sous la coiffe, mais quand nous fûmes habillés, nous avions l'air de fagots, à l'exception du jeune officier qui faisait illusion et qu'on aurait pu prendre pour une très-jolie femme ; car un faux sein et un cul-de-Paris remplaçaient les beautés qu'il ne pouvait avoir comme homme.» Mém. de Jacques Casanova de Seingalt, t. 8, ch. 8, 363 (Bruxelles, Libr. Rozet, 1826-38) - R.R.
faible (avoir un - pour qqn) loc. verb. non conv. RELAT. - TLF, cit. Mérimée, 1870 ; GLLF, cit. Feuillet ; DG, GR[85], ø d.
1798 - «CADET-ROUSSEL [...] Mais revenons à ma perfide moitié : car, malgré toutes ses bamboches, j'ai toujours un faible pour elle [...]» Boullault, La Mort de Cadet-Roussel, 23 (Barba) - P.E.
faim (avoir - de chier) loc. verb. non conv. SANTÉ - Hu (avoir faim de pisser, soif de chier), B. de Verville ; absent TLF.
• avoir fain de descharger son ventre - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1531 - «Cacaturio cacaturis, Auoir fain de descharger son ventre.» R. Estienne, Dictionarium, 72 r° - P.E.
faim (avoir - de chier) loc. verb. non conv. SANTÉ - Hu (avoir faim de pisser, soif de chier), B. de Verville ; absent TLF.
1627 - «P. Il me faut jouër de l'aiguillette. C. Hastez vous, j'ay aussi faim de chier. O que vous la faites longue, je croy que vous avez mangé du chanvre, vous chiez des cordes.» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 136 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
1640 - «nostre vulgaire se sert du mot de Faim, en vn estrange sens, v.g. i'ay faim de chier ou de pisser .i. enuie, volonté.» Oudin, Curiositez fr., 208 (Slatkine) - P.E.
faire dans v. non conv. VIE PROF. "avoir une activité déterminée dans un secteur" - GLLF, av. 1850, Balzac ; L, TLF, GR[85], ø d.
1820 - «Entr'autres fripiers littéraires, de ces compositeurs affamés [...] plusieurs faisaient dans l'opuscule, c'est-à-dire bâclaient, sans étude ni maturité, de ces petites brochures in-18, qu'on appelle en littérature de la matelotte, et auxquelles on n'a besoin que de flanquer une gravure un peu leste et un titre original afin de dérober au public un succès de scandale.» [J.P.R. Cuisin], L'Amour au grand trot, ou la gaudriole en diligence, 108 - J.Hé.
1843 - «FAIRE, v.a. [...] (- dans les draps, les cotons) t. de comm. (vicieux).» Boiste, Dict. - TGLF
faire dans ... loc. verb. non conv. VIE PROF. "faire le commerce de" - DDL 28, 1820, Cuisin ; GLLF, av.1850, Balzac ; TLF, GR[85], ø d.
1816 - «Cet officier, connaissant M. Tarrin, commerçant dans la même partie, comme lui il faisait dans les draps.» [H. Guillot], L'Indiscret conteur des aventures de la Garde Nationale de Paris, 49 (L'Auteur) - P.E.
*1832 - «faire veut dire, dans toutes les boutiques et magasins, faire le commerce de, faire des affaires dans. Napoléon se trouvant un jour à Rouen, à un bal, prenait plaisir à interroger les plus jolies danseuses sur la profession de leurs maris [...] Mon mari fait dans le coton, dit l'une ; le mien dans les draps, dit l'autre, et le mien dans la porcelaine, ajouta une troisième. - C'est plus propre, répliqua le vainqueur d'Austerlitz.» A. Jeancourt, Crac ! Pchcht !! Baounhd !, II, 122 (Renduel) - P.E.
fauteuil (comme dans un -) loc. adv. TURF - R, GLLF, TLF, ø d dans un fauteuil : TLF, 1898, Lévy ; DDL 10, 1901, Le Sport universel illustré ; FEW (15/II, 103b), E, GLLF, Lex.[75], PR[77], 1910
v. 1889 - «Nous sommes arrivés premier, ah, mais, là, sans secousse, - 'comme dans un fauteuil'. La course avait été menée sévèrement du reste.» E. d'Hervilly, Trop grande, 70 (Libr. d'éducation de la jeunesse) - G.S.
fauteuil (dans un -) loc. adv. TURF - TLF, 1898, Lévy ; E, PR[73], GLLF, 1910.
*1901 - «L'expression familière à tous ceux qui fréquentent les champs de courses ou les vélodromes, 'dans un fauteuil', pourrait aussi être employée, et avec beaucoup plus d'exactitude cette fois, en parlant du nouveau mode de transport qui vient d'être inauguré en Norvège.» Le Sport universel illustré, 2 nov., 712b - M.H.
fauteuil (dans un -) loc. adv. non conv. ACTION "sans peine" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.t. turf : TLF, 1898, Lévy ; DDL 10, 1901 ; E, FEW (15/II, 103b), GLLF, PR[73], 1910.
1902 - «Les Briquets de M. Mallart arrivent en tête de la classe dans un fauteuil.» Le Sport universel illustré, 6 juill., 423a - M.H.
feu (avoir le - au cul) loc. verb. non conv. TEMPS "être pressé" - GLLF, DEL, BEI, 1690, Fur. ; TLF, cit. Dabit, 1929 ; DArg., cit. Siniac, 1985 ; GR[85], ø d.
v. 1610 - «Luy qui a le feu au cul... [...] Or bien nostre Rodigue avoit le feu au cul : partant il se haste d'aller trouver son roy. Il pousse son mulet pour se diligenter [...]» Béroalde de Verville, Le Moyen de parvenir, 62 (CMMC) - P.E.
fil (avoir le -) loc. verb. arg. , non conv. RELAT. "savoir enjôler, duper" - FEW (3, 533b), 1808, D'Hautel ; TLF, GR[85], cit. Vidocq, 1828-29 ; L, ø d.
1756 - Vadé, Les Racoleurs, in Oeuvres de M. Vadé, III, 13 (1758) - Butler, 165.
1802 - Cordier de Saint-Firmin, Le Galant savetier, 23 - Butler, 165.
1807 - Michel, Dict. des expressions vicieuses, 91 - Butler, 165.
fil (n'avoir plus un - de sec) loc. verb. "fig." - TLF (s. propre ?), cit. Bourget, 1921.
1903 - «Dites vite, je pantèle, et je suis sûre qu'Annie n'a plus un fil de sec. [Annie et Claudine sont impatientes de connaître la recette de crème pour la peau de Calliope.]» Willy, Claudine s'en va, 100 (Ollendorff) - M.C.E.
fil (ne pas avoir un - de sec) loc. verb. non conv. SANTÉ "être en sueur" - GLLF (n'avoir plus -), 1887, Zola ; R, PR[77], cit. Zola ; TLF, cit. Bourget, 1921 ; Lex.[75], ø d.
1835 - «MONSIEUR PRUDHOMME. Ouf ! je n'en puis plus... je suis tout en nage... je n'ai pas un fil de sec ...» H. Monnier, Scènes populaires, II, 39 (Dumont) - P.E.
foire aux nez (avoir été le premier à la -) loc. verb. non conv. CORPS "avoir un long nez" - BEI, 1640, Oudin ; absent TLF.
1534 - «Par ce (dist Ponocrates) qu'il feut des premiers à la foyre des nez. Il print des plus beaulx et plus grands.» Rabelais, Gargantua, 232 (Droz) - P.E.
1627 - «Vous estes bien emmanché de nez, vous avez esté des premiers à la foire aux nez [...]» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 159 (Strasbourg, Faculté des Lettres ) - P.E.
fosse (avoir un pied dans la -) loc. verb. non conv. SEXE ET ÂGE "être âgé" - BEI, 1640, Oudin ; FEW (8, 296a), TLF (- le -), 1660, Oudin ; GLLF, 1690, Fur. ; L, TLF, DEL, GR[85], ø d.
• avoir mis (à qqn) un pied en la fosse - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1579 - «Et qu'il soit vray, vous le voyez par ces bons peres à qui l'aage a desja mis un de leurs pieds en la fosse, lesquels voudroient estre rajeunis de trente ans [...]» P. de Larivey, Le Laquais, 63 (Nizet, STFM) - P.E.
fosse (avoir un pied dans la -) loc. verb. non conv. SEXE ET ÂGE "être âgé" - BEI, 1640, Oudin ; FEW (8, 296a), TLF (- le -), 1660, Oudin ; GLLF, 1690, Fur. ; L, TLF, DEL, GR[85], ø d.
1622 - «Hola ! Mamie, vous parlés encore, vous qui estes vieille, et qui desja avez un pied dans la fosse !» La Grande division arrivée ces derniers jours entre les femmes et les filles de Montpellier, in VHL, VII, 251 (Jannet) - P.E.
1622 - «[...] mon mari en porte quelques unes, qui l'accompagneront en fin jusques au tombeau ; aussi bien a-il desjà un pied dans la fosse ; rien ne luy servira d'avoir une barbe reverende et une calotte à l'antique.» Les Caquets de l'accouchée, 51 (Jannet) - P.E.
fou (avoir un succès -) loc. verb. SPECT. - L, GR[85], cit. P.-L. Courier ; DG, GLLF, TLF, Lex.[79], ø d.
1818 - «Il y a des villes où la pièce aurait eu un succès fou. Eh bien ! Les Viennois l'ont accueillie très-froidement.» Petite chronique de Paris, année 1818, 32 (Eymery) - P.E.
four (il fait noir comme dans un -) loc. verb. PERCEP. - GLLF, GR[85], mil.15e, Les Quinze joies du mariage ; DEL, 18e ; GR[85], cit. Hugo [1862] ; TLF, cit. Cocteau, 1938.
Au 17e - L (cit.), GLLF, 1667, Mol. ; BEI, 1690. 1633 - «ALAIGRE. Il eust mieux valu venir entre chien et loup ; il fait noir comme dans un four ; à peine puis-je mettre un pied devant l'autre.» Cramail, La Comédie de proverbes, in E. Fournier, Le Théâtre fr. au XVIe et au XVIIe siècle, 197b (Laplace, Sanchez) - P.E.
foutre (se - dans la tête) loc. verb. non conv. INTELL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1790 - «[...] les parlemens, qui faisoient un boucan de chien il y a deux ans contre le Roi [...] tonnerre de cent mille démons ! cedez tout, et vous verrez un beau boucan. [...] croyez-vous même, quand je me fous dans la tête de faire du style à quinze, que si j'entendois un boucan simpiternel sous mes fenêtres que je serois content?» [Lemaire], 2e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne , 4 et 5 et 7 - P.E.
fret (avoir la -) loc. verb. rég. SANTÉ "avoir froid" - TLF (rég. Canada), cit. Hémon, 1916.
1901 - «Claudine, j'ai la fret, mes mains pluchent aga mon pouce tout grafigné ! Bine-moi, Claudine, ma Claudine.» Colette, Claudine à Paris, 190 (Flammarion, 1960) - A.Ré.
froid (avoir - aux pieds) loc. verb. non conv. AFFECT. "être jaloux" - absent TLF.
Corr. et compl.Gc (1572, Des Périers), L, FEW (8, 294b), Hu (Des Périers)
1558 - «Or le mary sachant que c'estoit de vivre, ne se monstroit point avoir de froit aux piedz : mesmement à la nouveauté ne se deffiant pas grandement d'une si grande jeunesse qui estoit en sa femme [...]» B. Des Périers, Nouv. récréations et joyeux devis, 84 (Champion) - P.E.
froid aux yeux (ne pas avoir -) loc. verb. non conv. AFFECT. - L, ø d ; FEW (3, 797b), TLF, 1872, Lar. ; DG, E, PR[72], ø d.
1826 - «Ces gaillards-là n'auront pas froid aux yeux.»Anon., Reinzi, in Larchey, Dict. - B.W.
1843 - «En v'là un qui n'avait pas froid aux yeux... et pas fier avec ça...»Dupeuty, Cormon et Saint-Amand, Le Trombone du régiment, I, xii - B.W.
fuite dans la maladie loc. nom. f. PSYCHANAL. - TLF, GR[85], ø d ; in Laplanche [1967].
1914 - «Cette conception de l'autisme rattache Bleuler non seulement à l'Ecole de Zurich mais à toute l'Ecole de Freud, ces deux Ecoles faisant consister toute Névrose comme toute Psychose dans un désintéressement plus ou moins complet de la réalité extérieure et, suivant l'expression de Freud, dans une 'fuite dans la maladie'.» A. Hesnard, Les théories psychologiques et métapsychiatriques de la démence précoce, in Journ. de psychol., 11e année, 58, note - M.C.
1923 - «Sans aller aussi loin que Maeder qui apporte à l'explication des psychoses une conception téléologique, il semble bien qu'il doive exister, selon l'expression de cet auteur, une 'volonté de maladie' (Will zur Krankheit), la psychose ayant été une compensation contre une existence jugée incomplète et ayant réalisé d'une manière détournée les secrets désirs de la malade. Il y eut vraiment 'fuite dans la maladie'.» H. Claude, A. Borel et G. Robin, A propos d'une bouffée délirante à contenu symbolique, in Annales médico-psychol., II, 227 - M.C.
gale (n'avoir pas la - aux dents) loc. verb. non conv. US. ALIM. "fig. : être gros mangeur" - FEW (4, 33b), DEL, 1752, Trév. ; BEI, 18e ; L, ø d ; TLF, GR[85], cit. Genevoix, 1925.
• avoir la gale aux dents "avoir très faim" - FEW (rég.), 1869 ; absent TLF.
1706 - «Aux dents aurois-tu bien la gale, / Pour refuser si beau présent, / Et à ton Jule si décent ?» Moreau de Brasei, in Scarron, Le Virgile travesti, 358 (Garnier) - P.E.
gale (n'avoir pas la - aux dents) loc. verb. non conv. US. ALIM. "fig. : être gros mangeur" - FEW (4, 33b), DEL, 1752, Trév. ; BEI, 18e ; L, ø d ; TLF, GR[85], cit. Genevoix, 1925.
CARACT. "Par ext. :" 1706 - «Alors, le pieux fils d'Anchise / Méditoit funeste entreprise / Pour le trône du roi Latin, / Dans lequel il veut sans gradin / Monter, pour y régir l'Itale : / Aux dents c'est n'avoir pas la gale.» Moreau de Brasei, in Scarron, Le Virgile travesti, 415 (Garnier) - P.E.
galoubet (y avoir du -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "y avoir du grabuge" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1860 - «CHARLEMAGNE, à l'avant-scène. Ah ! belle Mimi, vous trahissez vos serments... Eh bien, à nous deux ! Il y aura ce soir du galoubet... moi et mes amis nous vous sifflerons... Mais comment faire pour avoir des places ?... Oh ! j'enrage !» Grangé et Thiboust, Les Mémoires de Mimi-Bamboche, 15b (C. Lévy) - P.E.
gauches (avoir deux mains -) loc. verb. non conv. CARACT. "être maladroit" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. avoir deux bras gauches : GLLF, cit. Rivarol
1829 - «Avant de modifier les instrumens, examinons donc les mains de l'opérateur, et si, au lieu d'être ambidextre, il a deux mains gauches, laissons les instrumens tels qu'ils sont, et gardons-nous de faire tomber nos reproches sur l'invention.» La Lancette fr., n° 5, 2 juill., 18b - P.E.
gaz (avoir son coup de -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - DArg. (avoir son gaz), 1859 ; BEI (coup de gaz "coup de vin"), 1867 ; absent TLF.
1859 - «ERNEST. - Il me demande si je veux m'humecter. Je lui dis comme ça que j'ai mon casque 5. [Note :] 5 Avoir son casque, ou sa casquette, ou son jeune homme, ou son coup de gaz, être gris.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 78 (M. Lévy) - P.E.
gaz (y avoir du -) loc. verb. ALP. "le vide" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1950 - «Un clou, un étrier, un autre clou, la double corde dans le mousqueton et je pénètre dans le dièdre. J'essaye en escalade libre, redescends, remonte, regarde en bas 'eh, eh ! il y a du gaz' et me rends facilement au conseil de mon second : un troisième piton, solide celui-là et qui fera pester Julius !» La Montagne, numéro 349, juill.-sept., 66 - C.T.
genre (dans le grand -) loc. adv. non conv. MESURE "en grand" - FEW (4, 116b), 1845, Besch. ; L, ø d ; absent TLF.
1790 - «[...] c'est ici les grenouilles qui demandent un roi [...] garre que le Destin ne leur envoye une garce de cigogne, qui les boucanera dans le grand genre.» Je peux bien foutre mon avis tout comme un autre [...] Raisonnement énergique du R.P. Jean de Domfront, 10 (Paris) - P.E.
1800 - «[...] s'ils ne veulent pas entendre raison, qu'ils n'auront seulement qu'à paraître et à montrer le bout du nez, nous leur en repasserons dans le grand genre, et leurs oreilles tomberont en masse.» Le Grand départ du père Duchêne, in [R.F. Lebois], Le Père Duchêne, [numéro 10], 4-5 - P.E.
genre (dans le grand -) loc. adv. non conv. MESURE "en grand" - DDL 19, 1790 ; FEW (4, 116b), 1845, Besch. ; L, ø d ; absent TLF.
• dans le bon genre - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1790 - «[...] vous avez prit [sic] la Bastille et vous avez travaillé dans l' bon genre les Delaunay, les Flesselles, les Foulon, et les Berthier, tous satans misérables encore ben plus coquins que l' bon dieu n'est saint. Mais c'est rasé çà, vous n' valez rien pour la vengeance [...] on est tout prêt à s' cogner la gueule dans l' bon genre [...]» L' Marignier d' la Guernouillère , 4 et 8 (Marchands de nouveautés) - P.E.
1799 - «[...] j' vais faire un tintamare au conseil ; mais je dis, nom d'un sabot, un tintamare dans le bon genre ! C'est que, sans me vanter, de ce côté-là, je suis ben tranquille au poste.» [R.F. Lebois], Le Père Duchêne, [numéro 2], 3 - P.E.
goût (avoir du -) loc. verb. rég. AFFECT. "s'amuser" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1900 - «On a du goût ! soupire Marie [...]» Colette, Claudine à l'école, 141 (Flammarion, 1960) - A.Ré.
