| ![]() ![]() ![]() ![]() BARRETTE2, subst. fém. A.− Petit bonnet plat. Cet enfant a perdu sa barrette (Ac.1835-1878) : 1. ... et, quand il ôtait sa barrette rayée de blanc et de rouge, ses cheveux coupés en brosse accusaient les contours d'une tête bizarrement bossuée.
T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 29. − Expr., vieilli. Parler à la barrette de qqn. Faire tomber la coiffure de quelqu'un en lui donnant un soufflet. Au fig. Lui faire des réprimandes, des reproches. J'ai bien parlé à sa barrette. ,,Je lui ai parlé sans le ménager`` (Ac. 1798). B.− Spécialement 1. HIST. ,,Bonnet de feutre ou de laine foulée, genre de béret qui fut porté au 15eet 16es. et qui souvent prenait le crâne jusqu'aux oreilles`` (Leloir 1961) : 2. Le rubis est l'emblème de l'amour; il combat les épidémies, les cauchemars et la mélancolie; (...); les ducs de Bourgogne l'épinglaient à leur barrette quand ils partaient en expédition guerrière.
A. et N. Metta, Les Pierres précieuses,1960, p. 99. 2. ÉGLISE CATH. Bonnet à trois ou quatre cornes que portent les ecclésiastiques et les docteurs (en théologie et en droit canon) : 3. Dans la chapelle, les parents attendaient, en grande toilette, (...). Puis, c'était le défilé : les diacres, qui allaient recevoir la prêtrise, en chasuble d'or; (...); les minorés, les tonsurés, le surplis flottant sur les épaules, la barrette noire à la main.
Zola, La Faute de l'Abbé Mouret,1875, p. 1304. ♦ Recevoir la barrette. Être nommé cardinal (par allusion à la barrette de couleur rouge que reçoivent et portent les cardinaux). 3. Toque des pâtissiers : 4. Le petit (...) mit les pâtés tout chauds dans sa tourtière, la tourtière dans une serviette blanche, et le tout d'aplomb sur sa barrette, partit au galop pour l'île Saint-Louis...
A. Daudet, Contes du lundi,1873, p. 185. 4. Vx. Chapeau de cuir porté autrefois par les mineurs du Pas-de-Calais. − P. ext. Casque de mineur : 5. Dès que le futur mineur atteignait sa treizième année, son père le présentait aux ingénieurs et, quelques mois plus tard, le guidait, vêtu d'un bleu neuf et empesé, lampe à la main et barrette en tête, vers le puits, pour sa première descente.
E. Schneider, Le Charbon,1945, p. 260. Prononc. : [baʀ
εt]. Étymol. ET HIST. − 1366 (Prost, Inv. mobil., i, No586 dans Barb. Misc., 19 no7 : A Jehan Petit, chapelier et bourgois de Paris, pour 8 barretes vermeilles taintes en graine); 1440-42 parler à la barrette de qqn (Lefranc, Champ. des dames, Ars. 3121, fo72 b dans Gdf. Compl. : Seigneurs, se Dieu vous doingt santé, Qu'a dit la dame glorieuse? A elle parlé a vos barrettes, A esté sa parole oye).
Empr. à l'anc. forme dial. ital. barretta, fém. (DEI), ital. berretta, attesté sous la forme du lat. médiév. biretum en 1211 à Bologne (DEI) et en ital. au sens de « chapeau » dep. 1255-1312 (Nuovi testi fiorentini, 403 dans Batt.) et plus précisément au sens de « chapeau de prélat » [biretta] dep. le xves. (S. degli Arienti, Le Porretane [1reéd. 1483] 433, ibid.). L'ital. berretta, fém. est de même que le masc. berretto, empr. à l'a. prov. berret (Devoto; Migl.-Duro), v. ber(r)et. STAT. − Fréq. abs. littér. : 28. BBG. − Feugère (F.). En marge de l'exposition Charles V. dans le vocab. de Du Guesclin. Déf. Lang. fr. 1968, no45, p. 26. − Gottsch. Redens. 1930, p. 199. − Goug. Mots t. 2 1966, p. 135. |