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BARBET2, subst. masc.
A.− HIST. RELIG. Descendant des anciens Vaudois et Albigeois, réfugiés dans les vallées du Piémont (du nom de barbes qu'ils avaient donné à leurs ministres à cause des grandes barbes qu'ils portaient) (d'apr. Bouillet 1859).
B.− ,,Contrebandiers ou même bandits qui habitent les Alpes et les Pyrénées`` (Besch. 1845) ,,Le Piémontais Orsino, ancien chef de barbets`` (F. Vidocq, Mémoires de Vidocq,t. 2,1828-29, p. 191).
Étymol. et Hist. 1. 1544 hist. relig. « nom des hérétiques vaudois » (Gilles, Hist. des églises vaudoises, ch. 2, p. 11 dans Littré Suppl. : L'usage fit que les pasteurs de ce peuple [Vaudois des Alpes] furent communement appelés barbes, nom piedmontois, signifiant en françois oncle; [...] et de ce nom est venu qu'en Piedmont les papistes appeloyent communement barbets ceux qui reconnoissoyent les barbes pour pasteurs); d'où 2. av. 1755 « contrebandiers des vallées des Alpes » (St-Simon, 133, 227, ibid. : Le nouveau général d'armée [Lafeuillade] se trouva à de nouveaux exploits, mais ce ne fut que contre les Barbets des vallées). Dér. de barbe « pasteur des hérétiques vaudois » attesté en 1544 dans le même texte (supra), lui-même empr. au terme dial. de la partie occ. de l'Italie du Nord barba « oncle (frère du père) » (DEI; FEW T. 15, 1, p. 67), attesté sous la forme barbas -anis (643, Edictus Rothari [regis Longobardorum], 163 dans Mittellat. W. s.v., 1369, 35) barbanus (viies. Lex. Longobart., lib. 2, tit. 55, § 1 dans Du Cange, s.v. I Barbanus) et barba (955-961, Ratherius, episc. Veronensis, Conf., 23, p. 415B dans Mittellat. W. s.v., 1369 42), d'où l'a. ital. barba « id. » (Dante dans Batt.); cf. aussi prov. mod. barba, titre de respect qu'on donne à un ancien du peuple, à un oncle dans le comté de Nice (Mistral). Ce barba, terme dial. ital. est prob. issu du lat. barba (barbe1*) (DEI, Batt., EWFS2), la barbe étant considérée comme un signe de sagesse (Horace, Sat., 2, 3, 35 dans TLL. s.v. barba, 1727, 61); v. Théol. cath., s.v. vaudois. L'hyp. d'une orig. proprement longobarde (FEW, loc. cit.), vraisemblable du point de vue hist., étant donné l'ancienneté des attestations dans l'aire géogr. corresp., se heurte à de très sérieuses difficultés phonét. : Barba serait à rapprocher de l'all. Base « tante », peut-être formé par réduplication (lang. des enfants) de bās, forme masculine corresp. attestée dans les dial. b. all.; *bas-bas > barbas par dissimilation ou sous l'infl. du lat. barba. L'all. Base remonterait à un germ. *baswōn (FEW; Kluge20) dont la forme masculine corresp. *baswan serait par rotacisme devenue *barwan, d'où serait issue la forme barbanus des Lois lombardes, supra.
BBG. − Boulan 1934, p. 1.