1901 - «Ça serait sûrement drôle s'ils se faisaient pincer ensemble. Dieu ! que j'aurais du goût !» Colette, Claudine à Paris, 244 (Flammarion, 1960) - A.Ré.
1902 - «[...] je m'éveillai irritée et bougonne, pestant contre la mairie et l'église [...] contre le chocolat trop chaud et Mélie en cachemire violet dès sept heures du matin ('Ah ! ma France, tu vas en avoir du goût') [...]» Colette, Claudine en ménage, 282 (Flammarion, 1960) - A.Ré.
grand-foi (avoir - à) loc. verb. INTELL. "croire" - TLF, ø d.
1750 - «Quoique je n'eusse jamais eu grand' foi aux miracles des gens à secrets, la faiblesse où j'étais réduite, m'avait insensiblement disposé l'esprit à la crédulité.» Fougeret de Monbron, Margot la ravaudeuse, Préf., 141-2 - FXT
1759-94 - «Je l'anonçai même au Roi, qui, prévenu par M. Berryer et par la correspondance secrète du premier président, n'avait pas grand'foi, non plus que madame de Pompadour, au succès de ma négociation.» F.-J. de Pierre de Bernis, Mém. du cardinal de Bernis, part. 2, ch. 30, 209 (Mercure de France, 1980) - R.R.
gueule (avoir une sale -) loc. verb. non conv. AFFECT. - TLF, 1888, Courteline ; FEW (17, 12b), 1920, Bauche ; PR[72], ø d.
*1903 - «Oui, hein ? J'en ai une sale gueule !... Dame, je viens d'en bouffer de la mistoufle !»J. Lorrain et D. Fabrice, Clair de lune, I, vi - B.T.
gueule de bois (avoir la -) loc. verb. non conv. SANTÉ - FEW,1907, Lar. ; TLF, cit. Sartre, 1949 ; PR[67], Sartre.
1902 - «Quand t'as la gueule de bois.» P. Veber, Loute, I, iii - E.S.
halle aux draps (être dans/en/à la -) loc. verb. non conv. SANTÉ "se coucher, dormir" - DDL 19, 1627 ; BEI (aller à -), 1640, Oudin ; absent TLF.
1624 - «Je ne fus pas si tost à la halle aux draps que l'un des ministres de Morphée, captivant mon esprit dans la corbeille de mensonge, le pourmena en une multitude d'actions [...]» Le Pont-breton des procureurs, in VHL, VI, 256 (Jannet) - P.E.
halle aux draps (être encore dans la -) loc. verb. non conv. SANTÉ "dormir" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1627 - «P. Je voudrois bien parler à vostre nouveau pensionnaire, est-il levé ? B. Nenny, Monsieur, il est encore en la hale aux draps : en baliant son poile, je l'ay ouy encor ronfler, il dort comme un loir.» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 30 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
1640 - «[...] il est encore dans la Halle aux Draps .i. couché dans son lit, entre les draps.» Oudin, Curiositez fr., 265 (Slatkine) - P.E.
homme (avoir son jeune -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - BEI, 1867, Delv. ; FEW (5, 94b ; rég.), GLLF, ø d ; absent TLF.
1835 - «PIERRE, accourant. Ah ! monsieur Charles, ah ! j'ai découvert le pot aux roses ; quatre bouteilles de champagne, dont trois vides, étaient cachées sous sa paillasse... [...] MACAIRE. Merci ! Un fils qui dit à son père : Allez vous coucher ! - C'est égal, je ne t'en veux pas... mais ça n'est pas bien... car tu es mon fils... CHARLES. Mais oui ! mais oui ! MACAIRE. Tu es mon sang, le plus pur de mon sang ! tu es mon tout ! - Ah ! j'ai mon fils ! - J'ai mon jeune homme ! PIERRE. Et il est soigné, j'espère, son jeune homme !» Saint-Amand, Antier, Lemaître, Robert Macaire, 277b (Impr. Didot) - P.E.
1853 - «CESARINE [...] Ah ! quel bonheur !... (Elle se lève vivement et jette en l'air aiguille et faux-col.) ANNIBAL, bas à Mégriot, observant Césarine. La petite malheureuse !... elle a son jeune homme !...» Guénée, Delacour, Thiboust, Une Femme qui se grise, 18 (Impr. Daix) - P.E.
1859 - «ERNEST. - Il me demande si je veux m'humecter. Je lui dis comme ça que j'ai mon casque 5. [Note :] 5 Avoir son casque, ou sa casquette, ou son jeune homme, ou son coup de gaz, être gris.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 78 (M. Lévy) - P.E.
av. 1861 - P. d'Anglemont, in Larchey, Les Excentricités du langage fr., 160 (R. anecdotique) - P.E.
1863 - «TOINETTE. On gobelotte, on a son plumet, son jeune homme !» Siraudin et Blum, Mon-Joie fait peur, 32 (Dentu) - P.E.
homme (avoir son jeune -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - BEI, 1867, Delv. ; FEW (5, 94b ; rég.), GLLF, ø d ; absent TLF.
• avoir son petit jeune homme
Compl.FEW, GLLF (Nerval)
1852 - «Un individu en blouse, qui semblait avoir son petit jeune homme (être gris) [...]» Nerval, Les Nuits d'octobre, in Nerval, Oeuvres, 421 (Garnier) - P.E.
hérisson (avoir un - dans le ventre) loc. verb. US. ALIM. "fig. : être grand buveur" - BEI, 1640, Oudin ; absent TLF.
1627 - «J.B. Il est vray Mons. il est bon d'antidoter l'estomac de syrop vignolat contre le serein. P. Ho! quant à toy, tu as un herisson dans le ventre, s'il ne nage tousjours, il te pique.» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 94 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
idée n.f. MESURE "par ext. : petite quantité" - TLF, cit. Sand, 1849 ; GLLF, 1867, Littré ; FEW (4, 532a), 1920 ; GR[85], cit. Courteline.
1778 - «La Mere-de-famille ne buvait que de l'eau, que son Mari n'avait pas eu peu de peine à l'engager à rougir seulement par une idée de vin.» Restif de La Bretonne, La Vie de mon père, part. 2, livre 4, 66 (Neuchâtel et Paris, Libr. Mérigot, 1779)Une éd. antérieure avec date anticipée de 1779 avait déjà paru en 1778 - R.R.
idée (c'te - !) loc. interj. non conv. PHRASÉOL. - GR[85] (cette idée !), cit. Aragon ; absent TLF.
1821 - «FRANCOISE. Eh ! bien dites donc ben obligé, sans rancune, est-ce pas ?... MADELEINE. Tiens c'te idée !» Rougemont, Carmouche, Ferdinand, Le Fort de la Halle, 13 (Quoy) - P.E.
idée (n'avoir aucune -) loc. verb. INTELL. n'avoir aucune idée de : FEW (4, 534b), Pascal ; TLF, cit. Mme de Staël, 1817 ; GR[85], ø d.
1815 - «PANTIN [...] Mais c'est unique que cela me soit sorti de la tête... PINSON. Comment ? Vous n'avez aucune idée ? PANTIN. Aucune... mais ce qui s'appelle aucune...» [Désaugiers, Gentil, Brazier], Je fais mes farces, 18 (Barba) - P.E.
idée (se mettre dans l'-) loc. verb. non conv. INTELL. - L, TLF, DELF, GR[85], ø d.
• se foutre dans l'idée non conv. - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1790 - «[...] ces sacrés idiots se foutent dans l'idée que l'on peut aussi facilement remédier aux désordres de l'état qu'il a été facile de les faire naître [...]» Troisième confession de l'apprenti du père Duchêne, 11 (Paris) - P.E.
idée arrêtée loc. nom. f. INTELL. "idée irrévocable" - L [1867], ø d ; GLLF, cit. Courteline ; GR[85], cit. Gide, 1925-26 ; TLF, cit. Benda, 1945.
1762 - «Ou vaut-il mieux, errer dans les ténèbres, n'avoir aucune idée arrêtée, faire le bien par sotise, le mal sans scavoir pourquoi, tomber dans le mépris, vivre sans considération, et coetera, et coetera ?» Diderot, Let. à Sophie Volland, t. 1, 216 - FXT
1823 - «J'avais été dix ans en Angleterre ; j'y avais pris des idées arrêtées sur les lois, les moeurs, les usages du pays ; je pouvais répondre pertinemment à toutes les questions que l'Empereur daignait m'adresser sur ces objets.» Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, part.1, 41 (Londres, Colburn et Bossange) - R.R.
1826 - «Ce point de vue philosophique, qui avait échappé à Mlle Blanche, tout en choquant ses idées arrêtées a reçu cependant accès dans son esprit qui non seulement est pénétrant, mais est encore juste (équitable).» Delécluze, Journ., 315-6 - FXT
idée fixe loc. nom. f. INTELL. "sens gén." - ND3, 1836, Landais ; FEW (4, 534a), GLLF, 1842, Mozin ; PR[73], Balzac (autre texte) ; DG, ø d ; TLF, cit. Martin du Gard, 1928.
1830 - «Les gens de bonne compagnie le /Lafayette/ représentaient comme atteint d'une idée fixe relativement à la garde nationale.» Balzac, Oeuvres, 3e let. sur Paris, XXIII, 119 (Calmann-Lévy) - P.E.
idée fixe post-onirique loc. nom. f. PSYCHOPATHOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF ; in Dabout (idée post-onirique) [1924].
1908 - «On connaît la possibilité d'apparition dans le décours de ces psychopathies subaiguës de délires systématisés secondaires, souvent organisés autour d'idées fixes post-oniriques et la fréquence de l'évolution ultérieure de ces délires post-confusionnels vers la chronicité et la démence.» E. Dupré et R. Charpentier, Les psychopolynévrites chroniques, in L'Encéphale, numéro 4, avr., 290 - M.C.
1910 - «L'automatisme ambulatoire alcoolique est, ou bien un type d'automatisme confusionnel avec ou sans idée fixe post-onirique, ou bien le produit d'une association hystéro-alcoolique.» Dr L. Lagriffe, Les fugues et le vagabondage, in Annales médico-psychol., II, 85 - M.C.
1911 - In titre : Dr Boudon et Delmas, Débilité morale avec obsessions-impulsions multiples et idées fixes post-oniriques, Soc. de psychiatrie, 18 mai, in Annales médico-psychol., II, 463 - M.C.
idée obsédante loc. nom. f. PSYCHOPATHOL. - GR[85], cit. Duhamel, 1951 ; absent TLF ; in Dabout (s.v. obsédant) [1924].
1902 - «[...] on peut distinguer [parmi les auto-accusateurs] diverses catégories, les impulsifs et les vaniteux, les imbéciles moraux agissant dans un but intéressé, les obsédés qui ne vont généralement pas jusqu'à l'auto-dénonciation et dont les idées obsédantes n'ont, par conséquent, pas de conséquences judiciaires. Les paranoiaques auto-accusateurs sont généralement des persécutés mélancoliques et souvent des alcooliques.» A. Giraud, c.r., in Annales médico-psychol., II, 200 - M.C.
1904 - «Les idées obsédantes et les phobies sont, d'après S. [S. Soukhanoff], la manifestation d'une organisation neuropsychique particulière congénitale [...]» Dr P. Roy, c.r., in Journ. de psychol., 1ère année, 93 - M.C.
idée-concept n.f. PHILOS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1892 - «Nous aurons donc à considérer d'abord l'Idée-intuition, puis l'Idée abstraite ou Idée-concept.» G. Dwelshauvers, Les Principes de l'idéalisme scientifique, part. 4, ch. 3, 165 - R.R.
idée-force n.f. PSYCHOL. - GLLF, 1890, A. Fouillée ; FEW (4, 533a), 1893, Lalande ; TLF, cit. Fouillée, 1893 ; PR[73], ø d.
1885 - «[...] les idées-forces, c'est-à-dire les états de conscience correlatifs aux vibrations du cerveau [...]» A. Fouillée, La Survivance et la sélection des idées dans la mémoire, in R. des deux mondes, 15 mai, t. 69, 360 - R.R.
1886 - A. Fouillée, L'Origine de l'instinct et de l'action réflexe, in R. des deux mondes, 15 oct., t. 77, 874 - R.R.
idée-image n.f. PHILOS. - TLF, cit. Cousin, 1829.
*1848 - «La doctrine des Idées-Images est à jamais abandonnée [...]» Encycl. mod., V, col. 698 - R.R.
*1892 - «L'acte s'accomplit donc quand par notre volonté et notre caractère l'Idée-image a acquis une suffisante intensité pour provoquer un mouvement.» G. Dwelshauvers, Les Principes de l'idéalisme scientifique, part. 3, 154 - R.R.
idée-intuition n.f. PHILOS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1892 - «L'image qui s'impose à la volonté devient chez l'homme, l'Idée-intuition.» G. Dwelshauvers, Les Principes de l'idéalisme scientifique, part. 3, 162 - R.R.
idée-ombre n.f. PHILOS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1890 - «Si nous avons adopté cette expression très générale d'idée-force, c'est précisément pour y envelopper tous les modes d'influence possible que l'idée peut avoir en tant que facteur, cause, condition de changement pour d'autres phénomènes, etc., en un mot, toutes les formes d'efficacité quelconque, par opposition aux idées-reflets, aux idées-ombres qui n'entrent pour rien dans le résultat final [...]» A. Fouillée, L'Evolutionnisme des idées-forces, Introd., xi - R.R.
idée-poison n.f. INTELL. "idée pernicieuse" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1930 - «Les fauves français incriminent ce quartier général des métèques d'avoir en partie déterminé la crise en outrant la laideur, en répandant des idées-poisons, en essayant de lancer une quantité de gens en 'off' et en 'sky'.» C. Mauclair, Les Métèques contre l'art fr., 162 (Ed. de la Nouv. r. critique) - G.S.
idée-reflet n.f. PHILOS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1890 - «Si nous avons adopté cette expression très générale d'idée-force, c'est précisément pour y envelopper tous les modes d'influence possible que l'idée peut avoir en tant que facteur, cause, condition de changement pour d'autres phénomènes, etc., en un mot, toutes les formes d'efficacité quelconque, par opposition aux idées-reflets, aux idées-ombres qui n'entrent pour rien dans le résultat final [...]» A. Fouillée, L'Evolutionnisme des idées-forces, Introd., xi - R.R.
idées (ne plus avoir toutes ses -) loc. verb. rég. Nièvre et Ouest INTELL. "avoir l'esprit dérangé" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1909 - «Philippe nous écrit que maman n'a plus toutes ses idées.» J. Renard, Journ., 1241 - FXT
intoxication (par le mot ou l'idée) n.f. PSYCHOPATHOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1900 - «[...] un phénomène que les Allemands appellent Haftenbleiben, et que l'on a traduit par intoxication par l'idée ou le mot précédents. Ce trouble est du même genre que celui que Pick (119) a appelé pseudo-apraxie : si un malade s'est servi, par exemple, d'une cuillère, et qu'on lui met dans la main une clef, il se mettra à puiser sa soupe avec cette clef.» E. Claparède, Revue générale sur l'agnosie, in L'Année psychol., 6e année, 105 - M.C.
1903 - «Le terme de persévération, serait employé pour désigner le cas spécial de l'intoxication par le mot ou par l'idée.» A. Pick, Etude clinique sur les troubles de la conscience dans l'état postépileptique, in Annales médico-psychol., I, 23 - M.C.
1907 - «La persévération [...] consiste, selon Neisser, à qui l'on doit cette dénomination, dans la répétition des mots et des phrases d'une façon itérative, alors même que leur retour n'a plus sa raison d'être. La persévération correspondrait à l'intoxication par des mots des auteurs français, puis aux dénominations allemandes qui suivent : festhaften, haftenbleiben, ankleben et autres variables moins justes et moins usitées que le vocable de Neisser : persévération ou réaction persévératrice.» Dr Soutzo fils et S. Marbe, Quelques images cliniques, in L'Encéphale, 25 avr., numéro 4, 386 - M.C.
1912 - «La p.[ersévération] se nomme quelquefois : intoxication par une idée.» Garnier et Delamare, Dict. des termes techniques de méd. (5e éd., Maloine) - M.C.
inventer : ne pas avoir inventé la poudre loc. verb. non conv. INTELL. "fig." - BEI, 17e ; FEW (4, 790a), GLLF, 1718, Acad. ; TLF, cit. Stendhal, 1835 ; L, ø d ; GR[85], cit. Anouilh ; DEL, ø d.
• ne pas avoir inventé les tire-bouchons
1854 - «PLANTIN. Gourot, lui, sait son affaire, tandis que l'autre... PREMIER LIEUTENANT. La sait à moitié. C'est pas encore lui qui a inventé les tire-bouchons. PLANTIN. Ni les paratonnerres. Après ça, Gourot n'a pas besoin de ça.» H. Monnier, Les Bourgeois de Paris, 261 (Charpentier) - P.E.
inventer : ne pas avoir inventé la poudre loc. verb. non conv. INTELL. "fig." - BEI, 17e ; FEW (4, 790a), GLLF, 1718, Acad. ; TLF, cit. Stendhal, 1835 ; L, ø d ; GR[85], cit. Anouilh ; DEL, ø d.
• ne pas avoir inventé les télégraphes électriques
1855 - «CORNALINE. Vous comprenez bien, chère amie, que j'ai étudié mon marquis et que je le sais par coeur. Il n'a pas inventé les télégraphes électriques, et il absorbera tout ce que je voudrai lui faire avaler.» Cogniard frères et Bourdois, Le Monde-camelotte, 12a (Magasin théâtral) - P.E.
inventer : ne pas avoir inventé la poudre loc. verb. non conv. INTELL. "fig." - BEI, 17e ; FEW (4, 790a), GLLF, 1718, Acad. ; TLF, cit. Stendhal, 1835 ; L, ø d ; GR[85], cit. Anouilh ; DEL, ø d.
