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BANNE, subst. fém.
A.−
1. Vx, rare. Charrette, tombereau (cf. banneau B 2 région. et benne rem. in fine) :
1. Pendant ses voyages, il [Rancé] se détournait le plus qu'il pouvait des grands chemins. Il suivait des sentiers au milieu des blés, (...). Si par hasard il rencontrait quelque banne, il demandait la permission d'y monter. « Ce serait plutôt à moi, disait-il, de conduire cette charrette qu'à ce paysan, parce que, quoi qu'il soit pauvre, c'est un homme de bien. » Chateaubriand, Vie de Rancé,1844, p. 261.
TECHNOL. Tombereau servant au transport du charbon :
2. Puis, c'étaient les wagons de marchandises, de lourds, d'interminables convois de vivres, ou bien de longues séries de bannes de charbon. G. Roy, Bonheur d'occasion,1945, p. 426.
2. P. méton. Sorte de bâche servant à couvrir les marchandises transportées par voitures ou par bateaux, afin de les protéger des intempéries. Mettre, étendre une banne :
3. − Il n'y a personne, répondit Chiquita, qui avait glissé sa tête sous la banne du chariot. (...) s'étant procuré du feu, il [le bandit] alluma une lanterne sourde qu'il portait toujours avec lui pour ses explorations nocturnes, car le jour n'éclairait pas encore l'intérieur sombre de la voiture. Chiquita, à qui l'espoir du butin faisait oublier sa fatigue, s'introduisit dans le chariot, dirigeant le jet de lumière sur les paquets dont il était encombré; ... T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 172.
P. ext.
a) Toile tendue au-dessus d'un bateau afin de garantir les passagers et l'équipage des intempéries :
4. Il était beau de les voir dans cette embarcation étroite, qu'une banne blanche mettait à l'abri des rayons du soleil, (...) s'avançant avec la plus majestueuse lenteur, tandis que deux de leurs mariniers poussaient avec des gaffes... Gobineau, Nouvelles asiatiques,La Danseuse de Shamakha, 1876, p. 24.
b) Sorte d'auvent de toile disposé devant une boutique, ou un café, pour servir d'abri (cf. Balzac, Les Paysans, 1844-50, p. 310) :
5. Si le commerce n'aime pas les portiques et tient à être directement sur la voie publique à Paris et dans nos grandes villes, il est loin de manifester la même répugnance pour les abris, et la preuve, c'est qu'il sollicite de l'édilité et obtient, moyennant finance, la permission d'établir des marquises pour permettre aux clients d'entrer à couvert dans les boutiques, et des bannes de toile pour préserver les marchandises des rayons du soleil. Viollet-le-Duc, Entretiens sur l'archit.,t. 2, 1872, p. 325.
B.− [P. anal. de fonction] Grande manne, le plus souvent d'osier, servant généralement à transporter des fruits ou des légumes :
6. ... « tiens, voici le frère Anaclet »; le convers s'avançait, courbé sous une banne. Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 167.
P. métaph. :
7. La fenêtre est un almanach Quand les grues gigantesques des éclairs vident les péniches du ciel à grand fracas et déversent des bannes de tonnerre Il en tombe Pêle-mêle... Cendrars, Poésies complètes,1944, p. 87.
Région. (Brie). Berceau d'enfant :
8. Dans les fonds, quelque albergo del sole laissait voir la crasse d'une grande voûte jaune, toute d'or, derrière des ânes et des bannes d'enfants que des petites filles berçaient d'un pied. E. et J. de Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 109.
P. anal. :
9. Au-dessous de cette chute, l'ingénieur installa un cylindre à palettes qui se raccordait à l'extérieur avec une roue enroulée d'un fort câble supportant une banne. De cette façon, au moyen d'une longue corde qui tombait jusqu'au sol et qui permettait d'embrayer ou de désembrayer le moteur hydraulique, on pouvait s'élever dans la banne jusqu'à la porte de Granite-House. Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 294.
Rem. 1. Dans cet ex. de J. Verne, banne est employé dans le sens de benne. 2. On rencontre dans certains dict. bannasse, subst. fém. qui désigne a) dans les salines, une civière servant à transporter les cendres des fourneaux; b) dans les savonneries, un panier servant à transporter le suif. On rencontre également banner verb. trans., couvrir d'une banne* A 2; bannerée, subst. fém., néol. panier : ,,Il [Travel] montra les poissons luisant dans la bannerée d'osier jaune`` (L. Daudet, Médée, 1935, p. 213) et bannelle, subst. fém., « panier destiné à contenir des bouchons de liège ».
PRONONC. : [ban].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1195-1200 bene « véhicule, charrette » (Renart, éd. Méon, 28594 dans T.-L. : en la bene au(s) charetiers Se fist jeter con beste morte); 1268 banne (E. Boileau, Métiers, éd. G.-B. Depping, 17, ibid.); 2. 1307 benne « panier » (Delisle, Et. sur la condition de la classe agricole et l'état de l'agric. en Normandie au Moy. Age, 1851 : Item, en la despense, iiij huches, v sus, iij bennes) ,,vx lang.`` dans Ac. Compl. 1842; 1606 banne (Nicot); spéc. 1478 agric. « petit vaisseau [« récipient »] qui sert à charger les bêtes de somme pour le transport des fardeaux (blé, vendange notamment) » (Lettres de Louis XI, 1883-1909, t. 7, p. 77 dans IGLF Litt.), en usage dans les pat. norm. (Dum., Moisy) et lyonn. (Du Puitsp.); cf. 1493 lat. médiév. benna « sorte de récipient, hotte de vendangeur » (Arch. S. Justi Lugdun. dans Du Cange t. 1, p. 634c); 3. 1318 benne « toile servant à couvrir, à protéger » (A.N. L 803 dans Gdf. Compl. : Furent prises par la gent de l'eglyse ou dit pré bennes de toile a mettre blé en bateaus qui estoient Jaques Luillier, que il y avoit fet metre sechier); 1680 bane (Rich.); spéc. 1704 (Trév. : Banne, est aussi une piece de grosse toile, longue de 5 ou 6 aunes, que les Lingeres attachent sous l'auvent de leur boutique). Empr. au b. lat. benna « chariot en osier » d'orig. gaul., fin viiie-début ixes. (P. Diacre, Epitoma Festi, qui abbreviavit Verrium Flaccum, 32 dans TLL s.v., 1907, 32); cf. kymr. bèn « voiture, charrette » (Holder t. 1, p. 399 et Dottin, Manuel de l'Antiquité celtique, p. 84 et p. 223).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 54.