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BASANER, verbe trans.
I.− Emploi trans.
A.− Vieilli et rare. Recouvrir de basane :
1. Le lendemain, je fus habillé. (...) Je reçus tout l'assortiment d'un cavalier de deuxième classe : treillis, bourgeron, manteau, veste, pantalon basané et bottes, le tout numéro 1 et 2, ... Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 213.
B.− Fig. Rendre quelqu'un (son teint, sa peau), ou plus rarement quelque chose, de couleur basanée* :
2. ... il [un spahi] était de pure race blanche, bien que le soleil d'Afrique eût déjà fortement basané son visage et sa poitrine. Loti, Le Roman d'un spahi,1881, p. 10.
3. Dans un petit magasin de bric-à-brac, une bougie à demi-consumée, en projetant sa lueur rouge sur une gravure, la transformait en sanguine, pendant que, luttant contre l'ombre, la clarté de la grosse lampe basanait un morceau de cuir, niellait un poignard de paillettes étincelantes, sur des tableaux qui n'étaient que de mauvaises copies déposait une dorure précieuse comme la patine du passé ou le vernis d'un maître, et faisait enfin de ce taudis où il n'y avait que du toc et des croûtes, un inestimable Rembrandt. Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 97.
II.− Emploi pronom.
A.− Emploi pronom. passif. Devenir basané :
4. En effet, les hommes qui s'exposent au hâle se basanent, au lieu que ceux qui habitent dans les souterreins s'étiolent comme les plantes et deviennent extrêmement blancs. Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 2, 1805, p. 549.
B.− Emploi pronom. réfléchi, rare. Se rendre de couleur basanée* :
5. Je teignis mes cheveux, ma barbe et mes favoris, je me basanais le teint que j'ai naturellement blanc. F. Vidocq, Les Vrais mystères de Paris,t. 7, 1844, p. 147.
Prononc. : [bazane]. Passy 1914 transcrit la voyelle de la 1resyll. par [ɑ] post.; Barbeau-Rodhe 1930 admet : ,,[ɑ] ou [a] ant.`` À ce sujet, cf. basalte.
Étymol. ET HIST. − 1. a) 1507 part. passé adj. basané « qui a été traité de manière à prendre la couleur de la basane » (E. Drot, Recueil de documents tirés des anciennes minutes de notaires, Archives de l'Yonne, 14, extr. du B. des sc. hist. et naturelles de l'Yonne, 1ersem. 1899 : Une robe de tanne basané doblé de frize perce prizé 100 s.t.); 1530 verbe trans. besanner « tanner, donner au cuir la couleur de la basane » (Palsgr., p. 574); b) 1510 part. passé adj. basenné « de la couleur de la basane » (J. Le Maire de Belges, Œuvres, IV, 401, éd. Stecher dans R. Hist. litt. Fr., t. 4, p. 136 : Et de fait c'est albastre, mais il est grisastre, basenné, plain de neux); 2. a) 1561 id. « dont le teint est foncé sous l'effet du soleil » (J. Grevin, César dans Théâtre complet et choix de poésies, éd. Lucien Pinvert, p. 13 : L'Itale en sçait que dire, aussi font des Espaignes Les peuples basanez); b) 1613 verbe trans. « donner un teint plus foncé (en parlant de l'action du soleil sur la peau) » (B. Société Archives de Charente, 1850, p. 180 dans IGLF Techn. : Il faut tousiours avoir le masque sur les yeux, De peur que peu à peu le clair flambeau des cieux, De ses raiz eslancez ne bazane sa face). Dér. de basane*; dés. -er; l'attest. du xives. (FEW t. 19, p. 30a; Bl.-W.5) ne semble pas correspondre au même mot (Gilles Li Muisis, Poésies, éd. K. de Lettenhove, p. 304 : A Romme grans pardons en se[n] temps ordena, Par le[s] relations d'anciens k'on li dena; De cent ans en cent ans jadis en basena).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 2.