• ne pas avoir inventé les paratonnerres
1854 - «PLANTIN. Gourot, lui, sait son affaire, tandis que l'autre... PREMIER LIEUTENANT. La sait à moitié. C'est pas encore lui qui a inventé les tire-bouchons. PLANTIN. Ni les paratonnerres. Après ça, Gourot n'a pas besoin de ça.» H. Monnier, Les Bourgeois de Paris, 261 (Charpentier) - P.E.
inventer : ne pas avoir inventé le fil à couper le beurre loc. verb. non conv. INTELL. "fig." - DEL, BEI, 1867, Delv. ; Ls, cit., 1873 ; GLLF, TLF, GR[85], ø d.
1863 - «RABAT-JOIE. Jeune homme, - j'ai beaucoup connu... monsieur votre père... Il était grêlé, mais bon travailleur. - Quant à son intelligence..., je ne crois pas que ce soit lui qui ait inventé le fil à couper le beurre !... BELOEIL. C'était mon père !...» Siraudin et Blum, Mon-Joie fait peur, 16 (Dentu) - P.E.
jeu (voir dans le - de qqn) loc. verb. INTELL. - TLF, cit. Farrère, 1907.
1904 - «Tiens comme on lâche. Il n'y a pas deux manières. Si tu crois que je ne vois pas dans ton jeu... Il paraît que c'est mon tour... Très flattée [...]»P. Berton et C. Simon, Zaza, I, i - E.S.
jour (être dans son bon -) loc. verb. non conv. CARACT. "être de bonne humeur" - TLF (être dans ses bons jours), cit. Lemaître, 1885 ; BEI, fin 19e ; GLLF, 20e ; GR[85], ø d.
1866 - «Nicole. [...] Il est dans son bon jour !» Th. de Banville, Gringoire, 34 - FXT
jour (être dans son bon -) loc. verb. non conv. CARACT. "être de bonne humeur" - TLF (être dans ses bons jours), cit. Lemaître, 1885 ; BEI, fin 19e ; GLLF, 20e ; GR[85], ø d.
• être dans son jour - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1863 - «BOCARDON, riant. - Ah ! ah ! (Aux autres.) Il n'est pas dans son jour.» Labiche, Célimare le bien-aimé, in Labiche, Théâtre, 189 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
jusque-là (avoir - de qqch.) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig. : en avoir assez" - L, FEW (14, 73b), GLLF, 1676, Mme de Sév. ; TLF, cit. Daudet, 1868 ; PR[73], ø d.
1673 - «En un mot, j'ai déjà de Marseille et de votre absence jusque-là [...]» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 26 janv., I, 601 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
lacs (tomber dans le -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "être dans l'embarras, être pris au piège" - L, GLLF, TLF, DEL, GR[85], 1867 ; BEI, ø d.
• mettre qqn dans le lasse - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1786 - «TROTTIN. Tu as fort bien fait de suivre mes avis. Il s'agit maintenant de trouver un moyen pour... THIBAUT. Dame, vous m'avez mis dans l' lasse, faut qu' vous n'en retiriais da !» [Ducray-Duménil], Les Deux Martines, 17 (Cailleau) - P.E.
lacs (tomber dans le -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "être dans l'embarras, être pris au piège" - L, GLLF, TLF, DEL, GR[85], 1867 ; BEI, ø d.
• mettre qqn dans le lac - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1789 - «Les Scélérats ! [...] comm' y vous ont mis dans l' lac ! comme y vous y ont laissé !» Les Poissardes à la reine, 6 (Impr. de Lormel) - P.E.
lait (nager dans du -) loc. verb. non conv. AFFECT. "être au comble du bonheur" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1759 - «DILAZAL [...] Il nage dans du lait, en portant ma couronne ; / Son crime me l'ôta, son crime la lui donne !» Grandval fils, Les Deux biscuits, 183 (Pauvert et Terrain vague) - P.R.
Landerneau (faire du bruit dans -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. - absent TLF
Corr.DELF (1798, Duval) et compl. Ls (1796, Duval), GR[85] (Duval)
1796 - «ALAIN. Sa mort a fait du bruit dans Landerneau. [...] ALAIN. Antoine ! Oh ! le bon tour ! Je ne dirai rien ; mais cela fera du bruit dans Landerneau.» A. Duval, Les Héritiers , 351b et 364b (Impr. Didot) - P.E.
Landerneau (il y a du nouveau dans -) loc. phrast. ÉVÉN. - ø t. lex. réf. ; absent TLF. cela fera du bruit dans - : Ls, 1796, A. Duval ; DELF, cit. A. Duval, 1798
1843 - «Faut qu'il y ait du nouveau dans Landernau...» Dumanoir et Arago, Brelan de troupiers, sc. xiii - P.W.
larme (avoir la - à l'oeil) loc. verb. AFFECT. - GLLF, v. 1660, Bossuet ; L, cit. Bossuet ; R, cit. Daudet ; DELF, mil. 19e ; DG, Lex.[75], PR[77], TLF, ø d.
déb. 16e - «LE SOT. Il avoit beu par tel compas, / Qu'il avoit les larmes a l'ueil.» Farce du gaudisseur, in E. Droz, Le Recueil Trepperel, Les Sotties, 10 (Slatkine) - P.E.
1595 - «Qui vive, dirent les guetteurs ? Vivons tous, respondit Roger, la larme à l'oeil, et bons amis comme devant.» Nouv. des régions de la lune, in Satyre Menippée, 311 (Charpentier) - P.E.
1632 - «[Rhodes] est une ville où je n'osois pas promener librement à cause de la jalousie que les Turcs ont contre les chretiens qui ne peuvent voir ses belles et grandes fortifications qu'avec la larme à l'oeil.» F. de Gallaup-Chasteuil, let., in Les Correspondants de Peiresc, II, 333 (27) (Slatkine) - P.E.
1645 - «Jei différé de vous escrire pendans que vous auiés encores la larme à l'oeil mais l'espasse de deus mois ayant donné le loisir de penser quil ne faut point pleurer les bienheureus. Je m'imagine que vous serés retourné en vous mesme [...]» Poussin, Corresp., 323 (Schemit) - P.E.
1649 - «J'y reconnus la porte Scée, / De laquelle, la larme à l'oeil, / Je baisai les gonds et le seuil.» Scarron, Le Virgile travesti, 138 (Garnier) - P.E.
larmes (avoir des - dans la voix) loc. verb. VOIX - FEW (5, 119a), GLLF, v.1800 ; TLF, cit. Champfleury, 1853 ; GR[85], cit. Balzac ; DEL, ø d.
1801 - «[...] les amateurs prétendent y reconnaître le charme de mademoiselle Desgarcins, qui, suivant leur expression, plus bizarre qu'originale, avait des larmes dans la voix.» Geoffroy, Cours de litt. dramatique, VI, 258 (Blanchard) - P.E.
linge (avoir du -) loc. verb. non conv. ARGENT "être cossu" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1934 - «P. Avoir du linge, to be well off.» Mansion, Harrap's standard French and English dictionary, part. 1 (fr.-angl.) - R.R.
linge (avoir du -) loc. verb. non conv. TOILETTE "être bien vêtu" - GLLF, 19e ; TLF, DEL, GR[85], ø d.
Corr.DDL 28 (av. 1872, même texte) et compl. BEI (Larch.)
av. 1861 - «Et Bovarine ! qu'est-ce que c'est ? Ça a-t-il du linge ?» Lemercier de Neuville, in Larchey, Les Excentricités du langage fr., 165 (R. anecdotique) - P.E.
lire dans les yeux loc. verb. RELAT. "discerner, reconnaître comme par un signe" - TLF, DHR, 1592, Mont. ; GLLF, ø d.
1542 - «En pensant à celluy / Que je soubhaitte en la place de luy, / S'il parle bien, il lira dans mes yeulx / Que mon amy diroit encores mieulx.» A. Héroet, Oeuvres poétiques, 28 (Droz, STFM, 1943) - P.E.
loup (avoir vu le -) loc. verb. non conv. CARACT. "avoir de l'expérience" - Hu, Ph. de Marnix ; FEW (5, 457b), GLLF, 1640, Oudin ; L, DG, TLF, Lex.[79], ø d.
• avoir vu courir le loup - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1799 - «MENU. Il s'entend avec l'aveugle, je te dis ; mais ils ne me feront pas. J'ai vu courir le loup. Comme ils feraient des moqueries de moi, si je leux lâchais la pièce en Jobar...» [Aude et Hapdé], Cadet Roussel misantrope et Manon repentante, 17 (Théâtre du Vaudeville) - P.E.
loup (enfermer le - dans la bergerie) loc. verb. ACTION "fig." - FEW (5, 457b), 1680, Rich. ; L, Mme de Sév. ; TLF, cit. Acad., 1835 ; DG, GLLF, PR[77], ø d.
1676 - «Comme elle a bien de l'esprit, elle paroît entièrement délivrée de la crainte d'enfermer le loup dans la bergerie : sa beauté est extrême, et sa parure est comme sa beauté [...]» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 7 août, II, 165 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
luna (avoir la -) loc. verb. d'apr. ital. CARACT. "être triste" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1839 - «A l'époque de ses malheurs il y avait déjà près d'une année que la duchesse avait fait une rencontre singulière : un jour qu'elle avait la luna, comme on dit dans le pays, elle était allée à l'improviste, sur le soir, à son château de Sacca, situé au delà de Colorno, sur la colline qui domine le Pô.» Stendhal, La Chartreuse de Parme, 346 (Garnier, 1962) - TGLF
lune ((être) dans sa bonne -) loc. verb. non conv. CARACT. "être de bonne humeur" - FEW (5, 449b), GLLF, TLF, 1808, D'Hautel ; DEL et GR[85] (être dans une -), ø d.
1760-63 - «LA MERE FANCHETTE [...] C'pendant tiens, ma Chaplu, t'es ben heureuse de m' prendre dans ma bonne lune j' te l' dis et si c' n'etoit l' respect d' la considérance du respectable monde qui m'entend, j' t'aurions plutôt lâché un litron d'F. par les oreilles et une bardée de coups de poing sur la portraiture qu' tu n'aurois r'gardé par ou [...]» Beaumarchais, Les Députés de la Halle et du Gros-Caillou, in Beaumarchais, Parades, 115 (SEDES) - P.E.
lune (avoir l'air de tomber de la -) loc. verb. non conv. CARACT. "avoir l'air étonné" - PR[72], Dorgelès ; absent TLF.
1904 - «Eh ! oui ! Tu n'es jamais à ce qu'on dit. Tu as l'air de tomber de la lune ! [...]» P. Berton et C. Simon, Zaza, II, viii - E.S.
main (avoir la - malheureuse) loc. verb. non conv. ÊTRE "être maladroit" - TLF, cit. Sand, 1845 ; L, GLLF, 1867 ; DEL, GR[85], ø d.
1781 - «M. POINTU [jouant aux dés]. Tope... dix. LEANDRE. Voilà un coup manqué. M. POINTU. Voilà vos quatre cents louis. Je vous en dois six à mon tour, & c'est à vous le dez. LEANDRE. J'ai la main malheureuse. Combien jouez-vous ? M. POINTU. Je prends ma revanche. Les mille.» [Beaunoir], Jérôme Pointu, 38 (Cailleau) - P.E.
1804 - «BRISQUET [...] J'ai la main malheureuse aujourd'hui ; j'ai déjà cassé un verre et trois assiettes [...]» Dumaniant et Servière, Brisquet et Jolicoeur, 20 (Cavanagh) - P.E.
1830 - «DEUXIEME CHIFFONNIER. L'affaire est sérieuse... / Que ne t'en charges-tu ? LA SENTINELLE. J'ai la main malheureuse... / Je crains de le manquer !» Carmouche, de Courcy, Dupeuty, Tristine, 19 (Riga) - P.E.
main (avoir la dernière -) loc. verb. ÉVÉN. "être achevé, fignolé" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. mettre la dernière main à : GR[85], cit. Ronsard ; GLLF, 1668, La Fontaine ; L, cit. La Fontaine ; TLF, cit. Courier, 1808 ; DEL, ø d
1555 - «[...] ce livre que tu vois au jourd'huy sortir en la lumiere. Lequel n'ayant eu jamais la derniere main, ains semblable à un pauvre posthume, a pris naissance apres la mort de son pere [...]» Jodelle, Oeuvres complètes, I, 95 (Gallimard) - P.E.
mains (rien dans les -, rien dans les poches) loc. adv. non conv. PHRASÉOL. - L, GLLF, GR[85], 1869 ; TLF, cit. Vailland, 1945 ; DEL, ø d.
1855 - «PROCOPE [...] Un mandarin passe dans une rue de Pékin ou de Kanton... je touche le bouton de cette porte... il tombe... est-ce que je suis coupable ?... Je n'ai pas d'épées, pas de pistolets, pas de poignards, rien dans les mains, rien dans les poches...» Monnier et Martin, As-tu tué le mandarin ?, 7 (M. Lévy) - P.E.
mal (avoir - à une patte) loc. verb. non conv. ARGENT "ne pas vouloir payer" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1797 - «[...] i s' font si ben payé eux, que ne baillont-i d' leur part ? - Ah ben oui, i z'ont tous mal à c'te patte là, si n' prenions que leurs gages, i z'i en auroit b...ment de reste.» Chronique de Paris, n° 51, 19 floréal an V, 2 - P.E.
malheureuse (avoir la main -) loc. verb. non conv. CARACT. "être maladroit" - TLF, cit. Sand, 1845 ; L, GLLF, 1867 ; DG, Lex.[79], DELF, GR[85], ø d.
• avoir la main périlleuse non conv. - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1795 - «DUPONT. Eh bien ! qui est-ce qui ne casse pas ? Je me rappelle que j'avais la main périlleuse aussi, étant petit. Je ne touchais à rien sans le casser.» Dorvigny, Jocrisse changé de condition, 42-43 (Cailleau) - P.E.
marché (avoir le - de) loc. verb. COMM. - FEW (6/II, 4a), Brantôme ; absent TLF.
1598 - «Mais on leur dict, que deux Janissaires auoyent deffendu aux mariniers de partir iusques à ce qu'ils eussent eu le marché de nous, qui vaut autant à dire, iusqu'à ce qu'on leur eust donné de l'argent.» J. de Villamont, Voy., livre 2, ch. 8, 283 - R.R.
margouillis (dans le -) loc. adv. ÉVÉN. "dans une situation fâcheuse" - L, 1764, D'Alembert ; R, cit. Huysm.margouillis : FEW (6/I, 321a), GLLF, 1750, Ménage.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1738 - «GILLE. Oui, mais jarnonbille, il faut récompenser les gens quand on veut qu'ils se mettent dans le margouillis pour nous.» Fagan, Isabelle, in Fagan, Théâtre, IV, 392 (Duchesne) - P.E.
*1752 - «NADERI. [...] Vous allez, de malheurs, sans cesse être assailli, / Et vos pieds, à la fin, sont dans le margouilli.» Grandval, Les Deux biscuits, 30 (A Astracan) - P.E.
*1790 - «Nous y vla pourtant foutus, tout du long et du large dans le mergouilli des élections [...]» Journ. de la Rapée, numéro 2, 1 - P.E.
margouillis (dans le -) loc. adv. ÉVÉN. "dans une situation fâcheuse" - TLF, 1738, Fagan ; L, 1764, D'Alembert ; R, cit. Huysm.margouillis : FEW (6/I, 321a), GLLF, 1750, Ménage.
• dans le margouillés - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1794 - «[...] le Peuple ne sera plus duppe de ses sacrés filous qui n'avoient pris son encollure que pour le mettre dans les margouillés [...] la mettre dans le margouillés jusqu'aux bretelles [...]» Le Sappeur sans-culotte , numéro 1, 1-2 et numéro 2, 2 - P.E.
marin (avoir le pied -) loc. verb. MAR. - FEW (6/I, 344b), GLLF, 1685, Fur. ; L, Saint-Simon ; DG, PR[73], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1673 - «Le pauvre Grignan n'a pour tout potage que le régiment des galères, qui a le pied marin, très-ignorant d'un siège. Il a beaucoup de noblesse avec de beaux justes-au-corps, qui ne fera que l'incommoder.» Mme de Sévigné, Let., à M., Mme de Guitaut , 23 nov., I, 637 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
marteau (avoir un coup de -) loc. verb. non conv. CARACT. "être fou" - GR[85], av. 1585, Ronsard ; TLF, 1587, Ronsard ; Hu, Ronsard.
Aux 18e et 19e - FEW (6/I, 309a), DFNC, 1835, Acad. ; E, av. 1840 ; L, ø d ; TLF, cit. Maupassant, 1880 ; DG, GLLF, ø d. 1796 - «BRUNO. Tians, qu'il est donc drole ! est-ce qu'il auroit un coup de marteau, c' pauv' cher homme ?» Pigault-Lebrun, Les Sabotiers, 28 (Huet) - P.E.
martel (avoir - en tête) loc. verb. AFFECT. - DDL 18, 1561, J. Grévin ; Hu, Pasquier ; FEW (6/I, 313a), 1607 ; L, cit. Th. Corn. ; DG, ø d ; TLF, cit. Benoit, 1919 ; DELF, ø d.
• avoir des martels en tête - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1867 - «Et vli ! Et vlan ! Tenez vous bien, gens de clubs, drôles de la Bourse, demoiselles de ballet et vous aussi, vieux catharreux de Cythère [...] Il a tant d'autres martels en tête, le dix neuvième siècle !» Ch. Bataille, in Le Charivari, 1er oct., [2] - J.Hé.
martel en tête (avoir -) loc. verb. non conv. AFFECT. - DDL 18 (- le - en teste), 1561, Grévin ; FEW (6/I, 313a), 1607, Hulsius ; Hu, Pasquier ; L, Corn. ; BEI, 1690, Fur. ; TLF, cit. Benoît, 1919 ; DEL, ø d.
1559 - «Combien qu'il est aussi soigneux de ses affaires, bien qu'il aye aussi martel en teste pour ses affaires [...]» Térence, Heautontimorumenos, 71 (apud Theobaldum Paganum) - P.E.
martel en tête (avoir le -), martel en tête (avoir -) loc. verb. AFFECT. - FEW (6/I, 313a), 1607, Huls ; L, cit. Th. Corn. ; DG, ø d ; absent TLF.y - : Hu, Pasquier
1561 - «JULIEN. Avez-vous le martel en teste ? / Signor mio, sus, une aubade ! PANTHALEONE. Mais plustôt une bastonnade / A ce faquin qui fait du brave. JULIEN. Vous n'avez guères que la bave [...]» J. Grévin, Les Esbahis, in J. Grévin, Théâtre complet et poésies choisies, V, i, 197 (Garnier) - P.E.
meubles (mettre [une femme] dans ses -) loc. verb. GALANT. "installer [une maîtresse] dans un logement meublé" - FEW (6/III, 1b), GLLF, v. 1730 ; BEI, 1782, Rétif ; TLF, cit. Balzac, 1846 ; GR[85], ø d.
