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BÂTISSEUR2, EUSE, subst.
A.− Personne qui bâtit ou fait bâtir; p. ext. personne qui a le goût ou la manie de (faire) bâtir. Bâtisseur de Colisées, d'églises, de maisons, de murailles, de ponts :
1. La maison anglaise est d'origine normande; les Saxons se contentaient de huttes, mais les Normands furent architectes et grands bâtisseurs; pour les abbayes et les palais, ils faisaient même venir la pierre de Caen. Morand, Londres,1933, p. 19.
Personne qui fonde (une ville). Bâtisseur de cités :
2. Les innombrables représentations de taureaux préromaines dans toute l'Espagne se rapportaient au voyage d'Hercule, bâtisseur de Séville, au cadeau de vaches fait par le héros à un petit roi indigène et au caractère sacré qu'avait eu depuis, selon Diodore de Sicile, le taureau en Espagne. Montherlant, Les Bestiaires,1926, p. 512.
Rem. Le fém. est moins fréq. que le masc. (cf. DG, Ac. 1932, Rob. et, infra, syntagme et ex. 4).
Péj. Mauvais constructeur, mauvais architecte (cf. Besch. 1845, Lar. 19eet Quillet 1965).
Emploi adj., p. appos. :
3. Il [le Christ] allait hériter des premières bâtisses, Du lyrique Amphion et des rois bâtisseurs. Péguy, Ève,1913, p. 868.
SYNT. L'instinct bâtisseur (Vidal de La Blache, Tabl. de la géogr. de la France, 1908, p. 189); pays bâtisseur (Id., ibid., p. 119); la France bâtisseuse (Coppée, Le Critique en vacances, 1892, p. 333); prêtre bâtisseur (Barrès, La Colline inspirée, 1913, p. 147); des seigneurs bâtisseurs (E. de Goncourt, La Maison d'un artiste, 1881, p. 112).
Rem. Emploi inconnu des dictionnaires.
P. métaph. [En parlant d'un inanimé] :
4. Enfin, au centre de l'ensemble, comme pour lui donner un cœur, nous édifierons une chapelle, blanche, fraîche, fleurie, cette pierre que le Christ cherchait, où reposer sa tête, qui sera la pierre angulaire de notre œuvre... Mais, je vais, je vais... Ma langue est grande bâtisseuse... Pesquidoux, Le Livre de raison,1932, p. 190.
Rem. Cf. aussi Morand, La route des Indes, 1936, p. 42 : le Nil et le Rhône, fameux bâtisseurs qui colmatent leur embouchure, y apportent infatigablement des matériaux.
P. ext. Personne qui fabrique (qqc.) :
5. ... il s'agit de charger l'homme de quelque chose, de même que je le charge d'une pente vers la mer qui le fera bâtisseur de navires. Saint-Exupéry, Citadelle,1944, p. 801.
Rem. Cf. Saint-Exupéry, Citadelle, 1944, p. 930 : les bâtisseurs du voilier.
B.− Au fig. Personne qui produit, élabore (qqc.). Bâtisseur d'empire(s), de phrases; bâtisseur de chimères, de rêves :
6. Avec plus ou moins de succès, Montherlant est un bâtisseur. Dans le Songe et les Bestiaires, il a essayé de se construire, de réaliser un être qui résiste à l'écoulement et à l'écroulement... Thibaudet, Hist. de la litt. fr. de 1789 à nos jours,1936, p. 542.
[En mauvaise part] Des bâtisseurs d'utopies, de nuées (Rob.).
Prononc. : [bɑtisœ:ʀ].
Étymol. ET HIST. − 1539 bastisseur (Est. : Bastisseur, qui se mesle de faire bastiz [...] Bastisseur, comme masson ou charpentier); 1554 fig. bastisseurs de livres (Thevet, Cosmogr., VI, 3 dans Gdf. Compl.); 1701 bâtisseur (Fur. : [...] Le mot de Bâtisseur ne se dit ni du Maçon ni de l'Architecte [...] Bâtisseur ne se dit gueres qu'en riant, pour marquer un homme qui ne fait que bâtir); 1813 (Gattel : Bâtisseur. On le dit, par mépris, d'un mauvais Architecte). Dér. du rad. du part. prés. de bâtir2* étymol. B; suff. -eur2*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 47.