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BARDOT, subst. masc.
Animal hybride produit par l'accouplement du cheval et de l'ânesse :
1. Le bâton a été considéré tantôt comme le bât, tantôt comme la bête de somme tout entière; c'est ce dernier sens qu'il prend lorsqu'on se sert du mot bourdon (latin burdonem), qui est proprement le bardot, variété du mulet. Gourmont, Esthétique de la lang. fr.,1899, p. 176.
Rem. Il existe aussi une forme bardeau*. Je n'ai point encore examiné le bardeau ou le mulet né d'une ânesse et d'un étalon (Cuvier, Leçons d'anat. comp., t. 4, 1805, p. 519).
P. ext. Bête de somme :
2. En 93, sur la promesse du pillage, on les avait vus arriver [les mendiants] à Lyon montés à cru sur leurs bardots. Pourrat, Gaspard des montagnes,À la belle bergère, 1925, p. 233.
3. Vingt et un kilomètres, en 1843, ça faisait un peu plus de cinq lieues et on ne se déplaçait qu'en blouse, en bottes et en bardot au pas. Giono, Un Roi sans divertissement,1947, p. 10.
P. anal., fam. Personne sur laquelle les autres se déchargent de leur tâche et dont ils font leur souffre-douleur.
P. métaph. :
4. La France tombe par manie d'imitation; puis elle veut, avec cet esprit servile, se dire le foyer de la civilisation! Elle n'en est que la paillasse et le bardot; ... Fourier, Le Nouv. monde industr.,1830, p. 68.
Spéc., TYPOGR. Papier de rebut.
PRONONC. ET ORTH. : [baʀdo]. Var. orth. bardeau (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Pt Lar. 1906, Rob.).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1367 « bête de somme, petit mulet, produit du cheval et de l'ânesse » (Prost, Inv. mobil. d. ducs de Bourgogne, I, no798 dans Barb. Misc. 13 : .i. chevaul fauveaul et .i. bardot, que li diz Jehanz chevoiche); spéc. « mulet qui marche en tête et porte le muletier, autrefois affranchi des droits de péage »; d'où xvies. passer pour bardot « sans payer, par-dessus le marché » (Brantôme, Cap. estr., Charles Quint, I, 45 dans Hug.); 1740 (Ac. : On appelle figurément, Bardot, dans une Compagnie, Celui sur qui les autres se déchargent de leur tâche); 2. 1704 impr. (Trév.). Empr. (de même que l'ital. bardotto « mulet » et l'esp. albarda « bât ») à l'ar. barda'a « couverture de selle » (barde2*), peut-être par l'intermédiaire du prov. bardo « sorte de bât » (cf. le dér. bardon, 1360 dans Pansier, t. 3); suff. -ot*. − L'hyp. de J. Brüch dans Z. rom. Philol., t. 55, pp. 643-45, reprise dans EWFS2, qui consiste à faire dériver bardot du prov. *bordot, lui-même empr. au b. lat. burdonem « mulet » (Ulpien, Dig., 32, 49 dans TLL s.v., 2248, 35) [d'où aussi l'a. fr. bordon, burdun « bardot », ca 1170, Rois dans Gdf.], ne semble pas à retenir, les formes très rares du type bordot relevées par FEW t. 19, p. 24 (dial. de l'Aveyron et de Die) étant prob. des formes issues de bardot par assimilation vocalique. L'hyp. d'un empr. à l'ital. bardotto « mulet » (Sar., p. 47; Wind, p. 164; Dauzat 1968) semble à écarter, ce mot n'étant attesté que dep. le xviies. (1612, Vocab. della Crusca ds Barb. Misc. 13).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 5.
BBG. − Brüch (J.). Frz. linot, linotte « Hänfling ». Z. rom, Philol. 1935, t. 55, p. 644. − Duch. 1967, § 38. − Lammens 1890. p. 44. − Sar. 1920, pp. 47-48.