1732 - «DESPREZ [...] Un jeune homme [...] se prit de goût pour moi, et je fis la sottise de l'aimer de bonne foi ; il me mit dans mes meubles.» A.-C. de Caylus (?), Le Bordel, 23 (Pauvert et Terrain vague) - P.R.
meubles (être dans ses -) loc. verb. non conv. HABITAT - GLLF, 1691, Dancourt ; FEW (6/III, 1b), DEL, 1835, Acad. ; TLF, GR[85], cit. Zola, 1878.
• loger dans ses meubles - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1865 - «Non, le maigre salaire que reçoit la femme ne compense point la désertion du domicile et l'abandon des soins du ménage. Cette vérité n'exige ni phrases solennelles, ni démonstrations éloquentes [...] Sauf des exceptions très-rares, elle est applicable partout et à toutes les conditions, et elle intéresse au plus haut degré la population ouvrière de Paris, dont plus des quatre cinquièmes logent dans leurs meubles, terme vulgaire qui décore l'une des colonnes statistiques de l'enquête, et sous lequel il convient de saluer la famille et le foyer.» Ch. Lavollée, in R. des deux mondes, t.55, 15 févr., 1038 - M.C.
minute (avoir sa - de qqn) loc. verb. RELAT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1880 - «Chose inouïe ! Napoléon lui-même, ce grand choqueur d'opinion publique qui convenait à Sainte-Hélène d'avoir été renversé pour l'avoir choquée [...] eut sa minute de madame de Staël [...]» Barbey d'Aurevilly, Goethe et Diderot, vii (Dentu) - J.S.
minute (dans la -) loc. adv. non conv. TEMPS - L, ø d ; absent TLF.
1779 - «ANDRE [...] Ne vous impatientez pas, je vas t'être ici dans la minute ; & pis si vous avez d'autre commission, nous les ferons ; pas vrai, Monsieur.» Dorvigny, L'Avocat chansonnier, 190-1 (s.l.n.d.) - P.E.
1782 - «NICODEME. Eh ben, portez-y... cinquante bouteilles de vin. GIGOT. Duquel ? NICODEME. Du pus cher. Je vas vous payer tout de suite. Je reste-là. GIGOT. Dans la minute, Monsieur.» [Guillemain], Le Faux talisman, in Recueil gén. des proverbes dramatiques, XV, 193-4 (A Londres) - P.E.
1783 - «JAVOTTE. Je vous attends. LUCAS. Dans la minute. (Il s'en va.)» Guillemain, Les Cent écus, 20 (Cailleau) - P.E.
1798 - «MANON. Vous allez être servis dans la minute. - Elle sonne un garçon [...]» Boullault, La Mort de Cadet-Roussel, 6 (Barba) - P.E.
1804 - «CENTIME. Voilà six francs, apportez nous une bouteille de bon. GARGOTIN. Dans la minute. (à part.) Faut qu'il soit vraiment riche pour faire une dépense comme ça. PHILISTIN. Comme tu fais aller l'argent !» Martainville, Une Demi-heure de cabaret, 4 (Barba) - P.E.
moelle (avoir de la -) loc. verb. non conv. CARACT. "fig. : avoir du "cran"" - FEW (6/I, 634a ; avoir moelle), 1878, Larch. ; DFNC (- dans les os), ø d ; absent TLF.
Formule d'approche : 1827 - «GERVAIS. Moi ! avec ma poigne et c't' outil-là, (il montre son marteau) je m' moquerais de toute la bande, vois-tu, j' les battrais tous comme du fer. L'HOTE. Ah ! j' sais ben qu'il y a d' la moëlle la dedans. GERVAIS. On le dit, et bonsoir, à dimanche.» Antier et Arago, Mandrin, 12 (Bezou) - P.E.
moelle (avoir de la -) loc. verb. non conv. CARACT. "fig. : avoir du "cran"" - FEW (6/I, 634a ; avoir moelle), 1878, Larch. ; DFNC (- dans les os), ø d ; absent TLF.
Compl.DArg. (s.v. moelleux, 1859)
1859 - «ERNEST. - Parce que t'es un gouapeur. Mais ceux qui préfèrent le sentiment à la gouape, c'est pas ça. On a de la moelle ou on n'en a pas. T'as jamais eu de moelle pour un décime.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 77 (M. Lévy) - P.E.
monde (avoir son passeport pour l'autre -) loc. verb. non conv. SANTÉ "mourir" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1777 - «[...] je présume quils auront bientôt leur passeport pour l'autre monde, sans que je m'y oppose...» [Marchand et Nougaret], Le Vuidangeur sensible, 2 (Bastien) - P.E.
moral (avoir le -) loc. verb. AFFECT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.avoir bon moral : GLLF, PR[82], ø d
1917 - «Il [...] accomplit son service avec un entrain et une belle humeur qui enthousiasment le sergent Charles : - Ah ! vous l'avez, le moral, vous, Laurençot !» A. Erlande, in Mercure de France, numéro 452, 16 avr., 692 - P.E.
mouchoir (dans un -) loc. adv. SPORTS - TLF, 1895, Le Vélo ; E, PR[73], GLLF, 1909 ; FEW (6/III, 175a), 1959, Rob.
*1900 - «Si j'osais, je dirais que tous trois ont fini dans un 'mouchoir'.» Le Sport universel illustré, 11 août, 509b - M.H.
mouvement (être dans le -) loc. verb. non conv. HIST. MOEURS "fig. : être au courant de ce qui se fait" - TLF, 1881, Rigaud ; BEI, 1883 ; GLLF, DEL, GR[85], 1888, Lar. ; FEW (6/III, 168a), 1890.
1844 - «M. MATOU. Etre si avancé en politique et si arriéré en fait de danse ! LE COLONEL. Ah ! il y a long-temps que ce pauvre La Roquette n'est plus dans le mouvement.» J.T. Merle, in La Mode, 25 mars, 511 - P.E.
1867 - «PETERS. Remplissez mon verre ! (Lebranchu verse à boire.) JACOTTE, à Peters. Vous êtes dans le mouvement.» Duru et Chivot, Les Défauts de Jacotte, 16 (Libr. dramatique) - P.E.
1871 - «LARIFLA. Ce que j'en dis ?... vous êtes charmante, ravissante. NEREA. Topez-là, alors !... vous m'allez. AZOR, avec envie. Est-il chançard, mon frère ! NABUCHO. Dites-donc, Baladan, elle est dans le mouvement, votre fille... c'est une petite benoitonne.» Vanloo et Leterrier, Nabucho, 30 (Lachaud) - P.E.
moëlleux (avoir du -) loc. verb. CHORÉGR. - FEW (6/I, 640a), 1840, Acad. ; L, DG, ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1836 - «Souplesse : cette danseuse a du moelleux dans les jambes.» Landais, Dict.
*1840 - «A-t-elle des pointes ? hé ? ... a-t-elle du moelleux ? a-t-elle des pliés !» Rochefort et Carmouche, La Mère Saint-Martin, x, in Répertoire dram., IV (Henriot-Beck) - T.W.
musette (ne pas être dans une -) loc. verb. non conv. VALEUR "être remarquable" - FEW (6/III, 275b), GLLF, 1903, Lar. ; DELF, 20e et cit. L'Epatant, 1908 ; TLF, cit. Renard, 1910 ; R, PR[82], cit. Céline.
Add.DDL :
*1899 - «Mâtin, quelle allure, ça n'est pas dans une musette, ce décor antique. Ces Romains, quelle civilisation !» J. Lorrain, Heures d'Afrique, 302 (Fasquelle) - H.C.
musette (ne pas être dans une -) loc. verb. non conv. VALEUR "être remarquable" - DDL 25, 1899, Lorrain ; FEW (6/III, 275b), GLLF, GR[85], 1903, Lar. ; DELF, 20e et cit. L'Epatant, 1908 ; TLF, cit. Renard, 1910.
1896 - «Musette [...] Cela n'est pas dans une musette, dans un sac, c'est réel, cela se voit.» Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg. (Ollendorff) - A.Do.
mâche (avoir de la -) loc. verb. OENOL. "se dit d'un vin riche en tanin, ayant du corps, de la chair, et dont la consistance donne l'impression qu'on pourrait le mâcher" - GLLF, 1962, Lar. ; TLF, cit. Lar. des vins, 1979 ; DHR, 20e "avoir bon goût" : FEW (6/I, 455b ; Bourgogne), ø d
1816 - «Les vins du département de Saône-et-Loire et de l'arrondissement de Villefranche, département du Rhône, connus sous le nom de vins de Mâcon [...] ont une moelle plus épaisse et beaucoup moins délicate : sans être pâteux, ils ont ce qu'on appelle de la mâche [...].» A. Jullien, Topographie de tous les vignobles connus, 92 (L'auteur) - J.Hé.
mâche (avoir de la -) loc. verb. OENOL. "se dit d'un vin riche en tanin, ayant du corps, de la chair, et dont la consistance donne l'impression qu'on pourrait le mâcher" - GLLF, 1962, Lar. ; TLF, cit. Lar. des vins, 1979 ; DHR, 20e "avoir bon goût" : FEW (6/I, 455b ; Bourgogne), ø d
Au 20e : 1927 - «[Vin] qui a du corps. - qui a de la chair. - qui a de la mâche.» L. Forest, Monseigneur le vin. L'art de boire, 110 [liste de vocabulaire] (Établissements Nicolas) - M.C.
mâtin (avoir un plaisir de -) loc. verb. ÉROT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1789 - «[...] elle a entendu, cour du grand-maître, trois soldats du régiment de Flandre dire : Ah ! voilà les Parisiens qui arrivent, nous aurons un plaisir de mâtin [...]» Déposition de Claudine Normand, 19 déc., in Procédure criminelle, instruite au Châtelet de Paris , 46 (Baudouin) - P.E.
1789 - «[...] ces soldats en voyant arriver les femmes de Paris, dirent : "Nous allons avoir un plaisir de mâtin" [...]» Déposition de Pierre Beche, 23 déc., in Procédure criminelle, instruite au Châtelet de Paris , 57 (Baudouin) - P.E.
mélasse (dans la -) loc. adv. non conv. ÉVÉN. tomber - : TLF, 1878, Rigaud ; FEW (6/I, 680b), GLLF, Lex.[75], 1884, Sachs-Villatte ; être - : FEW, GLLF, 1889, Larch. ; TLF, cit. Bloy, 1897 ; R, PR[77], ø d.
1871 - «GRANDE ALLOCUTION DU PERE DUCHENE Et sa motion bigrement patriotique Sa grande colère contre la citoyenne Thérésa, et les jean...... (j'allais le dire !) qui vont aux courses perdre l'argent des autres et généralement tous ceux qui veulent remettre Paris dans la mélasse.» Le Grelot, n° 10, 18 juin, 3c - P.E.
neuf (être dans son -) loc. verb. MÉD. "au 9e mois de sa grossesse" - L, 1677, Mme de Sév. ; FEW (7, 207b), 1694, Acad.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1675 - «Pour achever l'agrément de mon voyage, Hélène ne vient pas avec moi : j'ai tant tardé, qu'elle est dans son neuf.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 6 sept., I, 844 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
nez (avoir le - sale) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - DEL, cit. Barbusse, 1917 ; FEW (7, 31b), 1920, Bauche ; GR[85], DArg., ø d ; absent TLF.
1897 - «IVRESSE. [...] Etre ivre, avoir le nez [...] sale.» J. Lermina et H. Lévêque, Dict., 85 (Bibl. Chacornac) - Ch.Be.
av. 1907 - «LE CHANTEUR DES RUES. - Do, mi, sol, do !... Sol ! sol ! sol !... Do, mi, sol, do ! (Bas) Vieille saleté, qui dit que je suis saoul. LA FEMME, bas. -Dis donc, tu sais, saleté toi-même ! L'HOMME, même jeu. - Vrai, faut que tu en aies, du culot, pour aller dire que j'ai le nez sale ! [...].» Courteline, in H. France, Dict. de la langue verte, 257 (Nigel Gauvin) - Ch.Bu.
nez (donner du - dans qqn) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "rencontrer qqn" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1791-98 - «Et c'est précisément dans son mari que je dois donner du nez dans le moment que je veux m'informer d'elle.» Casanova, Hist. de ma vie, t. 7, ch. 7, 150 (1960-62) - R.R.
non-avoir n.m. DR. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1800 - «Celui qui hérite par bénéfice d'inventaire court les chances de l'avoir et du non-avoir [...]» Cousin Jacques, Dict. néol. , (s.v. bénéfice d'inventaire) (Moutardier) - LTP
note (dans la -) loc. VALEUR "fig." - FEW (7, 196b ; être dans la note), 1881, Rigaud ; TLF (être -), cit. Gyp, 1928.
1879 - «[...] j'ai trouvé un autre réfractaire, que j'avais complètement oublié, et qui m'a semblé apte à faire de bonnes choses dans la note vraiment humaine, avec peut-être un peu de propension au brutalisme, mais qui s'amendera aisément.» E. Gautier, let. à Vallès, 19 sept., 260-1 (Delfau) - J.Q.
nuage (être dans un -) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig. : être dans un état de bonheur ou d'euphorie qui fait perdre le contact avec la réalité" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1868 - «GABAILLE. - [...] On me regardait... chacun semblait dire : C'est le père ! voilà le père !... Achille monte sur l'estrade d'un pas ferme... [...] Quant à moi, j'étais dans un nuage... je ne savais plus ce que je faisais... [...] !» Labiche, Le Papa du prix d'honneur, in Labiche, Théâtre, 614-5 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
oeil (avoir de l'-) loc. verb. non conv. VALEUR "avoir un bon aspect" - TLF, cit. Goncourt, 1867.
1861 - «La chose a de l'oeil. C'est léger, mais c'est trop léger. A. Scholl.» Larchey, Les Excentricités du langage - IGLF
*1902 - «Là ! c'est terminé : ça a de l'oeil !» P. Veber, Loute, III, i - E.S.
*1907 - «Avoir un bon aspect, se bien présenter. Se dit en parlant d'une chose. 'Cette robe a de l'oeil'.» H. France, Dict. - IGLF
oeil (avoir l'- sur qqn) loc. verb. non conv. RELAT. "fig." - L, DEL, Montaigne ; Gc, Amyot ; GR[85], Mol. ; TLF, ø d Commynes, in FEW (7, 312b) et GLLF, correspond à avoir l'oeil ; cf. Littré
1521 - «Non pas que le très-doulx espoux n'ait tousjours l'oeil sur elle (aultrement mal luy seroit ; car à chacun peché fust ruynée en enfer, et ne tient que à un fillet de grace).» G. Briçonnet et Marguerite d'Angoulême, Corresp., I, 54 (Droz) - P.E.
1531 - «[...] enjoignons aux officiers des lieux où il y a marchez, se prendre garde et avoir l'oeil sur lesdits vendeurs et acheteurs, à ce que nostredite ordonnance soit gardée et observée, et les infracteurs d'icelle punis comme dessus.» Déclaration, in Recueil gén. des anciennes lois fr., XII, 356 (Plon) - P.E.
oeil (avoir un - à la cave et l'autre au grenier) loc. verb. non conv. SANTÉ "être atteint de strabisme divergent" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1875 - «[...] je vois la fille. Sous le rapport de l'embonpoint et de la couleur, elle ne laisse rien à désirer. Pour la figure, l'avantage est qu'il ne lui faudra pas de fard pour avoir la peau rouge comme du sang de mouton et que, pour la surveillance des domestiques, elle aura un oeil à la cave et l'autre au grenier.» J.-A. Péray, Le Chapelier pirate, 124 (Seghers) - P.R.
oeil (donner dans l'-) loc. verb. non conv. ÉROT. "fig. : plaire, séduire" - DELF, Corn. (?) ; FEW (7, 312b), GLLF, 1779 ; L, DG, ø d ; TLF, cit. Colette, 1903 ; R, TLF, ø d.
1734 - «LE PAYSAN. [...] Je sis vaigneron, comme vous sçavez, ou comme vous ne sçavez pas, tout coup vaille ; quand les Troupes ont passé par notre Village, il a fallu que j'en logissions une partie ; il m'est échû un maudit Houssard, qui en deux jours de tems qu'il a resté cheux-moi, a donné dans l'oeil à ma coquine de femme ; ils se frotiont le grouin moi present [...]» L'Amour désoeuvré, in Le Théâtre de la foire, IX, 524 (Prault) - P.E.
1736 - «Madame Brochet. Elle a raison, elle a raison ? Est-ce que je t'aimois, toy, avant que de t'épouser ? Vrayment ouy, je veux qu'elle m'obéisse ; voilà tout, et si, en voilà assez. Sçavez-vous bien que je la regarde comme une née coiffée d'avoir donné dans l'oeil à Monsieur Ventru ?» Carolet, La My-Carême, in A.P. Moore, The Genre poissard and the French Stage, 369 (Institute of French Studies) - P.E.
1756 - «FESSARIDE. Le Prince son époux chatouille bien mon ame. / Peut-être est-il celui que le ciel a nommé / Pour apaiser l'ardeur de mon coeur enflâmé ; / Il m'a donné dans l'oeil : je n'ai pu vous le taire.» [Grandval], Le Tempérament, 10 (Au Grand Caire) - P.E.
1768 - «GENEVIEVE. [...] Ah ! vilain renégat d'amour, c'est donc comme çà que tu m'a abusée, c'est donc des Bourbonnoises qui te donnons dans l'oeuil ; tu préféreras donc une Demoiselle chien, une dévargondée riboteuse, une mariée dà tous les jours, za une honnête fille d'honneur.» La Bourbonnoise à la guinguette, 10 (Robustel) - P.E.
