| ![]() ![]() ![]() ![]() BAUGE2, subst. masc. Argot A.− Coffre, malle, coffre-fort : Le vol de bauges est devenu, en Angleterre et en Amérique, une véritable institution.
Hogier-Grison, Les Hommes de proie,Le Monde où l'on vole, 1887, p. 174. Rem. Attesté dans L.-F. Raban, Marco Saint-Hilaire, Mémoires d'un forçat, 1828-1829; F. Vidocq, Les Voleurs, 1836; Michel 1856; L. Larchey, Dict. hist. d'arg., Nouv. Suppl., 1889; France 1907; La Rue 1954; Esn. 1966; Ch.-L. Carabelli, [Lang. de la pègre]. − P. ext. Bahut (L. Larchey, Dict. hist. d'arg., Nouv. Suppl., 1889, France 1907). B.− P. métaph. 1. Ventre. Vous qui n'avez probablement dans le bauge que la mouise (= soupe) de Tunebée (= Bicêtre), vous devez [avoir faim] (F. Vidocq, Les Vrais mystères de Paris,t. 7, 1844, p. 196). Rem. Attesté dans F. Vidocq, Les Voleurs, 1836, France 1907, Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.]. 2. Le corps (P. Leclair, Hist. des brigands chauffeurs et assassins d'Orgèves, 1800; Esn. 1966). ♦ Fiquer dans le bauge. Plonger un couteau dans le corps (F. Vidocq, Les Voleurs, 1836). PRONONC. : [bo:ʒ]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1628 arg. (Le Jargon de l'arg. réformé dans Sain. Sources arg. t. 1, p. 192 : Bauge, un coffre); 1800 id. (Les Brigands chauffeurs, ibid., t. 2, p. 91 : Corps [le], le bauge); 1837 « le ventre » (Vidocq, Mém., III, 105, ibid., t. 2, p. 115 : Tout ce qui passe par la gargoine emplit le bauge).
Forme dialectale, peut-être méridionale (cf. marseillais baujo. limousin bojo dans Mistral, s.v. bonjo), de bouge* cf. FEW t. 1, p. 605a. |