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BAS-FOND, subst. masc.
A.− MAR. Partie du fond de la mer ou d'un fleuve où l'eau est peu profonde. Synon. haut-fond(cf. Barber. 1969) :
1. Enfin, ce fut Grand-Bassam, sur la Côte d'Ivoire, où j'allais. On y toucha à la pointe du jour. Je dis mal : on n'aborda pas, le paquebot stoppa en mer. La houle profonde arrive à la côte sur un bas-fond à pic, le heurte et se brise furieusement. Des baleinières seules peuvent atterrir, maniées à l'aviron par des noirs extraordinairement habiles, familiers de ces ressacs. Pesquidoux, Le Livre de raison,1932, p. 100.
B.− Terrain plus bas que ceux qui l'entourent et en général marécageux :
2. Ecija est surnommée la poêle de l'Andalousie, et jamais surnom ne fut mieux mérité : située dans un bas-fond, elle est entourée de collines sablonneuses qui l'abritent du vent. T. Gautier, Tra los montes, Voyage en Espagne,1843.
P. métaph. ou au fig. (gén. au plur.).
1. [Suivi d'un subst. introd. par de] La partie la plus vile :
3. − ... Ce que personne ne sait au juste, c'est d'où il [Sanier] sort. Longtemps il a traîné dans les bas-fonds de la presse, journaliste sans éclat, enragé d'ambition et d'appétits. Zola, Paris,t. 1, 1898, p. 58.
SYNT. Les bas-fonds de nos cœurs, du moi, du tempérament.
Les bas-fonds de la société. La partie de la population la plus vile, celle qui vit en marge de la société.
2. Absol. Les bas-fonds. Lieux où règne la misère et où vit cette partie de la population qui est en marge de la société :
4. Dans cet éclairement blême, les mises hétéroclites des habitants des bas-fonds apparaissent à cru, dans la pauvreté immense et désespérée qui les créa. Barbusse, Le Feu,1916, p. 17.
[En parlant de l'âme] Partie vile et obscure de la personne humaine :
5. Cette nuit, une suffocation m'a réveillé. J'ai dû me lever, me traîner jusqu'à mon fauteuil et, dans le tumulte d'un vent furieux, j'ai relu ces dernières pages, − stupéfait par ces bas-fonds en moi qu'elles éclairent. Mauriac, Le Nœud de vipères,1932, p. 161.
Au sing. Degré extrême d'abjection dans lequel par exemple la misère jette une personne :
6. Ainsi vieillie, qu'allait-elle devenir la pauvre créature contre qui il [Jean] avait dormi si longtemps? L'argent fini qu'il lui avait laissé, où irait-elle, jusque vers quel bas-fond? Et tout à coup se dressait dans son souvenir la triste raccrocheuse (...). Elle deviendrait cela ... A. Daudet, Sapho,1884, p. 298.
Prononc. ET ORTH. : [bɑfɔ ̃]. Ac. 1798 enregistre l'orth. bas-fonds. Ac. 1835-1932 écrivent bas-fond (cf. le reste des dict.).
Étymol. ET HIST. − 1. 1690 mar. (Fur. : Bas fond, est un fond où il y a peu d'eau, qui est dangereux, où il est aisé d'échoüer, & où il faut être guidé par des Pilotes côtiers); 2. 1798 (Ac. : Bas fonds [...] Il se dit des terrains bas et enfoncés. Les Bas-fonds sont fertiles mais humides et souvent inondés); 3. 1840 fig. les bas-fonds « milieux misérables où l'homme se dégrade » (Balzac, Z. Marcas, p. 408 : la disette d'intelligence dans la sphère supérieure, et l'abondance de talents dans les bas-fonds où les plus beaux courages s'éteignent dans les cendres du cigare). Composé de bas1* et de fond*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 224. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 199, b) 412; xxes. : a) 296, b) 382.
BBG. − Dub. Pol. 1962, p. 14. − Rog. 1965, p. 98.