1777 - «HERMANN. [...] Elle m'a donné dans l'oeil ; j'ai projetté de lui parler de près.» [Marchand et Nougaret], Le Vuidangeur sensible, 6 (Bastien) - P.E.
oeil (donner dans l'-) loc. verb. non conv. ÉROT. "fig. : plaire, séduire" - DDL 19, 1734 [repris in GR] ; BEI, 1755 ; FEW (7, 312b), GLLF, 1779 ; L, ø d ; TLF, cit. Colette, 1903.
• bailler dans l'oeil - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1737 - «Jaquot [...] Tu me trouvois bien découplé ce jour-là, et je te baillis dans l'oeil si visiblement que toute la Rivière en rit depuis la Tournelle jusqu'à la Grenouillère.» Carolet, L'Assemblée des poissardes, in A.P. Moore, The Genre Poissard and the French Stage, 398 (Institute of French Studies) - P.E.
oeil (mettre dans l'-) loc. verb. CYCL. "distancer" - E, 1927 ; absent TLF.
1919 - «[...] les 20 minutes que l'autre lui avait mis dans l'oeil [...]» Vélo-Sport, 20 juill. - Lapaille, 33.
oeil : avoir les yeux dans sa poche loc. verb. non conv. SANTÉ - L, ø d ne pas avoir les yeux dans sa poche : DG, GLLF, GR[85], 1893 ; DELF, TLF (cit.), 1912, Claudel ; Lex.[79], cit. Bernanos
1809 - «Est-ce que tu as les yeux dans ta poche, avec ta voiture ?... Veux-tu bien te ranger de mon chemin, donc ?» La Savonade, in Les Méditations d'un hussard, 18-19 (Delacour et Levallois) - P.E.
oeil : avoir les yeux en sautoir loc. verb. SANTÉ "loucher" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1748-49 - «[...] avoir les yeux en Sautoir : etre louche.» P. Potier, in P.W. Halford (éd.), Le français des Canadiens à la veille de la Conquête, 121 (Les Presses de l'Université d'Ottawa, 1994) - P.H.
oeil : avoir les yeux plus grands que le ventre loc. verb. CARACT. "fig. : voir trop grand" - TLF, 1580, Mont. ; L, ø d ; FEW (7, 312a), GLLF, 1878, Acad. ; DELF, cit. Flaubert ; PR[77], ø d.
*1604 - «Nous auons les yeux plus grands que le ventre, nous n'auons pas trente ans de vie, et nous pensons bastir vne fortune de mille.» V. d'Audiguier, La Philosophie soldade, 161-2 (Du Bray) - P.E.
oeil : ne pas avoir les yeux dans sa poche loc. verb. non conv. PERCEP. "fig." - TLF, 1859, Labiche ; GLLF, GR[85], 1893, Dict. gén. ; BEI, fin 19e ; DEL, 1912, Claudel.
• ne pas mettre ses yeux dans sa poche - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1842 - «Ah ! bien dit l'aubergiste, il était temps que Moreau fît son beurre. Oui, car une fois les maîtres là, dit Léger, ils ne mettent pas leurs yeux dans leurs poches.» Balzac, Un Début dans la vie, 94 (Droz) - P.E.
oreilles (avoir les - battues de qqch.) loc. verb. non conv. AFFECT. - GLLF, 1690, Fur. ; absent TLF.
1588 - «Mais en fin ceste femme Angloise, de longue main nourrie au sang, se faschant d'avoir tous les jours les oreilles battües des faulses peurs que ses bons conseillers luy faisoient, se laissa aisément vaincre à leur prieres [...]» G. Du Vair, Actions et traictez oratoires, 17 (Cornély) - P.E.
1684 - «Ils nous battent les oreilles de leurs discours [...] I'ay les oreilles battües de ces discours [...]» Nouv. dict. du voyageur, fr.-all.-lat, 127 (Chouët) - P.E.
oublier : avoir oublié d'être bête loc. verb. non conv. INTELL. - FEW (7, 272a), 1868 ; L, GR[85], ø d ; absent TLF.
av. 1848 - «Que diable ! dit M. Pinchonnelle alléché, chacun son tour. Je veux acheter aussi, moi. - Je vous crois bien, reprend un des acheteurs, vous avez oublié d'être bête.» E. Ourliac, Proverbes et scènes bourgeoises, 296 (M. Lévy) - P.E.
ouvriers ((être) dans les -) loc. non conv. HABITAT "avoir des travaux en cours chez soi" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1883 - «Ma mère qui s'attendait à une bicoque infâme très surprise trouver petite maison solidissime, bien distribuée, pleine de placards et de débarras, sans compter un beau jardin, - qu'il va falloir défricher, par exemple, après plusieurs mois d'abandon ! Vais me mettre au travail sérieux dès aujourd'hui, - quoiqu'encore dans les affres de l'emménagement et "dans les ouvriers" ! » Verlaine, Let. inédites à Charles Morice, 30 sept., 13 (Textes litt. fr., 1964) - M.C.
palissandre (mettre dans la -) loc. verb. non conv. VIE SOC. "mettre dans ses meubles" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
• mettre dans la panissandre - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1890 - «LES ELANS d'EUPHRASIE, DU LAVOIR SAINT-MACAIRE. - Tu me mettras dans de la panissandre, et en échange je te blanchirai ... Connu, avant l'âge !» Le Journ. amusant, 22 mars, 5a, Légende d'un dessin de Mars [Echos de mi-carême] - G.S.
panique (avoir la -) loc. verb. non conv. AFFECT. panique : BW5, 1834 ; FEW (7, 543b), PR[73], 1835, Acad. ; ND3, 1836, Landais ; L, DG, ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1828 - «[...] je me sentis frapper sur l'épaule : ma première pensée fut de fuir, sans me retourner... mais un embarras de voiture barrait le passage ; j'attendis l'événement, et d'un coup d'oeil, je reconnus que j'avais eu la panique.» Vidocq, Mém. de Vidocq, I, 299 (Tenon) - Fr. mod., 41, 297.
papiers (se mettre bien dans les - de qqn), papiers (se mettre mal dans les - de qqn) loc. verb. non conv. RELAT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF être dans les papiers de qqn : FEW (7, 591a), TLF, 1798, Acad. ; GLLF, 1875, Lar. ; DELF, Proust ; L, DG, ø d.
1807 - «ARLEQUIN. Je le sais, et je viens de lui dire ma façon de penser. Mlle CASSANDRE. Vous vous serez mal mis dans ses papiers. ARLEQUIN. Qu'importe, si je suis bien dans les vôtres !» Désaugiers et Servières, Arlequin double, 24 (Barba) - P.E.
peau (mourir dans la - d'un ...) loc. verb. non conv. TRANSF. - L (cit.), FEW (8, 166a), 1784, Beaum. ; TLF, cit. Acad., 1835 ; DG, PR[77], ø d mourir dans sa peau : FEW, GLLF, 1640, Oudin ; L, R, cit. Corn. ; Lex.[75], TLF, ø d
Add.DDL :
*1576 - «Le pere. [...] Ie ne doute plus si tu mourras en la peau d'vn fol.» [L. Le Jars], Lucelle, 26 (R. du Petit Val) - P.E.
*1606 - «[...] ie te proteste que tu mourras en la peau d'vn veau, si tu ne te fais escorcher en diligence, et possible auras-tu lors beaucoup meilleure mine.» Le Triomphe de maistre Guillaume, 22 (s.l.) - P.E.
*v. 1610 - «Alors je dis à mon médecin : il faut que je vous le déclare, pour vous ôter de songerie ; c'est signe que nous ne mourrons pas en la peau de veau comme vous autres.» Béroalde de Verville, Bénédiction, in Béroalde de Verville, Le Moyen de parvenir, II, 16 (Delarue) - P.E.
peau (mourir dans la - d'un ...) loc. verb. non conv. TRANSF. - DDL 19, 1576 ; L (cit.), FEW (8, 166a), GR[85] (cit.), 1784, Beaum. ; TLF, 1835, Acad.
1567 - «FINET. Mon Maistre, ce beau Capitaine / De foin, s'il ne change la sienne, / Mourra dedans la peau d'un veau.» Baïf, Le Brave, 71 (Droz) - P.E.
peau (n'avoir que la - et les os) loc. verb. non conv. SANTÉ "fig. : être très maigre" - DEL, BEI, 12e (?) ; DDL 30, 1617, R. Le Maistre ; L (cit.), FEW (7, 427b), GLLF (cit.), 1668, Racine ; GR[85], TLF, ø d.
1531 - «Curiosus agnus, Vng agneau qui est fort maigre, qui na que la peau & les os.» R. Estienne, Dictionarium, 175 r° - P.E.
peau (n'avoir que la - sur les os) loc. verb. SANTÉ - DELF, 12e (?) ; L (cit.), DG (cit.), FEW (7, 427b), GLLF (cit.), 1668, Racine ; Lex.[79], GR[85], TLF, ø d.
1617 - «Vn Enfant de sept ans (disions nous) si delicate, qui n'a que la peau sur les os, et ses veines des filets : la saigner pour vn mal de trois iours, sans fieure, et sans douleur !» R. Le Maistre, La Santé du prince, 16 (s.l.) - P.E.
peau (être mal dans sa -) loc. verb. non conv. AFFECT. - GLLF, 1970 ; DELF, GR[85], TLF, ø d.
1961 - «Parce qu'il était mal dans sa peau T.E. Lawrence se jeta dans son aventure à corps perdu.» L'Express, 14 sept., 28 - P.W.
peur (avoir plus de - que de mal) loc. verb. AFFECT. ÉVÉN. "sortir d'une situation dangereuse sans grand dommage" - FEW (8, 86b), GLLF, 1788, Féraud ; DEL, fin 18e ; TLF, cit. Libération, 1985 ; GR[85], ø d.
1561 - «Il peut bien aduenir, & est le plus souuent, que c'est à cause de la crainte, comme i'ay experimenté de plusieurs : qui apres l'operation me disoyent qu'ils auoyent eu plus de peur, que de mal.» P. Franco, Traité des hernies, 246 (Cercle du livre précieux) - P.E.
peur (avoir plus de - que de mal) loc. verb. AFFECT. ÉVÉN. "sortir d'une situation dangereuse sans grand dommage" - DDL 34, 1561, P. Franco ; FEW (8, 86b), GLLF, 1788, Féraud ; BEI, DEL, fin 18e ; TLF, cit. Libération, 1985 ; GR[85], ø d.
Formule d'approche : 1606 - «En courant, il bronche dans ung trou entre deux quarreaux. [...] Pleure plus de la peur que du mal [...].» J. Héroard, Journ., 1, 1050 (Fayard) - P.R.
peur (avoir plus de - que de mal) loc. verb. AFFECT. ÉVÉN. "sortir d'une situation dangereuse sans grand dommage" - FEW (8, 86b), GLLF, 1788, Féraud ; BEI, DEL, fin 18e ; TLF, cit. Libération, 1985 ; GR[85], ø d.
Add.DDL 34 (1561, P. Franco)
*1608 - «Il veult saulter par dessus ung guachis, il glisse et y tumbe de costé : eust plus de peur que de mal.» J. Héroard, Journ., 1, 1484 (Fayard) - P.R.
phrase-idée n.f. LITT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1926 - «Vient un homme représente justement un fait conçu sous l'angle de l'impressionnisme et équivaut à peu près à la phrase-idée : arrivée d'un homme.» A. Sèchehaye, Essai sur la structure logique de la phrase, 147 (Champion) - J.S.
pied (avoir le - fin) loc. verb. non conv. PERCEP. SANTÉ "sentir des pieds" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1657-59 - «Or M. de Bassompierre avoit le piéfin.» Tallemant des Réaux, Historiettes, I, 26 (Gallimard, 1960) - F.N.
pied (avoir toujours un - en l'air) loc. verb. DÉPLAC. - TLF (toujours le pié en l'air), 1548, Du Fail ; FEW (8, 296a), GLLF, 1685, Fur. ; L, Dancourt ; DG, ø d.
1680 - «Ainsi, ma fille, il faudra prendre une résolution sage, et n'être plus ici un pied en l'air, comme vous êtes toujours [...]» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 17 janv., II, 566 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
pied à l'étrier (avoir le -) loc. verb. non conv. DÉPLAC. - FEW (17, 253a), 1685, Fur. ; TLF, cit. Sainte-Beuve, 1842 ; L, DG, PR[67], ø d.
1678 - «[...] dépêchez-vous de me donner vos ordres, car ce qui s'appelle un pied à l'étrier c'est ce que j'ai.» Mme de Grignan, let. à M. de Grignan, 20 mai, in Let. de Mme de Sévigné, de sa famille et de ses amis, V, 443 (Hachette, 1862) - F.N.
pieds nickelés (avoir les -) loc. verb. non conv. ACTION - FEW (16, 600a), PR[67], ND2, 1912.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1898 - «- Et il se dessèche d'amour pour toi ! - J'ai les pieds nickelés.» G. de Téramond, La Petite Zaza, I, i - B.T.
pinceau (avoir un coup de -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1823 - «BEAUSOLEIL. [...] heureusement que le vent n'est pas fort pour le quart d'heure, et que je suis là pour te soutenir... dis donc, père Leflanc, il me semble que tu as un p'tit coup de pinceau aussi, toi.» Francis, Dartois, Gabriel, L'Enfant de Paris, 31 (Huet) - P.E.
pinçons (avoir les doigts à -) loc. verb. rég. Ardennes PERCEP. "avoir l'onglée" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1933 - «D'abord il fait tellement froid que j'ai les doigts à pinçons et les jambes gourdes comme si j'étais affligé (1) [en note (1) Infirme]. Je ne saurais remuer ni pied ni patte.» Ch. Braibant, Le Roi dort, 203 (Denoël et Steele) - J.C.
piques (avoir passé par les -) loc. verb. ÉVÉN. "fig. : avoir fait l'expérience" - FEW (7, 707b), v.1550 ; L, Hu, 16e, Tahureau ; BEI, 1690, Fur. ; absent TLF.
1547 - «Vous en parlez à ce que ie voy, comme experimenté (mon Compere) dist Anselme, & croy que vous auez passé par les piques.» N. Du Fail, Les Propos rustiques, 48 (Lemerre) - P.E.
planche (avoir de la -) loc. verb. arg. ARG. THÉÂTRE THÉÂTRE - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1838 - «Nous ne sommes pas de ceux qui admirent exclusivement [...] cette habileté matérielle que l'on appelle avoir de la planche, en argot dramatique [...]» Th. Gautier, Hist. de l'art dramatique en France, 1, 100 - P.W.
plate (avoir la bourse -) loc. verb. ARGENT "ne pas avoir d'argent" - FEW (9, 44b), GLLF, TLF, DHR, 1611, Cotgr.
Formule d'approche : 1529 - «Tant du souper comme de la disnée, / Faisons tout ung, jeunant sans fiction, / Non pas par gloire ne par devotion, / Ains par la crainte que avons de Plate Bource [...].» E. de Beaulieu, Les Divers rapportz, 345 (Genève, Droz, 1964) - P.E.
plein le dos (en avoir -) loc. verb. non conv. AFFECT. - TLF, cit. Flaubert, 1872 ; FEW (9, 60b), GLLF, 1888, Villatte ; L, DG, PR[73], ø d.
Add.DDL
*av. 1842 - «/le duc de Montebello/ sollicité un jour par un de ses amis de faire une simple démarche pour obtenir certaine décoration étrangère, lui répondit [...] 'Une croix ! une croix ! merci, j'en ai plein le dos !' [...]» Fortunatus [F. Mesuré], Le Rivarol de 1842, 134 (Bureau du Feuilleton mensuel) - P.E.
plein le dos (en avoir -) loc. verb. non conv. AFFECT. - DDL 12, av. 1842 ; L, ø d ; DELF, TLF, cit. Flaubert, 1872 ; FEW (9, 60b), GLLF, 1888, Villatte ; DG, ø d ; R, cit. Courteline ; Lex.[75], PR[77], ø d.
1809 - «ça fait pitié / Des muscadins de cette sorte. / J' en ons plein l' dos, le diable emporte / Avec son patois saugrenu....» Les Méditations d'un hussard, La Savonade, 14 (Delacour et Levallois) - P.E.
1814 - «NIGAUDIN. [...] On n'a jamais, dieu m' pardonne, / Porté d' semblables fardeaux, [...] J' peux m' vanter qu' la charge est bonne, / Et que j' en avons plein l' dos.» Désaugiers et Brazier, Le Boulevard Saint-Martin, 6 (Barba) - P.E.
1816 - «[...] v'là que, sans cornette et sans guimpe, / Ma princesse, chère aux badauds, / Sans que j' l'en pri', sur moi grimpe, / Et je dis que j' en ai plein l' dos.» Le Chansonnier de la mère Radis, 12 (Locard et Davi) - P.E.
1827 - «Allons, Suzon, je t'nons dimanche, / Ouvre tes yeux et tes rideaux ; / Quand j'ons six grands jours scié la planche, / Tu sais qu' j' ai d' la maison plein l' dos. / Il faut que j' sortions d'un' barrière... / Débarbouill' vite ton garçon...» Désaugiers, Le Menuisier Simon, in Désaugiers, Chansons et poésies diverses, IV, 26 (Ladvocat) - P.E.
av. 1831 - «L' secrétair' se lève en héros, / Apostrophe le chef d'ordre : / Va-t'en, de toi l'on a plein l' dos : / T'es un chef de désordre.» P.E. Debraux, Chansons complètes, II, 165 - P.E.
1831 - «[...] pour moi, voyez-vous, en fait d'émeute j' en ai plein le dos.» [Le Coq gaulois], numéro 4, 3 - P.E.
pleuvoir : il a plu dans son écuelle loc. phrast. ÉVÉN. "fig. : il lui est arrivé qqch. d'utile" - FEW (9, 80b), 1690, Fur. ; L, ø d ; absent TLF.
1680 - «Il a bien plu dans l'écuelle de vos cadets ; il faut espérer, ma bonne, qu'il pleuvra dans la vôtre.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 23 févr., II, 615 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
pliés (avoir des -) loc. verb. CHORÉGR. - FEW (9, 68b ; faire des pliés), 1835, Acad. ; PR[67], ND2, déb. 19e ; TLF (faire ses -), cit. Balzac, 1846 ; L, DG, ø d.
