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BALLONNER, verbe.
A.− Emploi trans.
1. Gonfler, donner le bombement, l'arrondi, le volume d'un ballon :
1. Un sourire qui allait de l'une à l'autre oreille ballonnait ses joues grasses et rapetissait ses yeux narquois dont l'angle externe disparaissait dans une patte d'oie de rides facétieuses. T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 183.
2. Les deux messieurs ont allumé des cigarettes. Ils sortent, les voilà dans l'air pur, au soleil. Ils passent le long des grandes vitres, en tenant leurs chapeaux à deux mains. Ils rient; le vent ballonne leurs manteaux. Sartre, La Nausée,1938, p. 135.
En partic., MÉD. [Le compl. d'obj. désigne l'abdomen ou l'estomac] Distendre et gonfler par l'accumulation de gaz intestinaux; provoquer le ballonnement :
3. On allait ensemble la nuit piller les mangeoires des chevaux. On en rapportait des fèves, de terribles fèves qui ballonnaient le ventre et qu'on mangeait tout de même, véritable nourriture de cheval. Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 376.
Absol., CHORÉGR. (cf. ballonné) :
4. Vivian s'est élancé; il se détend en arabesque, retombe derrière MlleBeaupré et la saisit à la taille, classiquement : − Il ballonne à la perfection, souffle M. Courtecuisse à l'oreille de M. le Directeur. P. Morand, Rococo,1933, p. 52.
2. Emploi pronom. :
5. Elle ne portait pas assez de jupons, ce qui ajoutait encore à ses allures masculines. L'autre, en revanche, se ballonnait tant qu'elle pouvait et mettait des robes ouatées, voulant dissimuler la maigreur de ses formes. Reider, MlleVallantin,1862, p. 74.
6. Le jour, j'avais des vertiges; je m'anémiais. Maman et le médecin disaient : « C'est la formation. » Je détestais ce mot, et le sourd travail qui se faisait dans mon corps. (...) je répugnais à l'idée de voir mon torse se ballonner; ... S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 102.
Figuré :
7. Sir Ralph (...) était plus habile qu'eux tous [les amis] à laisser tomber ces riens de la vie intime qui se ballonnent au souffle obligeant du commérage. G. Sand, Indiana,1832, p. 236.
Spéc., MÉD. Se distendre et se gonfler, devenir ballonné. Dans certaines maladies, le ventre se ballonne (Ac. 1932).
Rem. Attesté d'autre part dans Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, Littré, Nouv. Lar. ill., DG, Lar. 20e, Rob. et Quillet 1965.
P. méton. :
8. Quand on fait chauffer pendant quelques minutes dans une étuve à 80 à 90 degrés un lapin vivant et un autre lapin qu'on tue à l'instant même, il arrive que le lapin tué se ballonne considérablement et que les gaz de son intestin augmentent considérablement, tandis que cela n'a pas lieu chez le lapin vivant. C. Bernard, Cahier de notes,1860, p. 44.
P. métaph. :
9. (...) ta femme reconnaîtra (...) que tandis que son cœur gonfle et se ballonne de vapeurs, tu marches résolument, sans plainte, sans récompense, dans la voie du sacrifice, du devoir. Proudhon, La Pornocratie,1865, p. 222.
B.− Emploi intrans. :
10. La masse liquide ayant diminué dans la barque, la pression extérieure augmentait. Le gonflement du prélart grossissait. Il ballonnait de plus en plus. C'était comme un abcès prêt à s'ouvrir. Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 388.
11. Du côté de Villegrande, une nuée sombre ballonne à l'horizon. R. Martin du Gard, Vieille France,1933, p. 1062.
12. Sa nudité s'enveloppe d'un long peignoir fait de bandes alternées de satin rose et de valencienne. Cela ne fait qu'ennuager d'aurore et de blanc sa chair ambrée, s'enroule autour des jambes, ballonne sur les hanches... T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1933, p. 120.
P. anal. avec l'emploi méd., supra. [Le suj. désigne l'abdomen] Se gonfler et s'alourdir par suite d'excès de table :
13. Mais plutôt crever qu'en laisser [d'un pâté]. Il n'en est pas resté une miette. J'avais le ventre qui ballonnait. M. Aymé, Travelingue,1941, p. 181.
PRONONC. : [balɔne].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1584 « gonfler en forme de ballon » fig. (Du Monin, Uranologie, e 4 b d'apr. Vaganay dans Fr. mod., t. 5, p. 71 : Ce souci qui ballonne ta tête), attest. isolée; 1835 méd. balonné (Ac.); 1838 méd. balonner (Ac. Compl. 1842). Dér. de ballon1*; dés. -er.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 31.