1840 - «A-t-elle des pointes ? hé ? ... a-t-elle du moelleux ? a-t-elle des pliés !» Rochefort et Carmouche, La Mère Saint-Martin, x, in Répertoire dram., IV (Henriot-Beck) - T.W.
pluie (se mettre dans l'eau de peur de la -) loc. verb. PROVERBE - absent TLF.se jeter - : FEW (9, 105b), 1694, Acad. ; DG, ø d
Compl.L (même texte, ø d)
1675 - «Je crains l'entre chien et loup quand on ne cause point, et je me trouve mieux dans ces bois que dans une chambre toute seule : c'est ce qui s'appelle se mettre dans l'eau de peur de la pluie [...]» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 13 nov., I, 910 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
plumes (avoir des -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "fig. : gagner qqch." - ø t. lex. réf. ; absent TLF. de qqn : FEW (8, 84a), 1690, Fur. ; L, ø d.
1595 - «[...] sa cour de parlement [...] a confisqué toutes nos possessions et biens, dont ceux de l'université de Paris esperent en avoir des plumes.» Nouv. des régions de la lune, in Satyre Ménippée, 298-9 (Charpentier) - P.E.
poche (je ne l'ai pas dans ma -) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. "pour dire qu'on n'a pas qqn ou qqch. à sa disposition" - DEL, ø d ; absent TLF.avoir qqn dans la / sa poche : GR[85], cit. Mauriac, 1952-57 ; TLF, ø d
1859 - «ALZÉADOR [...]. Les Alpes ! c'est facile à dire... mais je ne les ai pas dans ma poche !...» Labiche, Voy. autour de ma marmite, in Labiche, Théâtre, 549 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
poche (mets ça dans ta -) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. RELAT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1793 - «VICTOR. Ce client qui vous doit de l'argent vous a apporté... GRIPARDIN. Eh ! donnez donc. VICTOR, lui remettant des papiers. Ces pièces à examiner. HYPPOLITE, à part. Mets ça dans ta poche.» J.B. Radet, La Bonne aubaine, 11 (Théâtre du Vaudeville) - P.E.
1807 - «Mets ça dans ta poche. Locution ironique qui se dit à quelqu'un qui s'est attiré des paroles piquantes ou quelque mauvais traitement.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 134 (Slatkine) - P.E.
poignard (tourner à qqn le - dans le coeur) loc. verb. RELAT. "fig." - GLLF, 1736, Volt. ; FEW (8, 512b), L, Volt. ; absent TLF.
1671 - «[...] si quelqu'un m'eût tourné un poignard dans le coeur, il ne m'auroit pas plus mortellement blessée que je l'étois de cette pensée.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 15 avr., I, 258 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
poil (avoir du - au menton) loc. verb. non conv. SEXE ET ÂGE "être adulte" - TLF, cit. Adam, 1902 ; R, PR[77], ø d.
1650 - «L'AMOUR [...] Avec ce superbe Hocqueton, / Vous seriez plus méchant qu'Achille, / Si vous aviez une jambe de bille, / Un bras de fer, et du poil au menton. / APOLLON. Voyez un peu cette chenille !» Dassoucy, Les Amours d'Apollon et de Daphné, 80 (Droz-Minard) - P.E.
poil (avoir du -) loc. verb. non conv. CARACT. "être fort" - GLLF, 1875, Lar. ; TLF, cit. 1878-79.
1790 - «Or, celui qui appelle la nation une bougresse, une voleuse, à coup sûr vous fout un soufflet, et j'espère qu'on a des bayonnettes et du poil !» [Lemaire], 1e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 4 - P.E.
1792 - «[...] et puis d'ailleurs, s'il n'est pas content, et qu'il ait du poil, on sçait que je ne boude pas, et que le père Duchêne donne encore à choisir depuis le camion, jusqu'à la pièce de quarante huit.» [Le Père Duchêne de la rue Pavée], Billet doux du père Duchesne, 2 - P.E.
1793 - «[...] ce sont les administrateurs du district d'Arras, Pas-de-Calais, qui vont faire la chasse aux aristocrates, aux enragés-modérés, aux nobles perfides, aux prêtres scélérats. Aussi ils sont conduits par des administrateurs et un juge de paix : ils ont du poil ceux-là, ah dame.» Le Rougyff, n° 19, 223ème jour de l'égalité, 2a - P.E.
poil (avoir du -) loc. verb. non conv. CARACT. "être fort" - GLLF, 1875, Lar. ; TLF, cit. 1878-79.
• avoir du poil aux dents - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1790 - «Mais foutre, marchez-y droit comme ma pipe, autrement les paysans vous foutront sur les oreilles. Ils ont du poil aux dents, et ils se souviennent du foutu temps passé [...]» [Lemaire], Le Trou du cul du père Duchesne, 3-4 (Impr. de Chalon) - P.E.
poil (avoir du -) loc. verb. non conv. CARACT. "être fort" - GLLF, 1875, Lar. ; TLF, cit. 1878-79.
• avoir du poil aux yeux - GLLF, DELF, GR[85], 1842, E. Sue ; FEW (8, 511b), v.1850 ; TLF, cit. Courteline, 1893.
1790 - «C'est un bougre qui a du poil aux yeux que l'ami BENAVENT...» Jean Bart, n° 76, 3 - P.E.
1792 - «Nos braves volontaires leur ont prouvé qu'ils ont du poil aux yeux [...]» Hébert, Le Père Duchesne, n° 172, 7 (EDHIS) - P.E.
1838 - «S'il y avait eu là un seul homme de tête et qui eût eu du poil aux yeux, je ne t'écrirais pas aujourd'hui, et pas un homme de ma troupe ne boirait la goutte à l'avenir.» A. de Saint-Arnaud, Let., I, 173 (M. Lévy) - P.E.
poil (flatter qqn dans le sens du/de son -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1797 - «On lit dans l'excellent journal des hommes libres, que pour flatter le bon Dupont dans le sens de son poil, il faut pleurer sur la mort de Louis XVI.» Le Déjeuner, n° 11, 22 nivôse, 43 - P.E.
pointe (avoir une/sa -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être un peu ivre" - DArg., BEI, 1867, Delv. ; TLF, DEL, cit. Zola, 1877 ; FEW (9, 576b), 1890-1900, Dict. gén.
1853 - «MEGRIOT, se levant. Je vas te dire... je ne déteste pas une femme qui a une pointe... j'en ai connu une, qui, lorsqu'elle était dans cet état-là, fesait la cabriole...» Guénée, Delacour, Thiboust, Une Femme qui se grise, 21 (Impr. Daix) - P.E.
pointes (avoir des -) loc. verb. CHORÉGR. - FEW (9, 574b), TLF, 1842, Acad. Compl. ; L, ø d.
1840 - «A-t-elle des pointes ? hé ? ... a-t-elle du moelleux ? a-t-elle des pliés !» Rochefort et Carmouche, La Mère Saint-Martin, x, in Répertoire dram., IV (Henriot-Beck) - T.W.
pompe (avoir la -) loc. verb. non conv. SANTÉ "être fatigué" - ø t. lex. réf. ; absent TLFcoup de pompe : TLF, PR[73] (avoir le -), 1922, d'apr. Esnault.
1909 - L'Auto, 7 juill. - Lapaille, 36.
porte (n'avoir jamais passé par une - [avec une somme d'argent]) loc. verb. non conv. ARGENT "ne pas posséder une telle somme d'argent" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
v. 1624 - «CAPITAINE [...] Assûre toy, vilain de quatre races, que ta desobéissance te couste un habit de dix pistoles. GALAFFRE. Vous et elles ne passates jamais par une porte.» Les Ramonneurs, 64 (Ed. A. Gill, Didier, STFM) - P.E.
1633 - «ALAIGRE. Je crois que dix escus et luy ne passèrent jamais par une porte.» Cramail, La Comédie de proverbes, in E. Fournier, Le Théâtre fr. au XVIe et au XVIIe siècle, 218a (Laplace, Sanchez) - P.E.
1811 - «RAMPONEAU. Excuse ma surprise ; mais cinquante louis et Taconnet, ne passent pas souvent par la même porte.» Martainville, Taconnet, 33 (Barba) - P.E.
porte-pipes (ne pas avoir inventé les -) loc. verb. plais. CARACT. INTELL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1875 - « - Pas un mauvais garçon, mais un rapiat fini ! Ensuite, vous avez pu voir vous-même, Fanny, qu'il n'a pas inventé les porte-pipes. - Et ... après.» Le Journ. amusant, 29 mai, 4b - G.S.
potins (avoir ses -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1859 - «[...] c'est pour me consoler. De quoi ! on a ses potins [3] comme tout le monde. [Note] : [3] Embarras.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 78 (M. Lévy) - P.E.
1861 - «POTAS, TINS : Embarras, méchants commérages.» Larchey, Les Excentricités du langage fr., 218 (R. anecdotique) - P.E.
pots (mettre les petits - dans les grands) loc. verb. non conv. US. ALIM. "fig." - TLF, DEL, cit. Balzac, 1842 ; FEW (9, 264a), 1907, Lar. ; GR[85], ø d.
1806 - «[...] l'hôte, fort affable, / Met les petits pots dans les grands / Lorsqu'il nous met à table [...]» Le Caveau moderne, I, 58 (Capelle et Renand) - P.E.
pots (mettre les petits - dans les grands) loc. verb. non conv. US. ALIM. "fig." - TLF, DEL, cit. Balzac, 1842 ; FEW (9, 264a), 1907, Lar. ; GR[85], ø d.
• mettre les grands pots dans les petits plais. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1812 - «PAIN-SEC [...] chaud, chaud, que la broche bouille ; que la marmite tourne : que les casseroles sautent : il faut mettre les grands pots dans les petits ; il faut...» Martainville et Dumersan, Jean de Passy, 3 (Barba) - P.E.
poux (chercher des - dans la tête de qqn) loc. verb. non conv. RELAT. "fig." - DELF, déb. 19e ; GLLF, cit. Romains ; FEW (rég.), R, TLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
1831 - «Car nous ne sommes occupés qu'à nous découvrir mutuellement des chagrins, des maux de dents ou des cors aux pieds. C'est ce qu'on appelle à La Châtre [...] se chercher des pous [sic] dans la tête.» G. Sand, Corresp., I, 941 (Garnier) - P.E.
prise (avoir - sur qqn) loc. verb. RELAT. "se quereller avec" - FEW (9, 345b), 1613, Régnier ; GLLF, TLF, DHR, 1632, Corn.
1606 - «Harlequin repartit, Ie ne veux pas laisser passer ceste là, & vous ne prouuerez point par moy, qu'on ait iamais eu aucune prise sur eux.» [C. de Plaix], Le Passe-par-tout des pères jésuites, 168 (2e éd., s. l., 1607) - P.E.
puce (avoir la - à l'oreille) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig. : être inquiet, désemparé" - FEW (9, 523a), GLLF, GR[85], BEI, 1640, Oudin ; TLF, 1642, Oudin ; DEL, 17e.
1593 - «Le Roy, qui n'inclinoit pas en cet endroit, qui avoit la puce à l'oreille pour n'estre pas venu à bout de son desseing, fust aysément desgouté de cette entreprise [...]» R. de Lucinge, Dialogue du Français et du Savoysien, 104 (Droz) - P.E.
punaise (avoir une - dans le bois de lit) loc. verb. non conv. INTELL. "être "toqué"" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1899 - «LA DAME. [...] il s'enferme dans les cabinets pendant des fois deux et trois heures pour déclamer tout haut contre la société, hurler que l'univers entier a une araignée au plafond, une punaise dans le bois de lit, et un rat dans la contrebasse. [...] FLOCHE. [...] ma femme [...] est devenue folle [...] LE COMMISSAIRE (faussement étonné). - Se peut-il !... Elle aurait une punaise dans le bois de lit ? FLOCHE. - Et un rat dans la contrebasse !» Courteline, Le Commissaire est bon enfant, in Courteline, Théâtre... , 153 et 161 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
pâtée (y avoir grasse -) loc. verb. non conv. ARGENT "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1872 - «[...] mais, pour le cas où, contre toute probabilité, toi ou quelqu'un de ton entourage, voudriez vous occuper là-bas d'affaire humaine, et qu'en tout, vous pourriez mettre au service de cette affaire 2 000 ou 2 500 frs, il y aurait grasse pâtée, pour plusieurs [...] dans deux mois.»Prunget, let. à Vallès, 27 mai, 20 (Delfau) - J.Q.
pétrin (dans le -) loc. adv. non conv. ÉVÉN. "fig." - FEW (8, 602b), R, GLLF, Lex.[75], PR[77], 1798, Acad. ; DELF, fin 18e ; L, DG, ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1790 - «[...] dans un moment où l'on pousse la barbarie active, inventive, perfide et coercitive, jusqu'à les foutre sans rémission dans le pétrain noir comme le cul du diable.» [Lemaire], L'Ami des soldats, 3 (Impr. de Chalon) - P.E.
quelque part (avoir qqn -) loc. verb. non conv. RELAT. "mépriser, être ennuyé par" - FEW (7, 671a), 1862, Larch. ; BEI, mil.19e ; DFNC, cit. Zola [1877] ; TLF, cit. Courteline, 1891.
av. 1861 - «'Pour ce qui est de la rousse et du guet, je les ai queuqu' part.' - CABASSOL. Avoir quelque part (Etre ennuyé au suprême degré) est ici un synonyme violent d'en avoir plein le dos. Seulement cela se prolonge un peu plus bas.» Larchey, Les Excentricités du langage fr., 224 (R. anecdotique) - P.E.
queue (avoir deux trous sous la -) loc. verb. non conv. SEXE ET ÂGE - BEI, 1640, Oudin ; absent TLF.
• avoir deux pertuis sous la queue - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1584 - «LOYS. Si est-ce que les dames ont beaucoup de finesse, et n'y a au monde malice par dessus celle de la femme. Il se faut garder du devant d'un toreau, du derrière d'une mulle et de tous costez d'une femme. Puis fiez-vous à qui a deux pertuis sous la queuë !» F. d'Amboise, Les Neapolitaines, in Anc. théâtre fr., VII, 283 (Jannet) - P.E.
queue (n'avoir ni - ni tête) loc. verb. non conv. VALEUR "fig." - GLLF, DELF, 1835, Gautier ; TLF, cit. Baudelaire, 1867 ; L, ø d sans queue ni tête : GR[85] (cit.), TLF, 1835, Gautier ; Lex.[79], ø d
1813 - «JASMIN. Hé bien, voilà de ces mariages qui n'ont ni queue, ni tête, et qu'on devrait défendre.» Désaugiers et Gentil, Le Petit enfant prodigue, 4 (Barba) - P.E.
queue (n'avoir ni - ni tête) loc. verb. non conv. VALEUR "fig." - DDL 32, 1813, Désaugiers et Gentil ; GLLF, DEL, TLF, BEI (sans - ni -), 1835, Gautier ; L, ø d.
• n'avoir ni pieds ni têtes - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1777 - «Dans ce déluge de rapsodies, la Capitale se trouva inondée de projets, qui n'avoient ni pieds ni têtes, & qui, vraie maladie épidémique, se répandirent dans les Provinces [...]» [Godard d'Aucour], L'Académie militaire, Les Héros subalternes, II, 204 (Amsterdam) - P.E.
quitte (avoir plus de - à) loc. verb. ÉVÉN. - FEW (2, 1473a ; Saintonge), ø d ; absent TLF.
1930 - «On a plus de quitte à la laisser faire = on a plus d'avantage à ..., plus d'acquêt de (vieilli)...» Glossaire du parler français au Canada (Les Presses de l'Université Laval, 1968) - TLFQ
race (avoir de la -) loc. verb. CARACT. "distingué" - TLF, ø d.
1836 - «Si elle avait eu de la race, peut-être eussé-je essayé, mais elle est incorrigiblement bourgeoise.»Barbey d'Aurevilly, Premier memorandum, Samedy [sic], 20 août, 10 (3e éd.) - A.R.-J.De.
1932-35 - Acad., Dict., in Mots et dict.
rang (rentrer dans le -) loc. verb. ACTION "fig." - TLF, cit. Albert, 1918 (même texte) ; GLLF, 1951, Giono ; DELF, 20e ; Lex.[75], ø d.
1918 - «La défaite et la famine engendrent le bolchévisme. Mais ici le bolchévisme est un état passager. Voyez les révoltes de Kiel et de Hambourg ! Les masses allemandes, où la discipline est incrustée dans l'être, après quelques jours d'effervescence sauvage, rentrent dans le rang, quand on leur promet qu'elles vont manger. La colère contre les dirigeants n'a pas suffi pour balayer les hommes de l'ancien régime.» H. Albert, in Mercure de France, numéro 491, 1er déc., 534 - P.E.
rat (avoir un - dans la contrebasse) loc. verb. non conv. INTELL. "être "toqué"" - GR[85], cit. Fallet, 1977 ; absent TLF.avoir des rats dans la tête : FEW (10, 125a), TLF, 1798-1878, Acad. ; DEL, ø d
1899 - «LA DAME. [...] il s'enferme dans les cabinets pendant des fois deux et trois heures pour déclamer tout haut contre la société, hurler que l'univers entier a une araignée au plafond, une punaise dans le bois de lit, et un rat dans la contrebasse. [...] FLOCHE. [...] ma femme [...] est devenue folle [...] LE COMMISSAIRE (faussement étonné). - Se peut-il !... Elle aurait une punaise dans le bois de lit ? FLOCHE. - Et un rat dans la contrebasse !» Courteline, Le Commissaire est bon enfant, in Courteline, Théâtre... , 153 et 161 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
rata (pisser dans le -) loc. verb. arg. ARG. MILIT. CARACT. "se vanter" - absent TLF, GR[92].
1918 - Dauzat, L'Arg. de la guerre, Vocab. gén. - K.G.
recavaler en/dans la mémoire loc. verb. "fig. : revenir rapidement à l'esprit" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1936 - «Ah ! La vache ! Il était terrible !... Il me recavalait en mémoire !... Je repensais à toutes les choses... Au bar des 'Emeutes'... à Naguère ! [...] C'était dégueulasse au fond... comme il avait pu nous mentir...» Céline, Mort à crédit, 682 (Denoël et Steele) - TGLF
reconnaissance (avoir la - du ventre) loc. verb. non conv. RELAT. "être reconnaissant envers qui a nourri, a apporté son assistance matérielle" - BEI, 19e ; TLF, cit. Breton, 1928 [évoqué par DEL] ; GLLF, DHR, 20e.
• avoir la reconnaissance du polichinelle - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1895 - «- [...] Et puis... pour ce que ça nous rapporte ! - Le fait est ! - Ces gens n'ont même pas la reconnaissance du polichinelle...» A. Allais, Deux et deux font cinq, 459 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
record (dans/en un temps -) loc. adv. MESURE - TLF, cit. Saint-Exupéry, 1928 ; FEW (18, 103b), GLLF, 1964, Lar. ; DMC, 1969, Le Monde ; Lex.[79], GR[85], ø d.
*1952 - «Avec la MACHINE A LAVER 'ROYAL' la lessive devient un plaisir, car elle BOUT, LAVE, RINCE, ESSORE, intégralement dans un temps record. [...] en un temps record !» Annonce, in Arts ménagers , numéro 27, mars, 22 et 67 - P.E.
revenir : avoir un goût de revenez-y loc. verb. non conv. US. ALIM. - GLLF, 1893, Dict. gén. ; BEI, déb.19e ; FEW (10, 353b), TLF, DEL, GR[85], ø d.
1835 - «AUGUSTINE, qui s'est délectée à boire. Il est gentil votre vin, monsieur Théodore, il est bien doux. THEODORE. Ma foi... mon verre a filé au galop sans dire gare. (Il tend son verre.) HIPPOLYTE. Eh bien ! redoublons... AUGUSTINE, tendant le sien. Par la même occasion. HIPPOLYTE. Il paraît qu'il a un petit goût de revenez-y.» Rougemont et de Courville, Mon ami Polyte, 9b (Magasin théâtral) - P.E.
rien (en/dans un - de temps) loc. adv. non conv. TEMPS - FEW (10, 286a), GLLF, BEI, 1867, Delv. ; TLF, cit. Zola, 1877 ; GR[85], cit. Aragon ; DEL, ø d.
1831 - «MAURICE [...] Je l'amène à la bicoque ; en un rien de temps, c'est fini !» Duvert et Henry, Le Fils du colonel, 22 (Barba) - P.E.
1841 - «LA MERE CAMUS, en dehors. Pardon, excuse, Madame... je vous prenais pour la bonne du premier... Ne vous impatientez pas, je suis à vous dans un rien de temps. LA COMTESSE. J'attendrai, Madame.» Dumanoir et Brisebarre, Mme Camus et sa demoiselle, 7a (Impr. Lacombe) - P.E.
rien pour rien (n'avoir -) loc. verb. non conv. ARGENT - R, PR[77], ø d ; absent TLF.
Add.DDL :
*1816 - «Comme nous n'avions pas d'argent, il nous fallut aviser aux moyens de nous en procurer, afin de pouvoir vivre, car à Paris, comme ailleurs, l'on n'a rien pour rien.» Hist. et aventures de Cadet l'Argoté, 5 (Sétier) - P.E.
rien pour rien (n'avoir -) loc. verb. non conv. ARGENT - DDL 19, 1816 [repris in GR] ; absent TLF.
1782 - «NICODEME [...] Oui, c'est le pus court. Ça me coûtera quelque chose ; mais on n'a rien pour rien.» [Guillemain], Le Faux talisman, in Recueil gén. des proverbes dramatiques, XV, 109 (A Londres) - P.E.
route (avoir qqch. en -) loc. verb. non conv. ACTION - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1876 - «Je dois terminer le siège de Paris pour le 2e vol. de la troisième invasion et je n'ai guère que le temps nécessaire ; [...] ensuite j'ai en route, mais ne sachant si je le ferai vraiement, la Soupe aux capucins que nous avons vue ensemble.»A. Lançon, let. à Vallès, 10 déc., 97 (Delfau) - J.Q.
répondant (avoir du -) loc. verb. non conv. CORPS "[d'une femme] être bien en chair" - DArg., 1960, Simonin ; absent TLF.
1936 - «Elle avait du répondant, un poitrail d'athlète, elle m'aurait retourné comme une crêpe si j'étais devenu très méchant !» Céline, Mort à crédit, 261 (Gallimard) - FXT
1951 - «- Lulu ! ... Ce qu'elle peut être bath, avec ses cheveux rouquins et ses mirettes vertes... Sans parler de tout ce qu'elle a comme répondant, par devant et par derrière...» M. Grancher, Douze souris et un Auvergnat, 168 (Lyon, éd. Vinay) - P.R.
sang (avoir du - dans les veines) loc. verb. AFFECT. "être sensible à l'injure" - FEW (11, 175a), GLLF, 1835, Acad. ; L, ø d "avoir du courage" : R, Lex.[79], PR[82], TLF, ø d
• avoir du sang dans le coeur - absent TLF.
1574 - «Que s'il nous reste encor' quelque masle vigueur, / Si nous avons encor' quelque sang dans le coeur [...]» Garnier, Cornélie, III, vers 813-4 (Les Belles Lettres, 1973) - Wiedemann, 36.
sang (avoir du - dans les veines) loc. verb. non conv. CARACT. "fig." - DELF, fin 18e (?) ; FEW (11, 175a), GLLF, 1835, Acad. ; L, Lex.[79], GR[85], TLF, ø d.
1803 - «PISTACHE [...] Mais avant je t'appelle / En combat singulier. / As-tu du sang dans les veines ? BOUT-RIME. Oui, du collier je suis franc. PISTACHE. Je vais te percer le flanc / Pour tes étrennes.» Francis et Désaugiers, M. Pistache, 22 (Cavanagh) - P.E.
sang (avoir le - qui bout dans les veines) loc. verb. AFFECT. - DG (le sang bouillait aux veines), cit. Rotrou [1637] ; FEW (11, 176a), 1656, Corn. ; L, cit. Corn. ; GLLF, 1694, Acad. ; Lex.[79], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1624 - «Pour moy ce peu de sang qui me boût dans les veines, / Ne permettra des Dieux les ordonnances vaines [...]» Hardy, Didon, II, 3, vers 501-2 (Elwert, 1883-84) - Wiedemann, 37.
sang (le - (de qqn) se glace dans les veines) loc. verb. AFFECT. - TLF, 1583, Garnier ; GLLF, GR[85] (cit.), 1677, Racine ; L (cit.), DG (cit.), FEW (11, 176b), 1689, Racine.
*1636 - «Le sang à ce récit dans mes veines se glace [...]» Tristan, Mariane, I, 3, vers 108 (Hachette, 1917) - Wiedemann, 37.
sang (le - (de qqn) se glace dans les veines) loc. verb. AFFECT. - TLF, 1583, Garnier ; GLLF, GR[85] (cit.), 1677, Racine ; L (cit.), DG (cit.), FEW (11, 176b), 1689, Racine.
• le sang se gèle dans les veines - DG, GR[85], cit. Marmontel il nous gèle le sang : DG, cit. Régnier Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1574 - «Lors le sang me gela dans mes errantes veines / Le poil me herissa comme espics dans les plaines [...]» Garnier, Cornélie, II, vers 403-4 (Les Belles Lettres, 1973) - Wiedemann, 37.
sang (nager dans le/son -) loc. verb. littér. SANTÉ - TLF, 1671, Pomey ; L, cit. Racine [1674] ; FEW (11, 172a), 1675 ; DG, cit. Bossuet ; GR[85], cit. Fénelon, 1699 ; GLLF, Lex.[79], ø d.
1574 - «[...] que des corps démembrez / Nageans dans leur sang propre [...]» Garnier, Cornélie, V, vers 1756 (Les Belles Lettres, 1973) - Wiedemann, 32.
1649 - «Voyant d'un oeil troublé Syra rendre l'esprit / Et nager dans son sang Mardesane sans vie [...]» Rotrou, Cosroès, V, 5, vers 1726-7 (Didier, 1950)1ère représentation en 1648 - Wiedemann, 32.
santé (en avoir une -) loc. verb. non conv. CARACT. "fig. : avoir de l'audace" - TLF, 1894, Courteline ; FEW (11, 185a), 1907, Lar.
1808 - D'Hautel, Dict. du bas-langage, in Sainéan, Langage parisien (1920) - E.S.
*1901 - «[...] courage [...] santé [...] 'Travailler est hygiénique [...] Mais gagner son pain sous la trique !. C' qu'i faut en avoir, un' santé ! ' P. Paillette.»Bruant, L'Arg. au XXe siècle - IGLF
*1903 - «[...] une crâneuse !.. et qui jaspine aux sergots quand vous n'êtes pas là !.. Ben mince alors, faut que vous ayez une santé...»J. Lorrain et D. Fabrice, Clair de lune, I, iii - B.T.
*1904 - «Ah ! si, par exemple ! Quand je le vois, je pense à Floriane, Bon Dieu ! Il faut qu'elle en ait une santé ! Je n'en veux pas de son amant [...]»P. Berton et C. Simon, Zaza, 1, iii - E.S.
sap (taper dans le -) loc. verb. abrév. de [taper dans le] sapinnon conv. SANTÉ "être mort et enterré" - ø t. lex. réf. ; absent TLF, GR[92].
1867 - Delvau, Dict. de la langue verte (2e éd.) - K.G.
sauterelle (avoir une - dans la guitare) loc. verb. plais. INTELL. "être un peu "toqué"" - DArg. (- dans la vitrine), 1982, Perret ; absent TLF.
1907 - «SAUTERELLE DANS LA GUITARE (AVOIR UNE). Même sens qu'avoir une araignée dans le plafond, être un peu toqué.» H. France, Dict. de la langue verte, 395 (Nigel Gauvin) - Ch.Bu.
sens commun (ne pas avoir le -) loc. verb. CARACT. "pour une personne" - GLLF, cit. Pascal ; DG, R, cit. Saint-Simon ; L, cit. Volt. ; TLF, cit. Chênedollé, 1807.
1625 - «[...] mais je ne sceus jamais luy faire escrire trois feuilles de suitte, et puis il n'a pas le sens commun, ne possible trop de fidelité [...]» Peiresc, Let., VI, 282 (Impr. nat.) - P.E.
sens commun (ne pas avoir le -) loc. verb. plais. VALEUR "à propos d'un vêtement" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1789 - «Vous m'obligez vendredi dernier de paroître avec un chapeau qui n'a pas le sens commun, et vous voulez aujourd'hui m'empêcher de figurer au bal faute de mon ajustement coquelicot.» Carrière-Doisin, Les Etrennes de mon cousin, 10 (Desenne) - P.E.
sept (être dans le -) loc. verb. MÉD. "être au septième jour d'une maladie" - FEW (11, 478b), 1740, Acad. ; absent TLF.
Compl.L (Mme de Sév.)
1672 - «Le petit duc de Rohan est à l'extrémité d'avoir bu deux verres d'eau-de-vie après avoir bien bu du vin ; il est dans le sept d'une fièvre très-mortelle.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 27 janv., I, 463 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
sillage (être dans le - de qqn) loc. verb. CYCL. - TLF, 1919, Vélo-Sport.
1919 - Vélo-Sport, 12 juill. - Lapaille, 30.
*1934 - «[...] dans son sillage [...]» L'Auto, 7 juill. - Lapaille, 59.
siphon (se fourrer qqch. dans le -) loc. verb. non conv. INTELL. "comprendre"
Corr. et compl.TLF (mêmes réf., 1889-1902)
1894 - «Ce qu'il faut se fourrer dans le siphon, c'est que nous n'avons aucun appui à espérer. Notre biceps peut seul nous émanciper.» E. Pouget, Le Père Peinard, 40, oct. (Galilée) - P.E.
Compl.DFNC (même texte, ø d)
*1897 - «[...] que les patrons se fourrent bien dans le siphon que [...]» E. Pouget, Le Père Peinard, 56, 19 sept. (Galilée) - P.E.
soleil (avoir le - dans l'estomac) loc. verb. arg. SANTÉ "avoir faim" - FEW (12, 27b) et BEI (le soleil luit dans son ventre), 1690, Fur. ; absent TLF.
1829 - «Un SOLDAT. Elle bat la breloque, on voit qu'elle a le soleil dans l'estomac.» Vidocq, Mém. , 4, 171 (Tenon) - P.R.
soleil (le - me luit dans l'estomac) loc. phrast. arg. SANTÉ "j'ai faim" - FEW (12, 27b) et BEI (le soleil luit dans son ventre), 1690, Fur. ; absent TLF.
1829 - «- [...] je ne sais pas si tu es comme moi, mais quand le soleil me luit dans l'estomac, je ne suis bon à rien : quand le coffre est plein, c'est différent.» Vidocq, Mém. , 3, 162 (Tenon) - P.R.
sortir dans la rue du dehors loc. verb. non conv. DÉPLAC. "pour se battre" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1767 - «Moi qu'avoit là z'un bon fricot, / Je vous pris mon homme au gavio, / Et lui dis : allons, patronet, va-t'en vendre ton gâteau plus loin, sinon j' te vas donner la féve sur l'oeil. Il vouloit me faire sortir dans la rue du dehors ; mais moi tout de suite, pif, paf, z'on [...]» Taconet, Les Ecosseuses de la Halle, 36 (Langlois) - P.E.
sou (n'avoir pas le -) loc. verb. non conv. ARGENT - FEW (12, 50b), GLLF, 1694, Acad. ; L, cit. Brueys ; TLF, cit. Balzac, 1834 ; GR[85], cit. Balzac.
• n'avoir le sou - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1561 - «MARIE. Voylà mademoiselle esprise / De l'amour d'un jeune escolier, / Qui n'a le soul pour employer, / Et veult estre aimé à crédit.» J. Grévin, La Trésorière, in J. Grévin, Théâtre complet et poésies choisies, 66 (Garnier) - P.E.
sou (n'avoir pas le -) loc. verb. non conv. ARGENT - FEW (12, 50b), GLLF, 1694, Acad. ; L, cit. Brueys ; TLF, cit. Balzac, 1834 ; GR[85], cit. Balzac.
1661 - «Et quand ce vint au bout du compte, / Remply de frayeur et de honte, / Il dit qu'il n'avoit pas le sou ; / L'Hôte en pensa devenir fou [...]» J. Loret, La Muze hist., III, 405 (Daffis) - P.E.
1694 - «PIERROT [...] Je croyois que les Gens de qualité n'avoient jamais le sou. Oh, oh !» Biancolelli, Arlequin défenseur du beau sexe, in Gherardi, Le Théâtre ital., V, 166 (Braakman) - P.E.
sou (n'avoir pas le premier -) loc. verb. non conv. ARGENT "n'avoir pas d'argent disponible" - FEW (12, 50b), 1696 ; TLF, cit. Balzac, 1832 ; DG (néol.), ø d.
Compl.L (Mme de Sév.)
1676 - «La plus incroyable chose du monde, c'est la dépense que font ces dames, sans avoir le premier sou, hormis celles à qui le Roi les donne.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 21 oct., II, 231 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
sou (n'avoir pas un - de qqch.) loc. verb. non conv. ARGENT "n'en retirer aucun argent" - FEW (12, 50b), 1696 ; TLF, cit. Aragon, 1936.
Compl.L (Mme de Sév.)
1671 - «Quand vous songerez qu'il n'a jamais eu un sou d'aucun de ses livres, et qu'il les donne tous [...]» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 9 août, I, 356 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
souliers (être dans ses petits -) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig. : être mal à l'aise" - GLLF, DEL (cit.), GR[85], BEI, 1834, Balzac ; TLF, 1835, Balzac ; FEW (12, 363b), 1835, Acad. ; L, TLF, ø d.
1830 - «PICOT, seul. Ces jeunes filles ; c'est ben fantasque ! c'est des êtres ben taquinans ! Aujourd'hui, ça vous tend les bras : demain, ça vous regarde par-dessus l'épaule ; sans compter qu' les trois quarts du temps ça vous joue par-dessous la jambe. Avec elles, on n' sait jamais sus queu pied danser... Oh ! j' suis vraiment un peu dans mes petits souliers...» C. Lemesle, Proverbes dramatiques, 322 (Mongie) - P.E.
sucre (rouler qqn dans du -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig. : être aux petits soins pour qqn" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1868 - «GABAILLE. Vous attendez M. Bufquin... Il s'agit de le dorloter... de le rouler dans du sucre.» Labiche, Le Papa du prix d'honneur, in Labiche, Théâtre, 667 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
tailler des cathédrales dans un dé à jouer loc. verb. VALEUR "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1891 - «Même pour d'aucuns, épris du chatoiement des mots et du miraillé de ce style toujours rouant qui japonise d'un air de bibelot rare les étagères de notre littérature, elle [Rachilde] détonne sur l'universelle application à [...] tailler des cathédrales dans un dé à jouer. Ce sera vertu de ma part à le confesser, peut-être artialise-t-on un peu trop de nos jours au détriment de la nature sans laquelle c'est, comme chez les illusionnistes, faire pousser des roses au bout d'un manche de parapluie.» C. Lemonnier, in Mercure de France, 13, t.2, 71 - M.C.
tal (taper dans le -) loc. verb. abrév. de taper dans le talonarg. ARG. PROSTIT. ÉROT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF, GR[92].
1881 - «[...] faire rétrograder Eros.» Rigaud, Dict. d'arg. mod. - K.G.
taupes (aller dans le/au royaume des -) loc. verb. non conv. SANTÉ "fig. : mourir" - BEI (être -), 1611 ; GLLF (- voyager au -), 1690, Fur. ; L (aller dans le -), cit. Volt., 1770 ; TLF (partir pour le -), cit. Mérimée, 1859. 1611, Cotgr., in DEL, correspond à royaume des taupes "fosse pour les morts" ; cf. FEW
• aller visiter le royaume des taupes - absent TLF.
Compl.Gc (même texte, ø d)
1579 - «NICOLAS. Il pourra mourir ce pendant, encores qu'il soit medecin. HIPPOLITE. La fortune me seroit trop amye. NICOLAS. Ou bien, je pourray moy-mesmes aller visiter le royaume des taulpes.» P. de Larivey, Les Escolliers, in Anc. théâtre fr., VI, 107 (Jannet) - P.E.
taupes (aller dans le/au royaume des -) loc. verb. non conv. SANTÉ "fig. : mourir" - BEI (être -), 1611 ; GLLF (- voyager au -), 1690, Fur. ; L (aller dans le -), cit. Volt., 1770 ; TLF (partir pour le -), cit. Mérimée, 1859. 1611, Cotgr., in DEL, correspond à royaume des taupes "fosse pour les morts" ; cf. FEW
• aller au royaume des taupes - GLLF, 1876, Lar. ; TLF, ø d.
1633 - «[...] je crains que ce ne soit un somme d'airain, et que ma femme ne soit allée au royaume des taupes [...]» Cramail, La Comédie de proverbes, in E. Fournier, Le Théâtre fr. au XVIe et au XVIIe siècle, 200a (Laplace, Sanchez) - P.E.
taupes (aller dans le/au royaume des -) loc. verb. non conv. SANTÉ "fig. : mourir" - BEI (être -), 1611 ; GLLF (- voyager au -), 1690, Fur. ; L (aller dans le -), cit. Volt., 1770 ; TLF (partir pour le -), cit. Mérimée, 1859. 1611, Cotgr., in DEL, correspond à royaume des taupes "fosse pour les morts" ; cf. FEW
• s'en aller au pays des taupes - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1634 - «[...] ie suis en peine de mon pere qui s'en va au grand galop au païs des taupes.» Trad. : [A.J. de Salas Barbadillo], Le Matois mary, 210 (Billaine) - P.E.
temps (avoir fait son -) loc. verb. SEXE ET ÂGE "pour une personne" - FEW (13/I, 188a-b), GLLF, DEL, GR[85], BEI, 1549, Est. ; TLF, cit. Erckmann-Chatrian, 1864.
1531 - «Mon aage est acheuee, Iay faict mon temps, Ie suis desormais vieille, Cest a toy a faire. [...] Il estoit ia fort vieux, fort aagé, Il auoit faict son temps.» R. Estienne, Dictionarium , 2 r° et 278 r° - P.E.
temps (dans l'ancien -) loc. adv. TEMPS "autrefois" - GR[85], TLF, ø d.
1877 - «Cependant le monde meurt tout comme dans l'ancien temps, lorsqu'il n'y avait pas de "remèdes infaillibles" de découvert.» Le Nouvelliste, 13 mars, 4 (Québec) - TLFQ
terrine (être dans la -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - FEW (13/I, 256b), 1788 ; absent TLF.
1781 - «THOMAS. Pas possible ! VIEUX-CANON, gaiment. C'est comme ça. Auprès de Péronne, le père la Grange, le Fermier cheux qui je logeois, il vouloit me donner sa fille, âgée de seize ans. THOMAS. Ah ! il est bon, là, le lapin ! Tu n'as pas voulu ? VIEUX-CANON. T'entends ben que st' homme étoit dans la terrine, quand il me disoit ça.» [Guillemain], L'Enrôlement supposé, 13 (Cailleau) - P.E.
tordre (n'avoir qu'à - et avaler) loc. verb. non conv. ACTION "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF
• ne faire que tordre et avaler - ø t. lex. réf. ; absent TLF "avaler sans mâcher" : FEW (13/II, 84b), 1611, Cotgr. ; L, DG, TLF, ø d
1791 - «[...] c'est la faute des bouches, M. Bouche, qui ne faisoient, foutre, que tordre et avaler, qui ne s'ouvroient que pour dire des mensonges [...]» Let. du père Duchêne à monsieur Bouche, in Le Véritable P. Duchesne f., 4 - P.E.
tordre (n'avoir qu'à - et avaler) loc. verb. non conv. ACTION "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1792 - «Je vous conseille donc de mettre de l'eau dans votre vin et de ne pas croire ce que viennent vous conter un tas de bougres de ci-devant qui vous assurent que la contre-révolution est toute prête, qu'il n'y a plus qu'à tordre et avaler.» [Le Père Duchêne de la rue Pavée], Le Père Duchêne à la toilette de madame Veto, 4 - P.E.
1792 - «[...] on vous avoit mâché tous les morceaux pour être libres ; vous n'aviez plus qu'à tordre et avaler, et vous avez préféré à vous nourrir du poison qui vous étoit distribué dans les clubs [...]» [Le Père Duchêne de la rue Pavée], Le Père Duchêne fout son bonnet de travers, 6 - P.E.
touillas (foutre dans le -) loc. verb. non conv. RELAT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1790 - «[...] il cherchiont dans l'imagination de leux esprit à nous relicher notre beure, et à nous foutre dans le touillas [...]» Journ. de la Rapée, numéro 4, 1 - P.E.
toupet (se ficher dans le -) loc. verb. non conv. AFFECT. "s'imaginer" - FEW (17, 343b ; se foutre dans le toupet), 1867, Delv. ; absent TLF.
1904 - «Le temps... le temps... Et mon habilleuse ? Est-ce que vous vous fichez dans le toupet que je vais m'agrafer toute seule ?» P. Berton et C. Simon, Zaza, I, ix - E.S.
train (être dans le -) loc. verb. non conv. MODE "fig. : être à la mode" - TLF, 1889, Bourget ; FEW (13/II, 163b), 1907, Lar. ; Rs, cit. Proust ; Lex.[75], PR[77], ø d.
v. 1889 - «[...] nous avons beau ne pas être du grand grand grand monde, nous autres petites bourgeoises, nous ne tenons pas à rester trop en arrière non plus. On est dans l'train, ou on n'y est pas. Dixi. - D'accord. Mais ton pauvre dogue géant [...] n'est-ce pas, eh bien ! il ne doit pas, lui, se trouver très heureux, 'dans l'train', s'il t'aimait ? [...]» E. d'Hervilly, Trop grande, 72 (Libr. d'éducation de la jeunesse) - G.S.
transcendant (n'avoir rien de -) loc. verb. non conv. VALEUR - TLF, ø d.
1938 - «En dehors de deux solos de ténor d'Eddie Miller les improvisations n'ont rien de transcendant, mais il nous faut aimer la flamme avec laquelle ces deux classiques sont joués.» Ch. Delaunay, Les disques hot, in Cahiers du Sud, n° 208, n.p - P.E.
tremblette (avoir la -) loc. verb. non conv. AFFECT. "avoir peur" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. tremblette : FEW (13/II, 242b), 1904, Lar. ; absent TLF.
1912 - «Ceux qui ont la tremblette pour leur progéniture feront bien de ne pas la mener là, car il s'agit d'être attentif et d'avoir tout son sang-froid.» Echo des Alpes, n° 1, 13 - C.T.
tremper ses mains dans le sang loc. verb. CRIMES "être responsable ou complice d'un meurtre" - TLF, 1625, Hardy ds M. Wiedemann ; FEW (11, 174a), GLLF, 1636, Corn. ; DG, cit. Racine ; L, cit. Vaugelas ; GR[85], cit. Fénelon ; Lex.[79], ø d.
• tremper ses mains au sang - FEW, 1636, Monet ; absent TLF.
1594 - «Celuy seul est loué qui ne trempe ses mains / Au sang de ses vassaus clement et pacifique [...]» J.B. Chassignet, Sonnet CCXCII, in Le Mespris de la vie et consolation contre la mort (Ed. Lope, Genève, Droz, 1967) - Wiedemann, 33.
tremper ses mains dans le sang loc. verb. CRIMES "être responsable ou complice d'un meurtre" - TLF, 1625, Hardy (mêmes réf.) ; FEW (11, 174a), GLLF, 1636, Corn. ; DG, cit. Racine ; L, cit. Vaugelas ; GR[85], cit. Fénelon ; Lex.[79], ø d.
1625 - «Recevoir les baisers du pire des humains / Qui trempa dans le sang de mon pere ses mains [...]» Hardy, Mariamne, II, 1, vers 343-4 (Elwert, 1883-84) - Wiedemann, 33.
tripe (avoir la - républicaine) loc. verb. non conv. POLIT. - GLLF, 1964, Lar. ; DHR, 20e ; DEL, TLF, ø d.
1947 - «L'ineffable Florimond Bonte reproche à Herriot, qui préside, de l'avoir fait expulser en 1939, au mépris de la Constitution : - Vous aviez la tripe "républicaine" à ce moment-là !» J. Galtier-Boissière, Mon journ. dans la grande pagaïe, 180 (La Jeune Parque) - P.E.
1958 - «Ceux qui jugent satisfaisante la France d'aujourd'hui ou d'hier prennent alors parti à propos de ce "rajeunissement" du système institutionnel ; ils en sont adversaires s'ils ont la "tripe républicaine" ; ils en sont partisans s'ils ont un tempérament de Droite.» G. Lavau, in Esprit, n° 9, sept., 234 - P.E.
trou du cul (jusque dans le -) loc. adv. non conv. MESURE "complètement, profondément" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1875 - «[...] les meilleurs ouvriers en chapellerie renoncent à être compagnons. Ils sont nommés droguins. Entre eux et les compagnons, on est ennemis à se poignarder comme des Espagnols. [...] Sur la route, deux ouvriers arrivent l'un vers l'autre. Si des deux il s'en trouve un qui a une canne en jonc de quatre ou cinq pieds chamarrée de rubans, il s'arrête, met sa canne en travers à ses pieds, prend la pose et procède au hurlement sacramentel. Il crie : "Top, pays, quelle vocation, chapelier ?" L'autre répond : "Compagnon, non, droguin jusque dans le trou du cul." Voilà deux ennemis. Ils mettent leur chèvre à terre, l'un a sa canne, l'autre un bon gros bâton.» J.-A. Péray, Le Chapelier pirate, 118-9 (Seghers) - P.R.
trélu (avoir le -) loc. verb. non conv. SANTÉ "voir trouble" - AD (trélu), ø d ; absent TLF.
1690 - «Terme populaire, qui ne se dit qu'en cette phrase. Avoir le trelu, pour dire, Voir une chose autrement qu'elle n'est, avoir la vuë trouble.» Furetière, Dict.
Au 19e :
1842 - «Eblouissement. Avoir le trelu, expr. prov. et pop., Avoir la vue trouble.» Complément Acad.
1892 - Guérin, Dict. des Dict.
téléphone (avoir le -) loc. verb. TÉLÉCOMM. - GLLF, 20e ; GR[85] (ne pas -), TLF, ø d.
1901 - «MARTHE. Attends... J'entends du bruit. (Regardant à la fenêtre.) Non ! Je m'étais trompée. (Soucieuse). Ce serait désolant !... Si, encore, ce loueur avait le téléphone, on pourrait s'assurer que la voiture est partie. MAREX. Si elle n'est pas partie, c'est trop tard ! Et puis ils n'ont pas le téléphone. A Servon, personne ne l'a.» C. Foleÿ et A. de Lorde, Au téléphone..., 7 (Molière) - P.E.
1906 - «Mais je crois qu'il serait plus raisonnable peut'être pour moi de remettre cela à un moment où ma vie sera réorganisée. Tu n'as pas le téléphone ? Tout à toi [...] Marcel.» Proust, Corresp., VI, 116 (Plon) - P.E.
tête (avoir la - près du bonnet) loc. verb. non conv. CARACT. "être colérique" - L, Mme de Sév. ; DG, PR[73], GLLF, ø d.
Corr.Gc (1561, Des Périers) et compl. TLF (mêmes réf., ø texte)
1558 - «Un Picard ha la teste prês du bonnet, un chantre ha tousjours quelques minimes en son cerveau [...]» B. des Périers, Oeuvres françoises, Nouv. récréations, 245 (Jannet, 1856) - F.N.
tête (avoir sa - à soi) loc. verb. non conv. AFFECT. - L, ø d ; DEL, cit. Gide ; TLF, GR[85], ø d.
1773 - «[...] ne vous ai-je pas dit que, le jour de mon second interrogatoire [...] je n'avois pas ma tête à moi, & que j'étois dans un état...» Beaumarchais, Suppl. au mémoire à consulter, 23 (Impr. de Quillau) - P.E.
tête (se mettre dans la -) loc. verb. AFFECT. "se convaincre" - FEW (13/I, 273b), 1665 ; TLF, cit. Augier, 1955 ; PR[73], ø d.
1654 - «C'est que notre abbé, qui entend dire de tous côtés que l'on vous aime, se va mettre dans la tête de vous aimer aussi [...]» Mme de Sévigné, Let., à Ménage , 1er oct., I, 105 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
une (en bailler d'-, en avoir/savoir de deux) loc. verb. non conv. RELAT. "jouer un tour" - absent TLF.
1565 - «[...] je croy que vous venez d'Angers, vous en avez bien veu ceus qui en venoient : vous en sçaviez de deux, vous nous en avez baillé d'une : je croi que vous estes fils de boucher, vous tatez bien la chair [...]» J. Tahureau, Les Dialogues, 39 (Droz) - P.E.
Compl.Hu (même texte, ø d)
1584 - «BETA. De belles ! On vous en a bien baillé d'une ! C'estoit quelqu'un qui en avoit de deux. Ce ne sont que toutes bayes ; c'est seulement l'air du païs qui fait cela.» F. d'Amboise, Les Neapolitaines, in Anc. théâtre fr., VII, 263 (Jannet) - P.E.
une (en bailler d'-, en avoir/savoir de deux) loc. verb. non conv. RELAT. "jouer un tour" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
• en bailler d'une - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1624 - «La mort à ces messieurs en a bien baillé d'une ; / Elle fait les grands coups au jeu de la Fortune [...]» J. Dulorens, Premières satires, 95 (Libr. des bibliophiles) - P.E.
1633 - «PHILIPPIN. Hé bien ! ma fille, nous leur en avons bien baillé d'une !» Cramail, La Comédie de proverbes, in E. Fournier, Le Théâtre fr. au XVIe et au XVIIe siècle, 202b (Laplace, Sanchez) - P.E.
vers-idée n.m. LITT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1946 - «Je dois dire que cette séparation [poésie et forme], qui me semble possible pour l'image, ne me le semble point pour l'idée. Des vers-idées, comme La matière demeure et la forme se perd [...] Le soleil ne peut rien contre ce qui n'est plus, pour prendre des modèles du genre, perdent toute leur vertu poétique et deviennent des misères si on y retranche la forme.» J. Benda, Du Poétique, 31-32 (Genève, éd. des Trois collines) - J.S.
vingt-quatre heures (dans les -) loc. adv. TEMPS - GLLF, 1797, Klinglin ; TLF, cit. Acad., 1935 ; GR[85], ø d.
• dedans les vingt-quatre heures - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1590 - «Articles accordez à l'Armée en général. Que dedans les vingt-quatre heures sera publié, à son de trompe, commandement à tous Catholiques rebelles [...] de porter en personne leurs armes, jusques aux dagues et poignarts, en l'Hotel de Ville [...]» In P. de L'Estoile, Mém.-journ., IV, 153 (Tallandier) - P.E.
vingt-quatre heures (dans les -) loc. adv. TEMPS - GLLF, 1797, Klinglin ; TLF, cit. Acad., 1935 ; GR[85], ø d.
1775 - «Il a demandé en outre, que personne autre dans son Département ne pût en délivrer [de lettre de cachet], pas même le Lieutenant général de Police, sauf à permettre à celui-ci, dans les cas extrêmement urgens, de faire arrêter l'accusé sur un ordre signé de sa main, mais à la charge qu'il seroit interrogé dans les 24 heures, et qu'il en rendroit compte sur le champ.» Mém. secrets, VIII, 147 (Adamson) - P.E.
1776 - «Comme l'honneur lui prescrivoit de vous payer dans les vingt-quatre heures, il a été obligé de confesser son embarras à son beau-père [...]» J.J. Rutlidge, La Quinzaine angloise à Paris, in A. Franklin, La Vie de Paris sous Louis XVI, Début du règne, 100 (Plon) - P.E.
voler : ne pas l'avoir volé loc. verb. non conv. ÉVÉN. - FEW (14, 606a), GLLF, GR[85], 1835, Acad. ; L, DEL, ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1830 - «UN GARCON. Enfin, le bourgeois se marie donc ! ce pauvre cher homme, il ne l'a pas volé !» Brazier et Carmouche, Oh ! qu' nenni, 22 (Riga) - P.E.
vue (mettre dans la -) loc. verb. CYCL. - E, 1949 ; absent TLF.
1919 - «[...] le nombre de minutes qu'ils avaient mis dans la vue [...]» Vélo-Sport, 16 juill. - Lapaille, 33.
ça (avoir, etc. de -) loc. verb. non conv. ARGENT "de l'argent" - TLF, ø d.
1796 - «Mad. ANGOT [...] Il est vrai que l'argent ne nuit pas ; si M. Angot, défunt, ne m'avait pas laissé de ça, je ne me verrais pas aujourd'hui dans la passe de quitter mon commerce [...]» Maillot, Madame Angot, 12 (Barba) - P.E.
1813 - «BERTHE. Et pourquoi donc çà ? MIMI, faisant le mouvement du pouce. Faute de çà...» Désaugiers et Gentil, Le Petit enfant prodigue, 14 (Barba) - P.E.
éléphant (comme un - dans un magasin de porcelaine) loc. adv. CARACT. - R, GLLF, PR[77], TLF, ø d.
1849 - «A une séance où Avond avait endommagé l'orteil du joli M. Fresneau, celui-ci dit à son voisin : 'Voilà un gaillard qui se comporte parmi nous comme un éléphant dans un magasin de porcelaines..'» R. comique, 24 févr., 235 - P.E.
état (former un - dans l'état) loc. verb. SOCIOPOLIT. - DEL, TLF, GR[85], ø d.
1793 - «Voudrions-nous former, au sein de ce sénat, / Une caste orgueilleuse, un état dans l'état ?» F. Pagès, La France républicaine, 17 (Impr. Grand) - P.E.
éternuer dans le sac loc. verb. non conv. CRIMES "être guillotiné" - TLF, cit. Balzac, 1830 ; FEW (12, 262b), GLLF, 1867, Delv.
1793 - «[...] les jean-foutres qui n'avaient pu le faire éternuer dans le sac, ont armé d'un couteau le bras d'une furie [...]» Hébert, Le Père Duchesne, nov., n° 317, 7 (Edhis) - LTP
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